Mokko
Bistrot

Mokko

Un très bon bistrot

Sésame, safran, fruits de la passion, combava, shiso, cardamome... Derrière la façade turquoise de ce bistrot de poche façon atelier (doté aussi d'un adorable salon particulier), ça carbure sec à l'exotisme, au végétal, et de façon originale sous la houlette d'un chef qui ne manque pas de métier. En témoigne l'ardoise du jour, trois entrées, deux plats et deux desserts. Comme starter, le combiné haddock en salade, mousse de pommes de terre ratte et cresson, détendu d'un œuf parfait, s'avère tout en muscles. Puis, après avoir fait l'impasse sur le concubinage d'un merlu vapeur et du racinaire du moment à savoir la betterave, le canard s'impose en appeau. Las, décédé, désossé puis compressé, Coin-Coin subit les derniers outrages d'une cuisson à basse température, transformant sa chair en purée. Et ce n'est pas le remarquable travail du chef sur les légumes, carottes et navets glacés à la citronnelle, qui empêche le hors-sujet d'un coulis de mangue au piment scellant la préparation en partition un poil écœurante. Un souffle d'acidité aurait pu sauver la peau du volatile. Heureux sorbet ananas-céleri et eau de pomme verte en final, bienvenu pour détendre les papilles d’un dîner dynamisant. Gilles Dupuis


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Drouant
Restaurant

Drouant

Drouant restaurant, ou plutôt brasserie haut de gamme depuis sa reprise par les frères Gardinier. Un compliment car l'adresse semble avoir une seule préoccupation, le bien-être du client. Le directeur, James Ney, a imposé son style et une dynamique en salle qui fait plaisir à voir. Service non stop avec petit-déjeuner et sélection d'assiettes froides l'après-midi sans oublier, dès la rentrée,  brunch le samedi et le dimanche. L'autre raison de venir ici, reste la cave et la carte à dominante de rhônes qu'avait élaborée à l'époque Antoine Pétrus. Impressionnante et tellement juste dans ses choix qu'elle reste pour nous un modèle du genre et mérite bien son "Lebey de la meilleure carte des vins" décernée en 2020. Et la cuisine ? Correctement exécutée (cuisson de notre saumon), dans l'air du temps avec ses notes végétales et confortable avec des desserts sans prise de risque réelle (agréable chaud-froid façon mousse au chocolat). 


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Café Verlet
Restaurant

Café Verlet

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Les travaux engagés voici trois ans ont certes presque doublé la surface de cette boutique historique, mais le charme opère toujours et l'atmosphère restée surannée en fait un lieu à fréquenter et à savourer tout au long de la journée. Dès le petit matin pour déguster la sélection la plus pointue de Paris de cafés comme l'après-midi pour apprécier aussi le choix de thés plutôt réussi et choisir une pâtisserie sur plateau. À l'heure du déjeuner, la carte se limite à un grignotage de qualité, soupe ou tarte salée maison, assiette végétarienne, de poissons fumés ou de fromages. Le simple éventail de fruits secs (quelle bonne idée pour accompagner le café), les gaufres au chocolat ou le fontainebleau caramel beurre salé et noisettes permettent de terminer en beauté, à moins de succomber aux réalisations de l'un des meilleurs pâtissiers de Paris, à savoir Carl Marletti. On apprécie l'absence de fond sonore, les tables aménagées avec goût et l'on fait de ce café un repère vite égoïste pour savourer en toute intimité un art de vivre d'un raffinement exemplaire. Bon à savoir aussi, sont proposés aussi à la vente les fruits confits de Lillamand ou les confitures de Stéphane Perrotte (Champion du Monde de la Confiture et Meilleur confiturier de France)


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FIEF
Restaurant

FIEF

Un bon restaurant

Avec son FIEF (Fait Ici En France), Victor Mercier réalise un tour de force en proposant une cuisine originale et audacieuse exclusivement produite à partir de produits made in France (métropolitaine) et bio bien entendu. Exit donc la vanille, remplacée par le mélilot, adieu le café en fin de repas qui cède sa place à une décoction à base d'orge, sarrasin et chicorée, finis la banane et autres produits exotiques. Même le poivre du Sichuan vient du Gers. Restent des plats portés sur le végétal, les beaux produits et les goûts fermentés. Ce jeune chef découvert dans Top Chef doute, essaye, goûte, écoute les retours et … doute encore. Installé au comptoir il est plaisant de participer à ses recherches et à ses compositions. Sa cuisine audacieuse et percutante donne parfois naissance à de vrais trésors gustatifs comme cette courge spaghetti travaillée avec des coques, du basilic et une sauce au homard qu'il est recommandé de saucer avec l'excellent pain. En salle, les convives profitent d'une ambiance détendue, quoiqu'un peu branchouille. Les excellents cocktails raffinés participent aussi à l'expérience avec des accords culottés. 


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Mova
Bistrot

Mova

Un bon bistrot
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Située en haut de la commerçante rue des Dames en lieu et place d'un restaurant de sushis qui n'aura laissé que comme traces sa déco faite de briquettes en bois dans une atmosphère un rien lugubre, l'adresse ne paie pas de mine. La bonne surprise tient à la cuisine ciselée du chef François Merle qui joue à la perfection avec les textures et les saveurs pour des assiettes pleines de relief et de niaque. La joue de bœuf en salade y va mezzo sur le végétal tandis que la vinaigrette saisit par sa vivacité. Du risotto parfaitement maîtrisé qui, avec ce supplément de jus de cèpe jouit d'une insondable gourmandise, jusqu'au dessert équilibré et frais, chaque plat épate dans la morne pièce que cherche à égayer un fond de jazz. En salle, Charlotte Lin cadence un service rapide et souriant.

 


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Ogata
Restaurant

Ogata

Dans ce Marais historique, l'entrée majestueuse du bel immeuble repensé par le designer Ogata Shinichiroe impressionne. À l'étage, le restaurant et son comptoir imposent une mise en scène toute japonaise, théâtralisée à la perfection. Rare quiétude, ambiance feutrée où l'on se sent obligé de chuchoter et vue prenante sur la brigade qui se meut aussi dans un silence exemplaire. Cuisine fine et traditionnelle avec, au déjeuner, huit petites préparations façon bento en guise d'entrée. Tout est posé, ciselé, fignolé  avec une minutie rare. Les classiques de la cuisine nippone participent au spectacle, telle cette omelette traditionnelle ou tamago yaki comme on en voit trop rarement à Paris. C'est la quintessence de l'art de vivre à la japonaise avec une sélection de sakés à faire rêver les amateurs, sans oublier le méconnu vin de riz.


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Pantagruel
Restaurant

Pantagruel

Un bon restaurant
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Jason Gouzy est un personnage immensément rabelaisien. Avec son second Youri Gugliotta, l'ambiance en cuisine est plutôt à la fête, comme en salle d'ailleurs. Son Pantagruel est à l'image de sa passion pour la gastronomie. Table nappée, service au guéridon, accrochages toujours personnels et objets chinés avec un goût bien assumé, l'adresse ne suit en rien les codes de la bistronomie un peu partout régnants et impose ses codes néo-bourgeois avec un aplomb certain et une joie de vivre bien réelle. Ni ardoise, ni carte, le convive à peine installé se voit ici proposer un menu qui change au déjeuner comme au dîner. Plus ambitieux le soir car comportant pas moins de vingt séquences. Dans sa générosité vite communicative, le jeune chef aime décliner légumes, poissons, viandes ou volailles autour de plusieurs assiettes. Cru, braisé, mijoté, accompagné de simple jus, d'émulsion ou de sauce nappante, le produit (cep, betterave, joue de bœuf ou mirabelle au gré des saisons) donne lieu à de véritables créations. On aime un tel engagement aux fourneaux comme on apprécie toutes les attentions distillées lors du repas qui, notamment le soir, prend des allures de petit festin. L'antidote parfaite à la morosité ambiante.


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Mercerie Mullot
Restaurant

Mercerie Mullot

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Il y a eu en France, jusqu’à la fin des années 70, des "chanteurs fantaisistes". De Jean Constantin à Boby Lapointe, ces artistes avaient le talent et l'intelligence de faire leur métier sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux. Benoit et Céline Reix sont des restaurateurs fantaisistes. "Fantaisie militaire", d'abord. N’attendez pas, à la Mercerie Mullot, la moindre concession sur la qualité ou sur la fraîcheur du produit, sur la précision d’une cuisson ou d’un assaisonnement. Dans son restaurant de poche, à quelques enjambées des brasseries-paquebots du boulevard du Montparnasse, Benoit délivre une cuisine de soliste et de haute volée. Mais quand assis derrière le petit bar en L, on s’extasie devant le métier et la simplicité d’un filet de maquereau, quasi vivant, juste raidi à la flamme, servi avec quelques légumes nouveaux et un jus yuzu-mandarine, Benoit vous répond, sourire en coin : « Vous inquiétez pas. Tout sera facturé ! » Qui dit fantaisie dit aussi une part d’improvisation. Il doit bien y avoir une carte quelque part. Mais comme elle change tous les jours, au gré des saisons, du marché et des inspirations de Benoît, il devient assez naturel de se laisser faire. Si Benoit passe au menu dégustation "version offensive", vous serez prévenu.  Avec ses tresses de Pocahontas, son sourire sur le cœur, et son attention de tous les instants, Céline viendra s'assurer que ce que Benoit a cuisiné vous convient.  La carte des vins est courte, précise, cultivée. Pas de révérence obligée pour les grandes étiquettes, ni de complaisance pour les vignerons approximatifs. Quelques quilles de Château Yvonne 2005, Jean-François Ganevat, Thomas Picot, Mathieu Baret, Stephan ou les bombes atomiques de Stéphane Bernaudeau.  Et quand vous avez fini de zig-zaguer entre la saint-jacques crue, fraiche et iodée, le ris de veau croustillant et moelleux, pour glisser vers la corne de gazelle revisitée (et déjà classique), il n’est pas rare que Benoit pousse le volume de sa petite enceinte Marshal pour envoyer Christophe, Lou Reed, ou de la guitare flamenco sortie de sa playlist joyeuse et foutraque. On ouvre les cols de chemise. On fraternise entre les tables. Il y a des vignerons qui passent. Des chefs qui viennent en voisin ou qui demandent l'asile. Et l'on a vu quelques égarés, le dimanche vers 16 heures, se mettre à danser entre les tables en se disant qu' " il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple"  (Jacques Prévert).   Bistrot de copains ? Grand restaurant ? On ne sait plus très bien. Probablement les deux. La fantaisie, quel joli projet !


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Pouliche
Restaurant

Pouliche

De cette pouliche, on pourrait dire qu'elle aime à galoper après toutes les tendances du moment à Paris. Une fois dépassé le désormais inévitable bar à cocktails, le profane découvre la cuisine forcément ouverte et une salle dont l'élégance toute calculée (banquettes bleu, poutres apparentes, mur gratté...) devrait réjouir les affamés d'Instagram. Sur le site web de l'établissement cornaqué par Amandine Chaignot (ancienne toque de l'hôtel Raphael), un concours n'incite-t-il pas à publier "sa plus belle photo" des lieux sur le réseau social ? S'ajoutent à cela l'absence de carte et l'arrivée sur la table de petites assiettes à partager, comme l'exige la tendance. Mais là, miracle, le charme opère : entre cuissons impeccables et associations formidables, la cuisine, très végétale, n'en oublie pas pour autant la gourmandise. Entre le dîner en huit assiettes, la carte 100% végétarienne du mercredi et les grands plats à partager servis les dimanches et jours fériés, les occasions ne manquent pas de revenir surfer sur la tendance.


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P'tit Canon (Le)
Bistrot

P'tit Canon (Le)

Un bon bistrot

Un nouveau venu dans cette rue commerçante, même si ce P'tit Canon semble avoir toujours existé. L'ancien bouge ou hôtel du siècle précédent a mis moins d'un an à se transformer. Des travaux menés de main de maître pour agrandir l'espace, apporter le confort nécessaire et la touche d'authenticité ou de charme. Le quartier aime s'y retrouver autour du bar, le long des banquettes ou sur les tables dressées sur le trottoir. En cuisine, une même volonté de coller aux classiques du registre avec des standards souvenus devenus rares à Paris. Tout est fait maison, à l'exception du Baulois que le propriétaire originaire de Pornichet est heureux de rapporter de ses séjours sur l'Atlantique. Frites maison exemplaires, œuf mayo sérieux et cassoulet à la cuisson parfaitement maîtrisée : chapelure et croustillant sur le dessus, encore juteux à l'intérieur avec ses haricots juste fondants comme il se doit et son bel assortiment de viande. On apprécie que soient proposés pour l'accompagner après dégustation un verre de côtes-du-rhône (Luc Baudet) ou de graves (Château Pontet Lamartine ) dont les tanins se prêtent mieux au gras du plat. Choix de vins restés accessibles et service aussi efficace que gentil. 


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