Arotzenia
Restaurant

Arotzenia

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On venait jusque-là en pèlerinage à Urrugne pour ses paysages entre pointe de Socoa et sommet de la Rhune, son église du XVIème, son château d’Urtubie ou sa frontière avec l’Espagne… On y fait désormais halte pour son restaurant associatif. En 2021, Antoine Chepy, chef de cuisine passé par les cuisines de l’Hôtel du Palais à Biarritz, et Bianca Muller, sa compagne brésilienne pâtissière de formation, reprennent l’auberge Arotzenia. Antoine se fixe un triple objectif, défendre une alimentation saine et locale, recréer le lien avec les paysans, favoriser la dimension sociale et les rencontres. Il propose un menu à « prix juste » comme il aime l’expliquer, à différencier du « pas cher » qu’impose selon lui l'industrie agro-alimentaire. Il travaille uniquement avec les fermes voisines fonctionnant en AMAP et se targue de préparer des repas “0 km”. Le restaurant, régi par une association loi 1901, a redéfini ses priorités économiques, « nourrir au plus juste » grâce à une carte rendue accessible. Antoine prépare une cuisine familiale, traditionnelle et empreinte du terroir qui l’accueille. Le menu débute par soupe ou salade, haricots dans un bouillon rassurant et fenouils confits au citron lors de notre passage. Servies dans un plat inox comme à la cantine, ces entrées n’en demeurent pas moins savoureuses. Même réussite avec le merlu servi épais, cuit à la perfection, quelques petits pois, des asperges blanches encore croquantes, des pommes de terre nouvelles presque sucrées. Le gâteau maison à base de lait caillé légèrement parfumé aux agrumes et évidemment fait le matin-même, se dévoile bon jusqu’à donner des frissons… Antoine et Bianca tiennent à garder une ambiance familiale. L’accueil se fait au comptoir, on choisit son verre ou sa bouteille - un cidre traditionnel Sagarno Beltzenia élaboré artisanalement à Urrugne dans notre cas - qu’on emporte à table. Le service se gère comme à la maison. Pas de présentation travaillée ou de taille des légumes à faire joli dans l’assiette. On ne le regrette surtout pas une fois celle-ci dégustée. Pierre-Yves Chupin


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Akabeko
Restaurant

Akabeko

Au cœur du septième arrondissement réputé pour ses antiquaires et galeries d'art, la nouvelle adresse du chef Yasuo Nanaumi arbore une certaine élégance. Installée sur deux étages, elle s'organise au rez-de-chaussée autour d'un comptoir et à l'étage de tables alignées au cordon. Le service ne manque pas de prévenance et invite d'emblée à faire confiance au chef au parcours impressionnant dans son menu "omakase" ou "imposé" dans sa traduction française. Les assiettes jouent d'une parfaite fusion entre technique souvent française notamment dans les cuissons ou assaisonnements, et touches bien nippones comme la pastèque marinée ou le fumé au bois de hêtre à humer une fois la cloche du plat levé. Tout en manquant parfois de générosité pour apprécier toute la palette de saveurs et le travail engagé. Le dessert tout chocolat fait revenir sur des bases 100% françaises jusqu’à montrer la parfaite maîtrise des codes gastronomiques hexagonaux du chef. Bref, un registre qui joue trop souvent sur les deux cultures pour définir une ligne claire et un style qu'on peut attendre d'un tel cuisinier. Pierre-Yves Chupin


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Insitio
Restaurant

Insitio

Un bon restaurant
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Sur la place principale du paisible village de Vaugines, aux pieds d’une fontaine que recouvre la mousse jusqu’à en faire une inédite sculpture, quelques tables dressées où il fait bon s’installer. Les habitués, selon la saison, y prennent l’apéritif ou leur repas. Des bouteilles bien choisies parmi une cave sérieuse, déjà arrivent les tapas qui changent selon l’inspiration du chef : polenta, lardo di Colonnata et miel de châtaigner ; artichauts, pecorino romano et menthe ; couteaux en persillade au gingembre ; poivrons farcis au thon, câpres et livèche … Pas besoin de forcément plus pour apprécier le talent du chef, deviner ses origines italiennes et révéler un passage à la maison Troisgros comme en atteste ce travail sur l’acidité devenu le marqueur de tout le dîner. Câpres de raisin vert - une des conserves que le chef prépare pendant l'été -, poudre de câpres et jus à la marjolaine, confits d’oignon, chutney de raisins, ces assaisonnements percutent, provoquent et enchantent la noix de veau, la pintade, les asperges, bref tous les produits que Giovanni Facchinetti prend plaisir à chercher et à magnifier dans des cuissons au plus juste. Il faut souligner aussi le travail réalisé sur les jus ou les sauces, les assaisonnements percutants et précis, comme également la créativité manifestée jusqu’aux desserts, la plupart à base de fruits, tous digestes et parfumés. Délicieux service, tables confortables et lumineuses, cave passionnante : c’est assurément la nouvelle adresse à découvrir dans le Luberon.


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Petite Maison de Cucuron (La)
Restaurant

Petite Maison de Cucuron (La)

Un bon restaurant
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Une adresse qui fait sourire et une table qui force le respect. C’est à Cucuron, au cœur du parc naturel régional du Luberon, que se situe cette Petite maison. Plus exactement aux bords de l’immense bassin qu’encadrent des platanes deux fois centenaires et qui accueille chaque semaine un pittoresque marché. La façade de l’ancien bar devenu restaurant semble n’avoir jamais changé. Comme l’intérieur, sa salle-à-manger aux boiseries d’époque, sa cour où sont dressées les tables dès les premiers beaux jours et son office qui, du vendredi au dimanche, se transforme en table d’hôte. La vaisselle chinée, l’argenterie astiquée, la nappe et sous-nappe signent un art-de-vivre auquel le maître de maison veille à tout instant. Éric Sapet, formé à la Tour d’Argent, à La Marée ou chez Jacques Cagna, décline ici un registre sincèrement authentique. Pendant la semaine, vous avez le choix entre le menu de « la maison » ou de « saison » que complète, le week-end, celui de la table d’hôtes constitué d’un classique oublié ou délaissé : caillette de chevreau aux herbes sauvages, navarin d’agneau de pays printanier avec tous les petits légumes d’un marché de Provence ou poulet fermier rôti aux écrevisses macaronis et girolles dans la sauce (voir ci-dessous une partie du programme 2023). Pas de saison morte ici, la nature inspire au fil des mois avec des rendez-vous incontournables : les premières asperges, les champignons, la soupe au pistou avec ses légumes cuits séparément, le gibier qui permet à Éric de proposer les deux versions de la recette du lièvre à la royale (à réserver d’urgence !) ou la truffe qu’il honore dans une reconstitution de la caille en sarcophage servie dans le film culte danois Le Festin de Babeth. Le festin prend ici place tous les jours, la cave recèle de nombreux trésors qui expliquent pourquoi 90% des clients optent pour l’accord mets et vins, les pains faits maison changent en fonction des plats et le service en salle devient complice d’une clientèle vite conquise. S’il fallait vous citer une adresse marquante visitée ces dernières années passées, je n’hésiterais pas une seule seconde …


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Benjamin Schmitt
Bistrot

Benjamin Schmitt

Un très bon bistrot
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De l'ancien Poulpette, il reste le four à pizza qui trône au dessus du comptoir. Benjamin Schmitt, formé notamment auprès de David Bizet (Le Peninsula), a tenu à le garder tout en abandonnant le registre italien des anciens propriétaires. Notamment pour cuire son cassoulet que ce jeune chef a bien raison de vouloir défendre. Dans un même registre, il attend l'automne pour proposer une choucroute, et pourquoi pas une bouillabaisse qu'il fera bon partager. Autant d'occasions de revenir et de réserver. À peine deux semaines après l'ouverture, la carte affiche de la tenue et joue d'assiettes qui honorent la tradition : un pâté en croûte de canard et foie gras et cochon à la gelée servie à bonne température et subtilement aromatisée ou un croustillant de pied de cochon que relève une sauce aux pequillos. La formule du déjeuner joue la générosité quand la carte privilégie les beaux produits : remarquable pièce de ris de veau, volaille de chez Tauzin (Chalosse) ou agneau de chez Cédric (Diois) que Benjamin assaisonne d'anchois. Un véritable plateau de fromages et une carte des desserts réduite à deux suggestions pour le moment maintiennent le rythme et la qualité de ce repas rassurant. Il faut d'emblée faire confiance à un chef qui a le sens du partage.

 


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Penati al Baretto
Restaurant

Penati al Baretto

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Alberico Penati a fait traverser la Seine à son restaurant et à son équipe pour passer de la rive droite à la gauche. Désormais située en face des Invalides, on retrouve une maison tout aussi cossue avec ses tables nappées, ses compositions florales et ses attentions à tout moment. L'Italie des villégiatures et des palaces s'offre ici à vous le temps d'un repas. À peine arrivé, la table se recouvre d'un assortiment de pains ou autres spécialités de la botte. Magnums ou jéroboams de crus uniquement italiens arrivent en même temps pour choisir le vin et le verre. La carte se montre ambitieuse avec dès que possible des plats à base de truffe quand le menu du déjeuner se montre plus accessible. Le chef reste fidèle aux classiques de la botte, pâtes hautement recommandables et entrées d'une incontestable fraîcheur autour de carpaccio ou tartare de poissons crus, de salades et jambons italiens comme ibériques. Les desserts déclinent à leur tour les spécialités locales, crème glacée ou granité notamment. Le service du café permet de renouer avec les égards du début, délicieux biscuits maison ou service spectaculaire de digestifs et autres alcools. Une parenthèse ensoleillée et policée en plein cœur d'un Paris vite triste. 

 


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975 (Le)
Bistrot

975 (Le)

Un des meilleurs bistrots de la ville

Depuis des années, les deux compères Taïki (piano) et Mathieu (en salle) étaient à l'étroit dans leur une pièce cuisine-comptoir de la rue Cardinet. Jusqu'à ce qu'ils jettent leur dévolu sur une adresse au passé mouvementé, doublant largement le nombre de couverts, installés dans un cadre aux lignes sobres (noir, blanc, briques, etc.). Pas de révolution côté assiette et toujours une grande continuité dans une recherche de sapidité harmonieuse et douce, même si le chef, à la carte, n'hésite pas à ponctuer de notes japonisantes ses compositions (shiso et poutargue pour un tartare de charolais au couteau, ceviche de thon au yuzu, échine de cochon Duroc au jus de sésame noir...). Une valeur sûre. Gilles Dupuis 


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Blanca
Bistrot

Blanca

Un très bon bistrot
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On pourra s'amuser dans ce bistrot de poche de moins de vingt couverts (pierres apparentes, appliques contemporaines, carrelage bicolore...) du jeu de ping-pong entre Argentine et Basqu'attiude depuis vingt ans : ce fut un bar à tapas-pintxos version Bayonne, puis une cantina argentine survoltée (Volver), et désormais, définitivement, une table argentine à vocation bistronomique menée par Violetta Hernandez, sœur de Fernando de Tomaso du Biondi. Avec une enseigne, Blanca, prénom de leur grand-mère, basque, une manière de boucler la boucle ! Fort de ce patronage, Violetta, pêchue animatrice entre piano et service, fait ses gammes, inspirées de l'Euskadi et son Argentine natale : onctueuses et croustillantes croquettas, ceviche de thon rouge, avocat et maïs cancha, fouetté d'un percutant jus d'agrumes à peine pimenté, parfait pavé de lotte crème de potiron, céleri et carottes rôtis... Mais ce sont avant tout les viandes rouges, entrecôte, côte de bœuf, hampe... de noble origine, Angus ou Prim'Holstein, qui tiennent la vedette. Comme notre hampe, à la croûte caramélisée à mort, juteuse, accompagnée de sauces chumichurri et chipotle maison, que l'on peut retrouver au menu déjeuner à tarif quasiment ouvrier (empanadas aux épinards ou terrine de volaille maison, volaille croustillante crème de papate douce ou hampe à la braise, pomme au vin blanc caramélisé et vanille pour 20 euros). Enfin, on fermera le ban avec l'inévitable crème caramel et dulce de leche, ou, plus aérien, le millellefeuille. Gilles Dupuis


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Café Content
Bistrot

Café Content

On était heureuses de s’y retrouver, de passer la soirée ensemble. Heureuse de redécouvrir la carte pour ma part, j’y avais passé du temps à me pourlécher les babines à l’idée de commander.
Pourtant, c’est un bistrot comme il y en a tant d’autres à Paris, miroirs Art déco et lustres tulipes, banquettes moleskine et pendule en Formica, dans cette rue Saint-Maur qui en a vu d’autres (Le Servan et Double Dragon des sœurs Levha notamment). Comme tant d’autres, avec ses habitués en terrasse, appréciant les prémices du printemps et la douceur de l’air.
Ce soir-là, une envie de légèreté et bim ! On ouvre le repas par quelques bulles Perle de folie qui portent bien leur nom. Elles accompagneront une légère salade de saison où l’asperge côtoie la coppa et le parmesan. Pas renversant, mais une entrée en matière de bonne tenue, qui donne envie de poursuivre. Le service est alerte, mais un poil plus souriant serait bienvenu. La suite ne se fait pas attendre : un mijoté de bœuf comme il faut. Mince ! On avait compris baigné de son jus au vin rouge, où est-il passé ? Le serveur nous en ajoutera de bonne grâce (peut-être avons-nous même réussi à le dérider…). Pour terminer, des desserts bien servis, comme les maousses morceaux de fudge et glace choco, juste acidulés par quelques brins de rhubarbe. On repart heureuses d’avoir découvert ce Café Content, un bistrot de quartier comme on aimerait en trouver plus souvent, à bon rapport qualité-prix - à noter la formule déjeuner à 22 € - et une proposition végétarienne à chaque nouvelle carte. 


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Minibar
Bistrot

Minibar

Un très bon bistrot
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Des murs laissés en pierre brute, un long zinc qui cache une cuisine sommaire, juste ce qu'il faut de musique toujours bien choisie, uniquement des tabourets ou des chaises hautes, pas de doute ce Minibar a tous les attributs du "néo-bristrot" parisien. Derrière son comptoir, le chef déploie énergie et talent pour sortir des assiettes toutes heureuses. On se régale des premières asperges de la saison travaillées avec de la crème crue et des moules et que relève du 'nduja (saucisse de porc épicée, quelle bonne idée). À chaque fois, les équilibres ou assaisonnements empruntent des éléments des gastronomies du Sud-Est asiatique ou d'ailleurs. Le poulet poché juteux est ici magnifié par une sauce XO ou le tartare de veau voit sa douceur contrebalancée par la fraîcheur d'une salsa verde et l'acidité d'une pomme verte. Le point d'orgue de notre repas ? Le "blood pancake" (crêpe de boudin à peu près) à base d'anguille fumée, décoré d'un jaune d'œuf et accompagné d'une puissante mayonnaise à l'ail noir. Les vins choisis  savent sortir de l'ordinaire sans complètement dérouter. On chavire de bonheur pour cette adresse sans réservation possible. 


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