Adraba
Restaurant

Adraba

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Ouvert uniquement au dîner, Adraba fait du repas un spectacle. Il y a la fresque, l'association du bois, de la chaux et du béton ciré dans le choix des matériaux, les nombreux bougeoirs qui créent une lumière tamisée et atmosphère aussi intime que chaleureuse. L'accueil hérité de la tradition levantine multiplie les attentions quand la cuisine  se met au devant de la scène, jouant sur l'envoi des nombreuses assiettes ou l'utilisation vite théâtrale du grill au charbon pour rythmer la soirée. La carte magnifie les produits emblématiques cultivés par les peuples nomades du Levant et s'organise autour du partage. Le registre entre tradition et modernité permet de choisir parmi de nombreuses assiettes, sans oublier de débuter par le pain Esh. La table invite à picorer entre les différentes préparations, même si certains plats s'imposent comme la bouillabaisse le kefta d'agneau ou les simples mais délicieux pickles maison. Impossible de faire l'impasse sur les desserts, le wonka donne au chocolat une saveur supplémentaire grâce à l'ajout de harisa, le piment rouge apportant au cacao une remarquable longueur en bouche. La carte des vins participe également au voyage avec de réelles découvertes à faire tout autour de la Méditerranée. 


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Chakaiseki Akiyoshi
Restaurant

Chakaiseki Akiyoshi

Un bon restaurant
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La devanture se fait discrète quand l’intérieur reprend les codes d’une authentique maison de thé. La promesse du voyage se décline dans les moindres détails : matériaux en bois venus directement du Japon, pénombre au déjeuner comme au dîner, comptoir ou table au choix avec jamais plus de seize couverts et vaisselle constituée de céramiques de la région d’origine du chef. Yuichiro Akiyoshi a officié dix ans dans un trois étoiles de chakaiseki à Kyoto jusqu’à vouloir reproduire ce registre ici inconnu. L’appellation kaiseki désigne un menu composé de petits plats, servis selon un ordre précis et se clôturant par la dégustation d’un thé matcha. En sachant que le repas ne commence pas sans que chacun trouve sa place, soit une arrivée demandée à 12 ou 20 heures précises au déjeuner ou au dîner. La cérémonie débute par une tasse d’eau chaude supposée réveillée les cinq sens que suit un plateau avec riz, soupe miso et poisson cru. Puis viennent les mijotés qui respectent les saisons - la cuisine japonaise en compte 24 - le mets grillé (truite), la préparation à base de légumes avec pas moins de 25 variétés traitées de façons différentes, le maquereau que le chef fait venir de Norvège pour son gras et qu’il saisit au charbon avant de l’envelopper d’une feuille d’algue nori et, enfin, le riz aux petits pois. À ce moment, le gong impose un silence qui sonne la transition entre le temps du repas et celui du thé, plus méditatif, durant lequel le dessert est servi, soit un gâteau fourré à la pâte d’haricots rouges et de fraise. Pour ceux qui renoncent au thé, le chef Akiyoshi, diplômé de sommellerie au Japon, montre une même passion pour le saké ou le vin, notamment bourguignon. De la première jusqu’à la dernière bouchée, le restaurant de Yuichiro Akiyoshi invite à partager une expérience inégalée. Et d’un luxe inouï dans son cérémonial, comme dans sa succession de textures ou d’arômes. Pierre-Yves Chupin


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Matré (Le)
Bistrot

Matré (Le)

Un très bon bistrot

Du curriculum pro du duo mixte (féminin au service, masculin au piano) présidant aux destinées de ce récent troquet, on retiendra simplement qu'il est issu de l'écurie Camdeborde, roi des bistrots malicieux. Et basta ! Bien dans ses meubles, murs blancs et en pierres apparentes, dominante bois (parquet et tables) et cuisine en fond de salle, soit un gentil déploiement du bistrot moderne. L'ardoise navigue dans les eaux d'un judicieux équilibre, du cru (tartare de thon kalamansi), du iodé (coques sauvages à l'estragon et poivre du Penja), du canaille (terrine de campagne maison), de la grillade (pluma de porc à la plancha et ragoût d'artichaut), du no-viande-land (blanquette végétarienne et riz pilaf) ... En bref, de quoi satisfaire toutes les envies et les appétits, alors que pas mal de bistrotiers se réfugient par paresse dans le menu unique. La patte est sérieuse, avec prime au traitement légumier (superbe fricassée de chou romanesco et d'asperges vertes), et le service plus qu'efficace et compétent. Manque peut-être un poil de générosité dans les portions, comme pour notre entrée. Simple péché de jeunesse... Gilles Dupuis


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228 Litres
Bistrot

228 Litres

Un très bon bistrot

Bar à vins. Enseigne mi-codée (étalonnage du fût bourguignon). Comptoir ? De poche, juste pour verre de contact (sans rapport, sous-entendu fripon, avec le Pigalle d'antan). Et cave (500 références) à manger. Au dîner, assuré par le sous-chef de l'ex-Abri (ex-gloire destroy nippone bistronomique). Donc, formellement, d'ascendance Soleil Levant. Accessoirement de talent, CQFD. Ce que Naohisa Hiwatashi démontre sans peine (en live derrière le comptoir). Confirmé en assiettes, petites zou pas, tapassées ou pas. Bûchées d'arrache-mains : tartare de mulet noir, sabayon à l'ail des ours, œufs de truite, citron cédrat ; carbonara d'asperges blanches, anguille fumée, œuf parfait ; tortelli de veau et coques, bouillon de talons de jambon, fenouil sec et estragon, cinglant ; apothéose, un ravageur feuilleté de lapin et foie gras, digne d'une Tour Eiffel. Personnel ? Ultra-compétent-souriant. Le cadre ? Petite salle chapeautée de lierre, éclairage tamisée. Inconvénient ? Les places sont chères car l’adresse déjà courue. Autre ? Le chef est en CDD jusqu'en février prochain. Courez-y vite. Gilles Dupuis


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Chantefable
Bistrot

Chantefable

Un très bon bistrot

Incrustée dans son quartier Gambetta comme une patelle sur son rocher, cette brasserie centenaire est une grande claque populaire, familière, amicale, chaleureuse, propre à illustrer ce « Paris aux 100 villages » selon une accroche consacrée. Mieux, après une avant-scène-terrasse anodine, on débarque un peu halluciné dans un cadre début de siècle restauré (les années 1900-1920), fait de moulures au plafond, de grands miroirs, d'un comptoir en comblanchien, l'ensemble dans des tonalités tabac blond (qui devait être celui de la nicotine avant l'interdiction de cloper), où s'alignent en profondeur de champ des tables aux nappes vichy et banquette moleskine. Étonnant d'autant qu'ici on doit flirter, au bas mot, avec les 150 couverts. Pour parfaire le tableau, le personnel, qui s'affiche en gilet noir et tablier blanc, connaît son petit monde d'habitués sur le bout de la fourchette (on vous passe l'inventaire, du retraité au couple avec bambins et poussette), les choyant du mieux qu'ils peuvent. On se doute bien que, pour être en phase avec cet esprit brasserie de toujours, la carte ne se vautre pas dans le yuzu, le chipotle, la carbonara ou le quinoa. Alors on cause os à moëlle, terrine maison, harengs pommes à l'huile, gratinée, œufs meurette, huîtres Gillardeau, épaule d'agneau confite, bœuf en morceaux choisis (filet, côte, entrecôte...), parmentier de canard confit, sole belle meunière, mousse au chocolat et millefeuille. De l'anti-prises de tête à laquelle on succombe d'aise, comme nous, avec notre déroulé « bad trip cholestérol », œufs durs bio mayo, filet de rumsteck (200 grammes au bas mot) sauce poivre et délicieuses frites maison, profiteroles au chocolat et glace vanille (hélas industrielle). Et dont on sort repu et heureux d'avoir partagé une tranche de vie quelque peu inhabituelle. Gilles Dupuis


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Calice
Bistrot

Calice

Un bon bistrot

On n'arrête plus Thomas Legrand ! Après nous avoir enchanté avec Narro puis Baillotte, il ouvre une nouvelle adresse dans le 5ème arrondissement parisien qui avait tendance à s'endormir. Prenant place de feu Le Bel ordinaire, on y conserve sa belle cuisine ouverte et son comptoir, et on ouvre l'espace pour la salle du fond. Aussi, une petite décoration plus chaleureuse est la bienvenue ! En ce dimanche soir, la salle affiche complet pour déguster des assiettes de partage préparées par un duo franco-japonais. Dorade marinée, ramen marinée (dashi truffe et poitrine de cochon), ou échine de porc au bichotan, l'alliance du terroir français grâce à un sourcing précis et des techniques nippones parfaitement maîtrisées fait bon ménage, même si on peut noter un petit manque d'équilibre sur certaines préparations. Nul doute que le rodage terminé, on obtiendra une totale satisfaction ! On s'amuse tout de même à saucer avec entrain et gourmandise avec le joli pain de Thierry breton de généreuses sauces plutôt réussies dans chaque assiette. Mais incontestablement, les amateurs de vins ont de quoi trouver leur bonheur. On ne cherche pas ici systématiquement du vin nature comme maintenant trop souvent à Paris, mais le maître des lieux sait comme peu dégotter des domaines éclatants de personnalité et de saveurs. Un menu déjeuner fait figure de bonne affaire dans le quartier.


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Empreinte
Restaurant

Empreinte

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Lorsque vous franchissez le seuil, apprêtez-vous à vous débarrasser de vos attentes, de vos a priori, jusqu’à vos envies… Car ici, le chef est roi. Ou presque. C’est lui qui décide ce que vous allez déguster lors du repas. Sans aucune carte sous les yeux, vous vous laissez guider – hormis les recommandations préalables, allergie ou goût, vous n’aurez pas le loisir de faire votre choix. Et c’est très bien comme ça car le menu connaît de nombreuses surprises. Les frères Laurent, Jérôme, aux fourneaux, et Florian, en salle, savent y faire. Leurs parcours parlent pour eux : Jérôme a notamment travaillé aux côtés de Yannick Alléno au Meurice, tandis que Florian a, entre autres, collaboré avec Jacky Ribault. Et dans l’assiette ? Des produits, du pain aux viandes, sourcés, bien élevés (comme les poissons en provenance de la criée bretonne, le beurre Beillevaire, les herbes de Montreuil…), issus de l’agriculture locale et transformés au gré du marché pour réaliser une « cuisine d’artisan », comme aime à le dire le chef. Et c’est plutôt réussi. Des mises en bouche au poisson (formidable omble chevalier et saucisse de Morteau) et viande (le pigeon de l'Aveyron rôti sur coffre, fondant à souhait), avec un soin particulier apporté aux jus, jusqu’aux  mignardises, chaque produit est travaillé avec délicatesse sans qu’aucun détail ne soit laissé au hasard, en cuisine comme en salle. Le service accompagne avec attention et gentillesse les assiettes sortant de cuisine, jusqu’à laisser en nous une belle empreinte au moment de quitter les lieux.


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Bauhinia (La)
Restaurant

Bauhinia (La)

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Le décor fastueux de ce restaurant de palace a enfin trouvé cuisine à sa hauteur. La carte comme les menus proposés au déjeuner et au dîner s'organisent autour d'une offre dédiée aux poissons et autres produits de la mer. Les entrées, à partager ou non, font mieux qu'introduire le propos du chef, elles constituent à elles seules une promesse gastronomique (ah ces crispy rice au thon ou aux gamberos). Parmi les plats, on salue le retour de la cotriade (soupe de poisson) et les assaisonnements tous originaux et bien travaillés comme ceux du merlu avec gombo et mangue ou du maigre cuit dans une feuille de bananier telle une papillote. Simon Havage, le chef, forme un duo parfait avec Maxence Barbot, le pâtissier, qui réinvente avec talent les classiques pâtissiers. Service avec beaucoup d'allant et cave de rêve aux tarifs adaptés à la clientèle internationale fidèle de l'adresse. 


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Tonton
Bistrot

Tonton

Un très bon bistrot

Dans ce nœud routier qui marque l'entrée de Sèvres, ce bistrot sans chichi ne manque pas de cœur. Tonton existe, il vous accueille, vous sourit et vous raconte la carte du jour avec une gourmandise jamais feinte chez ce Corse bien en chair. Florian Gueguen aime rencontrer ses clients qui, pour beaucoup, ont leur rond de serviette. Des radis bien croquants, une pincée de sel, un pain de campagne croustillant, l'appétit vient en mangeant. Au choix, le semainier ou les incontournables comme les rognons ou le bourguignon qu'il laisse mijoter 12 heures. Sans oublier d'attaquer par une entrée, pourquoi pas la terrine de porc qui respecte à la lettre la recette de la grand-mère, foie, gorge, poitrine et une lichette de calvados. Le festin du quotidien mérite aussi ses vins, à la ficelle ou à sélectionner parmi la cave qui se visite et s'apprécie à la lecture de flacons bien choisis. Le service est rondement mené, pas besoin d'attendre entre les plats. Il faudra faire son choix un peu plus tard entre le fromage qui fait la part belle à la Normandie ou les desserts. Pas la peine d'ajouter qu'ils sont eux aussi maison. Le baba qui n'en est pas un, est trempé dans un jus d'agrumes (de Corse ?) avant d'être arrosé d'un rhum de qualité. Rafraîchissant et gourmand, la fin de repas ne connaît pas de baisse de régime. L'addition arrive, heureux constat, en franchissant le pont qui sépare la commune du métro, les tarifs fondent d'un bon tiers. On ne sait pas s'il faut remercier la RATP ou notre ami Florian. 


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