Sancerre
Ni bistrot, ni restaurant ce Sancerre, plutôt auberge d'une campagne inespérée sise au beau milieu de l'avenue Rapp. Une décoration qui pourrait faire la couverture du chic House & Garden avec ses murs à la douce teinte verte, ses accrochages de gravures ou huiles réussis, son mobilier de bois blond et son confort bien britannique. En salle, Anne-Cécile Gaspéri porte le tweed avec l'aisance des jeunes filles de bonne famille quand son mari en cuisine a le talent des jeunes chefs bien formés. Vous l'avez compris, on se sent heureux dans la maison de ce jeune couple qui, en cuisine comme dans la cave, revendiquent des choix bien personnels. Les habitués déjà nombreux après quelques mois d'ouverture, savourent leur plaisir, prennent leur temps, et déjà arrivent quelques amuse-bouches hauts en couleur avant de commander, tels le pavé du Larzac truffé ou la terrine de volaille et ses pickles. En entrée, on apprécie les lentilles vertes du Puy qu'assaisonne un espuma d'oignons : ou comment redonner du pep's et de l'envie à un classique bistrotier. Les pâtes fraîches à la farine de châtaigne ont bien les saveurs d'automne espérées et presque hivernales avec la râpée de truffes pourtant estivales … Le chef semble prendre un malin plaisir à détourner les bases classiques, mais en toute gourmandise et loyauté. Quelques faux-pas ou peut-être un pied-de-nez assumé par rapport aux us et coutumes, avec notre tarte fine aux cèpes souhaitée tiède et servie presque froide ou avec le chocolat de la poire, lui aussi, arrivé froid. On n'en tiendra surtout pas rigueur au chef car rares sont les nouvelles tables parisiennes à assumer d'éventuels partis pris. On se donne déjà rendez-vous pour venir goûter la côte de bœuf, le ris de veau ou l'huître à l'eau de mer. Autant de plats à découvrir ne serait-ce que pour faire honneur à une cave qui, là aussi, impressionne dans ses choix et son originalité. Anne-Cécile et Julien sont des restaurateurs qu'on rêverait d'avoir pour amis.
Pavé du Larzac à la truffe, saucisson de boudin, terrine de volaille (en amuse-bouche) - Tarte fine aux cèpes et sarrette (servie tiède, dommage) - Suprême de volaille de 100 jours label rouge, gnocchis et cresson - Poire, chocolat, amande (dommage, le chocolat est servi froid).

Jean Imbert au Plaza Athénée
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Substance
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