Dame
Restaurant

Dame

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Qui aurait pu croire qu'en plein cœur du Paris touristique où s'accumulent les adresses attrape-gogos se cache un restaurant d'hôtel qui mérite clairement qu'on s'y attarde? C'est en effet à une encablure de la place Saint-Michel que se dresse ce charmant hôtel avec, à son rez-de-chaussée, une table où s'épanouit un chef mexicain. Si la décoration du lieu manque quelque peu de caractère hormis cette terrasse vite rêvée, il n'en n'est pas de même dans les assiettes. Fort de ses racines, le chef prépare une cuisine raffinée mexicaine à laquelle il apporte quelques touches européennes … sans pour autant renoncer à l'ingrédient essentiel d'un tel registre : le piment. Tout le talent du chef consiste à trouver le juste équilibre qui réchauffe sans emporter le palais. De l'entrée jusqu'au dessert, l'exercice se montre pertinent et dépaysant. Les beaux produits frais travaillés avec précision trouvent ici de nouvelles saveurs comme pour ces tostados de thon rouge, poireaux frits et mayo au piment chipotle ou ce remarquable bœuf tataki qu'accompagnent des pommes de terre travaillées avec le condiment. Côté boissons, il serait dommage de renoncer aux tequilas plutôt de bon niveau malgré une cave bien pourvue (crozes-hermitage d'Alain Graillot ou côte-du-rhône du domaine de la Janasse).


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Donna
Bistrot

Donna

Un très bon bistrot
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Les habitués des Enfants du Marché seront heureux d'apprendre que le chef japonais Masahide Ikuta s'est posé non loin de là, rue Saint-Martin. Il prend place au beau milieu d'un comptoir en U pour composer sa partition solo devant les clients devenus spectateurs. D'autres petites tables sont disposées tout autour pour prendre ses aises, profiter d'un espace épuré et bien dans l'air du temps. Autre bonne surprise, la maison propose des assiettes généreuses, loin de la mode des "tapas" à partager souvent faméliques et qui savent faire flamber l'addition : salade de tomates aussi bonnes que belles, justement assaisonnées avec une stracciatella onctueuse et goûteuse ; sériole se mariant à la perfection avec chou rave, mangue et vanille ; ou poêlée de girolles de saison liées par un jaune d'œuf mollet et associées au croquant de noisettes torréfiées. La cave fait la part belle aux vins nature, même si le maître des lieux soit proposer des vins de facture plus classique à des tarifs restés sages comme le Château des Tours d'Emmanuel Reynaud proposé de 40 à 80 euros selon le millésime.


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Paul Bocuse
Restaurant

Paul Bocuse

Un des meilleurs restaurants de la ville
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Pour apprécier les changements opérés au restaurant Paul Bocuse, on inviterait presque à débuter le repas par sa fin. Par les créations de Benoît Charvet, chef pâtissier exécutif de la maison et champion du monde des desserts glacés en 2018. Le chariot remplace le plateau qui réunissait jusque-là les incontournables du voisin Bernachon ou les classiques bravant les saisons. On cite d’emblée le paris-brest à la pistache à l’équilibre parfait entre l’amertume du fruit sec et la générosité de la pâte, le financier aux framboises accompagné d’une glace à la vanille (la meilleure au monde ?), sans oublier non plus le pré-dessert aux notes acidulées dans une composition autour de la fleur de sureau, de la myrtille et d’un sablé bien beurré, ni les deux desserts à l’assiette proposés à la carte. Dans la partie salée, la carte se partage désormais pour moitié entre plats de légende et créations quand la cuisine joue les va-et-vient entre le registre démonstratif du « premier de classe » et les recettes sur un mode canaille. À côté des grenouilles à déguster avec les doigts, la côte de bœuf a fait son apparition, cuisson remarquable et béarnaise qui en impose par sa tenue et ses saveurs incisives. Les sauces signent ici la grande tradition française, choron parfumée à l’estragon et accompagnant notre bar sauvage, ou cressonnière ravivant les jambonettes de grenouilles. Vincent Leroux, petit-fils par alliance de « Monsieur Paul », a défini dès 2018 et le décès du maître les objectifs assignés à la maison : nulle cuisine fusion, les meilleurs produits issus des terroirs hexagonaux et la défense d’un art de vivre à la française. Pour réussir ce pari, il a réduit le nombre de couverts passant de 120 à 80 par service et revu l’aménagement, désormais plus aéré, clair et lumineux. Quand tous les restaurants peinent à garder leur personnel, ici la fidélité semble de mise comme le respect de valeurs qu’incarnait à la perfection le maître de Collonges. Et c’est toute l’intelligence de Paul Bocuse d’avoir préparé sa succession. Pour le plus grand bonheur de clients qui apprécient que le mythe soit toujours vivant. Et l’assiette devenue aussi convaincante, voire époustouflante. Pierre-Yves Chupin


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RATN
Restaurant

RATN

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Depuis quarante ans la famille Bhalla fait découvrir la cuisine du nord de l'Inde et notamment moghole aux Parisiens. Dans le triangle d'or, l'adresse reçoit avec un certain faste, certes un peu décati mais toujours avec prévenance et élégance. Sanjeev Bhalla fait le va et vient entre la cuisine où il officie et l'accueil de clients fidèles et souvent venus du monde entier. La carte fait la part belle au poulet et à l'agneau avec de nombreuses déclinaisons selon les ingrédients et dans une version peu épicée propre à la tradition du nord du continent. Le tout s'accompagne de riz basmati ou de naans et pains délicieux qu'ils soient à base de pâte levée ou non, de farine de blé complet ou de lentilles, fourré au fromage, pétri au beurre ou enrichi au miel, amandes, noix de cajou… Quant aux desserts, ils jouent de subtilité entre les préparations aux amandes, aux pistaches, à la rose ou à la cardamome. L'autre raison de réserver ici reste la carte des vins que notre propriétaire s'est employé à enrichir et travailler pendant le confinement. Heureuse occupation tant se découvrent ici des trésors insoupçonnés comme le médoc Clos Manou 2016 (95 euros), le chénas Chassignol 2019 Domaine Thillardon (89 euros), l'anjou Domaine Le Clos des Mailles 2019 Pierre Ménard (85 euros), le pouilly-fuissé Hors Classe Les Ménétrières 2019 Domaine J-A Ferret (165 euros) ou le champagne Lafalise Froissart Verzenay Grand Cru Cuvée 045 (185 euros). Sans oublier la Côte de Nuits et la Côte de Beaune réunissant ici tout simplement le meilleur de la Bourgogne grâce à des flacons pour la plupart en direct des domaines. Pierre-Yves Chupin  


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Summer by La Bauhinia
Restaurant

Summer by La Bauhinia

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Dans l'ancienne demeure de Roland Bonaparte, la terrasse-jardin se transforme tout l'été et même au-delà en restaurant. On oublie l'intitulé de l'adresse et cet anglicisme qui met à mal le prestige du lieu… Les quelques tables qui ont pour vis à vis le jardin à la française, les odorants rosiers ou la tour Eiffel sous le ciel étoilé parisien, jouissent d'une quiétude insoupçonnée. Nous sommes au cœur du Paris des "happy few", savourons-le. Rien de compassé ni d'intimidant, le service jeune met tout de suite à l'aise comme également la carte, gourmande et proche des envies du moment. Le chef Quentin Testart joue du beau produit mais surtout de la gourmandise avec une succession d'entrées à partager comme le riz croustillant aux gambas taillées en cubes, aussi irrésistible qu’original. Même allant et maturité dans la réalisation des plats principaux, cuissons et assaisonnements sérieux, accompagnements bien choisis et jamais modeux. Les desserts de Maxence Barbot sont d'une rare justesse avec, certainement, l'un des millefeuilles les plus réussis de l'année, à base de farine de sarrasin, croustillant et à peine sucré. Sélection de vins haut de gamme, tarifs palace et, dommage, pas de sommelier en terrasse pour conseiller et faire rêver lors de notre passage. Pierre-Yves Chupin


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Minibar
Bistrot

Minibar

Un très bon bistrot
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Des murs laissés en pierre brute, un long zinc qui cache une cuisine sommaire, juste ce qu'il faut de musique toujours bien choisie, uniquement des tabourets ou des chaises hautes, pas de doute ce Minibar a tous les attributs du "néo-bristrot" parisien. Derrière son comptoir, le chef déploie énergie et talent pour sortir des assiettes toutes heureuses. On se régale des premières asperges de la saison travaillées avec de la crème crue et des moules et que relève du 'nduja (saucisse de porc épicée, quelle bonne idée). À chaque fois, les équilibres ou assaisonnements empruntent des éléments des gastronomies du Sud-Est asiatique ou d'ailleurs. Le poulet poché juteux est ici magnifié par une sauce XO ou le tartare de veau voit sa douceur contrebalancée par la fraîcheur d'une salsa verde et l'acidité d'une pomme verte. Le point d'orgue de notre repas ? Le "blood pancake" (crêpe de boudin à peu près) à base d'anguille fumée, décoré d'un jaune d'œuf et accompagné d'une puissante mayonnaise à l'ail noir. Les vins choisis  savent sortir de l'ordinaire sans complètement dérouter. On chavire de bonheur pour cette adresse sans réservation possible. 


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Nonos
Restaurant

Nonos

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Il y a les palaces intimidants, les snobs ou les m'as-tu vu… Ces qualificatifs ne s'appliquent pas à l'Hôtel de Crillon si l'on songe au repas pris chez Nonos par Paul Pairet. Dans l'ancienne brasserie à l'espace recomposé, la jeune équipe en salle fait tout pour vous mettre à l'aise. Quand la carte multiplie les tentations, notre conseil consiste à miser sur les classiques que revisite avec ingéniosité et générosité le chef Paul Pairet. On recommande donc le soufflé au gruyère qui ne comporte pas un gramme de farine et finalisé devant vous à l'aide d'un siphon.  On ne résiste pas non plus au pain brûlé meunière avec son lot de truffes. Ni à la soupe à l'oignon, aux œufs mimosa avec thon et anchois, ou au poireau vinaigrette. Il faudra réfréner ses envies car le service de la viande au chariot constitue un autre temps fort. Le simple steack frites minute a déjà ses habitués quand certains oseront investir dans une pièce maturée ou une provenance prestigieuse (Wagyu en provenance du Japon ou Black Angus des États-Unis). Quant aux poissons, ils restent tout aussi bien traités car accompagnés de sauce de haute volée. Sous aucun prétexte, on ne manque les desserts, notamment la tarte à la crème à base de pâte façon filo et garnie d’un appareil léger et d’une grande fraîcheur. La sommellerie menée par Xavier Thuizat joue parfaitement son rôle et fait découvrir de petits trésors à des tarifs restés presque accessibles. Pierre-Yves Chupin


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Magnum 150CL
Restaurant

Magnum 150CL

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On l'imagine installée depuis toujours tant l'adresse colle bien au quartier. Ouverte à la fin de l'année 2022, cette brasserie ne manque pas de panache avec ses murs étagères où s'alignent les bouteilles, ses tables nappées qu'éclairent des lampes en bronze, sa moquette épaisse et tellement chic. La carte conçue par Matthieu Garrel (Maître Cuisinier de France 2014) et réalisée par Arnaud Gatard, défend un registre bourgeois. Les intitulés font saliver, velouté de céleri accompagnée d'une tartine avec poire et fourme d'ambert, poireaux servis tièdes et rehaussés d'une ravigote, ou suprême de volaille que viennent égayer une sauce Valois (appelée aussi sauce Foyot) et un gratin dauphinois. Les portions se montrent généreuses, les frites sont maison et se dégustent de préférence trempées dans la sauce béarnaise accompagnant le filet de bœuf. Pour un premier repas, on recommande le vol-au-vent à napper de la sauce suprême relevée d'échalotes confites. Certains plats sont à partager, notamment la saucisse vendue au mètre. L'omette norvégienne qui signe ici son grand retour, constitue un dessert de choix avec flambage en salle, digeste et doucement parfumée au Cointreau. Les bouteilles du décor n'ont rien de factice, la cave propose pas moins de 200 références dont une cinquantaine en format magnum, toutes bien choisies et restées accessibles. On n’oublie pas de remercier le chef Arnaud qui laisse ses fourneaux ouverts tous les jours, même le dimanche. Pierre-Yves Chupin


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Luma (Chez)
Bistrot

Luma (Chez)

Un très bon bistrot
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C’est l’histoire de deux culottes courtes qui ont essuyé leurs guêtres sur les bancs de Montreuil, grandis dans le 93 et qui vont s’exiler couverts de tatouages pour ouvrir leur premier restaurant à Uccle du côté de Bruxelles. Luka Greiner en cuisine et Marius Junot en salle, un binôme gagnant où chacun navigue l’un avec l’autre pour un plaisir dispensé dans une salle conquise. L’ambiance est plutôt « est parisien », mur brut, zelliges verts au bar, bougie tamisée, et oui…, la carte est courte et bien écrite, trois entrées, trois plats, trois desserts, pour du produit frais et de saison. Marius lance le bal avec un « pet nat » bien sourcé et des explications du menu qui respirent la passion. Luka, au garde à vous de son fourneau, s’exécute. Il joue de la mandoline avec le poulpe, sur son piano en chef d’orchestre. La bête est délicatement cuite, moelleuse et texturée, finement endormie dans l’assiette bordée d'une gelée de betterave pour garder les pieds sur terre. La fraîcheur de la poire s’invite au concert, une sauce vierge en jolie ritournelle, la partition est jouée, le refrain reste en tête. Et puis c’est au tour de la langue de bœuf de faire son apparition, tendre comme un premier baiser, assaisonnée d’une gribiche qui biche, pleine de reliefs, quelques pétales de chou de bruxelles, ouf, juste frits pour un supplément d’âme. Un joli plat, pour une réhabilitation instantanée, d’un muscle si souvent décrié. Échine de cochon cuite comme un pulled pork, pomme de terre sautées, ail en chemise, kimchi, viendront squatter la table en bois, pour une pièce du boucher à partager. C’est parfaitement exécuté, du plat qui rassure et qui gagne par K.O. pour un plaisir simple et juste. On a bien mangé, c’était généreux à souhait, un peu de sucre, pourquoi pas. Ce sera ganache au chocolat, partagée, pour une régression légèrement honteuse quand même. C’est bon, attendu, mais les tuiles, amères de chocolat, viendront à nouveau transformer en essai victorieux, ce dessert. La carte des vins est à l’image du reste, bien dressée dans une armoire ou chaque bouteille est modestement étiquetée. Du vin nature pour l’essentiel, qui donne soif, Marius les vit, nous les fait vivre. Décidément ces maestros jouissent d’un répertoire entrainant, ils nous prennent par la main pour ne plus la lâcher, nous font valser sur des airs de techno, lâchent des fulgurances comme on joue du classique, cela ne nous laisse pas indifférent et c’est tant mieux. Richard Plancton


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Cyrano
Bistrot

Cyrano

Un bon bistrot
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Café-bar plus que centenaire, où pendant longtemps tout le quartier se donnait rendez-vous, le Cyrano a fait peau neuve sans perdre son âme. La spectaculaire mosaïque art-déco et les imposants miroirs désormais rafraichis, l’ambiance autour du vieux zinc a gagné en confort et en chaleur. On peut désormais y manger, et même bien manger. Reprise par une nouvelle équipe, le Cyrano propose en effet pour déjeuner un menu malin (entrée/plat/dessert à 22 euros), et pour le soir, des assiettes généreuses et gourmandes à partager (ou pas). Produits de saison et recettes parisiennes traditionnelles (œufs mayo, César salade, bourguignon, langue de bœuf) agrémentés d’une pointe d’exotisme (guanciale, patates douces, agrumes, vinaigre thai), la jeune cheffe Charleyne prépare derrière le comptoir, une cuisine simple et bien en phase avec l’époque, parfois encore un peu approximative sur les assaisonnements, mais à l’évidence réjouissante. Si on rajoute quelques jolis vins – à tendance naturistes – proposés tous au verre ou à la bouteille, et une équipe de salle efficace et sympathique, ce Cyrano fait le bonheur et le spectacle d’un déjeuner, d’un dîner ou d’une pause vite méritée. Ramuntcho Ibarnegarai.


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