Reyna
Restaurant

Reyna

C’est sous une froide pluie de la fin décembre que l’on prend la rue de Montreuil dans le but réjouissant de se réchauffer au contact des petits plats de Reyna. Bingo ! D’entrée de jeu, le resto de poche aux murs béton et rose poudré nous plonge dans l’ambiance : plein à craquer, le volume sonore au max (Reyna rayonne, les conversations sont très anglo-saxonnes autour de nous), nous nous glissons entre deux tables à touche-touche. La cheffe philippine Erica Paredes (ex-Mokoloco) propose des assiettes aux racines sud-asiatiques à partager. Ce soir-là, le poulet frit nappé de sauce adobo (yaourt à l’ail rôti et coriandre), la poitrine de porc croustifondante et son gravy sinigang (sauce au jus de viande) et la lotte au lait de coco, sauce gingembre-bagoong pimentée juste ce qu’il faut nous ont réjoui. Egalement à la carte, des surprenantes demi-tête de porcelet ou nouilles d’encornet cru sauce passion. Une cuisine réconfortante et régressive où manger avec les doigts est recommandé par le serveur ! Au dessert, un peu en dessous, la poire pochée, vin chaud, crumble de chocolat et pain d’épices et le fondant cheesecake au calamansi, agrume philippin au goût de yuzu. Dans les verres ? Des vins nature pour les amateurs du registre, des bières et de nombreuses infusions à base de plantes, pétillantes… Nous avons trouvé chez Reyna ce que l’on y cherchait, la cuisine philippine en majesté. Séverine Lefebvre


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Babines (Les)
Bistrot

Babines (Les)

Un bon bistrot
♥︎

Ils se connaissent depuis l'école maternelle et ne se sont depuis jamais quittés. Ils ont suivi des formations parallèles, l'un optant pour les métiers de la restauration, l'autre pour ceux de l'hôtellerie. La période de pandémie leur a laissé le temps de croiser leurs parcours et surtout leurs envies : pourquoi pas ouvrir ensemble un restaurant ? Ils ont établi un premier compte d'exploitation, collecter les moyens nécessaires et lancer un fond participatif. Il manquait toujours une partie du budget. Tant pis, ils réaliseront eux-mêmes une partie des travaux. Pour l'aménagement, les toute proches puces de Vanves fourniront la vaisselle, dépareillée mais pas sans charme. Le restaurant a ouvert à quelques semaines des fêtes de fin d'année, le voisinage, les amis et les bureaux des environs constituant une première clientèle déjà fidèle et enthousiaste. En cuisine, Hugo privilégie une cuisine accessible et des mijotages faciles à gérer dans un espace réduit. Quiche, poule au pot, pot au feu, mais aussi plats végétariens comme le gâteau de semoule au parmesan, courge et épinards, ou le dahl de lentille, chou de Pontoise, yaourt au citron confit et moutarde à l'ancienne ponctuent chaque jour menu ou formule. La tradition est honorée avec la tarte du jour qui accueille le client, remarquable Bourdaloue avec des poires pochées juste le temps nécessaire pour restées légèrement fermes. C'est le bistrot des amis donc, la vie parisienne comme l'étranger nous l'envie, la réunion ou la fusion autour du comptoir des bons vivants et des buveurs avertis. La courte sélection de vins privilégie les petits producteurs et les vins de copains. À moins de trente ans, les deux jeunes restaurateurs ont accompli le projet d'une vie. Allez-y, le bonheur a cette chance d'être contagieux. 


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Mallory Gabsi
Restaurant

Mallory Gabsi

Un très bon restaurant
♥︎

Comme dans le Bruxelles de son enfance, son restaurant cultive une élégance héritée des années 70, murs en bois plaqué clair, luminaires design et fauteuils au look vintage. Mallory Gabsi affiche une personnalité bien affirmée qui s’exprime dans cette esthétique qui lui est personnelle. L’atmosphère douce, intime et reposante se retrouve aussi dans la cuisine ouverte où la brigade en gris et tablier de cuir semble suivre une chorégraphie réglée et magistrale dans la précision des gestes. Carte ou menus partagent les mêmes intitulés, lapidaires, succincts, « bœuf », « saint-jacques » ou « chocolat » notamment. Et donnent vite le ton d’une cuisine qui va à l’essentiel à l’image aussi de dressages rigoureux, sans artifice aucun, et en même temps harmonieux, élégants, et même savants. La mise en bouche plante le décor avec cette crevette grise rafraîchie de citron meyer, suave et onctueuse comme ces croquettes servies le long de la mer du Nord. La cuisine de Mallory est portée par une incroyable énergie apportée par les assaisonnements incisifs, les constructions limitées à quelques saveurs qui mettent les produits en osmose ou en opposition, les sauces ou les jus qui font le lien et la touche finale d’un répertoire presque ascétique car mûrement réfléchi et pensé. On apprécie aussi le rythme donné aux menus construit autour de quelques amuse-bouches avant l’arrivée de plats qui définissent le mieux l'assiette selon Mallory. Et, depuis l'arrivée de Manon Gouin comme cheffe pâtissière au printemps dernier, une finale sucrée très en verve, proche des standards scandinaves dans la valorisation des fruits, baies ou cueillettes de saison. Même bonheur en salle avec le service aussi gentil qu’efficace de Melchior Dufournier et la cave gérée désormais par Antoine Déplat, exemplaire, remarquable dans des choix n’obéissant nullement aux modes ou autres travers si fréquents dans le monde du vin.


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HuThoPi
Bistrot

HuThoPi

Un très bon bistrot
♥︎

Face à une enseigne à l'homophonie tortueuse d'un mot porteur de rêve, on s'est demandé d'où sortait ce jus de cerveau. Juste des prénoms de trois amis d'enfance (anciens combattants de la Maternelle), Hugo, Thomas et Pierre, qui ont ouvert là leur bistrot gastro, ainsi qu'ils le définissent. A six mains, le grain est plus facile à moudre d'autant que le parcours pro du trio leur fût, et leur est, loin d'être inutile (en vrac, Laurent, Plaza, Meurice, Restaurant du Palais-Royal, Oka, Cobea, Clown Bar...). La mise de leur home, tout en longueur ; joue sur un triptyque de couleurs, noire (banquettes, murs et chaises), bois (tables et parquet), blanc cassé (pierres apparentes), et sur la communication avec la cuisine, semi-ouverte, dont les effluves chatouillent les narines dès le seuil. Sobre et simple au contraire d'assiettes plutôt sophistiquées dont la carte du dîner rend compte (grondin à la sauce rouille, jus d'arêtes, fenouils rôtis et pommes de terre glacées, carré de veau, salsifis, crème de châtaigne et colonnata...) sans que le menu déjeuner (deux entrées-plats-desserts), renouvelé chaque semaine, ne soit parent pauvre. Comme dans l'esthétique peaufinée de la courge orange reposant sur une assiette noire, elle-même posée sur un lit d'herbes sèches ; ou dans l'harmonie du généreux octopus et ses légumes (particulièrement savoureux) de saison, carottes, navets, crème de topinambours, sur une réduction de bouillon de cuisson et de jus de viande. Enfin, la tarte Bourdaloue et sa ganache chocolat blanc et sorbet poire maison pourrait figurer sans peine au panthéon des meilleures pâtisseries parisiennes. C'est, déjà, au-delà du prometteur, avec ce bémol d'une facturation un peu cinglée d'un plat végétarien (32 euros), actuellement très tendance un peu partout. Gilles Dupuis


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Comme chez Maman
Bistrot

Comme chez Maman

Un très bon bistrot
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Le Lebey avait fricoté, au 45 de la rue des Moines, chez Wim à Table, guinguette à tapasseries soignées et canons fringants. Oubliant au passage, que Wim, Van Gorp de son patronyme, était enchristé volontaire (depuis un bon moment, 13 ans désormais) à l'autre bout de la rue, en sa matrice néo-bistrotière, Comme chez Maman. Soit une enseigne aux parfums rassurants de nostalgie, menée par un chef flamingant qui aurait pu plastronner de son curriculum flamboyant après des promiscuités fréquentes auprès de quelques (très) grandes toques. Le juge de paix du talent étant la jauge clientèle, la sanction s'incarne au déjeuner par une prise d'assaut de convives avisés, ravis de fourchetter au coude-à-coude dans une sorte de bonne humeur communicative. Certes, le menu déj' au tarif syndical et bienvenu pour ses vertus anti-inflationnistes (25 euros) aurait pu nous séduire, mais ses redites, saumon en entrée et saumon en plat, nous en ont détourné. D'autant que les énoncés de la carte, avec ses saillies classiques, brûle main de moules de bouchot..., originales, blanquette de veau à la vanille et citronnelle, riz parfumé (sur laquelle nos quatre voisins de table sont se rués à l'unisson) ... et saisonnières, poêlée de champignons sauvages et émulsion de parmesan, ceviche de saint-jacques au poivre de Sarawak... pouvaient réveiller n'importe quelle lippe gourmande et blasée. Base de repli, du classique : soit des œufs mayo cuits minute et servis tièdes, dans un développé assez monstrueux, trois pièces, et leur mayo tout simplement placée dans une mini-cocotte en proportion fatale pour le taux de cholestérol. Acte 2, un rognon de veau rosé cuit à la perfection sur une purée bonne maman (la revoilà) mouillé d'un jus (de veau?) et surtout pilonné d'un impertinent miso de gingembre et de quelques câpres, du meilleur effet acide et piquant à la fois. On ne nous en voudra pas d'avoir estimé que le millefeuille minute était assez raplapla, avec sa vanille évanescente et sa pâtissière plutôt pataude. Gilles Dupuis


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Source
Restaurant

Source

Avec ses dix-huit couverts, Source fait partie de ces adresses germano-pratines intimistes, à l'atmosphère chaleureuse héritée de l'ancienne enseigne, Cézembre. Nul ramdam dans le cadre, aux coloris marins (tentures, fauteuils, murs) juste surlignés d'un zeste de poutres et de briques, habituels dans ce quartier historique, et doté d'une cave plongeant dans les tréfonds, où sont organisés des dégustations de vins sur demande. Le nombre de convives étant limité, le chef, Jules Recoquillon, zesté d'un parcours chez Apicius, Constant ou au Cinq, a opté pour le principe de menus uniques. Lesquels, dans leur déroulé, soufflent le chaud (acidité) et le froid (saveurs douces) selon les assiettes proposées. Parfois manquant de maturité, notre première entrée organisée davantage en juxtaposition qu'en harmonie, alors que la seconde percute fort, raviole délicate enrobant par sa ricotta onctueuse des carottes microscopiques titillées d'un jus d'orange. Et il en sera de même pour le fromage, un vrai jus de cerveau associant dés de crème de reblochon, galette de sarrasin croustillante et note sucrée de yuzu confit, ainsi qu'au dessert, ganache de chocolat bousculé d'un jus de cranberries mordant qui ne laisse pas indifférent. Joli travail de sommellerie en sus, associant mets et vins, toujours surprenant par l'irruption de quelques insolites rarement croisés ailleurs. Ah oui, pour l'anecdote, il est dit que François Mitterrand, bon vivant, venait ici se délecter de quelques volatiles rares (ortolans) avant d'être présidentialisé en statue du Commandeur. Gilles Dupuis


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Omar Dhiab
Restaurant

Omar Dhiab

Un bon restaurant
♥︎

Il est une évidence dans le sérail gastro: chaque chef, qu'il soit talentueux ou non, ambitionne de mener sa propre affaire. L'opportunité pour Omar Dhiab a été celle de la fermeture de Loiseau Rive Gauche il y a un an, au sein duquel il dirigeait les pianos. Le voilà donc installé, à l'enseigne de son patronyme, dans une rue discrète à deux pas de la Place des Victoires, optant pour une mise en scène avenante aux convives: prise directe avec la réalité du travail des officiants (on passe d'abord par la cuisine installée à main droite), puis couloir étroit ouvrant sur le salon-à-manger, travaillé par Hauvette et Madani (archis-décorateurs), dans des coloris lumineux et apaisants (grège, gris, beige) où l'espacement des tables est particulièrement plaisant. La gamme culinaire développée ici est d'une certaine complexité avec une tendance à pousser le produit dans ses retranchements et en déclinaisons, comme le sont le topinambour de notre entrée et la poire du dessert. L'ensemble étant placé entre les parenthèses d'amuse-bouche insolite (feuille de vigne frite au houmous de pois chiches) et audacieuse (proposer un tempura de langue de bœuf aux oignons frits relève du canaille-chic,) et de mignardises gourmandes, nougat au chocolat et gâteau de semoule, raisins et fleur d'oranger, sonnant le rappel des racines égyptiennes du chef, comme l'est le karkadé, boisson à base d'hibiscus offerte en apéritif. L'essentiel résidant dans ce souhait de bousculer quelque peu les harmonies convenues, puisque le terre-mer y a sa place (anguille fumée et topinambour, vache jersiaise et sardine), sur lesquelles l'avis des convives diverge d'après le chef, certains soulignant des alliances trop timides, les autres pas assez appuyées. Tout le monde cependant retrouvera ses petits dans le menu déjeuner (choix entre deux entrées-plats-desserts) qui permet d'échapper à la formule unique souvent imposée ailleurs et dont les assiettes sont absolument identiques à celles proposées dans les menus plus coûteux. Gilles Dupuis


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Terres (Des)
Bistrot

Terres (Des)

Un très bon bistrot
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Entre Nation et Père Lachaise, trois amis ont jeté leur dévolu sur un bistrot resté dans son jus, situé à l’angle de deux rues passantes. Un défi lancé avant la pandémie et que cette dernière a permis de relever. Il a fallu abattre quelques cloisons, redonner place au comptoir comme à la cuisine et faire venir un chef. Emmanuel a désormais rejoint Anthony, Esther et Matthieu. C’est devenu le rendez-vous du quartier, on y dépose ses clés, on y laisse ses plantes vertes et, surtout, on s’y retrouve. Le formule du déjeuner facturé 18 euros en fait une  cantine idéale. L’ardoise change chaque jour et le chef excelle dans le céléri rémoulade que relève de la poutargue, la joue de cochon longuement braisée ou le petit au pot au chocolat qu’une tuile chocolatée rend incontournable. Au dîner, les assiettes jouent sur des associations plus ambitieuses, moules marinières de Galice et artichaut poivrade, œuf parfait et crème de champignons à la fève de Tonka, saint-jacques de Dieppe et hélianthis ou beignets au sésame torréfié et pomelo cru. Quel que soit le moment de la journée, une rigueur dans le dressage comme une exécution parfaite tant dans les cuissons que les assaisonnements (à demander les pickles maison au fenouil) font que beaucoup de clients viennent et reviennent. Voire traversent Paris pour tant d’authenticité. La cave tenue par Matthieu privilégie les vins nature sans pour autant revendiquer une quelconque religion. Plutôt une envie de faire bien boire à tarifs plus que corrects. Le comptoir ouvre dès potron minet et personne ne nous en voudra ici de rester plusieurs heures à table. Lors de notre passage, un mariage tenait banquet dans la petite salle du fond. Les mariés étaient aux anges. Et nous aussi.


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Inattendu (L')
Bistrot

Inattendu (L')

Un très bon bistrot
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L'ancienne maison du boucher du village a gardé quelques traces de ses origines, une imposante chambre froide ou quelques crocs disséminés ici et là. Elle n'en reste pas moins accueillante et chaleureuse à l'image de Virginie, la femme du chef aux origines réunionnaises. Son mari, Villecresnois de souche, aime travailler en communion avec les producteurs du cru jusqu'à leur consacrer un unique menu surprise. Et notamment avec la ferme voisine qui l'approvisionne au gré des récoltes ou des productions de saison. Rien de surprenant donc qu'ici la saint-jacques normande s'accoquine avec les laiterons des champs comme avec les épices de l'île lointaine. Tous les ingrédients, jamais choisis au hasard, sont traités avec beaucoup d'égard, notamment dans leur mode de cuisson. La joue de bœuf cuite 72 heures au jus bien corsé s’apprécie pour son côté "canaille" et l’élégance de son dressage ou de son équilibre de saveurs. De formation pâtissière, le chef convainc et séduit jusqu'à la fin du repas en misant notamment sur des desserts souvent allégés et rendus plus digeste. Dans ses fondations, cette maison recèle un autre trésor : un spectaculaire éventail de bouteilles qui va du petit vigneron découvert au hasard d'une rencontre aux plus grands noms comme Chidaine, Denizot ou l'incontournable Emmanuel Raynaud et ses mythiques Rayas.


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Vive
Restaurant

Vive

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De l'ancien Rech, il ne reste plus que l'escalier qui permettant d'accéder aux salles-à-manger. L'espace totalement reconfiguré joue la couleur et met en scène les arts de la table et créations pour la plupart signés Victoire Fontaine. Le rez-de-chaussée et son large comptoir invite à déguster huîtres (Dupuch, Cadorel ou Giol), crustacés et, au choix, caviar (Kaviari) ou sardines à l'huile millésimées. Un étage au-dessus, les larges banquettes et l’ambiance vite cosy deviennent autant d’occasions pour découvrir une carte élaborée par le couple Stéphanie et David le Quellec et dont le maître mot reste le partage. Avec portions généreuses et préparations élaborées, comme les praires farcies bien relevées et cuites à la perfection (le mollusque pour une fois n'est pas dessèché), le tarama d'une grande légèreté ou l’araignée entièrement décortiquée qui mériterait cependant un peu plus de niaque. Le turbot maturé - la bonne idée étant de laisser maturer les poissons nobles pour obtenir une chair assouplie - s'accompagne d'un beurre blanc modèle du genre et revisité au miso blanc. L'accompagnement s’avère au choix : la salade de pousses d’épinard qu'agrémente de la bonite séchée constitue une belle et bonne découverte mais facturée comme le chou-fleur rôti, les cèpes, le cœur de laitue ou les pommes de terre (de 12 à 23 euros). Desserts signés de Pierre Chirac, généreux comme la tarte aux figues ou gourmand comme l'île flottante. Carte des vins sérieuse avec des découvertes comme ce savoie servi et défendu avec beaucoup de pertinence par le sommelier. Vous l'avez deviné, tarifs élevés mais gourmandise assurée ! 


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