Mokko

Beaucoup de bonne volonté, et plus de douceur, pour un résultat qu'on aimerait encenser, mais qui laisse sceptique... Sur le trottoir d'une rue en pente, les petites serviettes en papier attendent sur les petites tables ; le service est gentil. Dans les assiettes, un peu de tout, des ingrédients qui passent par-là, coupés comme ça peut, du concombre, du cacao, tantôt chaud, tantôt froid, au petit bonheur. La machine à glace, utilisée sans modération, n'est pas bien réglée —sans doute la chaleur. Avec humilité, le chef sollicite la critique en débarrassant, encaisse avec panache et offre même un dessert pour compenser une entrée que d'autres tables —c'est lui qui le dit— n'ont pas plus apprécié que nous. Arthur ne fait rien de mal : il a ouvert un restaurant et retenu le surnom de sa fiancée en guise d'enseigne pour le plaisir de faire la cuisine de ses rêves. Dans un lycée hôtelier, ses maladresses de débutant seraient volontiers pardonnées. A Paris, dans un quartier où la concurrence est rude, on pourra laisser l'autodidacte faire ses expériences en songeant toutefois que, dans un laboratoire, les cobayes payent rarement l'addition.

Maquereau concombre mûre et myrtilles granite genièvre - Poulpe aubergine tomate et cacao - Avocat, glace framboise, basilic