Calice
Bistrot

Calice

Un bon bistrot

On n'arrête plus Thomas Legrand ! Après nous avoir enchanté avec Narro puis Baillotte, il ouvre une nouvelle adresse dans le 5ème arrondissement parisien qui avait tendance à s'endormir. Prenant place de feu Le Bel ordinaire, on y conserve sa belle cuisine ouverte et son comptoir, et on ouvre l'espace pour la salle du fond. Aussi, une petite décoration plus chaleureuse est la bienvenue ! En ce dimanche soir, la salle affiche complet pour déguster des assiettes de partage préparées par un duo franco-japonais. Dorade marinée, ramen marinée (dashi truffe et poitrine de cochon), ou échine de porc au bichotan, l'alliance du terroir français grâce à un sourcing précis et des techniques nippones parfaitement maîtrisées fait bon ménage, même si on peut noter un petit manque d'équilibre sur certaines préparations. Nul doute que le rodage terminé, on obtiendra une totale satisfaction ! On s'amuse tout de même à saucer avec entrain et gourmandise avec le joli pain de Thierry breton de généreuses sauces plutôt réussies dans chaque assiette. Mais incontestablement, les amateurs de vins ont de quoi trouver leur bonheur. On ne cherche pas ici systématiquement du vin nature comme maintenant trop souvent à Paris, mais le maître des lieux sait comme peu dégotter des domaines éclatants de personnalité et de saveurs. Un menu déjeuner fait figure de bonne affaire dans le quartier.


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Empreinte
Restaurant

Empreinte

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Lorsque vous franchissez le seuil, apprêtez-vous à vous débarrasser de vos attentes, de vos a priori, jusqu’à vos envies… Car ici, le chef est roi. Ou presque. C’est lui qui décide ce que vous allez déguster lors du repas. Sans aucune carte sous les yeux, vous vous laissez guider – hormis les recommandations préalables, allergie ou goût, vous n’aurez pas le loisir de faire votre choix. Et c’est très bien comme ça car le menu connaît de nombreuses surprises. Les frères Laurent, Jérôme, aux fourneaux, et Florian, en salle, savent y faire. Leurs parcours parlent pour eux : Jérôme a notamment travaillé aux côtés de Yannick Alléno au Meurice, tandis que Florian a, entre autres, collaboré avec Jacky Ribault. Et dans l’assiette ? Des produits, du pain aux viandes, sourcés, bien élevés (comme les poissons en provenance de la criée bretonne, le beurre Beillevaire, les herbes de Montreuil…), issus de l’agriculture locale et transformés au gré du marché pour réaliser une « cuisine d’artisan », comme aime à le dire le chef. Et c’est plutôt réussi. Des mises en bouche au poisson (formidable omble chevalier et saucisse de Morteau) et viande (le pigeon de l'Aveyron rôti sur coffre, fondant à souhait), avec un soin particulier apporté aux jus, jusqu’aux  mignardises, chaque produit est travaillé avec délicatesse sans qu’aucun détail ne soit laissé au hasard, en cuisine comme en salle. Le service accompagne avec attention et gentillesse les assiettes sortant de cuisine, jusqu’à laisser en nous une belle empreinte au moment de quitter les lieux.


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Bauhinia (La)
Restaurant

Bauhinia (La)

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Le décor fastueux de ce restaurant de palace a enfin trouvé cuisine à sa hauteur. La carte comme les menus proposés au déjeuner et au dîner s'organisent autour d'une offre dédiée aux poissons et autres produits de la mer. Les entrées, à partager ou non, font mieux qu'introduire le propos du chef, elles constituent à elles seules une promesse gastronomique (ah ces crispy rice au thon ou aux gamberos). Parmi les plats, on salue le retour de la cotriade (soupe de poisson) et les assaisonnements tous originaux et bien travaillés comme ceux du merlu avec gombo et mangue ou du maigre cuit dans une feuille de bananier telle une papillote. Simon Havage, le chef, forme un duo parfait avec Maxence Barbot, le pâtissier, qui réinvente avec talent les classiques pâtissiers. Service avec beaucoup d'allant et cave de rêve aux tarifs adaptés à la clientèle internationale fidèle de l'adresse. 


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Tonton
Bistrot

Tonton

Un très bon bistrot

Dans ce nœud routier qui marque l'entrée de Sèvres, ce bistrot sans chichi ne manque pas de cœur. Tonton existe, il vous accueille, vous sourit et vous raconte la carte du jour avec une gourmandise jamais feinte chez ce Corse bien en chair. Florian Gueguen aime rencontrer ses clients qui, pour beaucoup, ont leur rond de serviette. Des radis bien croquants, une pincée de sel, un pain de campagne croustillant, l'appétit vient en mangeant. Au choix, le semainier ou les incontournables comme les rognons ou le bourguignon qu'il laisse mijoter 12 heures. Sans oublier d'attaquer par une entrée, pourquoi pas la terrine de porc qui respecte à la lettre la recette de la grand-mère, foie, gorge, poitrine et une lichette de calvados. Le festin du quotidien mérite aussi ses vins, à la ficelle ou à sélectionner parmi la cave qui se visite et s'apprécie à la lecture de flacons bien choisis. Le service est rondement mené, pas besoin d'attendre entre les plats. Il faudra faire son choix un peu plus tard entre le fromage qui fait la part belle à la Normandie ou les desserts. Pas la peine d'ajouter qu'ils sont eux aussi maison. Le baba qui n'en est pas un, est trempé dans un jus d'agrumes (de Corse ?) avant d'être arrosé d'un rhum de qualité. Rafraîchissant et gourmand, la fin de repas ne connaît pas de baisse de régime. L'addition arrive, heureux constat, en franchissant le pont qui sépare la commune du métro, les tarifs fondent d'un bon tiers. On ne sait pas s'il faut remercier la RATP ou notre ami Florian. 


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Passionné
Restaurant

Passionné

Un bon restaurant

Dans la rue Bergère si fourmillante, l’élégance de l’adresse fait plaisir, intimité d’un vert sombre ou confort d’une lumière apaisante. En cuisine, une brigade affairée entoure le jeune chef japonais, Satoshi Horiuchi, au parcours jusque-là prometteur et devenu désormais seul maître à bord. Il dresse ses assiettes avec rigueur et un sens inné de l’esthétique. Les compositions reprennent les codes d’une gastronomie bien française, jeu de textures et association de saveurs réfléchies et menées souvent à bon port. En entrée, la sériole - un poisson pélagique vénéré au Japon - imposait une fraîcheur bienvenue car traité en fines tranches sur un lit de radis, de rhubarbe et d’œufs de truite. Le black angus, saisi au barbecue, montrait le savoir-faire de rôtisseur du maître des lieux, avec crosnes et pousses de moutarde qui collaient parfaitement à la saison. Même constat quand arrive le dessert, la maîtrise est réelle, crème d’amande aux poires pochées, crumble et feuille stylisée de cacao. Une telle cohérence, dans la partie salée comme sucrée, s’apprécie surtout à l’heure du déjeuner dans le cadre du menu resté accessible. Ce qui n’est hélas plus le cas à l’heure du dîner aux tarifs nettement plus ambitieux. Catherine Soulier


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Doyenné (Le)
Restaurant

Doyenné (Le)

Un bon restaurant

Des poules caquettent, des légumes poussent, ça respire, on est bien. Les bâtisses jouent les gros bras, elles en imposent telles des forteresses à prendre. James Henry et Shaun Kelly ont réalisé le rêve d’une vie en développant un lieu où l’agriculture régénératrice reste l’âme du projet. D’entrée l’odeur du feu de bois s’impose, un crépitement en guise de bonjour, une immense verrière en guise de bienvenue, oulala on est vraiment bien. Le service résonne en accents anglo-saxons, on est divinement perdu, ils nous ont déjà gagné. Passage à table, rien n’est là pour faire beau, tout est beau pour faire l’endroit. Table en bois brut, rond de serviette, meuble de service ancien mais tellement moderne, beurre en motte qui appelle le pain, pain maison qui appelle le beurre, cuisine ouverte sur une brigade souriante et concentrée, jardin et potager en guests, on a hâte. Le menu unique est servi pour l’ensemble de la table avec ce midi un choix de viande, volaille de Bourgogne du domaine Prieuré Roch pour notre tablée affamée. Peu d’explication de ce qui nous attend, la surprise est gardée pour chaque plat servi. Huître Utah Beach, huile de courge, raifort, première salve qui sublime le mollusque et qui le rend unique, belle pêche. Cochonnerie issue de leur propre élevage, un croisement de porc gascon et anglais comme pied de nez au Brexit, des bonbons de protéines réconfortants qui ramènent à l’humilité des grands faiseurs. Brioche surprise, qui dit surprise dit cervelle-abats-foie, ce sera boudin ce jour, tout en rondeur et en douceur, barbajuan d’hiver en alter ego, les deux font la paire. Assiette de légumes du jardin, brute de saveur mais délicatement twistée à chaque bouchée, un vrai travail de cuisinier qui rend au goût ses origines, mais qui le rend inoubliable, rare. La soif est comme la faim, magnifiquement chérie par une carte nature de vins vivants, alsace Granitik de Léo Dirringer à 58 euros et mondeuse Cosmos de Corentin Houillon à 55 euros, de grandes bouteilles tellement bien conseillées. Saint-jacques crue, de la crème crue, du radis noir cru, des kumquats crus…qui l’eût cru sans l’avoir déguster, je ne sais pas, mais en tous cas il se passe un truc digne du plaisir no limit, une bouchée qui restera en mémoire, un gène supplémentaire de l’émotion gustative. Riz camarguais, jus de moule, salsifis, pour une ascension de la face nord du menu hors norme sans aucune assistance, on tient le cap et on retarde l’arrivée. Volaille au feu de bois, champignons sauvages, c’est délicat, moelleux, légèrement fumé, du chou juste fondu de béarnaise pour accompagner la bête, un accord évident quand on le déguste, on est au sommet de la cohérence, pas d’esbroufe, du concret. En dessert le jardin est à nouveau mis à l’honneur, avec une glace à l’héliantis, du marron pour sucrer et équilibrer le tout, sabayon aux agrumes cuit au feu de bois comme un dernier hommage à la nature qui construit ce lieu. Ces cuisiniers sont habités, la saison en meilleure amie, ils nous reçoivent chez eux, dépendant pour notre plus grand bonheur des pousses du jour et chaque jour est différent. Robert Plancton


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Vieux Logis (Le)
Restaurant

Vieux Logis (Le)

Un très bon restaurant
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Huitième établissement à rejoindre les Relais & Châteaux, ce Vieux Logis fait depuis 1960 corps avec le village de Trémolat. Il se blottit entre la Rèze qui arrose le territoire communal et les ruelles ancestrales qu’arpentent volontiers les clients. Créée par un périgourdin visionnaire, Bernard Giraudel, l’adresse incarne l’art de vivre à la française dont se délectent des touristes venus d’un peu partout, jardins tirés au cordeau, feu de cheminée au salon, chambres au luxe jamais ostentatoire et cuisines entre les mains d’un meilleur ouvrier de France 2003. Sans défendre à tout prix un registre régionaliste, Vincent Arnoud préfère mettre en valeur les produits de sa région d’adoption selon les envies du moment. Le service du pain maison ouvre au-delà de toute espérance l’appétit car accompagné d’un beurre aux truffes - compter environ 25% du poids du beurre en champignon - laissé maturé pendant 2 jours. Arrivent ensuite quelques amuse-bouche redoutables comme le croque veau à la truffe et les premiers frissons de plaisir. L’œuf cocotte reste un passage obligé de tout repas, recette magique du chef qu’il accompagne de mouillettes de baguette encore tiède et tartinées du fameux beurre … Le sandre rôti surprend (pour le meilleur) avec un chou-fleur traité avec pertinence comme les salsifis, devenus si rares en restauration, cuits à la perfection, presque croquants, à recouvrir d’une sauce Périgueux dense et riche en melanosporum. Le dessert signe à sa façon le savoir-faire sucré du cuisinier osant associer noix de coco et truffe. La texture du fruit et du tapioca trouve dans le champignon des saveurs chaudes et rassurantes proches de celles de la vanille. Notre repas a trouvé son bon rythme et toute sa verve en puisant dans la splendide cave et en consacrant les vins de Bergerac, grâce notamment aux cuvées d’un gentleman de la profession, Pierre Sadoux du Château Court-les-Mûts. Dès les beaux jours, la salle à manger se déplace sous les arbres centenaires. Les estivants goûtent alors la truffe d’été, préparations à base de tomate ou vichyssoise par exemple. Pour les voyageurs de passage, le « Bistrot de la place » aux pieds de l’église reste une heureuse alternative avec un menu-carte concocté par le même chef et facturé à seulement 35 euros. Pierre-Yves Chupin


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Pagaille
Bistrot

Pagaille

Un très bon bistrot

Le registre ici s'annonce « solaire », avec des touches iltalo-hispano-lusitaniennes, voire louchant vers le Maghreb (pintade fermière, jus au citron confit, coulis de roquette). Au moins, a-t-il le bon goût de rayer de sa carte la tomate et l'aubergine en pleins frimas, le ragoût de bœuf bolognaise et sardines marinées se tortorant par exemple aux légumes d'hiver. Bon point donc, comme l'ample lieu, un ancien atelier d'encadrement, sur deux niveaux dont un sous-sol confortable (et gigantesque table d'hôtes), le tout travaillé dans les coloris sable et ocre, et orchestré par une belle collection de vraies plantes en pots. Le chef, Louis Robergeau, a œuvré un temps chez Mauro Colagreco au Mirazur de Menton, en particulier au rayon desserts (soufflé au chocolat, siphon lavande ; affogato à la crème glacée vanille maison...), mais a tendance à complexifier ses assiettes à base de beaux produits (poissons en circuit court, porc de Lacaune), au risque de se perdre. En tous cas, sa muge (mulet noir) reste un juge de paix de fraîcheur et son encornet aux anneaux farcis de lard, champignons, mie de pain (et aux tentacules frits), ravit par sa puissance (ail, pointe de piment) et sa subtilité. Même si l'on cherche encore un peu dans l'assiette la grenobloise annoncée, remplacée (?) par une sauce à l'encre de seiche de bon aloi. Gilles Dupuis


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Attabler
Bistrot

Attabler

Un très bon bistrot
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L’arrondissement, trop habitué aux tables prestigieuses, manquait de bistrots sérieux. Les frères Le Meur qu’on apprécie dans leur Gemellus (Lebey du meilleur poisson 2022) arrivent à point nommé avec leur Attabler. Si autour de la place Victor Hugo les adresses privilégient trop souvent le décorum à l’assiette, soyons ici rassurés : en cuisine Maxime Le Meur, formé auprès du talentueux Jean-Pierre Vigato, élabore une courte ardoise à laquelle il est difficile de ne pas succomber. Et, ce, de l’entrée jusqu’au dessert. On apprécie jusqu’à en redemander la soupe à l’oignon généreuse que recouvre un fromage presque croustillant, les poireaux vinaigrette servis à bonne température (le plat redoute le passage au réfrigérateur), la saucisse au couteau purée, la blanquette confectionnée avec un jus de veau tout en puissance et rondeur à la place du classique fond blanc, ou le pot-au-feu avec un bouillon parfaitement dégraissé. Les desserts partagent une même gourmandise : le soufflé au chocolat sur lequel est déposée au dernier moment une crème montée, la poire Belle-Hélène si légère ou la tourtière landaise qui embaume la table. Sébastien Perrier accueille avec une jovialité confondante, très à l’aise pour découvrir en ancien sommelier le vin qui réjouit. La salle accumulant les objets chinés peut faire sourire et réserve dans la cave un espace réservé aux grandes tablées.  Pierre-Yves Chupin


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