Table des résistants (La)
Restaurant

Table des résistants (La)

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Plus qu’un restaurant, un projet de vie. Florent Piard quitte en 2015 la finance et durant deux ans parcourt les terroirs à la rencontre de producteurs qui constitueront la pierre angulaire de son nouvel engagement. Il travaille avec plus d’une centaine d’artisans disséminés un peu partout, tous désormais fournisseurs du restaurant, de la cave, de la boutique et de la table gastronomique qui nous concerne aujourd’hui. Cette exigence dans les arrivages donne le ton de la carte qui, au déjeuner comme au dîner, met en exergue le meilleur de la saison. Dès l’amuse-bouche et la tartelette au carotte à l’ail fermenté. Voilà une gastronomie en guerre contre les égarements de l’époque, réussissant à chaque plat à viser juste. Aucun artifice, des assiettes généreuses donnant souvent la part belle au végétal comme les chanterelles à la crème d’ail et le veau, ou le ketchup de poivron vert et le lieu jaune. À apprécier aussi les détails et attentions qui accompagnent tout le repas, remarquable pain et beurre, fromages judicieusement choisis et cave qui privilégie la gourmandise au seul docte du vin nature. Tarifs restés raisonnables jusqu’à faire de l’adresse un rendez-vous obligé d’une gourmandise à la fois responsable et engagée. Bravo. Pierre-Yves Chupin


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Attilio (L')
Restaurant

Attilio (L')

Parfois, même avec la naïveté en bandoulière et la curiosité apéritive, il arrive que l'on soit décontenancé en franchissant le seuil d'une table. Ici, dans la banlieue du Triangle d'Or, en apnée de résidents en soirée, la tâche d'identification n'est pas facile. Imaginez une coquette boutique de traiteur, épicerie fine et pâtisserie, sanctifiée par une enseigne au patronyme du chef, Attilio Marrazzo, doté d'une double casquette puisqu'il veille à la fois sur son entreprise parisienne et sur le Château de Noirieux en Anjou, que l'on doit traverser pour accéder à l'un des trois niveaux de son restaurant. Là encore, expectative, avec une carte à double entrée, l'une Bistro, l'autre Gastro, dont le chef peut se prévaloir en héritage d'une décennie passée activement auprès de Robuchon et dont il a repris les locaux ici-même (Robuchon-Dassaï). Ne pas disposer d'une bonne visibilité à partir de la rue n'est déjà pas chose facile, trouver la bonne formule pour faire vivre l'ensemble en est une autre, d'autant que d'après le personnel, la séquence haute cuisine (non testée) serait réservée aux dîners. C'est donc dans un incroyable cadre échappé d'un émirat du Golfe, tables marbre, profonds fauteuils « barbier », moquette épaisse et miroirs aux murs et au plafond (si, si) que nous nous sommes consacrés au Bistro. Surprenant là encore dans ses propositions, déclinant os à moëlle et vitello tonnato, salade niçoise et ribs de bœuf black angus au panko, pâtes maison et filet de bœuf normand, soit une déclinaison flirtant avec la brasserie cossue. Cerise sur le gâteau, ou diamant sur canapé, une carte présentée de « Mets d'exception », alignant, pizza, œuf parfait ou spaghetti au caviar. Décalés certes, mais bien en phase avec le bling-bling décoratif de la maison. Cette identité floue, ce melting-pot des genres, laissent circonspect d'autant que la prestation de bouche, entrée banale, pasta peu copieuse mais tiramisu qui laisse pantois par son onctuosité gourmande, ne fait pas de cadeau au niveau de l'addition. En devenir donc. Gilles Dupuis


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Table du Penja (La)
Bistrot

Table du Penja (La)

Un des meilleurs bistrots de la ville

Rares sont les nouvelles adresses dont l’aménagement mette en scène avec justesse la personnalité ou la cuisine du chef. Ici, la couleur terre battue comme les motifs ethniques des murs, le bar si singulier et les arts de la table recherchés saluent les origines camerounaises du chef qui, formé auprès de Guy Savoy ou de la team Camdeborde, défend dans ses assiettes des bases bien françaises. Avec tact et intelligence, il intègre dans un registre souvent bistrotier un produit de son Afrique natale, pêche du jour et hollandaise parfumée à la fleur d’oranger, volaille et sauce poulette à la poudre de baobab ou simple meringue réhaussée d’un zeste de citron vert. Plus spectaculaire certainement, la sauce bongo comportant pas moins de treize épices et dont est laqué le poulpe de roche cuit à la perfection. À ne pas manquer. Dans l’ancienne et discrète adresse de Pierre Siewe - le Garde Temps, nous saluions déjà ce même élan associant tradition et modernité. Service et cave à la hauteur d’une telle ambition. D’emblée, cette table du Penja mérite les trois cocottes qui distinguent les meilleurs bistrots de Paris. Pierre-Yves Chupin


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Oursin (L')
Restaurant

Oursin (L')

Un bon restaurant

Depuis l’été dernier, le pittoresque port de Carry-le-Rouet accueille un nouvel hôtel, installé à même les quais, tel un paquebot surplombant la grande bleue, avec pour perspective Marseille et ses îles. Les chambres renommées à juste titre "cabines" profitent toutes d’une vue en permanence animée, comme la piscine installée à la poupe et le restaurant à la proue. Dès l’accueil, l’espace ne connaît pas de limite avec, en enfilade, salon, bar et restaurant. Selon la saison, les tables sont dressées à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pont comme une invitation au voyage. Ilane Tinchant, formé notamment auprès de Sylvestre Wahid et de Dimitri Droisneau à la ville Madie, propose deux menus appelés « voyage » ou « odysée » comprenant 7 ou 8 escales. Le repas débute vent devant avec des amuse-bouches percutants comme le gravelax de maquereau au café ou la tuile soufflée à la ventrèche de thon. La suite garde ses attaches iodées avec la seiche présentée sous différentes cuissons et qu’accompagne une brioche maison ou le turbot très automnal avec champignons et vin jaune. Le rythme se fait dans une succession de petites assiettes, certaines plus généreuses et ambitieuses pour mieux amarrer la gourmandise. Deux moments forts marquent la dégustation, la langouste travaillée dans un esprit d’aïoli et la sériole présentée comme un jardin de la mer avec voile d’algues et nombreux légumes ou herbes distillant leurs saveurs incisives. À chaque fois, le chef marque sa technique en associant ses créations à une émulsion ou syphon, consommé de langouste pour la même langouste ou petits crustacés de Méditerranée pour la sériole. Une dégustation des plus plaisantes car enlevée et changeante au gré des poissons ou crustacés traités par un jeune chef jamais en manque d’inspiration. Desserts légers et marqués par des arômes bien ancrés, agrumes associés à du caviar osciètre ou chocolat à une crème glacée aux oursins qui donnait un relief insoupçonné aux notes lactées du cacao. Cave sérieuse et accessible gérée par Celia Debatty, personnel aux petits soins mené par Manon Rizzo, la croisière sur ce nouveau paquebot est promise à un bel avenir. Pierre-Yves Chupin


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Tanin & Copains
Bistrot

Tanin & Copains

Un bon bistrot

Amateurs de poissons, cette adresse n’est pas pour vous. À deux pas du port de Sanary-sur-Mer, ce petit bistrot tout en longueur ouvert en mai 2024 est entièrement dédié aux vins et aux viandes. Le ton est donné dès l’entrée avec à droite une cave à maturation où se côtoient des entrecôtes et des côtes de bœuf issues de différentes races dont la Normande, la Montbéliarde ou de la Blonde de Galice. Plus ou moins maturées, ces pièces sont annoncées sur table avec un prix aux 100 grammes. D’autres morceaux viennent compléter l’offre comme de la noix, du paleron, du faux-filet ou de la bavette servis après la dégustation d’un os à moelle copieusement garni que l’on accompagne d’un vin que l’on va directement chercher dans la cave dans une sélection majoritairement provençale. Une adresse réconfortante, qui semble avoir déjà trouvé son public. Seul bémol, le pain, une baguette blanche de piètre qualité pour prendre du plaisir à saucer. Philippe Toinard


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Asterales
Restaurant

Asterales

Un bon restaurant

Au cœur de ce bel hôtel de la famille Sauvajon, le chef Ludovic Nardozza a définitivement imposé son style depuis son arrivée en 2023. Et lorsque l’on survole son CV, on comprend pourquoi. Champion du monde du lièvre à la royale, prix de l’élégance au championnat du monde du pâté-croûte, trophée Masse du foie gras, ce trentenaire en a sous la pédale et de la technicité à revendre. Cela se traduit à travers cette fleur de courgette copieusement farcie de truite. Dans l’assiette, elle se maintient au premier coup de couteau et la farce ne part pas dans tous les sens. Signe évident d’une maîtrise technique. Cette même maîtrise s’apprécie aussi sur la tenue de ce disque épais de polenta au citron confit sur lequel il vient déposer des morceaux de volaille moelleux à cœur. Deux plats séduisants qui soulignent au passage son attachement au terroir revendiqué à travers d’autres produits comme les escargots du Vercors, les girolles, le chèvre frais du village et de nombreuses herbes et fleurs. Pour autant, il ne se refuse pas, à juste titre, à cuisiner des produits de saison venus d’ailleurs comme les langoustines, le maigre ou le tourteau. Selon la météo, les créations de ce chef se savourent en terrasse bordée par le jardin arboré ou dans la salle toute de bois vêtue où le feu crépite quand les températures s’effondrent. Philippe Toinard


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Ô Mazette
Bistrot

Ô Mazette

Un bon bistrot
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Juste devant la place du marché de Pornichet, cette nouvelle a trouvé son meilleur emplacement et arrive à point nommé pour défendre une « cuisine de marché », si malmenée sur les sites touristiques. Le chef autrefois aux fourneaux des Canetons ou du 14 dans la voisine La Baule excelle dans un registre bien de saison avec des plats efficaces. Poissons et coquillages à l’honneur, mais aussi un filet de bœuf charolais, parfaitement cuit et généreux (250 g) avec des frites évidemment maison. Le papier peint fleuri donne le ton, accueil joyeux, sympathique et efficace. Courte carte des vins avec les premiers verres dès 4 euros. Au patron de savoir à l’avenir compléter par quelques bouteilles plus ambitieuses de sa cave. Après Glouglou toujours à Pornichet, Topaze à Saint-Nazaire ou Maju à la Turballe, la presqu’île guérandaise gagne en gourmandise. À l’exception de La Baule qui continue de confier ses restaurants de plage à Véolia : qui imaginait que la multinationale spécialisée dans les services collectifs gère les adresses phare de la chic station de l’Atlantique ? Pierre-Yves Chupin


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Capsule
Bistrot

Capsule

Un bon bistrot
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C’est le XIVème arrondissement, mais celui confidentiel de la rue Cassini, près de l’Observatoire. Un trio y a repris un bistrot d’angle qui vivotait. Ils ont tout repensé. Dans une déco apaisante qui tire sur le vert pistache, Pierre Thomas, qui vient du Chinchin, et Florian Woelfinger ont uni leur force pour ouvrir cette Capsule. Comme un petit coin de bistronomie version XIème téléporté à Port-Royal. Pour égayer leurs assiettes, ils ont trouvé le chef Mickaël Falotte, tombé très jeune dans la gastronomie. Il a fait ses armes chez Christian Constant. Il délivre une partition de bistrot à la fois simple et sophistiquée. Carte courte, pour ne faire que du frais fait maison, mais qui vise juste, avec en plus une proposition d’entrée, de plat et de dessert du jour. Les suggestions du jour étaient marines, avec des langoustines en entrée et des coquilles Saint-Jacques accompagnées de chou-fleur au sésame et d’une crème de panais en plat. On trouve quelques classiques bistrotiers comme l’œuf mollet, la pièce du boucher ou le poulet pattes bleues, mais toujours relevé d’un habile condiment ou d’une sauce aromatique. Pour les vins, ça change aussi régulièrement. Quelques trouvailles natures, mais aussi des références plus classiques. Une majorité est servie au verre, au pot ou en bouteille. Le tout ressemble à la capsule de fraîcheur dont le quartier avait besoin. Gilles Durand-Daguin


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P'tit Bon
Bistrot

P'tit Bon

Un bon bistrot
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Tout est dit dans l'enseigne... ou presque. Soit un p'tit restaurant de poche, coquettement animé d'une expo de peintures aux murs et drivé par un jeune couple qui signe là sa première affaire, en phase de rodage mesuré, court menu, courte carte et choix de vins mini. Où le duo s'en tire plutôt bien, avec une certaine sobriété, quoique, déjà, le pâté en croûte, bonne pâte, gelée avenante, assaisonnement parfait, témoigne d'un savoir-faire, qu'on retrouve dans l'arachnéen chou en dessert, gonflé à bloc et ultra-frais, c'est-à-dire du jour. La dorade même se voit escorté d'un condiment malin qui relance la saveur du poisson. En alternative, on pourra faire son affaire du menu déj', avec velouté de chou-fleur et tuile au parmesan, merlu de ligne aux légumes de saison, beurre blanc au romarin et le fameux chou. Toujours dans l'esprit de la modestie des simples, qui devrait monter en puissance. Gilles Dupuis

 


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Bru
Bistrot

Bru

Un bon bistrot

Quand la cheffe Julia de Laguarigue qualifie son bistrot de  "tropico-franchouillard", il n'y a pas d'erreur sur la promesse. Dans une ambiance moderne et épurée avec une belle cuisine ouverte où l'on peut manger sur une grande table comptoir, on dévore des plats du registre bistrotier mâtinés d'une touche martiniquaise ensoleillée. Voilà nos fameux œufs mayo - à la parfaite cuisson - travaillés avec un beau curry léger de Madras. Haricots rouges à la créole, colombo de poulet, gâteau coco.... on navigue avec malice et gourmandise dans une gastronomie trop souvent cantonnée au simple folklore ménager. Ici, le soucis constant du sourcing des beaux produits propulse ces jolis plats à un autre niveau tout en restant dans la simplicité. Parfait exemple ces merveilleuses rillettes de volailles maison agrémentées de noisette et d'huile de cresson qui se dévorent en un instant sur le belle tranches de pain au levain de la boulangerie Belle Miche. Pour le vin on regrette tout de même le choix plus que réduit même si la poignée de références proposées sont souvent des épites comme Les Creisses de Philippe Chesnelong ou le merveilleux  beaujolais blanc Les Cerisiers de Jean-Baptiste Bachevillier.


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