Chakaiseki Akiyoshi
Restaurant

Chakaiseki Akiyoshi

Un bon restaurant
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La devanture se fait discrète quand l’intérieur reprend les codes d’une authentique maison de thé. La promesse du voyage se décline dans les moindres détails : matériaux en bois venus directement du Japon, pénombre au déjeuner comme au dîner, comptoir ou table au choix avec jamais plus de seize couverts et vaisselle constituée de céramiques de la région d’origine du chef. Yuichiro Akiyoshi a officié dix ans dans un trois étoiles de chakaiseki à Kyoto jusqu’à vouloir reproduire ce registre ici inconnu. L’appellation kaiseki désigne un menu composé de petits plats, servis selon un ordre précis et se clôturant par la dégustation d’un thé matcha. En sachant que le repas ne commence pas sans que chacun trouve sa place, soit une arrivée demandée à 12 ou 20 heures précises au déjeuner ou au dîner. La cérémonie débute par une tasse d’eau chaude supposée réveillée les cinq sens que suit un plateau avec riz, soupe miso et poisson cru. Puis viennent les mijotés qui respectent les saisons - la cuisine japonaise en compte 24 - le mets grillé (truite), la préparation à base de légumes avec pas moins de 25 variétés traitées de façons différentes, le maquereau que le chef fait venir de Norvège pour son gras et qu’il saisit au charbon avant de l’envelopper d’une feuille d’algue nori et, enfin, le riz aux petits pois. À ce moment, le gong impose un silence qui sonne la transition entre le temps du repas et celui du thé, plus méditatif, durant lequel le dessert est servi, soit un gâteau fourré à la pâte d’haricots rouges et de fraise. Pour ceux qui renoncent au thé, le chef Akiyoshi, diplômé de sommellerie au Japon, montre une même passion pour le saké ou le vin, notamment bourguignon. De la première jusqu’à la dernière bouchée, le restaurant de Yuichiro Akiyoshi invite à partager une expérience inégalée. Et d’un luxe inouï dans son cérémonial, comme dans sa succession de textures ou d’arômes. Pierre-Yves Chupin


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Matré (Le)
Bistrot

Matré (Le)

Un très bon bistrot

Du curriculum pro du duo mixte (féminin au service, masculin au piano) présidant aux destinées de ce récent troquet, on retiendra simplement qu'il est issu de l'écurie Camdeborde, roi des bistrots malicieux. Et basta ! Bien dans ses meubles, murs blancs et en pierres apparentes, dominante bois (parquet et tables) et cuisine en fond de salle, soit un gentil déploiement du bistrot moderne. L'ardoise navigue dans les eaux d'un judicieux équilibre, du cru (tartare de thon kalamansi), du iodé (coques sauvages à l'estragon et poivre du Penja), du canaille (terrine de campagne maison), de la grillade (pluma de porc à la plancha et ragoût d'artichaut), du no-viande-land (blanquette végétarienne et riz pilaf) ... En bref, de quoi satisfaire toutes les envies et les appétits, alors que pas mal de bistrotiers se réfugient par paresse dans le menu unique. La patte est sérieuse, avec prime au traitement légumier (superbe fricassée de chou romanesco et d'asperges vertes), et le service plus qu'efficace et compétent. Manque peut-être un poil de générosité dans les portions, comme pour notre entrée. Simple péché de jeunesse... Gilles Dupuis


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Chantefable
Bistrot

Chantefable

Un très bon bistrot

Incrustée dans son quartier Gambetta comme une patelle sur son rocher, cette brasserie centenaire est une grande claque populaire, familière, amicale, chaleureuse, propre à illustrer ce « Paris aux 100 villages » selon une accroche consacrée. Mieux, après une avant-scène-terrasse anodine, on débarque un peu halluciné dans un cadre début de siècle restauré (les années 1900-1920), fait de moulures au plafond, de grands miroirs, d'un comptoir en comblanchien, l'ensemble dans des tonalités tabac blond (qui devait être celui de la nicotine avant l'interdiction de cloper), où s'alignent en profondeur de champ des tables aux nappes vichy et banquette moleskine. Étonnant d'autant qu'ici on doit flirter, au bas mot, avec les 150 couverts. Pour parfaire le tableau, le personnel, qui s'affiche en gilet noir et tablier blanc, connaît son petit monde d'habitués sur le bout de la fourchette (on vous passe l'inventaire, du retraité au couple avec bambins et poussette), les choyant du mieux qu'ils peuvent. On se doute bien que, pour être en phase avec cet esprit brasserie de toujours, la carte ne se vautre pas dans le yuzu, le chipotle, la carbonara ou le quinoa. Alors on cause os à moëlle, terrine maison, harengs pommes à l'huile, gratinée, œufs meurette, huîtres Gillardeau, épaule d'agneau confite, bœuf en morceaux choisis (filet, côte, entrecôte...), parmentier de canard confit, sole belle meunière, mousse au chocolat et millefeuille. De l'anti-prises de tête à laquelle on succombe d'aise, comme nous, avec notre déroulé « bad trip cholestérol », œufs durs bio mayo, filet de rumsteck (200 grammes au bas mot) sauce poivre et délicieuses frites maison, profiteroles au chocolat et glace vanille (hélas industrielle). Et dont on sort repu et heureux d'avoir partagé une tranche de vie quelque peu inhabituelle. Gilles Dupuis


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Calice
Bistrot

Calice

Un bon bistrot

On n'arrête plus Thomas Legrand ! Après nous avoir enchanté avec Narro puis Baillotte, il ouvre une nouvelle adresse dans le 5ème arrondissement parisien qui avait tendance à s'endormir. Prenant place de feu Le Bel ordinaire, on y conserve sa belle cuisine ouverte et son comptoir, et on ouvre l'espace pour la salle du fond. Aussi, une petite décoration plus chaleureuse est la bienvenue ! En ce dimanche soir, la salle affiche complet pour déguster des assiettes de partage préparées par un duo franco-japonais. Dorade marinée, ramen marinée (dashi truffe et poitrine de cochon), ou échine de porc au bichotan, l'alliance du terroir français grâce à un sourcing précis et des techniques nippones parfaitement maîtrisées fait bon ménage, même si on peut noter un petit manque d'équilibre sur certaines préparations. Nul doute que le rodage terminé, on obtiendra une totale satisfaction ! On s'amuse tout de même à saucer avec entrain et gourmandise avec le joli pain de Thierry breton de généreuses sauces plutôt réussies dans chaque assiette. Mais incontestablement, les amateurs de vins ont de quoi trouver leur bonheur. On ne cherche pas ici systématiquement du vin nature comme maintenant trop souvent à Paris, mais le maître des lieux sait comme peu dégotter des domaines éclatants de personnalité et de saveurs. Un menu déjeuner fait figure de bonne affaire dans le quartier.


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Bauhinia (La)
Restaurant

Bauhinia (La)

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Le décor fastueux de ce restaurant de palace a enfin trouvé cuisine à sa hauteur. La carte comme les menus proposés au déjeuner et au dîner s'organisent autour d'une offre dédiée aux poissons et autres produits de la mer. Les entrées, à partager ou non, font mieux qu'introduire le propos du chef, elles constituent à elles seules une promesse gastronomique (ah ces crispy rice au thon ou aux gamberos). Parmi les plats, on salue le retour de la cotriade (soupe de poisson) et les assaisonnements tous oirginaux et bien travaillés comme ceux du merlu avec gombo et mangue ou du maigre cuit dans une feuille de bananier telle une papillote. Quentin Testard, le chef, forme un duo parfait avec Maxence Barbot, le pâtissier, qui réinvente avec talent les classiques pâtissiers. Service avec beaucoup d'allant et cave de rêve aux tarifs adaptés à la clientèle internationale fidèle de l'adresse. 


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Passionné
Restaurant

Passionné

Un bon restaurant

Dans la rue Bergère si fourmillante, l’élégance de l’adresse fait plaisir, intimité d’un vert sombre ou confort d’une lumière apaisante. En cuisine, une brigade affairée entoure le jeune chef japonais, Satoshi Horiuchi, au parcours jusque-là prometteur et devenu désormais seul maître à bord. Il dresse ses assiettes avec rigueur et un sens inné de l’esthétique. Les compositions reprennent les codes d’une gastronomie bien française, jeu de textures et association de saveurs réfléchies et menées souvent à bon port. En entrée, la sériole - un poisson pélagique vénéré au Japon - imposait une fraîcheur bienvenue car traité en fines tranches sur un lit de radis, de rhubarbe et d’œufs de truite. Le black angus, saisi au barbecue, montrait le savoir-faire de rôtisseur du maître des lieux, avec crosnes et pousses de moutarde qui collaient parfaitement à la saison. Même constat quand arrive le dessert, la maîtrise est réelle, crème d’amande aux poires pochées, crumble et feuille stylisée de cacao. Une telle cohérence, dans la partie salée comme sucrée, s’apprécie surtout à l’heure du déjeuner dans le cadre du menu resté accessible. Ce qui n’est hélas plus le cas à l’heure du dîner aux tarifs nettement plus ambitieux. Catherine Soulier


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Mojo
Bistrot

Mojo

Un des meilleurs bistrots de la ville
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À quelques centaines de mètres seulement de l’Étoile, dans une rue étroite et souvent bondée, l’adresse n’attire pas forcément l’attention. Depuis plus de deux ans, Baptiste Gournay, ancien du 39V, du Plazza, du Rech et du 110 de Taillevent, s’est pourtant fait pas mal d’amis parmi les gourmands du quartier, voire d’un peu plus loin. La cuisine est comme posée au milieu de l’espace, isolée par une imposante verrière, spectaculaire avec son « Big Green Egg » exposé aux yeux de tous. Ce barbecue à la mode japonaise, le chef le maîtrise à la perfection jusqu’à proposer une sélection de viandes – bœuf wagyu, cochon Bellota, magret de canard du sud-ouest…- qu’il cuit à la perfection. Il propose en accompagnement un jus corsé au vinaigre de vin Pedro Ximenez, une sauce béarnaise au siphon ce qui confère à la fois tenue et légèreté et une au poivre devenue rare aujourd'hui à Paris. Pour cette dernière, il torréfie le poivre de Sarawak, flambe à l’armagnac et termine avec un jus de veau maison. Les accompagnements se montrent à la hauteur, légumes de saison juste poêlés et assaisonnés de condiments ou pommes de terre à la graisse de canard notamment… Avant ce festin carnassier, les entrées témoignent d’une même maturité et d'un même professionnalisme chez ce jeune cuisinier : remarquable chou rouge rôti et bien relevé ou tourte de canard si généreuse et goûteuse qu’elle ferait d’emblée le bonheur d’un plat principal. Un nouveau chef pâtissier venu de chez David Toutain gère avec tact la fin du repas. La composition sur la noisette joue de feuilles croustillantes pour la texture et d’un crémeux giandjua que complète une glace aux noisettes pour la saveur. La pointe de bergamote posée ici et là dynamise le tout, décidément irrésistible ! Carte des vins courte mais sérieuse dans ses choix, il manque seulement de vins au verre plus abordables que ceux aujourd’hui proposés (rien en dessous de 12 euros). La formule du déjeuner à 39 euros permet de limiter l’addition vite élevée mais justifiée par l’engagement du chef et la qualité de la prestation. A visiter, la salle en sous-sol avec son bar et ses tables bienvenues pour accueillir un groupe. Pierre-Yves Chupin


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Doyenné (Le)
Restaurant

Doyenné (Le)

Un bon restaurant

Des poules caquettent, des légumes poussent, ça respire, on est bien. Les bâtisses jouent les gros bras, elles en imposent telles des forteresses à prendre. James Henry et Shaun Kelly ont réalisé le rêve d’une vie en développant un lieu où l’agriculture régénératrice reste l’âme du projet. D’entrée l’odeur du feu de bois s’impose, un crépitement en guise de bonjour, une immense verrière en guise de bienvenue, oulala on est vraiment bien. Le service résonne en accents anglo-saxons, on est divinement perdu, ils nous ont déjà gagné. Passage à table, rien n’est là pour faire beau, tout est beau pour faire l’endroit. Table en bois brut, rond de serviette, meuble de service ancien mais tellement moderne, beurre en motte qui appelle le pain, pain maison qui appelle le beurre, cuisine ouverte sur une brigade souriante et concentrée, jardin et potager en guests, on a hâte. Le menu unique est servi pour l’ensemble de la table avec ce midi un choix de viande, volaille de Bourgogne du domaine Prieuré Roch pour notre tablée affamée. Peu d’explication de ce qui nous attend, la surprise est gardée pour chaque plat servi. Huître Utah Beach, huile de courge, raifort, première salve qui sublime le mollusque et qui le rend unique, belle pêche. Cochonnerie issue de leur propre élevage, un croisement de porc gascon et anglais comme pied de nez au Brexit, des bonbons de protéines réconfortants qui ramènent à l’humilité des grands faiseurs. Brioche surprise, qui dit surprise dit cervelle-abats-foie, ce sera boudin ce jour, tout en rondeur et en douceur, barbajuan d’hiver en alter ego, les deux font la paire. Assiette de légumes du jardin, brute de saveur mais délicatement twistée à chaque bouchée, un vrai travail de cuisinier qui rend au goût ses origines, mais qui le rend inoubliable, rare. La soif est comme la faim, magnifiquement chérie par une carte nature de vins vivants, alsace Granitik de Léo Dirringer à 58 euros et mondeuse Cosmos de Corentin Houillon à 55 euros, de grandes bouteilles tellement bien conseillées. Saint-jacques crue, de la crème crue, du radis noir cru, des kumquats crus…qui l’eût cru sans l’avoir déguster, je ne sais pas, mais en tous cas il se passe un truc digne du plaisir no limit, une bouchée qui restera en mémoire, un gène supplémentaire de l’émotion gustative. Riz camarguais, jus de moule, salsifis, pour une ascension de la face nord du menu hors norme sans aucune assistance, on tient le cap et on retarde l’arrivée. Volaille au feu de bois, champignons sauvages, c’est délicat, moelleux, légèrement fumé, du chou juste fondu de béarnaise pour accompagner la bête, un accord évident quand on le déguste, on est au sommet de la cohérence, pas d’esbroufe, du concret. En dessert le jardin est à nouveau mis à l’honneur, avec une glace à l’héliantis, du marron pour sucrer et équilibrer le tout, sabayon aux agrumes cuit au feu de bois comme un dernier hommage à la nature qui construit ce lieu. Ces cuisiniers sont habités, la saison en meilleure amie, ils nous reçoivent chez eux, dépendant pour notre plus grand bonheur des pousses du jour et chaque jour est différent. Robert Plancton


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Vieux Logis (Le)
Restaurant

Vieux Logis (Le)

Un très bon restaurant
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Huitième établissement à rejoindre les Relais & Châteaux, ce Vieux Logis fait depuis 1960 corps avec le village de Trémolat. Il se blottit entre la Rèze qui arrose le territoire communal et les ruelles ancestrales qu’arpentent volontiers les clients. Créée par un périgourdin visionnaire, Bernard Giraudel, l’adresse incarne l’art de vivre à la française dont se délectent des touristes venus d’un peu partout, jardins tirés au cordeau, feu de cheminée au salon, chambres au luxe jamais ostentatoire et cuisines entre les mains d’un meilleur ouvrier de France 2003. Sans défendre à tout prix un registre régionaliste, Vincent Arnoud préfère mettre en valeur les produits de sa région d’adoption selon les envies du moment. Le service du pain maison ouvre au-delà de toute espérance l’appétit car accompagné d’un beurre aux truffes - compter environ 25% du poids du beurre en champignon - laissé maturé pendant 2 jours. Arrivent ensuite quelques amuse-bouche redoutables comme le croque veau à la truffe et les premiers frissons de plaisir. L’œuf cocotte reste un passage obligé de tout repas, recette magique du chef qu’il accompagne de mouillettes de baguette encore tiède et tartinées du fameux beurre … Le sandre rôti surprend (pour le meilleur) avec un chou-fleur traité avec pertinence comme les salsifis, devenus si rares en restauration, cuits à la perfection, presque croquants, à recouvrir d’une sauce Périgueux dense et riche en melanosporum. Le dessert signe à sa façon le savoir-faire sucré du cuisinier osant associer noix de coco et truffe. La texture du fruit et du tapioca trouve dans le champignon des saveurs chaudes et rassurantes proches de celles de la vanille. Notre repas a trouvé son bon rythme et toute sa verve en puisant dans la splendide cave et en consacrant les vins de Bergerac, grâce notamment aux cuvées d’un gentleman de la profession, Pierre Sadoux du Château Court-les-Mûts. Dès les beaux jours, la salle à manger se déplace sous les arbres centenaires. Les estivants goûtent alors la truffe d’été, préparations à base de tomate ou vichyssoise par exemple. Pour les voyageurs de passage, le « Bistrot de la place » aux pieds de l’église reste une heureuse alternative avec un menu-carte concocté par le même chef et facturé à seulement 35 euros. Pierre-Yves Chupin


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Pagaille
Bistrot

Pagaille

Un très bon bistrot

Le registre ici s'annonce « solaire », avec des touches iltalo-hispano-lusitaniennes, voire louchant vers le Maghreb (pintade fermière, jus au citron confit, coulis de roquette). Au moins, a-t-il le bon goût de rayer de sa carte la tomate et l'aubergine en pleins frimas, le ragoût de bœuf bolognaise et sardines marinées se tortorant par exemple aux légumes d'hiver. Bon point donc, comme l'ample lieu, un ancien atelier d'encadrement, sur deux niveaux dont un sous-sol confortable (et gigantesque table d'hôtes), le tout travaillé dans les coloris sable et ocre, et orchestré par une belle collection de vraies plantes en pots. Le chef, Louis Robergeau, a œuvré un temps chez Mauro Colagreco au Mirazur de Menton, en particulier au rayon desserts (soufflé au chocolat, siphon lavande ; affogato à la crème glacée vanille maison...), mais a tendance à complexifier ses assiettes à base de beaux produits (poissons en circuit court, porc de Lacaune), au risque de se perdre. En tous cas, sa muge (mulet noir) reste un juge de paix de fraîcheur et son encornet aux anneaux farcis de lard, champignons, mie de pain (et aux tentacules frits), ravit par sa puissance (ail, pointe de piment) et sa subtilité. Même si l'on cherche encore un peu dans l'assiette la grenobloise annoncée, remplacée (?) par une sauce à l'encre de seiche de bon aloi. Gilles Dupuis


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