Brass
Restaurant

Brass

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Commençons par la deuxième étape... la descente de cave. Poussez l'huis, au figuré, en demandant la carte des vins, presque un délit d'initiés (elle n'est pas proposée d'emblée), après avoir pris soin, au cas où, de capitonner votre carte bancaire: belle collec' de classés bordelais épanouis (Yquem 2005 à 500 euros), Trévallon, Terrebrune, Clos des Fées, Pacalet, Gangloff, Gauby, Rare de Piper-Heidsieck, Grange des Pères... et pour couronner le tout, une pepite, monthélie rouge 2022 de Coche-Dury (205 euros). Un parcours certes pavé d'incunables, mais qui, en dehors de ceux-ci, est balisé des flacons aux tarifs sans coups de fusil. C'est l'un des atouts de cette brasserie d'angle cossue au camaïeu de bruns et terrasse forcément bruyante (le boulevard ne fait pas de cadeau), qui pianote (il y a d'ailleurs un superbe demi-queue qui trône à l'entrée des lieux), sa gamme avec l'aisance de vieux briscards ayant pigé l'essence du moment: fournisseurs verrouillés (saucisson Ospital, tarama Petrossain, saucisse au couteau, bio...), semainier malin (tomates farcies, moules frites, navarin d'agneau printanier, poulet rôti du week-end, « comme à la maison, ou presque »), éclectisme bienvenu (saumon à l'oseille, foie de veau au vinaigre de framboise, lobster roll, salade caesar, T.bone pour deux...), accompagnements au choix (frites maison, haricots verts, riz basmati...). Pas de révolution certes, c'est le propre du genre, mais de quoi éveiller les appétits: œufs durs mayo aux graines de moutarde, rafraîchis de filaments de salade et de cébettes (bien vu), goujonnettes de sole en version académique, citron, sauce tartare, et persil frit, escortées d'une purée robuchonienne en diable, parfaite tarte aux framboises posées sur une mousseline vanille. On a raté (près de 10 minutes d'attente), la mousse au chocolat soufflée chaude, ce sera pour une autre fois. Gilles Dupuis

 


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Alt
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Alt

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Bistrot emblématique du 16ème arrondissement depuis des dizaines d'années, l'Auberge Saint Jean de Luz n'est plus, C'est un jeune couple coréo-japonais qui a repris l'affaire pour un changement tout en douceur. La salle, sagement rafraîchie (elle en avait besoin) s'organise toujours avec ce grand comptoir en formica, quelques tables - cinq exactement - nappée de blanc, une poignée de vieux cadres aux murs, et pas d'autres fioritures à déclarer. Epuré ou un peu vide, c'est selon les points de vue ! Côté cuisine, c'est la France dans son ensemble qui est à l'honneur, et plus seulement le pays Basque. Les techniques culinaires peuvent provenir d'Asie, mais voilà la seule influence du couple aux manettes. Les plats tout droit issus du registre d'une cuisine bourgeoise, savamment modernisée et totalement maîtrisée, régalent par leurs saveurs et leurs portions généreuses. Un large médaillon de foie gras confit reposant sur une brioche juste grillée, accompagnée d'une poêlée de girolles en sauce et de pourpiers d'une fraîcheur exemplaire pour commencer et l'on sait qu'on devrait passer un bon moment ici, au calme. Les assaisonnements s'avèrent d'une justesse remarquable. Pour suivre, le magret de canard cuit à la perfection baigne gentiment dans une sauce nappante au porto magique. Les haricots verts qui accompagnent la viande, encore légèrement croquants bénéficient d'une petite crème au parmesan bienvenue. Le dessert continue ce doux voyage avec une jolie coupe remplie de fraises, d'un crémeux citron, et d'un petit feuilleté garni de crème pâtissière le tout avec une crème au thé earl grey. Incontestablement une adresse hors du temps qui n'a que faire des modes et de l'air du temps, et qui ne peut pas laisser indifférent. Seule la carte des vins mériterait un peu plus de profondeur, même s'il y a d'ores et déjà de quoi se régaler avec les beaux chenins de chez Bonnigal Bodet, le Sang des cailloux ou les chablis ciselés de chez Lecestre Oliveira.


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Maison Avoise
Restaurant

Maison Avoise

Un bon restaurant
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Le fort d'Issy-les-Moulineaux qui protégeait jadis Paris abrite désormais ce restaurant avec terrasse, jardin suspendu, potager et salle voutée. Sous les arches aux pierres ancestrales, les sièges contemporains et confortables attestent de l'attention apportée aux détails et au soin apporté à l'art de la table, tels les menus savamment pliés façon origami. Alexis Voisinet aime inscrire le repas dans un moment esthétique et convivial jusqu'à venir servir le plat principal à chaque table. En ce jour estival, le jeune chef formé notamment auprès de Guy Savoy et de Jean-François Piège, affiche les réflexes d'un professionnel averti, proposant une tartelette au fenouil à la base confectionnée à partir des restes de pain de la veille ou un sorbet glacé au concombre en guise d'amuse-bouches avant une assiette d'haricots verts savamment présentés et recouverts d'un sabayon à l'oseille qui, peut-être, manquait d'un peu de pep's. Il s'ingénue surtout à défendre un registre gourmand, s'appuyant sur des bases techniquement irréprochables, bœuf Montbéliard aux notes fumées, canard dans un accord sucré-salé grâce à la présence d'abricots et de sureau. Sans oublier le ris de veau, plat ici incontournable, croustillant à l'extérieur et fondant à l'intérieur, au jus confectionné à base d'un puissant fond de veau, auquel des zestes apportent une touche presque méditerranéenne et qu'accompagnent les pommes de terre Jacqueline, héritage de sa grand-mère. Le dessert à base de noix de macadamia - si peu utilisées en pâtisserie - et de vanille de Tahiti joue d'une grande élégance à l'œil comme au palais, sucre parfaitement équilibré et mâche bien gérée. La salle affiche jeunesse et professionnalisme, au service d'un client qu'il souhaite heureux. Mission réussie si l'on en juge les tables qui nous entouraient. Pierre-Yves Chupin 


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Schnock
Bistrot

Schnock

Un très bon bistrot

Il est des plats qui vous marquent à vie, et quand, par hasard vous retombez dessus, vous replongez immédiatement dans ces souvenirs riches en émotions. ça a été le cas ici, avec le mémorable pithiviers de légumes. En effet, cette nouvelle adresse du 17ème arrondissement a débauché le chef de "Des Terres" où on avait déjà succombé au charme de cette tourte végétarienne. L'endroit lui est des plus accueillants, avec plusieurs petites salles qui permet d'avoir une certaine intimité. Déco soignée, et ambiance musicale douce qui n'est pas sans rappeler les établissements du groupe Costes. Normal, la patronne y a fait ses armes. Le chef pour sa part, innove et s'amuse notamment sur les légumes. En témoigne ce kimchi de blettes jeunes servi dans une petite assiette à côté du sashimi de sériole, et qui éclipse littéralement tous les autres éléments du plat. La carte qui va évoluer très régulièrement - objectif tous les jours - n'oublie pas néanmoins viandes et poissons de très belle qualité et travaillés avec précision et simplicité. Un bon prétexte pour y retourner. Lors de ce dîner, le dessert - un crémeux vanille au lait d'amande - manquait de texture mais pas de saveurs et c'est bien là l'essentiel. Du côté des boissons, la carte des vins se cherche : entre références incontournables de la scène artisanale française comme la Taille aux loups ou le domaine de la Selve et grosses étiquettes moins attendues comme Ruinart ou Joseph Mellot, un point d'amélioration substantiel .


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Chaise Haute (La)
Bistrot

Chaise Haute (La)

Un très bon bistrot

L'avant-propos, un sorbet tomate et crumble au parmesan, est de ceux qui clouent le bec: suave, puissant, estival de circonstance. Il illustre ici une dilection sobre pour le végétal, fruits, légumes, que ce soit dans ce combiné kiwi-agrumes caressant le poisson mariné minute ou les généreuses aubergines au miso d'un merlu à la peau croquante ; que l'on a quelque mal à cocher, tant le quasi de veau aux artichauts barigoule ou le classique pigeon en deux cuissons et son jus sont tentateurs. Le jeune couple qui a repris cette table, fonctionnant en diarchie classique, lui au piano, elle à l'accueil-service, sait jouer de la saison et d'un marqueur léger en produits nobles (sole, ris de veau) hors carte du moment. Un pas de deux auquel le cadre fait écho, dans un style composite, lambris vert bocage, murs blanc cassé, appliques circulaires en métal, tomettes à l'ancienne et sièges très enveloppants. La maturité n'est pas loin (excepté pour les tomates acides), et l'esprit ludique est également présent à l'instar de ces glaces et sorbets maison (vanille, fraises, pêche, rhubarbe, crème de marron) mis en scène en <shot>, à accompagner expressément du saussignac vendanges tardives. Gilles Dupuis


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Elbi
Bistrot

Elbi

Un des meilleurs bistrots de la ville

Des feuilles de vignes en tempura et condiment de pois chiches épicés, du poulpe en raviolis et jus d'un couscous, une cocotte de homard aux langues d'oiseau (petites pâtes), bisque aux graines de fenouil et nigelles... ça intrigue et ça réveille les appétits, non? Autant que la vingtaine de propositions-assiettes, qui cassent les codes entrées-plats-desserts, mises en scène par cinq types et températures de cuisson « Vapeur 85° C, Frit 180° C... ». Vous en voulez encore? Les hauts volumes de l'ancien Sapid de Ducasse, bouleversés par un matériau unique industriel, inox-alu, rutilant comme dans les seventie's. Maître d'œuvre, Omar Diab (avec Tour Eiffel dans le deuxième arrondissement) qui s'est offert une danseuse de haut vol, histoire de s'amuser avec ses racines égyptiennes et d'offrir ainsi un Levant qui flirte avec la gastronomie, sans sacrifier la noblesse des produits (pigeon de Racan laqué aux amandes frites). Plus frappant, c'est le côté ludique et insolite qui domine avec ce scotch egg travaillé comme un falafel et cette petite dose épicée qui vous rattrape en fin de bouche, cette volaille fermière désossée rôtie à 400° C, accompagnée d'une sauce hors norme à base de corète, feuilles séchées (plus ou moins proches de l'épinard, plébiscitées en Egypte et en Tunisie) cuites au bouillon de volaille et d'une étonnante couleur brune, ou même le combo pistache-praliné d'une crémeuse glace à l'italienne et ses atomisées graines de coriandre qui claquent sous la dent. Pas vraiment le temps de s'ennuyer avec ces surprises au bout de la fourchette. Gilles Dupuis


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Auberge des Glazicks
Restaurant

Auberge des Glazicks

Un des meilleurs restaurants de la ville

Le Pays Glazick, entre la baie de Douarnenez et les montagnes Noires, connaît son auberge. Rares sont les établissements comme l’Auberge des Glazick a incarné si bien un terroir, un patrimoine ou un art de vivre. Dans cette pointe Finistère spectaculaire, la famille Bellin régale depuis plusieurs générations. Olivier, digne représentant, propose dans ses quatre menus une ode à son pays comme à ses origines. Il a tissé tout un réseau de producteurs ou éleveurs qui inspirent sa cuisine. Les langoustines royales, disparues des étals et désormais portées presque disparues, se retrouvent ici au menu, proposées avec du gwell de blé noir. Avant chaque début de repas, il est demandé si la cuisson du poisson nacrée (exemplaire) vous sied … Tel son confrère Christopher Coutanceau à la Rochelle, Olivier reste la référence dans la préparation des coquillages et poissons. Avec, chez lui, un va et vient permanent entre terre et mer qui transforme chaque plat en une création aussi personnelle que passionnante : la pomme de terre soufflée garnie d’huître (un exploit technique) dès l’amuse-bouche, l’ormeau qu’accompagne la moelle de bœuf, ou le homard en duo avec du boudin fermier et relevé d’une puissante sauce homardine. Autre plat tout aussi époustouflant, la volaille laissée maturée pendant 4 jours, contisée aux algues et servie avec un lait d’oursin. Les desserts subliment le même terroir avec une remarquable association entre fraises et sureau. Le service, uniquement féminin, gère avec sourire et bonheur la salle ouverte sur l’horizon marin. La jeune sommelière Emma joue d’une riche cave pour proposer des accords mets et vins de haute volée pour chaque menu. En partant, on n’oubliera surtout pas de saluer la maman d’Olivier qui veille à l’accueil : qu’elle soit rassurée son auberge reste l’une des adresses les plus inspirantes du moment. Pierre-Yves Chupin


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Bar des Maillets d'Argent
Restaurant

Bar des Maillets d'Argent

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Qu'on se le dise, la Tour est en grande forme ! Depuis la reprise des cuisines de la table gastronomique par le MOF Yannick Franques, l'ouverture de la boulangerie avec une sélection exigeante ( le meilleur flan parisien de Paris), le bar du rez-de-chausée a été repensé pour proposer une offre du petit-déjeuner jusqu'à l'after de l'après-dîner. Le Bar des Maillets d'Argent propose aussi le dimanche de 11 à 16 heures 45 un brunch qui comprend le choix entre deux plats chauds et un buffet à volonté d'entrées, de fromages et de desserts. Dans les fauteuils chics et élégants et dans ce décor fidèle au meilleur du style français des années 50 ou 60, il est heureux et confortable de prendre part au buffet qu'alimentent les cuisines du gastronomique ou de la boulangerie. À la différence des brunchs de palace, l'atmosphère se veut plus douce et feutrée quand les plats sont préparées par une brigade plus habituée au service en salle qu'au room service. Soit dans l'assiette, des préparations cuisinées avec un incontestable sérieux, un bel assortiment de poissons fumées, clin d'œil peut-être aux origines finlandaises de Tarja Terrail, et des desserts jouant à la fois sur le registre boutique ou à l'assiette, notamment un entremets au chocolat avec un appareil entre crème brûlée et mousse, puissamment cacaotée. Irrésistible. Pierre-Yves Chupin 


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Paulownia
Bistrot

Paulownia

Un très bon bistrot

Dans ce Paris modeste mais pas sans charme, le bistrot de Tess et Geoffrey a emprunté le nom de l'arbre qui était jusque-là planté sur le trottoir. À l'heure du repas, on continue d'y apprécier les tables dressées pour déjeuner ou dîner tranquilles en extérieur. Chez eux, la vie coule des jours heureux, espace ouvert, lumineux que ponctuent aux murs des accrochages personnels. Ils se sont rencontrés à l'Arpège d'Alain Passard et continuent d'honorer les leçons apprises chez le maître. Le légume est ici roi, souvent venu de Terroirs d'Avenir ou de petits producteurs du Contentin de Tess, donnant lieu dès l'entrée à une version inédite du risotto, à base de légumes racines, de pomme, de noisette, le tout dynamisé par la livèche. L'assiette généreuse, presque poétique dans sa composition, ressemble plus à celle d'un restaurant gastronomique comme celle de la truite qui suivait avec ses légumes dressés en Arlequin. De l’application dans les moindres détails, des goûts précis et des cuissons rigoureuses, le repas connaît son rythme, presque bucolique. Les desserts s’inspirent de la saison, rhubarbe et fleurs d'acacia en ce samedi printanier quand la crème crue de la maison Borniambuc sublime la tarte familiale d'Élizabeth, la maman de l’un de nos deux hôtes. Cave un peu trop limitée aux vins nature, tarifs plus ambitieux au dîner avec un remarquable ris de veau aux oursins et accueil délicieux. Pierre-Yves Chupin 


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Suffren
Bistrot

Suffren

Paul Vincent et Adrien Tran deux joyeux trentenaires viennent d’ouvrir leur premier bistrot Suffren. Ils ont tout compris, un accueil juste normal mais tellement surprenant aujourd’hui, avec large sourire et gentillesse désarmante. Le lieu est d’un contemporain intemporel, une schizophrénie architecturale qui rassure et interpelle, on s’y sent bien. La carte, en taille belle époque donne faim, elle titille l’envie en excitant l’hésitation, c’est bon ça. Asperges blanches cuites croquantes nappées d’une émulsion à l’ail des ours, c’est le printemps et nous sommes ravis de le manger. Crudo de mulet noir, crème crue et agrume, on plonge dans une apnée pleine de respiration. Les entrées ont descendu le grand escalier dans une chorégraphie enlevée, vivement la suite. Cordon bleu de céleri - mamamïa, quelle riche idée ! -, saucisse au couteau de la ferme de Mayrinhac, purée crémeuse, jus corsé, c’est du bistrot ça, côte de bœuf Aubrac pour une faim d’adulte à partager, caramélisée et juteuse, on ne sait plus où donner de la fourchette Les garnitures s’invitent au bal, légumes croquants juste beurrés, frites pour la mauvaise conscience, salade à la vinaigrette unique. Puis laissons parler les desserts : baba au rhum maison, tout en tendresse avec sa crème légère comme un nuage sur le Frioul, crème caramel-thym citron, que dire si ce n’est l’envie irrésistible de ne pas la partager. La carte des vins, magnifiquement sourcés comme le reste, est complète avec des prix pour tous. L’énergie dégagée dans ce lieu est dingue, on en ressort comme reboosté, heureux, la panse rassasiée et le porte-monnaie respecté. Une cuisine de cuisinier cuisinée, une salle animée par des passionnés, Suffren signe son entrée chez les grands. Richard Plancton


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