On ne présente plus Assaf Granit, le chef étoilé à la tête d’un empire. Pas moins de douze restaurants à Jérusalem, sa ville natale, à Londres, Berlin, et désormais cinq à Paris : Kapara (ex-Balagan), Shabour, Tekés, Shosh… et Boubalé, le dernier né, qui signifie « ma petite poupée, ma petite chérie », mot tendre en yiddish adressé par les grands-mères. Celui qui s’est imposé comme le chef de file de la cuisine ashkénaze ouvre ce nouveau lieu, festif, à l’image de ses prédécesseurs. Au sein de l’hôtel Le Grand Mazarin, on y entre excité à l’idée de passer une soirée exubérante, un brin fantasque. Et l’on n’est pas déçu ! Musique, déco, niveau sonore des conversations, service… et cuisine évidemment ! La convivialité et la joie de vivre se montrent ici contagieuses. Au comptoir, avec vue cuisine et salle - meilleure place pour assister à la petite pièce qui se joue – la brigade discute, plaisante, explique, offre des shots d’un excellent breuvage (saké, pomme, poire, sésame) et dresse de belles assiettes où l’on retrouve le registre attendu : pain challah (avec crème et tomates), terrine de foies de volaille et oignons caramélisés ; saumon gravlax , pickles, œufs de truite, aneth ; goulash et gnocchis ou daurade, sabzi, olives et pignons de pin et sauce yahourt. Des plats généreux qui convoquent des recettes venues des Juifs de Pologne, de Russie, d’Allemagne, de Géorgie, de Lituanie, d’Ukraine remises au goût du jour et portées par une ambiance unique. On termine en beauté par un incontournable strudel, beurré et sucré à souhait. Severine Lefebvre