Matka
Restaurant

Matka

C'est toujours un grand bonheur quand un jeune chef de talent s'empare de ses racines - ici polonaises - pour s'exprimer en cuisine en modernisant ses bases. Paris ne connaît pas bien cette gastronomie qui mêle accents du nord et de l'est tout comme le salé et le sucré. C'est donc avec douceur et inventivité que Piotr Korzen introduit ces aspects dans son registre semi-gastronomique adapté à nos palais. Ambiance cosy et pierres brutes aux murs dans un environnement élégant baigné par une douce musique jazzy. Des blinis plats? Pas ici, comme la Terre, ils sont sphériques, servis avec une belle truite fumée des Pyrénées et une sauce au lait ribot. La soupe de betterave traditionnelle, Chlodnik, s'habille d'atours gastronomiques grâce à un léger voile de gelée rouge qui la surplombe. Le fromage de tête - Salceson - se pare lui de couleurs de tomates cerises pimpantes, prêtes à poser pour la photo. Heureusement, le goût savoureux accompagne très bien la charcuterie. Le roulé de poulette pour sa part régale intégralement, et les notes abricotées et légèrement sucrées s'avèrent suffisamment subtiles et mesurées pour se marier à merveille avec les carottes et la chaire tendre et juteuse de la volaille. On regrettera tout de même la simplicité des Pierogis (raviolis à la pomme de terre) qui conservent leur côté rustique sans nous emmener dans un voyage gastronomique. Pour les vins, le chef a la bonne idée de se cantonner à trois pays exclusivement : Autriche, Hongrie et la Pologne dont on ne connaît que trop peu leur tradition viticole. Sébastien Morisse


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Baignoire (La)
Restaurant

Baignoire (La)

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On l'avait remarquée chez Tekes, la table végétarienne endiablée du Levant, la voilà à présent dans le grand bain à la tête de sa propre affaire. Un intérieur charmant aux notes romantiques qui n'est pas sans rappeler la Méditerranée : tommettes au sol, alcôves aux murs avec des livres et objets vintage, petites fleurs de tous les côté... Des origines franco-israeliennes pleinement assumées par cette native de Marseille qui a passé de nombreuses années à Tel-Aviv. Ainsi, dans les assiettes, on retrouve son identité ensoleillée, avec du pep's, de l'éclat et surtout du caractère. Les asperges blanches s'accompagnent d'une crème onctueuse de noix de cajou, avec un beurre blanc gourmand, d'ail noir puissant et de tuiles craquantes au sésame noir. Le poireau servi en tarte tatin, se voit flanqué d'une sauce au coulommiers onctueuse. La mer n'est jamais loin non plus, et ce rouget à la cuisson parfaite qui repose sur une petite colline de petits pois frais qui baigne dans une nage iodée de katsuobushi (bonite séchée) au gingembre et kumquat nous propose un voyage des plus distrayants. Mais en bord de mer, s'il y a bien la douceur, il y a aussi la profondeur. On plonge sans retenue dans cette sauce puissante et racée qui accompagne le faux-filet, où on y mélange fraises des bois et oignons caramélisés avec bonheur. Le tout s'accompagne d'une diabolique brioche salée telle que la faisait la grand mère de la cheffe, un délice total. Les desserts ne font pas fausse route non plus, et, remplis de fraîcheur, ils nous ramènent à bon port en douceur. Pour mouiller le gosier, la sélection des vins s'appuie sur des références reconnues comme la Pifaudière en Loire, le Clos d'Amour en Roussillon, ou les Sept Pierres en Vallée du Rhône. 

 

 

 


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Adraba
Restaurant

Adraba

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Ouvert uniquement au dîner, Adraba fait du repas un spectacle. Il y a la fresque, l'association du bois, de la chaux et du béton ciré dans le choix des matériaux, les nombreux bougeoirs qui créent une lumière tamisée et atmosphère aussi intime que chaleureuse. L'accueil hérité de la tradition levantine multiplie les attentions quand la cuisine  se met au devant de la scène, jouant sur l'envoi des nombreuses assiettes ou l'utilisation vite théâtrale du grill au charbon pour rythmer la soirée. La carte magnifie les produits emblématiques cultivés par les peuples nomades du Levant et s'organise autour du partage. Le registre entre tradition et modernité permet de choisir parmi de nombreuses assiettes, sans oublier de débuter par le pain Esh. La table invite à picorer entre les différentes préparations, même si certains plats s'imposent comme la bouillabaisse le kefta d'agneau ou les simples mais délicieux pickles maison. Impossible de faire l'impasse sur les desserts, le wonka donne au chocolat une saveur supplémentaire grâce à l'ajout de harisa, le piment rouge apportant au cacao une remarquable longueur en bouche. La carte des vins participe également au voyage avec de réelles découvertes à faire tout autour de la Méditerranée. 


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Chakaiseki Akiyoshi
Restaurant

Chakaiseki Akiyoshi

Un bon restaurant
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La devanture se fait discrète quand l’intérieur reprend les codes d’une authentique maison de thé. La promesse du voyage se décline dans les moindres détails : matériaux en bois venus directement du Japon, pénombre au déjeuner comme au dîner, comptoir ou table au choix avec jamais plus de seize couverts et vaisselle constituée de céramiques de la région d’origine du chef. Yuichiro Akiyoshi a officié dix ans dans un trois étoiles de chakaiseki à Kyoto jusqu’à vouloir reproduire ce registre ici inconnu. L’appellation kaiseki désigne un menu composé de petits plats, servis selon un ordre précis et se clôturant par la dégustation d’un thé matcha. En sachant que le repas ne commence pas sans que chacun trouve sa place, soit une arrivée demandée à 12 ou 20 heures précises au déjeuner ou au dîner. La cérémonie débute par une tasse d’eau chaude supposée réveillée les cinq sens que suit un plateau avec riz, soupe miso et poisson cru. Puis viennent les mijotés qui respectent les saisons - la cuisine japonaise en compte 24 - le mets grillé (truite), la préparation à base de légumes avec pas moins de 25 variétés traitées de façons différentes, le maquereau que le chef fait venir de Norvège pour son gras et qu’il saisit au charbon avant de l’envelopper d’une feuille d’algue nori et, enfin, le riz aux petits pois. À ce moment, le gong impose un silence qui sonne la transition entre le temps du repas et celui du thé, plus méditatif, durant lequel le dessert est servi, soit un gâteau fourré à la pâte d’haricots rouges et de fraise. Pour ceux qui renoncent au thé, le chef Akiyoshi, diplômé de sommellerie au Japon, montre une même passion pour le saké ou le vin, notamment bourguignon. De la première jusqu’à la dernière bouchée, le restaurant de Yuichiro Akiyoshi invite à partager une expérience inégalée. Et d’un luxe inouï dans son cérémonial, comme dans sa succession de textures ou d’arômes. Pierre-Yves Chupin


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Matré (Le)
Bistrot

Matré (Le)

Un très bon bistrot

Du curriculum pro du duo mixte (féminin au service, masculin au piano) présidant aux destinées de ce récent troquet, on retiendra simplement qu'il est issu de l'écurie Camdeborde, roi des bistrots malicieux. Et basta ! Bien dans ses meubles, murs blancs et en pierres apparentes, dominante bois (parquet et tables) et cuisine en fond de salle, soit un gentil déploiement du bistrot moderne. L'ardoise navigue dans les eaux d'un judicieux équilibre, du cru (tartare de thon kalamansi), du iodé (coques sauvages à l'estragon et poivre du Penja), du canaille (terrine de campagne maison), de la grillade (pluma de porc à la plancha et ragoût d'artichaut), du no-viande-land (blanquette végétarienne et riz pilaf) ... En bref, de quoi satisfaire toutes les envies et les appétits, alors que pas mal de bistrotiers se réfugient par paresse dans le menu unique. La patte est sérieuse, avec prime au traitement légumier (superbe fricassée de chou romanesco et d'asperges vertes), et le service plus qu'efficace et compétent. Manque peut-être un poil de générosité dans les portions, comme pour notre entrée. Simple péché de jeunesse... Gilles Dupuis


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Chantefable
Bistrot

Chantefable

Un très bon bistrot

Incrustée dans son quartier Gambetta comme une patelle sur son rocher, cette brasserie centenaire est une grande claque populaire, familière, amicale, chaleureuse, propre à illustrer ce « Paris aux 100 villages » selon une accroche consacrée. Mieux, après une avant-scène-terrasse anodine, on débarque un peu halluciné dans un cadre début de siècle restauré (les années 1900-1920), fait de moulures au plafond, de grands miroirs, d'un comptoir en comblanchien, l'ensemble dans des tonalités tabac blond (qui devait être celui de la nicotine avant l'interdiction de cloper), où s'alignent en profondeur de champ des tables aux nappes vichy et banquette moleskine. Étonnant d'autant qu'ici on doit flirter, au bas mot, avec les 150 couverts. Pour parfaire le tableau, le personnel, qui s'affiche en gilet noir et tablier blanc, connaît son petit monde d'habitués sur le bout de la fourchette (on vous passe l'inventaire, du retraité au couple avec bambins et poussette), les choyant du mieux qu'ils peuvent. On se doute bien que, pour être en phase avec cet esprit brasserie de toujours, la carte ne se vautre pas dans le yuzu, le chipotle, la carbonara ou le quinoa. Alors on cause os à moëlle, terrine maison, harengs pommes à l'huile, gratinée, œufs meurette, huîtres Gillardeau, épaule d'agneau confite, bœuf en morceaux choisis (filet, côte, entrecôte...), parmentier de canard confit, sole belle meunière, mousse au chocolat et millefeuille. De l'anti-prises de tête à laquelle on succombe d'aise, comme nous, avec notre déroulé « bad trip cholestérol », œufs durs bio mayo, filet de rumsteck (200 grammes au bas mot) sauce poivre et délicieuses frites maison, profiteroles au chocolat et glace vanille (hélas industrielle). Et dont on sort repu et heureux d'avoir partagé une tranche de vie quelque peu inhabituelle. Gilles Dupuis


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Calice
Bistrot

Calice

Un bon bistrot

On n'arrête plus Thomas Legrand ! Après nous avoir enchanté avec Narro puis Baillotte, il ouvre une nouvelle adresse dans le 5ème arrondissement parisien qui avait tendance à s'endormir. Prenant place de feu Le Bel ordinaire, on y conserve sa belle cuisine ouverte et son comptoir, et on ouvre l'espace pour la salle du fond. Aussi, une petite décoration plus chaleureuse est la bienvenue ! En ce dimanche soir, la salle affiche complet pour déguster des assiettes de partage préparées par un duo franco-japonais. Dorade marinée, ramen marinée (dashi truffe et poitrine de cochon), ou échine de porc au bichotan, l'alliance du terroir français grâce à un sourcing précis et des techniques nippones parfaitement maîtrisées fait bon ménage, même si on peut noter un petit manque d'équilibre sur certaines préparations. Nul doute que le rodage terminé, on obtiendra une totale satisfaction ! On s'amuse tout de même à saucer avec entrain et gourmandise avec le joli pain de Thierry breton de généreuses sauces plutôt réussies dans chaque assiette. Mais incontestablement, les amateurs de vins ont de quoi trouver leur bonheur. On ne cherche pas ici systématiquement du vin nature comme maintenant trop souvent à Paris, mais le maître des lieux sait comme peu dégotter des domaines éclatants de personnalité et de saveurs. Un menu déjeuner fait figure de bonne affaire dans le quartier.


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Bauhinia (La)
Restaurant

Bauhinia (La)

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Le décor fastueux de ce restaurant de palace a enfin trouvé cuisine à sa hauteur. La carte comme les menus proposés au déjeuner et au dîner s'organisent autour d'une offre dédiée aux poissons et autres produits de la mer. Les entrées, à partager ou non, font mieux qu'introduire le propos du chef, elles constituent à elles seules une promesse gastronomique (ah ces crispy rice au thon ou aux gamberos). Parmi les plats, on salue le retour de la cotriade (soupe de poisson) et les assaisonnements tous originaux et bien travaillés comme ceux du merlu avec gombo et mangue ou du maigre cuit dans une feuille de bananier telle une papillote. Simon Havage, le chef, forme un duo parfait avec Maxence Barbot, le pâtissier, qui réinvente avec talent les classiques pâtissiers. Service avec beaucoup d'allant et cave de rêve aux tarifs adaptés à la clientèle internationale fidèle de l'adresse. 


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Passionné
Restaurant

Passionné

Un bon restaurant

Dans la rue Bergère si fourmillante, l’élégance de l’adresse fait plaisir, intimité d’un vert sombre ou confort d’une lumière apaisante. En cuisine, une brigade affairée entoure le jeune chef japonais, Satoshi Horiuchi, au parcours jusque-là prometteur et devenu désormais seul maître à bord. Il dresse ses assiettes avec rigueur et un sens inné de l’esthétique. Les compositions reprennent les codes d’une gastronomie bien française, jeu de textures et association de saveurs réfléchies et menées souvent à bon port. En entrée, la sériole - un poisson pélagique vénéré au Japon - imposait une fraîcheur bienvenue car traité en fines tranches sur un lit de radis, de rhubarbe et d’œufs de truite. Le black angus, saisi au barbecue, montrait le savoir-faire de rôtisseur du maître des lieux, avec crosnes et pousses de moutarde qui collaient parfaitement à la saison. Même constat quand arrive le dessert, la maîtrise est réelle, crème d’amande aux poires pochées, crumble et feuille stylisée de cacao. Une telle cohérence, dans la partie salée comme sucrée, s’apprécie surtout à l’heure du déjeuner dans le cadre du menu resté accessible. Ce qui n’est hélas plus le cas à l’heure du dîner aux tarifs nettement plus ambitieux. Catherine Soulier


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Mojo
Bistrot

Mojo

Un des meilleurs bistrots de la ville
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À quelques centaines de mètres seulement de l’Étoile, dans une rue étroite et souvent bondée, l’adresse n’attire pas forcément l’attention. Depuis plus de deux ans, Baptiste Gournay, ancien du 39V, du Plazza, du Rech et du 110 de Taillevent, s’est pourtant fait pas mal d’amis parmi les gourmands du quartier, voire d’un peu plus loin. La cuisine est comme posée au milieu de l’espace, isolée par une imposante verrière, spectaculaire avec son « Big Green Egg » exposé aux yeux de tous. Ce barbecue à la mode japonaise, le chef le maîtrise à la perfection jusqu’à proposer une sélection de viandes – bœuf wagyu, cochon Bellota, magret de canard du sud-ouest…- qu’il cuit à la perfection. Il propose en accompagnement un jus corsé au vinaigre de vin Pedro Ximenez, une sauce béarnaise au siphon ce qui confère à la fois tenue et légèreté et une au poivre devenue rare aujourd'hui à Paris. Pour cette dernière, il torréfie le poivre de Sarawak, flambe à l’armagnac et termine avec un jus de veau maison. Les accompagnements se montrent à la hauteur, légumes de saison juste poêlés et assaisonnés de condiments ou pommes de terre à la graisse de canard notamment… Avant ce festin carnassier, les entrées témoignent d’une même maturité et d'un même professionnalisme chez ce jeune cuisinier : remarquable chou rouge rôti et bien relevé ou tourte de canard si généreuse et goûteuse qu’elle ferait d’emblée le bonheur d’un plat principal. Un nouveau chef pâtissier venu de chez David Toutain gère avec tact la fin du repas. La composition sur la noisette joue de feuilles croustillantes pour la texture et d’un crémeux giandjua que complète une glace aux noisettes pour la saveur. La pointe de bergamote posée ici et là dynamise le tout, décidément irrésistible ! Carte des vins courte mais sérieuse dans ses choix, il manque seulement de vins au verre plus abordables que ceux aujourd’hui proposés (rien en dessous de 12 euros). La formule du déjeuner à 39 euros permet de limiter l’addition vite élevée mais justifiée par l’engagement du chef et la qualité de la prestation. A visiter, la salle en sous-sol avec son bar et ses tables bienvenues pour accueillir un groupe. Pierre-Yves Chupin


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