Oursin (L')
Restaurant

Oursin (L')

Un bon restaurant

Depuis l’été dernier, le pittoresque port de Carry-le-Rouet accueille un nouvel hôtel, installé à même les quais, tel un paquebot surplombant la grande bleue, avec pour perspective Marseille et ses îles. Les chambres renommées à juste titre "cabines" profitent toutes d’une vue en permanence animée, comme la piscine installée à la poupe et le restaurant à la proue. Dès l’accueil, l’espace ne connaît pas de limite avec, en enfilade, salon, bar et restaurant. Selon la saison, les tables sont dressées à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pont comme une invitation au voyage. Ilane Tinchant, formé notamment auprès de Sylvestre Wahid et de Dimitri Droisneau à la ville Madie, propose deux menus appelés « voyage » ou « odysée » comprenant 7 ou 8 escales. Le repas débute vent devant avec des amuse-bouches percutants comme le gravelax de maquereau au café ou la tuile soufflée à la ventrèche de thon. La suite garde ses attaches iodées avec la seiche présentée sous différentes cuissons et qu’accompagne une brioche maison ou le turbot très automnal avec champignons et vin jaune. Le rythme se fait dans une succession de petites assiettes, certaines plus généreuses et ambitieuses pour mieux amarrer la gourmandise. Deux moments forts marquent la dégustation, la langouste travaillée dans un esprit d’aïoli et la sériole présentée comme un jardin de la mer avec voile d’algues et nombreux légumes ou herbes distillant leurs saveurs incisives. À chaque fois, le chef marque sa technique en associant ses créations à une émulsion ou syphon, consommé de langouste pour la même langouste ou petits crustacés de Méditerranée pour la sériole. Une dégustation des plus plaisantes car enlevée et changeante au gré des poissons ou crustacés traités par un jeune chef jamais en manque d’inspiration. Desserts légers et marqués par des arômes bien ancrés, agrumes associés à du caviar osciètre ou chocolat à une crème glacée aux oursins qui donnait un relief insoupçonné aux notes lactées du cacao. Cave sérieuse et accessible gérée par Celia Debatty, personnel aux petits soins mené par Manon Rizzo, la croisière sur ce nouveau paquebot est promise à un bel avenir. Pierre-Yves Chupin


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Tanin & Copains
Bistrot

Tanin & Copains

Un bon bistrot

Amateurs de poissons, cette adresse n’est pas pour vous. À deux pas du port de Sanary-sur-Mer, ce petit bistrot tout en longueur ouvert en mai 2024 est entièrement dédié aux vins et aux viandes. Le ton est donné dès l’entrée avec à droite une cave à maturation où se côtoient des entrecôtes et des côtes de bœuf issues de différentes races dont la Normande, la Montbéliarde ou de la Blonde de Galice. Plus ou moins maturées, ces pièces sont annoncées sur table avec un prix aux 100 grammes. D’autres morceaux viennent compléter l’offre comme de la noix, du paleron, du faux-filet ou de la bavette servis après la dégustation d’un os à moelle copieusement garni que l’on accompagne d’un vin que l’on va directement chercher dans la cave dans une sélection majoritairement provençale. Une adresse réconfortante, qui semble avoir déjà trouvé son public. Seul bémol, le pain, une baguette blanche de piètre qualité pour prendre du plaisir à saucer. Philippe Toinard


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Asterales
Restaurant

Asterales

Un bon restaurant

Au cœur de ce bel hôtel de la famille Sauvajon, le chef Ludovic Nardozza a définitivement imposé son style depuis son arrivée en 2023. Et lorsque l’on survole son CV, on comprend pourquoi. Champion du monde du lièvre à la royale, prix de l’élégance au championnat du monde du pâté-croûte, trophée Masse du foie gras, ce trentenaire en a sous la pédale et de la technicité à revendre. Cela se traduit à travers cette fleur de courgette copieusement farcie de truite. Dans l’assiette, elle se maintient au premier coup de couteau et la farce ne part pas dans tous les sens. Signe évident d’une maîtrise technique. Cette même maîtrise s’apprécie aussi sur la tenue de ce disque épais de polenta au citron confit sur lequel il vient déposer des morceaux de volaille moelleux à cœur. Deux plats séduisants qui soulignent au passage son attachement au terroir revendiqué à travers d’autres produits comme les escargots du Vercors, les girolles, le chèvre frais du village et de nombreuses herbes et fleurs. Pour autant, il ne se refuse pas, à juste titre, à cuisiner des produits de saison venus d’ailleurs comme les langoustines, le maigre ou le tourteau. Selon la météo, les créations de ce chef se savourent en terrasse bordée par le jardin arboré ou dans la salle toute de bois vêtue où le feu crépite quand les températures s’effondrent. Philippe Toinard


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P'tit Bon
Bistrot

P'tit Bon

Un bon bistrot
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Tout est dit dans l'enseigne... ou presque. Soit un p'tit restaurant de poche, coquettement animé d'une expo de peintures aux murs et drivé par un jeune couple qui signe là sa première affaire, en phase de rodage mesuré, court menu, courte carte et choix de vins mini. Où le duo s'en tire plutôt bien, avec une certaine sobriété, quoique, déjà, le pâté en croûte, bonne pâte, gelée avenante, assaisonnement parfait, témoigne d'un savoir-faire, qu'on retrouve dans l'arachnéen chou en dessert, gonflé à bloc et ultra-frais, c'est-à-dire du jour. La dorade même se voit escorté d'un condiment malin qui relance la saveur du poisson. En alternative, on pourra faire son affaire du menu déj', avec velouté de chou-fleur et tuile au parmesan, merlu de ligne aux légumes de saison, beurre blanc au romarin et le fameux chou. Toujours dans l'esprit de la modestie des simples, qui devrait monter en puissance. Gilles Dupuis

 


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Alluma
Bistrot

Alluma

♥︎

Ce nouveau lieu, sis dans un ancien restaurant marocain, est tenu par Noa, cheffe de salle, et Liran Tal, en cuisine (ancien de Balagan, Dersou et de l’ambassade d’Israël), Telaviviens décidés à faire apprécier la cuisine du Levant, du Maghreb au Moyen-Orient. Quelle belle idée – et quelle régalade ! Ce midi-là, la carte de saison propose deux entrées, deux plats, parmi lesquels toujours une proposition végétarienne, et un dessert. Ce début d’automne marque l’arrivée des champignons, en soupe, gourmande avec sa crème fraîche et croquante grâce au sarrasin torréfié, une belle entrée en matière. Surprise du chou farci ensuite, aux épinards, parmesan et croûte de topinambour comme une carapace, accompagné d’un jus corsé : étonnant et harmonieux à souhait. Et on sauce le plat à l’aide de la moelleuse foccacia maison. Le dessert achève de nous convaincre : prunes, meringue, crème anglaise au litchi et à la fleur de rose, dentelle aux fèves de cacao… Salle un poil bruyante, mais service aux petits soins.


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 Maison Brut
Restaurant

Maison Brut

♥︎

Malignement, on pensera que la reprise de cette adresse d'angle (Faubourg-Poissonnière et Abbeville) doit beaucoup à une étude de marché : elle est juste calée entre JJii (néo-bistroy vespéral) et les Arlots (bistrot pur jus coude-à-coude). Plus prosaïquement, on jugera qu'occuper une niche resto d'affaires (voire pour dîner apaisant) néo-gastro (ou bistronomique...) n'est donc pas sot, vu la vacance d'adresses de ce type dans le quartier. Le cadre reposant (décliné dans les beiges et noirs, lisérés laiton pour les tables...) et le chef à pedigree (qui n'en a pas?) Bastien Djait, passé par Marx, Mory Sacko et Jean Imbert, donnent une assise aux menus aux intitulés quelque peu amphigouriques (<Allogamique>...) au contraire de ceux énigmatiques de certains plats (<cabillaud, hure, végétal marin>). Soit ! Mais l'essentiel est là : une facture d'exécution d'un certain classicisme (beurre blanc pour le poisson) qui repose à la fois sur la qualité des produits (volaille) et sur une sorte de ton sur ton, sauce poulette et poulet, crème d'oignons avec les lentilles, auxquels le chef voue un culte évident (tout en retenue quant au dosage), au point qu'à chaque assiette est mise à disposition une petite fiole liquide permettant d'accentuer ou non l'assaisonnement. Tout au plus pourra-t-on s'étonner de quelques sous-cuissons modeuses, comme les lentilles croquantes (indigestes rappelons-le) ou les poires (des passe-crassane) à la dureté inappropriée. Gilles Dupuis


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Petrus
Bistrot

Petrus

Un des meilleurs bistrots de la ville
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À table, il faut toujours faire confiance à un Lyonnais. Sylvain Sendra, gone par naissance, après avoir ouvert son Fleur de Pavé sur un mode comptoir de gastronomie et rendu notamment célèbre par son service du chou-fleur, vient de redonner son lustre à une institution parisienne. Pétrus a retrouvé son confort, sa chaleureuse atmosphère et une carte qui fait honneur aux classiques bistrotiers. Le chef, avec tout le doigté nécessaire et son indéniable talent, réinterprète ici des «modèles de gourmandise », pâté en croûte maison, cœur d’artichaut et foie gras, ris de veau aux girolles ou côte de bœuf maturée. Ses assaisonnements ont de l’allant, bref le goût prime avant tout, comme dans ce dos de cabillaud, poisson sans intérêt majeur, qui trouve ici toute sa sapidité grâce à une sauce crémée, safranée et à une simple poêlée d’épinards. La gourmandise inspire tout autant la salle qui fait ses allers-retours auréolés d’un impressionnant millefeuille partagé devant vous ou d’une tarte du jour dont on s’empresse de vous couper une part à votre guise. Soit un sablé bien beurré avec crème onctueuse et figues crues, mûres à point et réparties sur toute la surface. En cave, même bonheur extatique avec plus d’un millier de références et une absence totale de vins nature que ce chef avisé ne porte pas haut en estime. Pierre-Yves Chupin


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Dame
Bistrot

Dame

Un très bon bistrot
♥︎

Retrouvailles avec les quatre trentenaires et amis qui nous régalaient déjà dans leur Bonhomme du faubourg Poissonnière. Plus que jamais, la convivialité et le partage les réunissent dans cette Dame avec des plats tous proposés pour une, deux ou quatre personnes et une ambiance très seventies avec décor sur-mesure et un tourne-disque iconique qui envoie des airs très groove. En salle, Maxime joue le parfait maître de maison, accueillant avec un bonheur évident et sachant vite laisser la place ou le rôle principal à Matthieu aux fourneaux. Le registre, sans être nostalgique, trouve ses repères dans des assiettes inspirées des mêmes 70's, réunissant quelques produits bien sourcés, jamais de fioriture inutile. Des plats à qualifier volontiers d'iconiques, le fenouil à la grecque digne d'une fiche d'Elle ou les sardines à l'huile déposées sur un pain toasté et généreusement recouvertes d'aïoli. Remarquable selle d'agneau comme à une époque où la viande restait le plat roi, servie avec une sucrine juste rôtie et qu'assaisonnait avec délice le jus du rôtissage. Choix limité de desserts avec une mousse au chocolat puissante et de généreux beignets frits et fourrés à la pistache. À la carte des vins, les amis ont parcouru une bonne part du vignoble hexagonal jusqu'à rapporter une sélection de coups de cœur bien pensés, et même quelques bordeaux qu'une génération certes plus âgée a fait disparaître de nos bistrots parisiens. Let's dance ! Pierre-Yves Chupin 

 


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Bertrand (chez)
Bistrot

Bertrand (chez)

Un très bon bistrot
♥︎

On aime bien ce bistrot dans lequel on prendrait vite ses habitudes. Au déjeuner comme au dîner, la semaine comme le week-end, car, telle une seconde maison, l'adresse ne ferme jamais. À la carte, des plats bien sourcés comme cette saucisse au couteau avec une remarquable purée, ou un peu disparus comme les cuisses de grenouille ou le filet de bœuf au poivre. À l'accueil, la nouvelle génération Menut - les enfants de Bertrand ou Georges propriétaires du lieu - impulse une ambiance familiale, chaleureuse et sympathique qui sied bien au quartier. Desserts généreux comme la délicate tarte soufflée au chocolat ou les incontournables œufs à la neige. La carte des vins se parcourt avec plaisir, plus sensible au meilleur de la tradition qu' à la mode des vins nature ou en devenir. 


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Vendemiaire
Bistrot

Vendemiaire

Un très bon bistrot
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De l'ancien Chez les Anges de Jacques Lacipière, il reste le comptoir en marbre blanc qui donne toujours le ton du design élégant et bienvenu de l'adresse. La carte s'apparente plus à celle d'une brasserie d'autant que ce Vendémiaire est ouvert tous les jours et propose chaque matin un petit déjeuner bien servi. Le menu du jour a ses habitués, certains plats aussi que réussit particulièrement bien le chef Santiago Guerrero, comme l'échine de cochon de la maison Montalet à la cuisson parfaite, l'impressionnante côte de bœuf ou les frites maison (redoutables). L'œuf mayonnaise mérite encore quelques calages avant la prochaine édition du championnat du monde pour laquelle la version du Vendémiaire est sélectionnée. Desserts de bonne tenue (tartelette au chocolat, grué et noisettes) et carte des vins bien inspirée. 


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