Signature Montmartre
Restaurant

Signature Montmartre

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Le jeune couple franco-coréen aux manettes de ce petit restaurant confidentiel a réussi l'impossible, imposer dans cette rue riche en attrape-touristes une singulière cuisine, à savoir née de la fusion entre le registre français et coréen. Victor en salle, très précis et attentionné, transmet sa passion de produits sérieusement sourcés (remarquable pigeonneau de Pornic de Marie-Samuelle Bourreau) et conseille idéalement les vins. Les deux cheffes (salé et sucré), toutes deux originaires du Pays du matin calme, maîtrisent une carte élégante et subtile dans les associations jusqu'à garder le meilleur des deux cultures. Les bouillons et jus sont ainsi marqués par leur justesse et servent parfaitement la composition soignée des plats. A moins de cinquante euros le menu du dîner au cœur de Montmartre, on signe tous les jours pour y retourner.

 


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Mosuké
Restaurant

Mosuké

Un bon restaurant
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L’enfance du chef, son franc sourire, sa formation chez Thierry Marx, sa médiatisation et les mois de patience pour décrocher une table ne comptent pour rien, face à l’assiette. Or, Mory Sacko est un extrémiste. À prendre, ou à laisser. En sept plats, précédés de quatre bouchées qui mettent en condition et concluent d’un adieu gourmand à la hauteur du repas, le cuisinier impose une puissance, une carrure. Au palais, sur la langue, dans le cortex profond, la surprise surgit derrière des intitulés familiers —« jamais sans mon poulpe », « je vous salue mon poulpe », « mon poulpe et moi », tel est le mantra 2021 auquel on n’échappe pas ce soir-là. Sans même avoir quitté Paris, chacun connaît les exubérances pimentées ou acides de l’Afrique et les fadeurs du Japon… On les retrouve ici, sur une tentacule coriace puis, un maigre, un bœuf ou sur ce sublime homard bleu, mais... autrement. Pas de quête d’équilibre, des fulgurances. La chair du crustacé breton est grillée dehors au charbon japonais et nacrée dedans, pure. Le dressage tout en couleur, tel que le conçoit le chef à chaque étape, impose les rencontres sensorielles : plutôt que les trop fréquentes cohabitations entre des goûts sans affinités qui pratiquent une collocation dans l’assiette, Mory Sacko célèbre des mariages. La technique des grands toqués est au rendez-vous, dans les condiments et les jus corsés en particulier, au service de l’audace. Revenu des excentricités de la cuisine moléculaire, le jeune homme invente un nouveau classicisme, expliqué avec enthousiasme et sans jargon par un service attentif. En phase avec le chef, Mathieu Guerin a composé une carte des vins rusée, selon ses penchants, évitant les grands appellations sans trop verser dans le nature. L’accord mets-vins est une suite de suggestions, qui égare du côté d’Orléans pour un sauvignon au poil et de l’Afrique du Sud (dominante syrah sur terroir granitique).

 


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Bistrot des Plantes (Le)
Bistrot

Bistrot des Plantes (Le)

Un bon bistrot
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Un charmant bistrot qui, aux premiers rayons de soleil venus, voit sa terrasse prise d'assaut par une clientèle essentiellement de quartier. La salle ressemble par certains côtés à un cabinet de curiosités et la vaisselle signée Digoin et datée années 30 apporte un supplément de panache. Des conditions agréables pour apprécier les plats bistrotiers, roboratifs et sérieusement exécutés du chef. Œuf mimosa, salade César au poulet croustillant, tartare de bœuf, coquillettes au jambon et au comté (avec même un peu de truffe) ont le bon goût de la simplicité. Sélection de vins sympathique et restée accessible.


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Nous 4
Bistrot

Nous 4

Un très bon bistrot

Une salle sympathique avec son côté chic bohême et une révélation, cette vue panoramique de Paris aussi spectaculaire que soignée dans son trait et dessin et qui occupe tout un mur du restaurant. Des tables dressées un peu partout et une ardoise qui se promène en fonction des arrivées. Et bonne surprise, des intitulés vite tentants, produits souvent oubliés dans les bonnes adresses parisiennes comme le merlu, le salsifi ou le cerfeuil tubéreux et des associations qui deviennent autant d'invitations à commander, foie de veau et sauce blanquette, cabillaud et culatello ou gravelax de saumon, huître et chou fleur. Stéphane Browne au parcours atypique ne manque surtout pas de technique pour oser des partis pris aussi personnels avec, à la clé, des assiettes généreuses et parfaitement assaisonnées. Quelques réglages à revoir parfois, surcuisson du poisson notamment, et une carte de desserts un peu trop courte pour terminer en beauté un repas qui avait si bien débuté. Service adorable et efficace. 


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Nakatani
Restaurant

Nakatani

Un bon restaurant

C’est à une expérience singulière que nous convie le chef japonais Shinsuke Nakatani. Son antre, dans un décor blanc minimaliste, reflète bien l’exigence de raffinement d’une culture millénaire. Car il s’agit bien, là encore, d’un excellent chef nippon exilé dans notre pays et féru de cuisine française. Après avoir fait son chemin en province (neuf années passées chez Hélène Darroze), il s’est installé à Paris il y a quelques années pour exposer ses œuvres. Oui, ses œuvres, car tout ici exprime une sensibilité artistique exacerbée, jusqu’à ses délicats dressages composés façon Ikebana. Ses assiettes proposent bien sûr des produits de haute volée, comme ce bœuf wagyu ou ce saint-pierre de compétition. Chacune d’elles organise avec brio une rencontre toujours réussie entre de multiples ingrédients et condiments, parfois quatre ou cinq à la fois. Avec par exemple dans la même bouchée ris de veau, aubergine, champignons et consommé de queue de bœuf … jusqu'à parfois s’y perdre et ne plus retrouver le goût, et le plaisir, de chaque saveur. La préciosité n’est pas si loin, mais l’harmonie de la composition reste toujours au rendez-vous. On regrettera peut-être un service engoncé et un seul vin au verre en rouge comme en blanc, quand la cave recèle moult flacons d’exception. Exquise vaisselle japonaise de la maison Monohanako.


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La Crèmerie
Bistrot

La Crèmerie

Un très bon bistrot

Les propriétaires se succèdent, les chefs restent le temps de faire sensation, la Crèmerie demeure. Comme on l'avait laissée, on la retrouve, avec sa façade bleue, une antique poignée sur la porte vitrée et surtout ce plafond inchangé, parait-il, depuis 1880 et qui plaît tant aux américains. Avec Tsuyoshi Yamakawa en cuisine et un magnifique sourire en salle, l'atmosphère est propice à un petit moment d'éternité. Pour peu que l'on tolère les contraintes du lieu - carte ultra courte et vins nature - tout va bien. Les vignerons vedette de cette famille (Souhault, Lapierre, Gilet... ) sont représentés, disponibles au verre, ou à la bouteille avec un droit de bouchon de 15 à 20 euros en sus de prix musclés. Le chef, discret derrière le comptoir en marbre blanc, est maître en télescopage italo-nippon. Ses assiettes sont légères, ce qui ne conviendra pas aux gastronomes qui pensent qu'un restaurant est un lieu pour se restaurer, mais elles sont assez sophistiquées pour marquer les esprits. Sublimer, réinventer une échine de porc : beaucoup s'y essaient ; avec l'amertume du pak choi, l'acidité de la mandarine et cette tendresse canaille, on est tout près de crier au génie. Les cuissons sont justes, pour une patate douce comme à Tokyo ou des pâtes comme à Rome. Les condiments et les sauces apportent la touche d'intensité attendue dans un lieu où règne, toute l'année, un air de fashion week.


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Nolinski
Restaurant

Nolinski

Dans ce Nolinski, énième adresse du groupe hôtelier de luxe Evok (Brach, mais aussi Cour des Vosges, Sinner ou Palais-Royal) et délivrant une ambiance chic et moderne, deux options s'offrent à vous pour vous rassasier : la salle de restaurant au décor très design, « en même temps » art déco et seventies, et le bar à mock ou cocktails, plus feutré, proposant un service malin de restauration allégée. C’est avant tout l’assiette qui retiendra l’attention, car s’y déploie le talent d’un chef prestigieux, Philip Chronopoulos, qui officie également avec bonheur au Restaurant du Palais-Royal tout proche. Comme son nom l’indique, il nous vient de Grèce avant de naviguer chez les plus grands (Paul Bocuse, Joël Robuchon) pour acquérir sa pleine maturité.  Ses origines méditerranéennes se retrouvent dans ses créations, comme ce kebab d’agneau sublimé ou ces ravioles aux herbes accompagnées de feta. Pour autant, ses influences ne se limitent pas à la « mare nostrum » et savent s’ouvrir au monde, en accueillant par exemple un subtil tarama maison relevé à la truffe noire ou encore ce saumon bio, préparé soit en ceviche, soit caramélisé avec chou-fleur rôti. La cuisine de ce chef singulier se caractérise avant tout par son grand respect des saveurs comme des textures des produits (souvent préparés crus d’ailleurs) et par une originalité toute personnelle, sans jamais décevoir. Carte de vins proposant à la clientèle de l’hôtel de luxe quelques grands noms (Margaux, Yquem, Haut-Brion, Cheval-Blanc) et d’autres flacons plus accessibles, mais manquant peut-être d’originalité.
 


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Narro
Bistrot

Narro

Un très bon bistrot
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Dans cette partie malmenée de l'arrondissement avec attrape-touristes ou attrape-étudiants à chaque coin de rue, l'arrivée d'une nouvelle adresse est en soi une bonne nouvelle. Et une très bonne nouvelle après le repas que nous avons fait dans ce Narro que dirige en cuisine Kazuma Chikuda, chef japonais venu du Sot-l'y-laisse, et en salle Thomas Legrand, sommelier et passionné de vins. Dans les assiettes, toutes généreuses, un travail évident dans la recherche et l'associations des produits. Quelle bonne idée les pickles de chou rouge pour relever le cromesquis d'églefin ou la crème d'oursin (sublime) pour apporter puissance et longueur en bouche aux pappardelle maison. La technique se montre sans faille, œuf parfait bio à l'onctuosité accomplie ou millefeuille beurré et arachnéen. Même bonheur en salle, avec un duo tout en gentillesse et un accompagnement du client du début jusqu'à la fin du repas. La cave pour un établissement à peine ouvert est déjà bien fournie et le livre présenté aux convives mérite à lui seul les loges : à chaque vin proposé quelques lignes aussi concises que précises sur l'intérêt gustatif du vin. On y revient quand vous voulez !


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Restaurant Rochechouart
Bistrot

Restaurant Rochechouart

Un bon bistrot
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La salle à manger à l’imposante hauteur de plafond invite à revivre l’âge d’or de la brasserie parisienne. Tables nappées impeccables, serviettes épaisses, banquettes confortables ou assiettes aux armoiries du lieu, chaque détail participe à cette douce nostalgie. Sans oublier surtout la restructuration même de l’hôtel abritant le restaurant et gérée par le cabinet Festen qui a donné naissance à un décor réussi mettant en scène le Paris des Années Folles. La carte revisite gentiment la cuisine de tradition bourgeoise, jusqu’à s'essayer à des pointes de modernité. Crème dubarry - devenue trop rarissime à Paris - carottes Vichy ou os à moelle côtoient tartare de dorade épicé, gravelax de bœuf et risotto de sot-l'y-laisse aux girolles. Quelques jours seulement après l’ouverture, de petits ajustements s'avèrent encore nécessaires (assaisonnements faiblards notamment). À ne pas manquer, les desserts majestueux et vite gargantuesques qu’il fait bon partager. Le bar en haut de l'immeuble propose de siroter des cocktails créatifs avec une vue extraordinaire sur tout Paris. Un rêve !


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Alleudium
Restaurant

Alleudium

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Dans son Alledium, Keiichi Shinohara semble déclarer un amour immodéré pour les classiques du répertoire traditionnel français. Et notamment pour la langue de veau disparue depuis trop longtemps des cartes parisiennes et qu'il sert à température ambiante accompagnée de légumes taillés en dés et encore croquants, comme d'une vinaigrette au saké. Son autre (petit) bonheur consiste à donner dès que possible une seconde jeunesse à ce répertoire en ajoutant notes ou saveurs empruntées à son Japon natal. La joue de bœuf, il la relève par exemple de miso blanc et d'un mélange à base de citronnelle et gingembre ou les carottes de sumac. Quand au sébaste parfaitement poêlé, il le propose avec un jus de bouillabaisse lié aux algues séchées ou Nori. Rien d'une cuisine fusion comme l'a connue Paris dans les années 2000, mais des compositions qui à chaque fois offrent un supplément de saveurs. Sans oublier ce souci bien en phase avec l'époque de réduire dès que possible l'excès de beurre ou autres matières grasses. Ce chef entouré d'un seul commis derrière ses fourneaux, soigne tout autant la partie sucrée, millefeuille au thé Matcha ou dessert tout au chocolat qui réunit dans un même assiette dacquoise, mousse et sorbet au cacao. Absolument irrésistible ! Cadre un peu tristounet que réchauffe avec beaucoup de bonheur la maîtresse de maison, portugaise d'origine et ancienne restauratrice du quartier de la Bourse.


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