Andouille (L')
Bistrot

Andouille (L')

Un très bon bistrot
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Il y a des endroits comme ça, où l'on se sent bien immédiatement, à la fois calme et vivant, sobre et chaleureux. Le menu de ce bistrot bien français vous fait de l'oeil à chaque ligne. Ici évidemment, l'andouille (de Guémené cela va sans dire) s'impose, servie avec des grattons de cochon fondants et une purée dite "ménagère". Elle résume l'esprit canaille que défend ce chef ayant ses armes aux côtés de Thierry Breton, exigeant quant à la qualité des matières premières et de l'exécution. Dans des registres différents, on se régale avec les couteaux gorgés d'iode et préparés avec de l'anis de Pontarlier, comme avec le carpaccio de pied et oreille de cochon servi avec une salade de pourpiers et rémoulade bien relevée. Cette parenthèse d'un bonheur simple et généreux se prolonge jusque dans le choix du pain (Manzagol) ou du café (Plaine d'Arômes). La courte carte des vins ne laisse rien au hasard non plus : sous ses atours de simplicité se cache une sélection quasi-imparable, à commencer par les morgons de chez Marcel Lapierre.


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Restaurant Opéra
Restaurant

Restaurant Opéra

Un bon restaurant
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Dans un quartier récent que relie le viaduc de Bourran à la vieille ville et au musée Soulages tout proche, le restaurant de Vasco Baldisserotto se singularise par un design épuré dans lequel excelle l’Italie. L’espace apporte aux tables le confort quant les suspensions en verre de Murano ou les arts de la table soignent l’accueil. Ce chef, Vénitien d’origine, a été formé par quelques belles dynasties issues des deux côtés des Alpes, les Marchesi, Alajmo ou Bras. De son passage au restaurant du Suquet ou à la brasserie Bras du musée Soulages, il cultive un attachement sans faille à l’Aubrac. Ou comment l’« école du gargouillou » irradie à jamais dans le processus de création que ponctuent chez lui les nombreuses séances de cueillette sauvage. Ce bi-national de la gastronomie se nourrit de patrimoine et de culture. Ses plats s’inscrivent dans des leçons de géographie associant chaque produit à un sourcing pointilleux comme d’histoire donnant leurs chances à des plats de grande tradition à la présentation bien en phase avec l’époque. Les raviolis s’accompagnent d’une sauce cardinal devenue si rare, jus court de homard mouillé au fumet de homard - sans béchamel à la différence de la recette d’Escoffier – et recouverts en saison des lamelles de truffe. Tout aussi essentiel, le local estofinado repose sur une polenta vénitienne, à savoir sans lait ni crème, aérienne et à la surface croustillante. Impressionne également la joue de porc cuite à l’ancienne, assaisonnée, colorée, déglacée avec du bon vin rouge (point essentiel selon le chef), mouillée avec un jus long avant un braisage à couvert deux heures durant. À ne pas manquer non plus, le foie de veau à la vénitienne préparé avec de l’érythrone ou, durant la période, le gibier à plume. Cette leçon de cuisine déroule son faste au long des différents menus qui changent chaque semaine. La fin de repas reste magistrale, fraîche association entre le fenouil et l’orange sanguine ou consécration du classique millefeuille réalisé à la perfection et réveillé par une onctueuse crème namelaka et un puissant coulis de poivrons doux. Service d’une grande gentillesse et professionnel.


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Eunoé
Bistrot

Eunoé

Un très bon bistrot
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Juste à proximité du square Gardette, la terrasse de ce bistrot ouvert au printemps dernier a vite conquis le quartier. L'accueil est comme la météo, au beau fixe, tant Félix Perrotte a toujours le mot juste et drôle comme en atteste la carte qu'il s'amuse à commenter par quelques phrases toujours bien choisies : " passes voir Ophélia notre conchylicultrice au marché de Bastille" avec les coques ou, plus intéressé, "déjà trois années que le meilleur pâté en croûte du monde est réalisé par des Japonais, si tu es membre du jury, sache que l’on veut concourir" avec la terrine de foie gras … La cuisine que concocte le chef Ryuji Sato que Félix a rencontré au Japon,ne prête pourtant pas à sourire. L'ancien de Nomicos et du Violon d’Ingres affiche à son âge une maîtrise parfaite des techniques et assaisonnements jusqu'à réussir à proposer au déjeuner un menu défiant toute concurrence. À un prix imbattable, il fait preuve d'un sérieux geste culinaire pour mettre en valeur et sublimer une simple échine de cochon cuite à la perfection et rehaussée d'un jus corsé. Jusqu'aux desserts à base de fruits, pêche ou pamplemousse, légers et gourmands. Le soir, le registre monte d'un cran, les assiettes plus exigeantes dans la réalisation et l'exécution. On reviendra notamment pour l'agneau des Pyrénées que le chef travaille entier ou la palette de légumes qui signe un sens esthétique certain dans la présentation. La cave se révèle moins passionnante, bien dans l'air du temps dans sa mise au pinacle des seuls vins bio ou nature. Pierre-Yves Chupin


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Paul Bocuse
Restaurant

Paul Bocuse

Un des meilleurs restaurants de la ville
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Pour apprécier les changements opérés au restaurant Paul Bocuse, on inviterait presque à débuter le repas par sa fin. Par les créations de Benoît Charvet, chef pâtissier exécutif de la maison et champion du monde des desserts glacés en 2018. Le chariot remplace le plateau qui réunissait jusque-là les incontournables du voisin Bernachon ou les classiques bravant les saisons. On cite d’emblée le paris-brest à la pistache à l’équilibre parfait entre l’amertume du fruit sec et la générosité de la pâte, le financier aux framboises accompagné d’une glace à la vanille (la meilleure au monde ?), sans oublier non plus le pré-dessert aux notes acidulées dans une composition autour de la fleur de sureau, de la myrtille et d’un sablé bien beurré, ni les deux desserts à l’assiette proposés à la carte. Dans la partie salée, la carte se partage désormais pour moitié entre plats de légende et créations quand la cuisine joue les va-et-vient entre le registre démonstratif du « premier de classe » et les recettes sur un mode canaille. À côté des grenouilles à déguster avec les doigts, la côte de bœuf a fait son apparition, cuisson remarquable et béarnaise qui en impose par sa tenue et ses saveurs incisives. Les sauces signent ici la grande tradition française, choron parfumée à l’estragon et accompagnant notre bar sauvage, ou cressonnière ravivant les jambonettes de grenouilles. Vincent Leroux, petit-fils par alliance de « Monsieur Paul », a défini dès 2018 et le décès du maître les objectifs assignés à la maison : nulle cuisine fusion, les meilleurs produits issus des terroirs hexagonaux et la défense d’un art de vivre à la française. Pour réussir ce pari, il a réduit le nombre de couverts passant de 120 à 80 par service et revu l’aménagement, désormais plus aéré, clair et lumineux. Quand tous les restaurants peinent à garder leur personnel, ici la fidélité semble de mise comme le respect de valeurs qu’incarnait à la perfection le maître de Collonges. Et c’est toute l’intelligence de Paul Bocuse d’avoir préparé sa succession. Pour le plus grand bonheur de clients qui apprécient que le mythe soit toujours vivant. Et l’assiette devenue aussi convaincante, voire époustouflante. Pierre-Yves Chupin


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RATN
Restaurant

RATN

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Depuis quarante ans la famille Bhalla fait découvrir la cuisine du nord de l'Inde et notamment moghole aux Parisiens. Dans le triangle d'or, l'adresse reçoit avec un certain faste, certes un peu décati mais toujours avec prévenance et élégance. Sanjeev Bhalla fait le va et vient entre la cuisine où il officie et l'accueil de clients fidèles et souvent venus du monde entier. La carte fait la part belle au poulet et à l'agneau avec de nombreuses déclinaisons selon les ingrédients et dans une version peu épicée propre à la tradition du nord du continent. Le tout s'accompagne de riz basmati ou de naans et pains délicieux qu'ils soient à base de pâte levée ou non, de farine de blé complet ou de lentilles, fourré au fromage, pétri au beurre ou enrichi au miel, amandes, noix de cajou… Quant aux desserts, ils jouent de subtilité entre les préparations aux amandes, aux pistaches, à la rose ou à la cardamome. L'autre raison de réserver ici reste la carte des vins que notre propriétaire s'est employé à enrichir et travailler pendant le confinement. Heureuse occupation tant se découvrent ici des trésors insoupçonnés comme le médoc Clos Manou 2016 (95 euros), le chénas Chassignol 2019 Domaine Thillardon (89 euros), l'anjou Domaine Le Clos des Mailles 2019 Pierre Ménard (85 euros), le pouilly-fuissé Hors Classe Les Ménétrières 2019 Domaine J-A Ferret (165 euros) ou le champagne Lafalise Froissart Verzenay Grand Cru Cuvée 045 (185 euros). Sans oublier la Côte de Nuits et la Côte de Beaune réunissant ici tout simplement le meilleur de la Bourgogne grâce à des flacons pour la plupart en direct des domaines. Pierre-Yves Chupin  


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Summer by La Bauhinia
Restaurant

Summer by La Bauhinia

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Dans l'ancienne demeure de Roland Bonaparte, la terrasse-jardin se transforme tout l'été et même au-delà en restaurant. On oublie l'intitulé de l'adresse et cet anglicisme qui met à mal le prestige du lieu… Les quelques tables qui ont pour vis à vis le jardin à la française, les odorants rosiers ou la tour Eiffel sous le ciel étoilé parisien, jouissent d'une quiétude insoupçonnée. Nous sommes au cœur du Paris des "happy few", savourons-le. Rien de compassé ni d'intimidant, le service jeune met tout de suite à l'aise comme également la carte, gourmande et proche des envies du moment. Le chef Quentin Testart joue du beau produit mais surtout de la gourmandise avec une succession d'entrées à partager comme le riz croustillant aux gambas taillées en cubes, aussi irrésistible qu’original. Même allant et maturité dans la réalisation des plats principaux, cuissons et assaisonnements sérieux, accompagnements bien choisis et jamais modeux. Les desserts de Maxence Barbot sont d'une rare justesse avec, certainement, l'un des millefeuilles les plus réussis de l'année, à base de farine de sarrasin, croustillant et à peine sucré. Sélection de vins haut de gamme, tarifs palace et, dommage, pas de sommelier en terrasse pour conseiller et faire rêver lors de notre passage. Pierre-Yves Chupin


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Petite Maison de Cucuron (La)
Restaurant

Petite Maison de Cucuron (La)

Un bon restaurant
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Une adresse qui fait sourire et une table qui force le respect. C’est à Cucuron, au cœur du parc naturel régional du Luberon, que se situe cette Petite maison. Plus exactement aux bords de l’immense bassin qu’encadrent des platanes deux fois centenaires et qui accueille chaque semaine un pittoresque marché. La façade de l’ancien bar devenu restaurant semble n’avoir jamais changé. Comme l’intérieur, sa salle-à-manger aux boiseries d’époque, sa cour où sont dressées les tables dès les premiers beaux jours et son office qui, du vendredi au dimanche, se transforme en table d’hôte. La vaisselle chinée, l’argenterie astiquée, la nappe et sous-nappe signent un art-de-vivre auquel le maître de maison veille à tout instant. Éric Sapet, formé à la Tour d’Argent, à La Marée ou chez Jacques Cagna, décline ici un registre sincèrement authentique. Pendant la semaine, vous avez le choix entre le menu de « la maison » ou de « saison » que complète, le week-end, celui de la table d’hôtes constitué d’un classique oublié ou délaissé : caillette de chevreau aux herbes sauvages, navarin d’agneau de pays printanier avec tous les petits légumes d’un marché de Provence ou poulet fermier rôti aux écrevisses macaronis et girolles dans la sauce (voir ci-dessous une partie du programme 2023). Pas de saison morte ici, la nature inspire au fil des mois avec des rendez-vous incontournables : les premières asperges, les champignons, la soupe au pistou avec ses légumes cuits séparément, le gibier qui permet à Éric de proposer les deux versions de la recette du lièvre à la royale (à réserver d’urgence !) ou la truffe qu’il honore dans une reconstitution de la caille en sarcophage servie dans le film culte danois Le Festin de Babeth. Le festin prend ici place tous les jours, la cave recèle de nombreux trésors qui expliquent pourquoi 90% des clients optent pour l’accord mets et vins, les pains faits maison changent en fonction des plats et le service en salle devient complice d’une clientèle vite conquise. S’il fallait vous citer une adresse marquante visitée ces dernières années passées, je n’hésiterais pas une seule seconde …


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Nonos
Restaurant

Nonos

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Il y a les palaces intimidants, les snobs ou les m'as-tu vu… Ces qualificatifs ne s'appliquent pas à l'Hôtel de Crillon si l'on songe au repas pris chez Nonos par Paul Pairet. Dans l'ancienne brasserie à l'espace recomposé, la jeune équipe en salle fait tout pour vous mettre à l'aise. Quand la carte multiplie les tentations, notre conseil consiste à miser sur les classiques que revisite avec ingéniosité et générosité le chef Paul Pairet. On recommande donc le soufflé au gruyère qui ne comporte pas un gramme de farine et finalisé devant vous à l'aide d'un siphon.  On ne résiste pas non plus au pain brûlé meunière avec son lot de truffes. Ni à la soupe à l'oignon, aux œufs mimosa avec thon et anchois, ou au poireau vinaigrette. Il faudra réfréner ses envies car le service de la viande au chariot constitue un autre temps fort. Le simple steack frites minute a déjà ses habitués quand certains oseront investir dans une pièce maturée ou une provenance prestigieuse (Wagyu en provenance du Japon ou Black Angus des États-Unis). Quant aux poissons, ils restent tout aussi bien traités car accompagnés de sauce de haute volée. Sous aucun prétexte, on ne manque les desserts, notamment la tarte à la crème à base de pâte façon filo et garnie d’un appareil léger et d’une grande fraîcheur. La sommellerie menée par Xavier Thuizat joue parfaitement son rôle et fait découvrir de petits trésors à des tarifs restés presque accessibles. Pierre-Yves Chupin


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Magnum 150CL
Restaurant

Magnum 150CL

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On l'imagine installée depuis toujours tant l'adresse colle bien au quartier. Ouverte à la fin de l'année 2022, cette brasserie ne manque pas de panache avec ses murs étagères où s'alignent les bouteilles, ses tables nappées qu'éclairent des lampes en bronze, sa moquette épaisse et tellement chic. La carte conçue par Matthieu Garrel (Maître Cuisinier de France 2014) et réalisée par Arnaud Gatard, défend un registre bourgeois. Les intitulés font saliver, velouté de céleri accompagnée d'une tartine avec poire et fourme d'ambert, poireaux servis tièdes et rehaussés d'une ravigote, ou suprême de volaille que viennent égayer une sauce Valois (appelée aussi sauce Foyot) et un gratin dauphinois. Les portions se montrent généreuses, les frites sont maison et se dégustent de préférence trempées dans la sauce béarnaise accompagnant le filet de bœuf. Pour un premier repas, on recommande le vol-au-vent à napper de la sauce suprême relevée d'échalotes confites. Certains plats sont à partager, notamment la saucisse vendue au mètre. L'omette norvégienne qui signe ici son grand retour, constitue un dessert de choix avec flambage en salle, digeste et doucement parfumée au Cointreau. Les bouteilles du décor n'ont rien de factice, la cave propose pas moins de 200 références dont une cinquantaine en format magnum, toutes bien choisies et restées accessibles. On n’oublie pas de remercier le chef Arnaud qui laisse ses fourneaux ouverts tous les jours, même le dimanche. Pierre-Yves Chupin


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Favori (Le)
Restaurant

Favori (Le)

Un bon restaurant

Alice et Jérôme Tourbier ont créé un lieu magique, au cœur d’une propriété historique, à proximité des joyaux du Val de Loire et doté de tous les équipements pour prolonger le séjour le temps d’un week-end ou, pourquoi pas, d’une semaine… La restauration constitue l’autre point fort de l’adresse avec auberge et table gastronomique. Cette dernière a été confiée à l’aveyronnais Frédéric Calmels. Il affiche un parcours exemplaire, le restaurant Senderens, La Table du Lancaster, La Tour d’Argent et, surtout, six ans passés aux côtés de Jérôme Banctel en tant que sous-chef du restaurant Le Gabriel de La Réserve Paris puis en tant que chef exécutif du restaurant Le Loti de La Réserve Genève. En 2020, Frédéric rejoint Frédéric et Alice aux Sources de Cheverny. Le terroir exemplaire du Val de Loire n’en finit plus de l’inspirer, sa cuisine sublime les produits locaux et de saison, en mettant comme il le raconte si bien, « le végétal en priorité ». Les sauces, viandes et poissons viennent accompagner le légume et les herbes placées en favori. Le chef aime aussi jouer des fruits et des vinaigres qui viennent booster en les déglaçant le gras des viandes ou de ses terribles jus de viande. L'architecture de bois et de baies vitrées du restaurant placent le convive au milieu du jardin où un élégant cygne noir sait faire sa ronde. La nature inspire la table dans ses moindres détails. Xavier Vankerrebrouck


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