Aux 2 K
Restaurant

Aux 2 K

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2K ? Un resto pour fan de K.Pop et des Wonder Girls? Pas tout-à-fait, même si le kimchi était roi ici (c'est l'ex-Soba coréen), que le cadre est néo-sixties-seventies (murs et sièges façon Knoll d'un blanc immaculé, lattes de bois clair enrobant le lieu du sol au plafond) et qu'il y a bien deux wonder-girls d'origine asiatique assurant le show-devant. À savoir la vietnamienne Samantha Kagy au salé, et la japonaise Kimiko Kinoshita aux douceurs, les deux K reprenant la première consonne de leur patronyme respectif. Simple, comme le désir de monter leur propre affaire après leur rencontre au Violon d'Ingres et un parcours différent passant par Jacky Ribault (l'Ours, Qui plume la Lune), 110 Taillevent etc. Un duo pas né de la dernière pluie, attentif aux saisons (saint-jacques au risotto de butternut, émulsion corail et jus de bouillabaisse ; pluma de porc Duroc aux châtaignes, girolles et chanterelles), osant quelques saillies asiatiques (sésame, wasabi, sauce soja...), mais uniquement en support d'assaisonnement, et surtout apportant une profondeur rare aux préparations (pigeon rôti, cuisses confites à la graisse de canard et sauce salmis liée aux abats) y compris pour celles qui peuvent sembler élémentaires (pieds et échine de porc longuement mijotés pour les croquettes). Grande subtilité donc et belle puissance dans ce déroulé qui culmine avec les desserts de Kimiko, aussi renversants en saveur qu'esthétiques. Gilles Dupuis.


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Moulin de Rosmadec (Le)
Restaurant

Moulin de Rosmadec (Le)

Un très bon restaurant
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Avant de rejoindre l’océan, l’Aven fait une dernière pause. À Pont-Aven précisément. Ses moulins à eaux, ses blocs de granit et cette lumière qui a inspiré impressionnistes ou nabis. Le petit port insuffle sa magie, toujours et encore. Les artistes sont désormais en cuisine. Le Moulin de Rosmadec, institution gastronomique bretonne, revit depuis 2020. À son chevet s’active une élite bretonne, les chefs Sébastien Martinez et Christian Le Squer, le sommelier Éric Baumard et la famille Ruello qui depuis Rennes dessine un nouvel art de vivre breton. À la carte mer et terroir se retrouvent dans des compositions où prime le produit. Cette cuisine honore les bases classiques. Et dans les assiettes, le superflu semble à jamais banni. Le chef opère avec tact et précision : belle demoiselle du Guilvinnec servie avec une mayonnaise chaude ou moules Paul Gauguin marquées par un travail sur l’acidité. Les saveurs naissent ici d’associations menées à bien comme entre le turbot et le topinambour ou de techniques repensées comme la gelée de crustacés (sublime) en accompagnement de l’araignée de mer. Dans ce pays marin, même la viande revendique puissance et goût. Il est vrai qu’un exemplaire jus de veau vient napper le filet de bœuf, morceau de choix aujourd’hui disparu des grandes tables. La partie sucrée développe son propre registre, souvent inspirée de créations mises au point par Christian au George V. Ou l’art d’associer légèreté et puissance aromatique. Les fraises pochées au lait Ribot, heureux clin d’œil au sol breton, appartiennent à ces desserts qui forgent le palais. Comme celui au chocolat qui suivait, une déferlante cacaotée. Notre repas parmi les plus sérieux et heureux de l’année se déroulait sur la terrasse, soleil couchant, rivière chantante, table dressée avec goût et service à la fois jeune, enjoué et professionnel. Quand la météo annonce la pluie, la salle à manger lumineuse et douillette devient le plus bel écrin pour découvrir une gastronomie si juste. En fait grandiose. Pierre-Yves Chupin


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Auprès du clocher
Restaurant

Auprès du clocher

Ce petit restaurant emblématique de Pommard revit depuis un an et de façon brillante. Rémi dans les cuisines, Anna en salle et David au service du vin. Tout petit mais admirablement sélectif, généreux, localement approvisionné en produits remarquables, fromages (sublime fourme d’Ambert par exemple) et vins (plus de 700 sélections, tendance bio et parfois vins bizarres mais bien fourni chez les meilleurs, comme Chandon de Briailles ou Roblet - Monnot, et plusieurs bourgognes génériques de qualité à moins de 70 euros). Notre menu du soir, en quatre services, fut un feu d’artifice : mignardises d’un raffinement de conception et d’exécution digne de ce qu’on attend et ne trouve pas toujours chez les plus grands étoilés, lentilles beluga cuites à la perfection et idéalement relevées d’un dressage à l’anguille fumée et d’une touche de poire william, truite d'élevage local surnaturelle de texture, volaille de Bresse en galantine dessinée par un grand peintre et réduction à la truffe d’été qui devrait faire réfléchir jusqu’à Georges Blanc lui-même, fameuse fourme d’Ambert, et dessert idéal, mûres en coulis, chocolat, cardamone (pour une fois idéalement dosée), et à nouveau des mignardises subtiles où on admire la qualité suprême des pâtes sablées. Miniatures mais aussi assiettes généreuses, pratiquement sans égales à vingt kilomètres à la ronde : ils ont bien de la chance à Pommard, d’autant que pas loin Hénon vend de magnifiques chocolats et Moron dont Remi est le fils, des viandes et des plats traiteurs de première classe ! Notre vin un joli volnay 2020 de Roblet-Monnot un peu jeune encore. Michel Bettane 


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Auberge Le Prieuré
Restaurant

Auberge Le Prieuré

Un bon restaurant
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Moirax, village médiéval lové autour d’un prieuré clunisien du XIème siècle, joyau de l’art roman, si proche des berges de la Garonne et d’Agen, compose une étape incontournable sur la route des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme sur le chemin des gastronomes en quête d’auberges fleurant bon le terroir, de Bordeaux à Toulouse. Depuis 2008, un jeune couple a repris l’ancien bar du village jusqu’à le transformer en une délicieuse adresse gastronomique. Le chef, originaire du Nord, et sa femme sont tombés amoureux de ce patrimoine préservé. Comme nous d’ailleurs. En cet été indien, les repas se tiennent sur la terrasse jardin qu’agrémente la façade historique de la maison d’Agathe et de Benjamin. Les tables espacées, ombragées, joliment dressées invitent à prendre son temps, à choisir entre les menus façon carte, à profiter des nombreuses attentions qui ponctuent le repas. Et, ce, dès la gaufrette à la farine de pois chiches, si croustillante et proposée à peine installé, jusqu’au financier à la rose. On en connaît qui, ici, ont leurs habitudes, durant les périodes de chasse, de la truffe du proche Périgord, des premiers primeurs ou des fruits gorgés de soleil du Tarn-et-Garonne… En quelque sorte toute l’année. L’ancien second de l’Aubergade de Michel Trama à Puymirol a plus d’un tour pour sublimer son terroir d’adoption et les saisons. Sa cuisine à l’évidente sensualité se révèle d’une grande précision et rigueur. La simple gelée de tomates, servie à juste température, en devient voluptueuse, entre acidité maîtrisée et rondeur sucrée. La nage de champignons ose une périlleuse infusion aux bourgeons de pins : ces derniers parfaitement dosés apportent la juste touche mentholée qui campe le sous-bois et le décor. Autre « plat test » des mangeurs accomplis, le carré de veau suppose une attention à chaque instant lors de la cuisson. Il arrive à bonne température accompagné de carottes et d’une béarnaise « florale » qui caresse le palais … On connaît le talent de Michel Trama pour la note sucrée. Son élève perpétue la légende avec deux desserts aux fruits remarquables de saveur, dont une association réussie entre framboise et poivron. Le service jeune, souriant et volontaire contribue aussi à sa façon à la bonne humeur de la maison.  La carte des vins fait un tour complet du vignoble avec des choix plus que sérieux et à des tarifs qui permettent de se faire plaisir. L’été indien a trouvé son refuge. Pierre-Yves Chupin


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Saint-Georges (Le)
Restaurant

Saint-Georges (Le)

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Palavas-les-Flots, sa plage de sable fin, son marché des pêcheurs … et ses pizzerias. La destination touristique ne brillait pas par sa scène gastronomique jusqu’à ce qu’un soir d’été Paul Courtaux, figure languedocienne, nous accueille dans son restaurant et fasse découvrir le potentiel de tout un terroir. L’adresse est un concentré du bon sens retrouvé en restauration. Dès l’accueil le sourire est de mise. Une fois la carte des vins demandée, elle arrive, faisant l’éloge des génies du vin, les Languedociens à juste titre en premier (Xavier Braujou à la Terrasse d’Élise, Frédéric Pourtalié à Montcalmès ou Marlène Soria à Peyre Rose). Beaux copeaux de jambon Bellota, saucisse sèche de la maison Sérin en Aveyron et poulpe cuisiné au tout dernier moment (juste saisi sur son extérieur, cœur moelleux et nacré de son iode) accompagnent le vin servi en guise d’apéritif. Le vin toujours à l’honneur avec l’exquise tarte de boudin, le rosé du Roc d’Anglade, de nos amis Martine et Rémy Pédrono, estampillé 2021, fait des merveilles par son prix (41 euros) et surtout par la finesse des tanins jouant avec le fondant délicat du boudin. Le Pradel 2019, pur cinsault, de Xavier Braujou répond parfaitement à des plaisirs plus carnassiers : cœur de filet de bœuf impeccablement maturé et cuit bleu (mais bleu chaud !). Le chef n’excelle pas uniquement dans le salé. Son baba servi tiède avec une crème de mascarpone vanillée joue la confrontation de température et la juxtaposition de saveurs. La fin de repas signe un art de vivre bien réel. Il faut savoir (re)venir à Palavas-les-Flots. Antoine Petrus
 


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Pristine
Bistrot

Pristine

Un bon bistrot
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Les travaux engagés sur toute la chaussée n'invitent pas forcément à s'arrêter… Dommage, car le duo aux manettes de ce bistrot, lui en cuisine et elle en salle, ne ménage pas ses efforts pour accueillir avec sourire et prodiguer de nombreuses attentions aux clients. L'ancienne cave à vins a gardé son long comptoir qui dissimule à peine les caves réfrigérées pour les bouteilles. Avec ses murs bruts et ses luminaires dans l'air du temps, on s'y sent forcément bien, vite un peu comme chez soi… En revanche, parti pris plus osé dans l'assiette : légumes et produits de la mer à l'honneur remplacent ici la viande vite délaissée. Le chef aime apporter sa touche personnelle à des bases bistrotières classiques. Le piment parfaitement dosé relève une simple vichyssoise agrémentée de coques et de moules. Comme la harissa fait bon ménage avec de la tomme fraîche et sèche de brebis. La dorade, proposée en filet entier, à la chair encore nacrée, trouve son contre-point grâce aux suprêmes d'agrumes, tandis que la tarte fine croustillante joue avec les saveurs terreuses de la betterave et celles fumées d'une crème délicate. C'est bien vu, toujours équilibré. Les vins naturels et sélectionnés dans le cadre d'une courte carte efficace trouvent sans problème leur place. Arnaud Morisse


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El Dorado (L')
Restaurant

El Dorado (L')

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Si vous cherchez une terrasse intimiste, calme, reposante, au charme romantique indéniable, nous avons trouvé votre ElDorado. L'ancien bistrot des Dames reconverti en hôtel luxueux jouit d'un emplacement de choix avec sa cour intérieure arborée. Un lieu à l'écart du temps à l'image aussi de la carte qui multiplie  les classiques intemporels - œufs mimosa, tartare, sole meunière... - avec une touche contemporaine bienvenue. Les escargots garnissent une brioche en forme de couronne qu'un peu de citron confit vient corriger l'équilibre sinon trop gras. Le vol-au-vent, d'un diamètre imposant, est garni de coques, moules, dorade, haricots verts et champignons qui pourront composer tout un repas. Le service au choix des nombreux pains (en partie maison) donne à la salle un supplément d'attentions. La carte des desserts, généreuse, fait aussi honneur à la tradition, millefeuille vanille, tarte à la framboise et estragon ou clafoutis aux abricots bien de saison. La carte des vins joue sans surprise la sécurité avec de jolis noms et des tarifs qui s'envolent pour les plus belles références bordelaises (Pontet Canet, Palmer) ou bourguignonnes (Rémi Jobart, Antonin Guyon).


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Dame
Restaurant

Dame

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Qui aurait pu croire qu'en plein cœur du Paris touristique où s'accumulent les adresses attrape-gogos se cache un restaurant d'hôtel qui mérite clairement qu'on s'y attarde? C'est en effet à une encablure de la place Saint-Michel que se dresse ce charmant hôtel avec, à son rez-de-chaussée, une table où s'épanouit un chef mexicain. Si la décoration du lieu manque quelque peu de caractère hormis cette terrasse vite rêvée, il n'en n'est pas de même dans les assiettes. Fort de ses racines, le chef prépare une cuisine raffinée mexicaine à laquelle il apporte quelques touches européennes … sans pour autant renoncer à l'ingrédient essentiel d'un tel registre : le piment. Tout le talent du chef consiste à trouver le juste équilibre qui réchauffe sans emporter le palais. De l'entrée jusqu'au dessert, l'exercice se montre pertinent et dépaysant. Les beaux produits frais travaillés avec précision trouvent ici de nouvelles saveurs comme pour ces tostados de thon rouge, poireaux frits et mayo au piment chipotle ou ce remarquable bœuf tataki qu'accompagnent des pommes de terre travaillées avec le condiment. Côté boissons, il serait dommage de renoncer aux tequilas plutôt de bon niveau malgré une cave bien pourvue (crozes-hermitage d'Alain Graillot ou côte-du-rhône du domaine de la Janasse).


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Brasserie L'Émil
Restaurant

Brasserie L'Émil

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La brasserie occupe l’essentiel du rez-de-chaussée du « boutique hôtel », répartie sur différents espaces qui se succèdent sans pour autant forcément se rassembler. Plafonds à caisson, pavés d’un carrelage que l’on devine historique, lampes posées sur les nombreuses consoles ou commodes, quelques accrochages heureux, le luxe se montre ici chaleureux et accueillant. Une sincère exigence qui se prolonge sur la carte, jamais modeuse et toujours de saison. Le chef, à l’allure imposante d’un vice-champion de boxe française, défend un registre traditionnel sur de sérieuses bases apprises notamment chez Christophe Moret époque Shangri La. Simple salade de champignons de Paris parfaitement assaisonnée, œuf mayonnaise d’une grande justesse et facturé à seulement 1 euro (le reste de la carte se montre nettement plus ambitieux) ou frites format allumettes maison, croustillantes et exemplaires invitent à toute heure au grignotage. En saison, pâté en croûte ou oreiller de la Belle Aurore, belles pièces de viande accompagnées de pommes Anna comme on en trouve trop peu et classiques bien exécutés permettent de profiter pleinement d’un service calé sur les codes des belles maisons. Pour les desserts, on recommande les glaces maison et turbinées au dernier moment ou la généreuse mousse au chocolat. Il manque cependant une pâtisserie qui confirmerait la bonne tenue de cette brasserie haut de gamme.


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Baillotte
Bistrot

Baillotte

Un très bon bistrot

Après le bistrot Narro, il y a trois ans, près du Panthéon, la même équipe vient de lancer cette deuxième table en plein Saint-Germain-des-Prés. En cuisine, on y retrouve Satoshi Amitsu, ancien sous-chef de leur première adresse. Il y propose une cuisine délicate et gourmande à base de produits sourcés qu’il travaille avec une solide technique apprise notamment chez Georges blanc. En témoigne son formidable pâté en croute au foie gras et aux pruneaux inspiré de la recette du maître... À la vue de ses beaux dressages comme l’illustre son assiette de variation de légumes, on devine que le chef est un perfectionniste. Sans doute est-ce pour cela qu’il aime aussi multiplier les saveurs comme avec notre poulpe de roche agrémenté d’un syphon vichyssoise, de légumes, d’un bouillon dashi et d’un pesto de shiso. Dans ce cas comme la plupart du temps, c’est réussi. Mais, il prend ainsi parfois le risque de perdre en lisibilité ou de tomber dans la redite comme pour ce homard auquel un risotto au parmesan et une bonne bisque n’apportent pas grand-chose. D’ailleurs, au déjeuner, comme nous l’avions constaté précédemment, non seulement les prix sont plus sages mais les assiettes tirent finalement profit de leur plus grande simplicité. On se souvient encore de cette pintade grillée au barbecue japonais accompagnée de champignons farcis et d’un formidable jus.  Saluons les desserts de la cheffe pâtissière Asuka Ichiba. Aussi beaux que les assiettes précédentes, ils concilient à merveille gourmandise et légèreté. Service sympathique et de bon conseil.


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