Maison Avoise
Le fort d'Issy-les-Moulineaux qui protégeait jadis Paris abrite désormais ce restaurant avec terrasse, jardin suspendu, potager et salle voutée. Sous les arches aux pierres ancestrales, les sièges contemporains et confortables signent l'attention apportée aux détails comme les menus savamment pliés façon origami. Alexis Voisinet aime inscrire le repas dans un moment esthétique et convivial jusqu'à venir servir le plat principal à chaque table. En ce jour estival, le jeune chef formé notamment auprès de Guy Savoy et de Jean-François Piège, affiche les réflexes d'un professionnel averti, proposant une tartelette au fenouil à la base confectionnée à partir des restes de pain de la veille ou un sorbet glacé au concombre en guise d'amuse-bouches avant une assiette d'haricots verts savamment présentés et recouverts d'un sabayon à l'oseille qui, peut-être, manquait d'un peu de pep's. Il s'ingénue surtout à défendre un registre gourmand, s'appuyant sur des bases techniquement irréprochables, bœuf Montbéliard aux notes fumées, canard dans un accord sucré-salé grâce à la présence d'abricots et de sureau. Sans oublier le ris de veau, plat ici incontournable, croustillant à l'extérieur et fondant à l'intérieur, au jus confectionné à base d'un puissant fond de veau, auquel des zestes apportent une touche presque méditerranéenne et qu'accompagnent les pommes de terre Jacqueline, héritage de sa grand-mère. Le dessert à base de noix de macadamia - si peu utilisées en pâtisserie - et de vanille de Tahiti joue d'une grande élégance à l'œil comme au palais, sucre parfaitement équilibré et mâche bien gérée. La salle affiche jeunesse et professionnalisme, au service d'un client qu'il souhaite heureux. Mission réussie si l'on en juge les tables qui nous entouraient. Pierre-Yves Chupin
Mosaïque de haricots verts et son sabayon à l’oseille - Le ris de veau, véritable héritage d'un parcours gastronomique menant à la Maison Avoise - Retour en enfance avec gourmandise.