Atelier Joël Robuchon Etoile
Restaurant

Atelier Joël Robuchon Etoile

Un bon restaurant
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Pas de doute, l’âme du maître plane toujours en ces lieux. La disparition du « chef des chefs » Joël Robuchon en 2018, n’a pas empêché ses tables, comme celle-ci de ressusciter après la pandémie et de raviver la flamme d’une cuisine exceptionnelle. Le convive y accède par l’entresol sous le drugstore Publicis pour rejoindre un superbe comptoir. Une décoration « stendhalienne » toute de rouge et de noir, dans une ambiance élégante et feutrée mais accueillante. C’est le comptoir qui est ici en vedette, offrant une vue superbe sur la brigade au travail et invitant à la convivialité, voire au partage quand les voisins le permettent. Une clientèle tout à la fois issue des bureaux voisins du triangle d’or et de touristes amateurs de Champs-Elysées comme de haute gastronomie française. Oui, l’esprit Robuchon souffle bien ici ! Le chef Thierry Karakachian y veille, attentif à la tradition maison en ressuscitant par exemple cette fameuse gelée de caviar à la mousse de chou-fleur, plat culte servi dans les années 80 chez Jamin.  Précision des cuissons, excellence des produits (toujours de saison), perfection des dressages, simplicité des assemblages qui ne comportent que les ingrédients nécessaires, sans esbrouffe ni fioritures inutiles. Sommellerie dans un esprit de grand professionnalisme qui n’exclue ni l’audace (comme cet accord entre la tendreté d’une superbe côte de veau cuite à basse température et la fraîcheur étonnante d’un collioure) ni la générosité (vins au verre tous servis en magnums). Nombreux menus malins (dont un végétarien sans gluten) à des prix qui restent accessibles, surtout si l’on tient compte de l’adresse (élyséenne) et de l’ambition (gastronomique). Service aussi précis que chaleureux.


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Chantoiseau
Bistrot

Chantoiseau

Un bon bistrot
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Deux frères ont décidé de rendre hommage à l'inventeur du restaurant en la personne de Mathurin Roze de Chantoiseau qui, en 1765, a eu cette idée joyeuse de faire la cuisine pour des "invités" qui choisiraient leur plat et paieraient. Mais c'est bien là la seule référence historique de ce lieu particulièrement impersonnel. Pourtant, les assiettes ne manquent ni de caractère, ni de générosité. Nicolas Durand, passé chez Servan puis Capitaine, maîtrise à la perfection les techniques culinaires qui lui permettent de proposer dans l'assiette une magnifique poularde du Perche en cuisson douce, qui a conservé une tendreté rare. Remarquable entrée aussi ces gnocchis baignés dans un bouillon à la saucisse de Morteau et accompagnés d'un œuf de poule mollet. L'accueil souriant de Julia, le service efficace et la jolie sélection de vins complètent un tableau prometteur pour une jeune adresse à suivre.


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Mokko
Bistrot

Mokko

Un très bon bistrot

Sésame, safran, fruits de la passion, combava, shiso, cardamome... Derrière la façade turquoise de ce bistrot de poche façon atelier (doté aussi d'un adorable salon particulier), ça carbure sec à l'exotisme, au végétal, et de façon originale sous la houlette d'un chef qui ne manque pas de métier. En témoigne l'ardoise du jour, trois entrées, deux plats et deux desserts. Comme starter, le combiné haddock en salade, mousse de pommes de terre ratte et cresson, détendu d'un œuf parfait, s'avère tout en muscles. Puis, après avoir fait l'impasse sur le concubinage d'un merlu vapeur et du racinaire du moment à savoir la betterave, le canard s'impose en appeau. Las, décédé, désossé puis compressé, Coin-Coin subit les derniers outrages d'une cuisson à basse température, transformant sa chair en purée. Et ce n'est pas le remarquable travail du chef sur les légumes, carottes et navets glacés à la citronnelle, qui empêche le hors-sujet d'un coulis de mangue au piment scellant la préparation en partition un poil écœurante. Un souffle d'acidité aurait pu sauver la peau du volatile. Heureux sorbet ananas-céleri et eau de pomme verte en final, bienvenu pour détendre les papilles d’un dîner dynamisant. Gilles Dupuis


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Drouant
Restaurant

Drouant

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Peu de restaurants racontent aussi bien la vie culturelle que le Drouant. L’attribution du prix Goncourt chaque début novembre devient l’occasion d’un mémorable déjeuner. Le menu reste aussi secret que le nom du lauréat, obéissant à un strict protocole : obligatoirement crustacés selon une tradition instaurée par Colette et gibier, à plumes les années paires et à poil celles impaires. Le repas servi en 2025 incarne à la lettre l’esprit de la maison, comme son attachement aux beaux produits : caviar, gelée de cèpes et crème de cresson, suivent langoustines avec tartare et consommé rafraîchi, puis queue de homard confite au beurre d’algue, lièvre à la royale et langue d’oursins, charolais en guise de fromage avant des pommes flétries rôties, poire crue, crème fouettée et noix fraîches. Proposé jusqu’à la mi-décembre aux clients du restaurant, le festin du Goncourt a ses habitués. Une seule préoccupation semble animer la maison, le bien-être du client, tous les jours de la semaine, dimanche inclus. Le directeur, James Ney, impose son style et une dynamique en salle qui font plaisir à voir. Le chef, Romain Van Thienen, excelle dans les classiques parisiens ou envies de saison. Le lièvre à la royale, le pâté en croûte aux trois viandes, le vol-au-vent sauce Albuféra constituent autant de traces d’un héritage culinaire dont les Gardinier, propriétaires de l’endroit, se veulent les exigeants récipiendaires. Lors de notre passage, le poireau vinaigrette trouvait grâce dans l’exercice toujours périlleux que constitue la remise au jour d’un classique bistrotier : travaillé tel un sushi et, surtout, nappé d’une sauce à base de pois chiches à la texture parfaite, puissamment parfumée grâce à l’ajout d’huile du légume et d’un soupçon de balsamique blanc. Même bonheur avec la profiterole, remarquable de justesse. Le magret de canard ne suscitait pas autant de curiosité, même s’il trouvait dans le côtes-du-rhône recommandé par le chef-sommelier Guillaume Sicsic son meilleur faire-valoir. Car, l'autre raison de venir ici, reste la cave, passionnante à parcourir, toujours à dominante de rhônes comme à l'époque l’avait élaborée Antoine Pétrus. Impressionnante et tellement juste dans ses choix qu'elle reste pour nous un modèle du genre, méritant plus que jamais son "Lebey de la meilleure carte des vins" décerné en 2020. Pierre-Yves Chupin


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Café Verlet
Restaurant

Café Verlet

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Les travaux engagés voici trois ans ont certes presque doublé la surface de cette boutique historique, mais le charme opère toujours et l'atmosphère restée surannée en fait un lieu à fréquenter et à savourer tout au long de la journée. Dès le petit matin pour déguster la sélection la plus pointue de Paris de cafés comme l'après-midi pour apprécier aussi le choix de thés plutôt réussi et choisir une pâtisserie sur plateau. À l'heure du déjeuner, la carte se limite à un grignotage de qualité, soupe ou tarte salée maison, assiette végétarienne, de poissons fumés ou de fromages. Le simple éventail de fruits secs (quelle bonne idée pour accompagner le café), les gaufres au chocolat ou le fontainebleau caramel beurre salé et noisettes permettent de terminer en beauté, à moins de succomber aux réalisations de l'un des meilleurs pâtissiers de Paris, à savoir Carl Marletti. On apprécie l'absence de fond sonore, les tables aménagées avec goût et l'on fait de ce café un repère vite égoïste pour savourer en toute intimité un art de vivre d'un raffinement exemplaire. Bon à savoir aussi, sont proposés aussi à la vente les fruits confits de Lillamand ou les confitures de Stéphane Perrotte (Champion du Monde de la Confiture et Meilleur confiturier de France)


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FIEF
Restaurant

FIEF

Un bon restaurant

Avec son FIEF (Fait Ici En France), Victor Mercier réalise un tour de force en proposant une cuisine originale et audacieuse exclusivement produite à partir de produits made in France (métropolitaine) et bio bien entendu. Exit donc la vanille, remplacée par le mélilot, adieu le café en fin de repas qui cède sa place à une décoction à base d'orge, sarrasin et chicorée, finis la banane et autres produits exotiques. Même le poivre du Sichuan vient du Gers. Restent des plats portés sur le végétal, les beaux produits et les goûts fermentés. Ce jeune chef découvert dans Top Chef doute, essaye, goûte, écoute les retours et … doute encore. Installé au comptoir il est plaisant de participer à ses recherches et à ses compositions. Sa cuisine audacieuse et percutante donne parfois naissance à de vrais trésors gustatifs comme cette courge spaghetti travaillée avec des coques, du basilic et une sauce au homard qu'il est recommandé de saucer avec l'excellent pain. En salle, les convives profitent d'une ambiance détendue, quoiqu'un peu branchouille. Les excellents cocktails raffinés participent aussi à l'expérience avec des accords culottés. 


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Mova
Bistrot

Mova

Un bon bistrot
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Située en haut de la commerçante rue des Dames en lieu et place d'un restaurant de sushis qui n'aura laissé que comme traces sa déco faite de briquettes en bois dans une atmosphère un rien lugubre, l'adresse ne paie pas de mine. La bonne surprise tient à la cuisine ciselée du chef François Merle qui joue à la perfection avec les textures et les saveurs pour des assiettes pleines de relief et de niaque. La joue de bœuf en salade y va mezzo sur le végétal tandis que la vinaigrette saisit par sa vivacité. Du risotto parfaitement maîtrisé qui, avec ce supplément de jus de cèpe jouit d'une insondable gourmandise, jusqu'au dessert équilibré et frais, chaque plat épate dans la morne pièce que cherche à égayer un fond de jazz. En salle, Charlotte Lin cadence un service rapide et souriant.

 


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Ogata
Restaurant

Ogata

Dans ce Marais historique, l'entrée majestueuse du bel immeuble repensé par le designer Ogata Shinichiroe impressionne. À l'étage, le restaurant et son comptoir imposent une mise en scène toute japonaise, théâtralisée à la perfection. Rare quiétude, ambiance feutrée où l'on se sent obligé de chuchoter et vue prenante sur la brigade qui se meut aussi dans un silence exemplaire. Cuisine fine et traditionnelle avec, au déjeuner, huit petites préparations façon bento en guise d'entrée. Tout est posé, ciselé, fignolé  avec une minutie rare. Les classiques de la cuisine nippone participent au spectacle, telle cette omelette traditionnelle ou tamago yaki comme on en voit trop rarement à Paris. C'est la quintessence de l'art de vivre à la japonaise avec une sélection de sakés à faire rêver les amateurs, sans oublier le méconnu vin de riz.


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Panurge
Bistrot

Panurge

Un des meilleurs bistrots de la ville
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Jason Gouzy est un personnage immensément rabelaisien. Il vient de transformer son Pantagruel en Panurge avant d’installer son adresse historique en septembre prochain à côté de la Comédie-Française. Il a confié les cuisines du Panurge à Tomoyuki Uchida au parcours convaincant - ancien second de l’Arcane, de l’Ami Jean, du Beurre noisette ou de Narro. L'ambiance en cuisine reste à la fête, comme en salle également. Son Panurge est à l'image de la passion du propriétaire pour la gastronomie. Table nappée, accrochages personnels et objets chinés avec un goût bien assumé, l'adresse ne suit en rien les codes de la bistronomie régnants et impose ses références néo-bourgeoises avec un aplomb certain et une joie de vivre réelle. Les assiettes d’inspiration souvent régionale sont travaillées avec une exigence contemporaine pour un supplément de légèreté et, surtout, de gourmandise. Techniquement parfaites et généreuses, elles régalent de l’entrée jusqu’au dessert avec, notamment, des mini-babas au sureau d’une fraîcheur insoupçonnée. On apprécie un tel engagement aux fourneaux comme on apprécie les attentions distillées lors du repas. Pierre-Yves Chupin


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Mercerie Mullot
Restaurant

Mercerie Mullot

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Il y a eu en France, jusqu’à la fin des années 70, des "chanteurs fantaisistes". De Jean Constantin à Boby Lapointe, ces artistes avaient le talent et l'intelligence de faire leur métier sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux. Benoit et Céline Reix sont des restaurateurs fantaisistes. "Fantaisie militaire", d'abord. N’attendez pas, à la Mercerie Mullot, la moindre concession sur la qualité ou sur la fraîcheur du produit, sur la précision d’une cuisson ou d’un assaisonnement. Dans son restaurant de poche, à quelques enjambées des brasseries-paquebots du boulevard du Montparnasse, Benoit délivre une cuisine de soliste et de haute volée. Mais quand assis derrière le petit bar en L, on s’extasie devant le métier et la simplicité d’un filet de maquereau, quasi vivant, juste raidi à la flamme, servi avec quelques légumes nouveaux et un jus yuzu-mandarine, Benoit vous répond, sourire en coin : « Vous inquiétez pas. Tout sera facturé ! » Qui dit fantaisie dit aussi une part d’improvisation. Il doit bien y avoir une carte quelque part. Mais comme elle change tous les jours, au gré des saisons, du marché et des inspirations de Benoît, il devient assez naturel de se laisser faire. Si Benoit passe au menu dégustation "version offensive", vous serez prévenu.  Avec ses tresses de Pocahontas, son sourire sur le cœur, et son attention de tous les instants, Céline viendra s'assurer que ce que Benoit a cuisiné vous convient.  La carte des vins est courte, précise, cultivée. Pas de révérence obligée pour les grandes étiquettes, ni de complaisance pour les vignerons approximatifs. Quelques quilles de Château Yvonne 2005, Jean-François Ganevat, Thomas Picot, Mathieu Baret, Stephan ou les bombes atomiques de Stéphane Bernaudeau.  Et quand vous avez fini de zig-zaguer entre la saint-jacques crue, fraiche et iodée, le ris de veau croustillant et moelleux, pour glisser vers la corne de gazelle revisitée (et déjà classique), il n’est pas rare que Benoit pousse le volume de sa petite enceinte Marshal pour envoyer Christophe, Lou Reed, ou de la guitare flamenco sortie de sa playlist joyeuse et foutraque. On ouvre les cols de chemise. On fraternise entre les tables. Il y a des vignerons qui passent. Des chefs qui viennent en voisin ou qui demandent l'asile. Et l'on a vu quelques égarés, le dimanche vers 16 heures, se mettre à danser entre les tables en se disant qu' " il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple"  (Jacques Prévert).   Bistrot de copains ? Grand restaurant ? On ne sait plus très bien. Probablement les deux. La fantaisie, quel joli projet !


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