Janine
Bistrot

Janine

Un des meilleurs bistrots de la ville
♥︎

Janine a son portrait dès l'entrée. Elle peut être fière de son petit-fils Thibault qui, à trente ans à peine passés, a ouvert ce bistrot, désormais récompensé du Prix Staub Lebey du meilleur bistrot 2024 en partenariat avec le champagne Palmer & Co. En souvenir des tablées familiales et de la cuisine généreuse et appliquée qu'aimait proposer cette grand-mère bretonne. Au menu, des classiques que Hitoshi Minatani met en scène avec des clins d'œil contemporains bienvenus. La carte se décline autour de trois entrées, plats ou desserts avec des passages obligés, potage, crudité ou terrine notamment. Le céleri rémoulade, bien relevé, s'accompagne de moules et encornets qui donnent lieu à un terre et mer dynamique. Et le lapin, disparu de la plupart des tables sans comprendre vraiment pourquoi, reste un des produits phare de la carte. Autre plat à ne pas manquer, la soupe V.G.E. avec un hommage appuyé à la recette imaginée par Paul Bocuse lors de la remise de sa légion d'honneur par Valéry Giscard d'Estaing en 1975 … et à l'initiative entre autres de Claude Lebey. La truffe a disparu, remplacée selon les saisons par des champignons, coquillages, volailles ou légumes. Le principe reprend en fait celui du chicken pie anglais. Dans sa version 2023, il est servi avec une salade qui apporte du croquant, de la fraîcheur et le pep's nécessaire. Hitoshi, ancien élève du M.O.F. Éric Trochon, maîtrise les associations de saveurs, lapin et estragon, artichauts et vin jaune, ou pomme et anis dans une version irrésistible de la classique tarte aux pommes. Cette dernière s'enrichit d'une glace au poivre, plus lait qu'œuf, avec longueur en bouche, note épicée et fraîcheur digestive. Le travail de relecture du registre traditionnel impressionne chez Hitoshi et Thibault. Jamais de fausse note et une réelle intelligence dans l'équilibre des saveurs. La cave, déjà ambitieuse et toujours en phase de constitution, affiche une même maturité et exemplarité dans ses choix. 


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Carboni's
Restaurant

Carboni's

C’est que l’adresse est précédée d’une réputation : tel le phénix, Carboni’s (qui signifie braises en italien) renaît des cendres de Carbon, restaurant de grillades qui prit feu (si si). Sabrina Goldin et Stéphane Abby, le duo toujours aux commandes, s’est à présent lancé dans la gastronomie transalpine. Point de pizzas ici, plutôt des pastas du jour et autres antipastis servis au déjeuner dans un cadre boisé, tables nappées, murs bruts et végétalisés. Passé un début de service approximatif, l’assiette est au rendez-vous. On se lance dans les classiques – rien de plus difficile à réussir – avec un vitello tonnato, frais et léger, juste anchoïé ce qu’il faut ; suivi des pastas du jour, des raviolis frais cuits al dente, farcis de haddock fumé, nappés de sauce crémeuse et d’œufs de truite – une régalade ; on a hésité avec les pâtes à l’œuf mariné au soja, pecorino et poivre qui nous faisaient de l’œil à la table voisine… En dessert, on tente la panna cotta – maître étalon du restaurant italien – infusée à la verveine et sauce grenade. Mamma mia, on en redemande. Séverine Lefebvre


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Jupi
Bistrot

Jupi

Un bon bistrot

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Reyna
Restaurant

Reyna

C’est sous une froide pluie de la fin décembre que l’on prend la rue de Montreuil dans le but réjouissant de se réchauffer au contact des petits plats de Reyna. Bingo ! D’entrée de jeu, le resto de poche aux murs béton et rose poudré nous plonge dans l’ambiance : plein à craquer, le volume sonore au max (Reyna rayonne, les conversations sont très anglo-saxonnes autour de nous), nous nous glissons entre deux tables à touche-touche. La cheffe philippine Erica Paredes (ex-Mokoloco) propose des assiettes aux racines sud-asiatiques à partager. Ce soir-là, le poulet frit nappé de sauce adobo (yaourt à l’ail rôti et coriandre), la poitrine de porc croustifondante et son gravy sinigang (sauce au jus de viande) et la lotte au lait de coco, sauce gingembre-bagoong pimentée juste ce qu’il faut nous ont réjoui. Egalement à la carte, des surprenantes demi-tête de porcelet ou nouilles d’encornet cru sauce passion. Une cuisine réconfortante et régressive où manger avec les doigts est recommandé par le serveur ! Au dessert, un peu en dessous, la poire pochée, vin chaud, crumble de chocolat et pain d’épices et le fondant cheesecake au calamansi, agrume philippin au goût de yuzu. Dans les verres ? Des vins nature pour les amateurs du registre, des bières et de nombreuses infusions à base de plantes, pétillantes… Nous avons trouvé chez Reyna ce que l’on y cherchait, la cuisine philippine en majesté. Séverine Lefebvre


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Babines (Les)
Bistrot

Babines (Les)

Un bon bistrot
♥︎

Ils se connaissent depuis l'école maternelle et ne se sont depuis jamais quittés. Ils ont suivi des formations parallèles, l'un optant pour les métiers de la restauration, l'autre pour ceux de l'hôtellerie. La période de pandémie leur a laissé le temps de croiser leurs parcours et surtout leurs envies : pourquoi pas ouvrir ensemble un restaurant ? Ils ont établi un premier compte d'exploitation, collecter les moyens nécessaires et lancer un fond participatif. Il manquait toujours une partie du budget. Tant pis, ils réaliseront eux-mêmes une partie des travaux. Pour l'aménagement, les toute proches puces de Vanves fourniront la vaisselle, dépareillée mais pas sans charme. Le restaurant a ouvert à quelques semaines des fêtes de fin d'année, le voisinage, les amis et les bureaux des environs constituant une première clientèle déjà fidèle et enthousiaste. En cuisine, Hugo privilégie une cuisine accessible et des mijotages faciles à gérer dans un espace réduit. Quiche, poule au pot, pot au feu, mais aussi plats végétariens comme le gâteau de semoule au parmesan, courge et épinards, ou le dahl de lentille, chou de Pontoise, yaourt au citron confit et moutarde à l'ancienne ponctuent chaque jour menu ou formule. La tradition est honorée avec la tarte du jour qui accueille le client, remarquable Bourdaloue avec des poires pochées juste le temps nécessaire pour restées légèrement fermes. C'est le bistrot des amis donc, la vie parisienne comme l'étranger nous l'envie, la réunion ou la fusion autour du comptoir des bons vivants et des buveurs avertis. La courte sélection de vins privilégie les petits producteurs et les vins de copains. À moins de trente ans, les deux jeunes restaurateurs ont accompli le projet d'une vie. Allez-y, le bonheur a cette chance d'être contagieux. 


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Mallory Gabsi
Restaurant

Mallory Gabsi

Un très bon restaurant
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Comme dans le Bruxelles de son enfance, son restaurant cultive une élégance héritée des années 70, murs en bois plaqué clair, luminaires design et fauteuils au look vintage. Mallory Gabsi affiche une personnalité bien affirmée qui s’exprime dans cette esthétique qui lui est personnelle. L’atmosphère douce, intime et reposante se retrouve aussi dans la cuisine ouverte où la brigade en gris et tablier de cuir semble suivre une chorégraphie réglée et magistrale dans la précision des gestes. Carte ou menus partagent les mêmes intitulés, lapidaires, succincts, « bœuf », « saint-jacques » ou « chocolat » notamment. Et donnent vite le ton d’une cuisine qui va à l’essentiel à l’image aussi de dressages rigoureux, sans artifice aucun, et en même temps harmonieux, élégants, et même savants. La mise en bouche plante le décor avec cette crevette grise rafraîchie de citron meyer, suave et onctueuse comme ces croquettes servies le long de la mer du Nord. La cuisine de Mallory est portée par une incroyable énergie apportée par les assaisonnements incisifs, les constructions limitées à quelques saveurs qui mettent les produits en osmose ou en opposition, les sauces ou les jus qui font le lien et la touche finale d’un répertoire presque ascétique car mûrement réfléchi et pensé. On apprécie aussi le rythme donné aux menus construit autour de quelques amuse-bouches avant l’arrivée de plats qui définissent le mieux l'assiette selon Mallory. Et, depuis l'arrivée de Manon Gouin comme cheffe pâtissière au printemps dernier, une finale sucrée très en verve, proche des standards scandinaves dans la valorisation des fruits, baies ou cueillettes de saison. Même bonheur en salle avec le service aussi gentil qu’efficace de Melchior Dufournier et la cave gérée désormais par Antoine Déplat, exemplaire, remarquable dans des choix n’obéissant nullement aux modes ou autres travers si fréquents dans le monde du vin.


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HuThoPi
Bistrot

HuThoPi

Un très bon bistrot
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Face à une enseigne à l'homophonie tortueuse d'un mot porteur de rêve, on s'est demandé d'où sortait ce jus de cerveau. Juste des prénoms de trois amis d'enfance (anciens combattants de la Maternelle), Hugo, Thomas et Pierre, qui ont ouvert là leur bistrot gastro, ainsi qu'ils le définissent. A six mains, le grain est plus facile à moudre d'autant que le parcours pro du trio leur fût, et leur est, loin d'être inutile (en vrac, Laurent, Plaza, Meurice, Restaurant du Palais-Royal, Oka, Cobea, Clown Bar...). La mise de leur home, tout en longueur ; joue sur un triptyque de couleurs, noire (banquettes, murs et chaises), bois (tables et parquet), blanc cassé (pierres apparentes), et sur la communication avec la cuisine, semi-ouverte, dont les effluves chatouillent les narines dès le seuil. Sobre et simple au contraire d'assiettes plutôt sophistiquées dont la carte du dîner rend compte (grondin à la sauce rouille, jus d'arêtes, fenouils rôtis et pommes de terre glacées, carré de veau, salsifis, crème de châtaigne et colonnata...) sans que le menu déjeuner (deux entrées-plats-desserts), renouvelé chaque semaine, ne soit parent pauvre. Comme dans l'esthétique peaufinée de la courge orange reposant sur une assiette noire, elle-même posée sur un lit d'herbes sèches ; ou dans l'harmonie du généreux octopus et ses légumes (particulièrement savoureux) de saison, carottes, navets, crème de topinambours, sur une réduction de bouillon de cuisson et de jus de viande. Enfin, la tarte Bourdaloue et sa ganache chocolat blanc et sorbet poire maison pourrait figurer sans peine au panthéon des meilleures pâtisseries parisiennes. C'est, déjà, au-delà du prometteur, avec ce bémol d'une facturation un peu cinglée d'un plat végétarien (32 euros), actuellement très tendance un peu partout. Gilles Dupuis


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Comme chez Maman
Bistrot

Comme chez Maman

Un très bon bistrot
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Le Lebey avait fricoté, au 45 de la rue des Moines, chez Wim à Table, guinguette à tapasseries soignées et canons fringants. Oubliant au passage, que Wim, Van Gorp de son patronyme, était enchristé volontaire (depuis un bon moment, 13 ans désormais) à l'autre bout de la rue, en sa matrice néo-bistrotière, Comme chez Maman. Soit une enseigne aux parfums rassurants de nostalgie, menée par un chef flamingant qui aurait pu plastronner de son curriculum flamboyant après des promiscuités fréquentes auprès de quelques (très) grandes toques. Le juge de paix du talent étant la jauge clientèle, la sanction s'incarne au déjeuner par une prise d'assaut de convives avisés, ravis de fourchetter au coude-à-coude dans une sorte de bonne humeur communicative. Certes, le menu déj' au tarif syndical et bienvenu pour ses vertus anti-inflationnistes (25 euros) aurait pu nous séduire, mais ses redites, saumon en entrée et saumon en plat, nous en ont détourné. D'autant que les énoncés de la carte, avec ses saillies classiques, brûle main de moules de bouchot..., originales, blanquette de veau à la vanille et citronnelle, riz parfumé (sur laquelle nos quatre voisins de table sont se rués à l'unisson) ... et saisonnières, poêlée de champignons sauvages et émulsion de parmesan, ceviche de saint-jacques au poivre de Sarawak... pouvaient réveiller n'importe quelle lippe gourmande et blasée. Base de repli, du classique : soit des œufs mayo cuits minute et servis tièdes, dans un développé assez monstrueux, trois pièces, et leur mayo tout simplement placée dans une mini-cocotte en proportion fatale pour le taux de cholestérol. Acte 2, un rognon de veau rosé cuit à la perfection sur une purée bonne maman (la revoilà) mouillé d'un jus (de veau?) et surtout pilonné d'un impertinent miso de gingembre et de quelques câpres, du meilleur effet acide et piquant à la fois. On ne nous en voudra pas d'avoir estimé que le millefeuille minute était assez raplapla, avec sa vanille évanescente et sa pâtissière plutôt pataude. Gilles Dupuis


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Source
Restaurant

Source

Avec ses dix-huit couverts, Source fait partie de ces adresses germano-pratines intimistes, à l'atmosphère chaleureuse héritée de l'ancienne enseigne, Cézembre. Nul ramdam dans le cadre, aux coloris marins (tentures, fauteuils, murs) juste surlignés d'un zeste de poutres et de briques, habituels dans ce quartier historique, et doté d'une cave plongeant dans les tréfonds, où sont organisés des dégustations de vins sur demande. Le nombre de convives étant limité, le chef, Jules Recoquillon, zesté d'un parcours chez Apicius, Constant ou au Cinq, a opté pour le principe de menus uniques. Lesquels, dans leur déroulé, soufflent le chaud (acidité) et le froid (saveurs douces) selon les assiettes proposées. Parfois manquant de maturité, notre première entrée organisée davantage en juxtaposition qu'en harmonie, alors que la seconde percute fort, raviole délicate enrobant par sa ricotta onctueuse des carottes microscopiques titillées d'un jus d'orange. Et il en sera de même pour le fromage, un vrai jus de cerveau associant dés de crème de reblochon, galette de sarrasin croustillante et note sucrée de yuzu confit, ainsi qu'au dessert, ganache de chocolat bousculé d'un jus de cranberries mordant qui ne laisse pas indifférent. Joli travail de sommellerie en sus, associant mets et vins, toujours surprenant par l'irruption de quelques insolites rarement croisés ailleurs. Ah oui, pour l'anecdote, il est dit que François Mitterrand, bon vivant, venait ici se délecter de quelques volatiles rares (ortolans) avant d'être présidentialisé en statue du Commandeur. Gilles Dupuis


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Omar Dhiab
Restaurant

Omar Dhiab

Un bon restaurant
♥︎

Il est une évidence dans le sérail gastro: chaque chef, qu'il soit talentueux ou non, ambitionne de mener sa propre affaire. L'opportunité pour Omar Dhiab a été celle de la fermeture de Loiseau Rive Gauche il y a un an, au sein duquel il dirigeait les pianos. Le voilà donc installé, à l'enseigne de son patronyme, dans une rue discrète à deux pas de la Place des Victoires, optant pour une mise en scène avenante aux convives: prise directe avec la réalité du travail des officiants (on passe d'abord par la cuisine installée à main droite), puis couloir étroit ouvrant sur le salon-à-manger, travaillé par Hauvette et Madani (archis-décorateurs), dans des coloris lumineux et apaisants (grège, gris, beige) où l'espacement des tables est particulièrement plaisant. La gamme culinaire développée ici est d'une certaine complexité avec une tendance à pousser le produit dans ses retranchements et en déclinaisons, comme le sont le topinambour de notre entrée et la poire du dessert. L'ensemble étant placé entre les parenthèses d'amuse-bouche insolite (feuille de vigne frite au houmous de pois chiches) et audacieuse (proposer un tempura de langue de bœuf aux oignons frits relève du canaille-chic,) et de mignardises gourmandes, nougat au chocolat et gâteau de semoule, raisins et fleur d'oranger, sonnant le rappel des racines égyptiennes du chef, comme l'est le karkadé, boisson à base d'hibiscus offerte en apéritif. L'essentiel résidant dans ce souhait de bousculer quelque peu les harmonies convenues, puisque le terre-mer y a sa place (anguille fumée et topinambour, vache jersiaise et sardine), sur lesquelles l'avis des convives diverge d'après le chef, certains soulignant des alliances trop timides, les autres pas assez appuyées. Tout le monde cependant retrouvera ses petits dans le menu déjeuner (choix entre deux entrées-plats-desserts) qui permet d'échapper à la formule unique souvent imposée ailleurs et dont les assiettes sont absolument identiques à celles proposées dans les menus plus coûteux. Gilles Dupuis


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