Hemicycle
Restaurant

Hemicycle

Un bon restaurant
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Peu ou prou de traces de l'ancien Loiseau rive gauche, brasserie aussi gastronomique que cossue qui faisait le bonheur de nos parlementaires. Le nouvel Hémicycle a désormais le cœur et la cuisine du côté de l'Italie. Après plusieurs mois de travaux, le nouvel espace rivalise de chic et d'audace, sol de marbre veiné aux teintes blanc cassé ou marron glacé, chaises tulipe de Knoll et accrochages comme à la Fiac. L'assiette est confiée à Flavio Lucarini, souriant romain qui jusque là faisait le bonheur du bistrot Flaubert. Son registre ne trompe pas, bien ancré dans son pays d'enfance avec des saveurs exacerbées et des acidités marquées, quitte parfois à devoir contrebalancer avec un apport de sucre (attention !). Le format menu colle parfaitement au registre avec des amuse-bouches qui se succèdent et suscitent l'envie comme l'appétit, telles les coques accompagnées d'un beurre blanc aux herbes, de physalis et d'olives taggiasche (magistral) ou l'association inattendue et réussie entre le chou, le haddock et les cacahuètes. Notre pigeon à la cuisson remarquable semblait en mesure de calmer le jeu après ces entrées en fanfare, mais le raviolo croustillant d’aubergine « in brodo » d’épices redoublait d'efficacité pour sublimer la chair encore sanguine de l'oiseau. Fait marquant, cette cuisine ne met jamais à mal le vin. Il est vrai que la cave s'affiche ambitieuse, mieux idyllique, avec un livre digne d'une institution gastronomique à quelques semaines seulement de l'ouverture. Que du bon et du beau des deux côtés des Alpes, à des tarifs restés presque raisonnables. Le dessert pour beaucoup signe la réussite d'un repas ou non : le final imaginé par Aurora Storari se montre grandiose. Cette jeune pâtissière romaine récompensée cette année d'un "Lebey du meilleur dessert" aime jouer avec le sucre même si elle réussit à en limiter la présence dès que possible. Le fruit de saison l'inspire dans des compositions construites autour de textures différentes, avec bien entendu la quenelle de gelato, suave et divine qui confère à ses assiettes une grâce réelle. Service tout souriant et disponible. À noter des menus restés abordables pour ce niveau d'engagement, de qualité et de service. 


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Auprès du clocher
Restaurant

Auprès du clocher

Ce petit restaurant emblématique de Pommard revit depuis un an et de façon brillante. Rémi dans les cuisines, Anna en salle et David au service du vin. Tout petit mais admirablement sélectif, généreux, localement approvisionné en produits remarquables, fromages (sublime fourme d’Ambert par exemple) et vins (plus de 700 sélections, tendance bio et parfois vins bizarres mais bien fourni chez les meilleurs, comme Chandon de Briailles ou Roblet - Monnot, et plusieurs bourgognes génériques de qualité à moins de 70 euros). Notre menu du soir, en quatre services, fut un feu d’artifice : mignardises d’un raffinement de conception et d’exécution digne de ce qu’on attend et ne trouve pas toujours chez les plus grands étoilés, lentilles beluga cuites à la perfection et idéalement relevées d’un dressage à l’anguille fumée et d’une touche de poire william, truite d'élevage local surnaturelle de texture, volaille de Bresse en galantine dessinée par un grand peintre et réduction à la truffe d’été qui devrait faire réfléchir jusqu’à Georges Blanc lui-même, fameuse fourme d’Ambert, et dessert idéal, mûres en coulis, chocolat, cardamone (pour une fois idéalement dosée), et à nouveau des mignardises subtiles où on admire la qualité suprême des pâtes sablées. Miniatures mais aussi assiettes généreuses, pratiquement sans égales à vingt kilomètres à la ronde : ils ont bien de la chance à Pommard, d’autant que pas loin Hénon vend de magnifiques chocolats et Moron dont Remi est le fils, des viandes et des plats traiteurs de première classe ! Notre vin un joli volnay 2020 de Roblet-Monnot un peu jeune encore. Michel Bettane 


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Évadé (L')
Bistrot

Évadé (L')

Un très bon bistrot
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Plus bistrot-gastro-tradi que cave-à-manger et tapassiettes (cf les Xème et XIème arrondissements), le IXème bouge encore. Pour preuve cet Evadé (ex-Julie Rivière) repris par un jeune chef (Rémi Poulain), pas né de la dernière pluie (parcours étoilé, Caméleon d'Arabian, etc). Lieu un poil baroque qui compile rustiques pierres et poutres dans ce qui fut un temple de la cuisine quercynoise il y a une trentaine d'années, et appliques emperlousées, tables et montants de fauteuils noirs (à l'assise flashy fortement carminé). Bref, assez cosy et bien calé dans la moyenne tarifaire du quartier. Qu'a donc à dire ce jeune chef? Que le métier est bien présent, qu'il a assimilé certaines tendances actuelles (très graphique aubergine fumée au foin, ail doux, harissa, yaourt grec, citron), tout en restant dans un certain conventionnel dont on se plaindra pas dans la mesure où la garniture végétale est originale et soignée (épaule de veau, potimarron, coing, olives...). S'y ajoute une échappée belle hors menu, sous la forme de produits nobles, ris de veau et entrecôte Angus. Pourtant, les petites imprécisions nous ont laissé sur notre faim: pâté en croûte plus traiteur que gastro (pour nous, celui de Vantre dans le XIème nous semble indépassable); filet de sébaste non salé (fade), accompagnée de haricots cocos en totale sous-cuisson et faux soufflé au chocolat (rien d'une montgolfière) qui n'en est pas moins extrêmement savoureux. Tout cela demandant des ajustements bien compréhensibles à quelques jours seulement de l’ouverture et qui, une fois réalisés, donneront au repas une totale satisfaction pour en faire l'une des meilleures adresses du quartier. Gilles Dupuis


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Auberge Le Prieuré
Restaurant

Auberge Le Prieuré

Un bon restaurant
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Moirax, village médiéval lové autour d’un prieuré clunisien du XIème siècle, joyau de l’art roman, si proche des berges de la Garonne et d’Agen, compose une étape incontournable sur la route des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme sur le chemin des gastronomes en quête d’auberges fleurant bon le terroir, de Bordeaux à Toulouse. Depuis 2008, un jeune couple a repris l’ancien bar du village jusqu’à le transformer en une délicieuse adresse gastronomique. Le chef, originaire du Nord, et sa femme sont tombés amoureux de ce patrimoine préservé. Comme nous d’ailleurs. En cet été indien, les repas se tiennent sur la terrasse jardin qu’agrémente la façade historique de la maison d’Agathe et de Benjamin. Les tables espacées, ombragées, joliment dressées invitent à prendre son temps, à choisir entre les menus façon carte, à profiter des nombreuses attentions qui ponctuent le repas. Et, ce, dès la gaufrette à la farine de pois chiches, si croustillante et proposée à peine installé, jusqu’au financier à la rose. On en connaît qui, ici, ont leurs habitudes, durant les périodes de chasse, de la truffe du proche Périgord, des premiers primeurs ou des fruits gorgés de soleil du Tarn-et-Garonne… En quelque sorte toute l’année. L’ancien second de l’Aubergade de Michel Trama à Puymirol a plus d’un tour pour sublimer son terroir d’adoption et les saisons. Sa cuisine à l’évidente sensualité se révèle d’une grande précision et rigueur. La simple gelée de tomates, servie à juste température, en devient voluptueuse, entre acidité maîtrisée et rondeur sucrée. La nage de champignons ose une périlleuse infusion aux bourgeons de pins : ces derniers parfaitement dosés apportent la juste touche mentholée qui campe le sous-bois et le décor. Autre « plat test » des mangeurs accomplis, le carré de veau suppose une attention à chaque instant lors de la cuisson. Il arrive à bonne température accompagné de carottes et d’une béarnaise « florale » qui caresse le palais … On connaît le talent de Michel Trama pour la note sucrée. Son élève perpétue la légende avec deux desserts aux fruits remarquables de saveur, dont une association réussie entre framboise et poivron. Le service jeune, souriant et volontaire contribue aussi à sa façon à la bonne humeur de la maison.  La carte des vins fait un tour complet du vignoble avec des choix plus que sérieux et à des tarifs qui permettent de se faire plaisir. L’été indien a trouvé son refuge. Pierre-Yves Chupin


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Chardonnay (Le)
Bistrot

Chardonnay (Le)

Un bon bistrot

Dans le quartier Montorgueil, on passe s’accouder au comptoir du Chardonnay. Nouveau-né de la famille Dumant, déjà aux manettes de nombreuses autres tables branchées nostalgie avec l’Auberge bressane, Aux crus de Bourgogne, Aux bons crus, Les Marches, ce Chardonnay se pare des attraits du genre (banquettes en moleskine, tables hautes en bois, miroirs illustrant les vignobles…) pour proposer une carte de classiques franco-français réconfortants qui rappelle les buffets de gare de la grande époque. Des hors-d’œuvre (œuf mayo ou meurette, charcuterie, tartine de rosbif mayo comme à la maison…) aux plats (croque-monsieur, poulet rôti, tartare de bœuf, assiette anglaise… avec une prédilection pour la truffe, qui s’immisce un peu trop en cette saison estivale), on se régale le midi de mets réconfortants, mijotés ou terroir, comme ce bœuf bourguignon, réminiscence du plat d’enfance, bien saucé, aux lardons dodus, champignons et oignons grelots, accompagné de coquillettes. Le soir, le lieu se prête aussi aux entrées partagées escortées de cocktails (à partir de 12 euros à la carte), sur une table en terrasse dans la rue semi-piétonne qui s’y prête parfaitement. Un bémol pour la carte des desserts, très – trop – classiques ou riches (fondant au chocolat, baba au rhum ou pain perdu) et un bon point pour la formule déjeuner en semaine à 18 euros avec entrée et plat. Sandrine Lefebvre


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Café des deux gares
Bistrot

Café des deux gares

Un très bon bistrot
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Embrayant au p'tit noir dès 9 du mat' (rideau à 23h30), ce Café ne manquera pas de surprendre par sa verve dans un quartier ethnico-populo-ferroviaire, brassant une pleine humanité entre gare de l'Est et gare du Nord. Avec en prime, une terrasse d'enfer en zone piétonne avec dégagement visuel par dessus les voies apportant de la respiration. Décalé donc, comme l'ardoise du jour coucher de soleil, richement dotée par un jeune chef issu de l'Institut Bocuse à l'imagination au pouvoir. Certes, ça foisonne dur dans les intitulés, truite des Pics d'Europe, pastèque, cédrat et capuccino, haricots verts, crème d'ail, crevettes grises et sauge, ou seiche de ligne (qu'on ne rencontre guère), courgette, haricots verts, jus noir fumé et poire... Le plus simple étant dans le vrai, des palourdes bien iodées à la menthe, et le plus original dans ces généreux ris d'agneau (trop rares dans les bistrots parisiens), pommes de terre et fenouil en un mariage terre-mer avec une sauce aux poissons de roche, fort bien réalisée! La fin du voyage s'incarnant dans un sorbet abricot, condiment mirabelle-piment (discret), compotée de reine-claude et crumble. Comptez 55 € environ pour cette escapade. Gilles Dupuis


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Bombance
Bistrot

Bombance

Un très bon bistrot
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L'ancien restaurant de Claude Colliot a changé de main. Bon point, les nouveaux propriétaires n’ont pas modifié d'un chouia le décor ou l'aménagement. Les tables la plupart intimistes ou la longue banquette invitent toujours à prendre son temps et à déguster. En cuisine, Guillaume Campion, jeune passionné, a fait ses classes au Grand Véfour, au Lancaster et, surtout, à la Régalade qui l'a initié aux classiques de la cuisine française et à la consécration du produit du terroir. Si le registre s'affiche dès la façade avec un nom aussi évocateur, il se retrouve à chaque ligne de la carte mettant en scène les saisons autour d’entrées, plats ou desserts bien choisis. On se réjouit de voir le retour du pied de cochon et on se régale de son mode de préparation, bien croustillant et dynamisé par une salade de chou rouge vinaigrée. Dans l'assiette du voisin, le tartare de maigre ne ménage pas ses effets, poisson parfaitement paré et préparé avec un voile de gelée citronnée pour marquer l'assaisonnement. Moins de chance avec le plat principal, le potimarron étouffe avec ses saveurs douces ou sucrées le poulpe, ce dernier comme fatigué. Retour chez le voisin, le beignet de mini aubergine se révèle irrésistible pour accompagner le quasi de veau jusqu'à faire du caviar d'aubergines un accessoire presque inutile, d'autant que l'émulsion verte magnifie la viande et permet de saucer allègrement avec le pain servi toasté (autre bonne idée). En revanche, nulle réticence quant à la partie sucrée, la proposition tourne autour de desserts de cuisiniers, frais, habiles et travaillés pour l'essentiel à base de fruits de saison auxquels meringue ou jus concentré apportent un clin d'œil gastronomique. La cave développe un choix de vins au verre accessibles (assez rare pour être mentionné), ose les régions devenues inconnues à Paris comme le bordelais ( !), affiche quelques belles étiquettes (les beaujolais de Marc Delienne) et sait faire rêver en réunissant les deux rothschild, mouton et lafite. Pierre-Yves Chupin


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Atelier Mélanie (L')
Restaurant

Atelier Mélanie (L')

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Palourdes farcies à notre façon - 6 plates du Bélon de la maison Cadoret ; homard Mélanie à la suce crème et pilaf - Tout un fromage par notre fromager Aymeric Astoux - La glace aux pruneaux à l’armagnac - Le flan d’avoine déstructuré par notre cheffe pâtissière.


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Rosemarie
Bistrot

Rosemarie

Un très bon bistrot
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Sans forfanterie et sans forfaiture, Rosemarie s'annonce « Bistrot Gourmand ». Il en a l'air, zinc Nectoux, assises et banquettes bordeaux, grand miroir, mais aussi la chanson, un registre savoureux-généreux. Le chef, Philippe Cadeau, en doublon avec son épouse Nina en salle, selon le schéma traditionnel parigot, un patron-une patronne, chacun chez soi, n'entend pas révolutionner la cuisine. Mais en habile artisan, élevé au bon grain de Christian Constant qui fit les beaux jours gourmands de la rue Saint-Dominique après avoir redonné du lustre au Crillon, il sait entretenir la flamme d'une certaine tradition, sans esbrouffe, telle qu'il l'avait pratiquée chez le dit-Constant aux Cocottes. Soit du sage et du précis, comme la terrine de campagne maison de Marie, la salade César, le suprême de volaille risotto au parmesan, voire le céleri rémoulade, le mignon de porc au gratin de coquillettes et les crêpes Suzette du menu déjeuner. De vraies madeleines, à l'instar de ces académiques œufs durs mayonnaise maison, de ce croustillant pavé d'épaule d'agneau confite (mijotée longuement et effilochée, mais surtout pas à la modeuse cuisson sous-vide) reposant sur des légumes à la niçoise façon ratatouille, et d'une tarte au chocolat sublissime, qui, si nos souvenirs sont bons, était identique à celle proposée au Crillon... Gilles Dupuis


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Saint-Georges (Le)
Restaurant

Saint-Georges (Le)

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Palavas-les-Flots, sa plage de sable fin, son marché des pêcheurs … et ses pizzerias. La destination touristique ne brillait pas par sa scène gastronomique jusqu’à ce qu’un soir d’été Paul Courtaux, figure languedocienne, nous accueille dans son restaurant et fasse découvrir le potentiel de tout un terroir. L’adresse est un concentré du bon sens retrouvé en restauration. Dès l’accueil le sourire est de mise. Une fois la carte des vins demandée, elle arrive, faisant l’éloge des génies du vin, les Languedociens à juste titre en premier (Xavier Braujou à la Terrasse d’Élise, Frédéric Pourtalié à Montcalmès ou Marlène Soria à Peyre Rose). Beaux copeaux de jambon Bellota, saucisse sèche de la maison Sérin en Aveyron et poulpe cuisiné au tout dernier moment (juste saisi sur son extérieur, cœur moelleux et nacré de son iode) accompagnent le vin servi en guise d’apéritif. Le vin toujours à l’honneur avec l’exquise tarte de boudin, le rosé du Roc d’Anglade, de nos amis Martine et Rémy Pédrono, estampillé 2021, fait des merveilles par son prix (41 euros) et surtout par la finesse des tanins jouant avec le fondant délicat du boudin. Le Pradel 2019, pur cinsault, de Xavier Braujou répond parfaitement à des plaisirs plus carnassiers : cœur de filet de bœuf impeccablement maturé et cuit bleu (mais bleu chaud !). Le chef n’excelle pas uniquement dans le salé. Son baba servi tiède avec une crème de mascarpone vanillée joue la confrontation de température et la juxtaposition de saveurs. La fin de repas signe un art de vivre bien réel. Il faut savoir (re)venir à Palavas-les-Flots. Antoine Petrus
 


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