Brasserie L'Émil
Restaurant

Brasserie L'Émil

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La brasserie occupe l’essentiel du rez-de-chaussée du « boutique hôtel », répartie sur différents espaces qui se succèdent sans pour autant forcément se rassembler. Plafonds à caisson, pavés d’un carrelage que l’on devine historique, lampes posées sur les nombreuses consoles ou commodes, quelques accrochages heureux, le luxe se montre ici chaleureux et accueillant. Une sincère exigence qui se prolonge sur la carte, jamais modeuse et toujours de saison. Le chef, à l’allure imposante d’un vice-champion de boxe française, défend un registre traditionnel sur de sérieuses bases apprises notamment chez Christophe Moret époque Shangri La. Simple salade de champignons de Paris parfaitement assaisonnée, œuf mayonnaise d’une grande justesse et facturé à seulement 1 euro (le reste de la carte se montre nettement plus ambitieux) ou frites format allumettes maison, croustillantes et exemplaires invitent à toute heure au grignotage. En saison, pâté en croûte ou oreiller de la Belle Aurore, belles pièces de viande accompagnées de pommes Anna comme on en trouve trop peu et classiques bien exécutés permettent de profiter pleinement d’un service calé sur les codes des belles maisons. Pour les desserts, on recommande les glaces maison et turbinées au dernier moment ou la généreuse mousse au chocolat. Il manque cependant une pâtisserie qui confirmerait la bonne tenue de cette brasserie haut de gamme.


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Baillotte
Bistrot

Baillotte

Un très bon bistrot

Après le bistrot Narro, il y a trois ans, près du Panthéon, la même équipe vient de lancer cette deuxième table en plein Saint-Germain-des-Prés. En cuisine, on y retrouve Satoshi Amitsu, ancien sous-chef de leur première adresse. Il y propose une cuisine délicate et gourmande à base de produits sourcés qu’il travaille avec une solide technique apprise notamment chez Georges blanc. En témoigne son formidable pâté en croute au foie gras et aux pruneaux inspiré de la recette du maître... À la vue de ses beaux dressages comme l’illustre son assiette de variation de légumes, on devine que le chef est un perfectionniste. Sans doute est-ce pour cela qu’il aime aussi multiplier les saveurs comme avec notre poulpe de roche agrémenté d’un syphon vichyssoise, de légumes, d’un bouillon dashi et d’un pesto de shiso. Dans ce cas comme la plupart du temps, c’est réussi. Mais, il prend ainsi parfois le risque de perdre en lisibilité ou de tomber dans la redite comme pour ce homard auquel un risotto au parmesan et une bonne bisque n’apportent pas grand-chose. D’ailleurs, au déjeuner, comme nous l’avions constaté précédemment, non seulement les prix sont plus sages mais les assiettes tirent finalement profit de leur plus grande simplicité. On se souvient encore de cette pintade grillée au barbecue japonais accompagnée de champignons farcis et d’un formidable jus.  Saluons les desserts de la cheffe pâtissière Asuka Ichiba. Aussi beaux que les assiettes précédentes, ils concilient à merveille gourmandise et légèreté. Service sympathique et de bon conseil.


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Andouille (L')
Bistrot

Andouille (L')

Un très bon bistrot
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Il y a des endroits comme ça, où l'on se sent bien immédiatement, à la fois calme et vivant, sobre et chaleureux. Le menu de ce bistrot bien français vous fait de l'oeil à chaque ligne. Ici évidemment, l'andouille (de Guémené cela va sans dire) s'impose, servie avec des grattons de cochon fondants et une purée dite "ménagère". Elle résume l'esprit canaille que défend ce chef ayant ses armes aux côtés de Thierry Breton, exigeant quant à la qualité des matières premières et de l'exécution. Dans des registres différents, on se régale avec les couteaux gorgés d'iode et préparés avec de l'anis de Pontarlier, comme avec le carpaccio de pied et oreille de cochon servi avec une salade de pourpiers et rémoulade bien relevée. Cette parenthèse d'un bonheur simple et généreux se prolonge jusque dans le choix du pain (Manzagol) ou du café (Plaine d'Arômes). La courte carte des vins ne laisse rien au hasard non plus : sous ses atours de simplicité se cache une sélection quasi-imparable, à commencer par les morgons de chez Marcel Lapierre.


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Restaurant Opéra
Restaurant

Restaurant Opéra

Un bon restaurant
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Dans un quartier récent que relie le viaduc de Bourran à la vieille ville et au musée Soulages tout proche, le restaurant de Vasco Baldisserotto se singularise par un design épuré dans lequel excelle l’Italie. L’espace apporte aux tables le confort quant les suspensions en verre de Murano ou les arts de la table soignent l’accueil. Ce chef, Vénitien d’origine, a été formé par quelques belles dynasties issues des deux côtés des Alpes, les Marchesi, Alajmo ou Bras. De son passage au restaurant du Suquet ou à la brasserie Bras du musée Soulages, il cultive un attachement sans faille à l’Aubrac. Ou comment l’« école du gargouillou » irradie à jamais dans le processus de création que ponctuent chez lui les nombreuses séances de cueillette sauvage. Ce bi-national de la gastronomie se nourrit de patrimoine et de culture. Ses plats s’inscrivent dans des leçons de géographie associant chaque produit à un sourcing pointilleux comme d’histoire donnant leurs chances à des plats de grande tradition à la présentation bien en phase avec l’époque. Les raviolis s’accompagnent d’une sauce cardinal devenue si rare, jus court de homard mouillé au fumet de homard - sans béchamel à la différence de la recette d’Escoffier – et recouverts en saison des lamelles de truffe. Tout aussi essentiel, le local estofinado repose sur une polenta vénitienne, à savoir sans lait ni crème, aérienne et à la surface croustillante. Impressionne également la joue de porc cuite à l’ancienne, assaisonnée, colorée, déglacée avec du bon vin rouge (point essentiel selon le chef), mouillée avec un jus long avant un braisage à couvert deux heures durant. À ne pas manquer non plus, le foie de veau à la vénitienne préparé avec de l’érythrone ou, durant la période, le gibier à plume. Cette leçon de cuisine déroule son faste au long des différents menus qui changent chaque semaine. La fin de repas reste magistrale, fraîche association entre le fenouil et l’orange sanguine ou consécration du classique millefeuille réalisé à la perfection et réveillé par une onctueuse crème namelaka et un puissant coulis de poivrons doux. Service d’une grande gentillesse et professionnel.


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Chenapan
Restaurant

Chenapan

Un bon restaurant

Même si l'on ne goûte guère le menu unique et imposée, on s'y soumet sans peine dans un restaurant de poche où la gestion d'une carte ample semble difficile. C'est le cas chez ce Chenapan, ex-Innocence, passé entre les mains du dernier chef en date de cette mini-table, qui l'a reprise après une période de fermeture. Plus que formé par William Ledeuil au Kitchen Galerie, Bruno Laporte y va d'une patte toute personnelle, et pour 18 couverts, dans un cadre soft, zen et élégant, sous légère influence de son mentor, pour trousser des compositions millimétriques, fines et inspirées. Certains de ses <snacks> (amuse-bouche en d'autres termes), mériteraient même d'être proposés en plats, tel son tartare de bœuf jersiais, algues nori, wasabi, saké et vinaigre (attention cependant aux sorties de route quand ce dernier est trop présent). La précision est cependant partout de mise et l'on sent que tout a été longuement phosphoré pour obtenir un équilibre parfait dans les saveurs, comme dans cette betterave mandolinée, très esthétique, relevée d'un crémeux de bonite séchée et d'une pâte de cacahouète. Tout file doux, sans aucune scorie, parfois dans un style plus classique (le poisson au sabayon Noilly Prat), mais attention cependant de ne pas sacrifier la générosité sur l'autel de la gastronomie. Gilles Dupuis


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Clutch
Bistrot

Clutch

Un des meilleurs bistrots de la ville
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À peine sorti des limbes (mi-avril) du labo à bistrots qu'est le XIème, Clutch marque par la maturité de sa cuisine. Et pour cause, aux manettes officie un ancien de chez Pierre Sang, Pierre Rieder, ici ami-associé avec Maxime Merienne, proprio d'un bar contigu aux restaurants du talentueux chef aux racines coréennes. Que celui-ci ait transmis rigueur, goût de produits de qualité, finesse et précision des assaisonnements, notations exotiques, sans abus (tofu mariné, citronnelle, tom kha...) semble une évidence qui transparait dans les détails: courgettes zéphyr confites pour la seiche relevée, avec bonheur, d'un trait de piment et d'ail (disparu des restos actuels car causant mauvaise haleine!), aubergines ultra-fondantes Hong Shao avec le bœuf de race jersiaise remarquablement maturé et enrobé d'une dense sauce marchand de vin (où le jus de veau joue son rôle), panel de glaces et sorbets maison au sein duquel la verveine est tout simplement sublime... Le lieu, lui-même, répondant aux canons en vogue, sol carminé, cuisine semi-ouverte, comptoir, mur blanc d'un côté avec miroir doré géant Louis XVI et pierres grattées jusqu'à l'os de l'autre côté, façon destroy, vaut aussi pour son mobilier total troquet, avec tables au piètement en fonte. Bref, l'adresse est plus que prometteuse, même si la sélection de vins est encore trop courte et si le menu déjeuner sur ardoise est <mal vendu> avec des intitulés trop courts et peu explicatifs. Ce ne sont là que péchés de jeunesse. Gilles Dupuis


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Eunoé
Bistrot

Eunoé

Un très bon bistrot
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Juste à proximité du square Gardette, la terrasse de ce bistrot ouvert au printemps dernier a vite conquis le quartier. L'accueil est comme la météo, au beau fixe, tant Félix Perrotte a toujours le mot juste et drôle comme en atteste la carte qu'il s'amuse à commenter par quelques phrases toujours bien choisies : " passes voir Ophélia notre conchylicultrice au marché de Bastille" avec les coques ou, plus intéressé, "déjà trois années que le meilleur pâté en croûte du monde est réalisé par des Japonais, si tu es membre du jury, sache que l’on veut concourir" avec la terrine de foie gras … La cuisine que concocte le chef Ryuji Sato que Félix a rencontré au Japon,ne prête pourtant pas à sourire. L'ancien de Nomicos et du Violon d’Ingres affiche à son âge une maîtrise parfaite des techniques et assaisonnements jusqu'à réussir à proposer au déjeuner un menu défiant toute concurrence. À un prix imbattable, il fait preuve d'un sérieux geste culinaire pour mettre en valeur et sublimer une simple échine de cochon cuite à la perfection et rehaussée d'un jus corsé. Jusqu'aux desserts à base de fruits, pêche ou pamplemousse, légers et gourmands. Le soir, le registre monte d'un cran, les assiettes plus exigeantes dans la réalisation et l'exécution. On reviendra notamment pour l'agneau des Pyrénées que le chef travaille entier ou la palette de légumes qui signe un sens esthétique certain dans la présentation. La cave se révèle moins passionnante, bien dans l'air du temps dans sa mise au pinacle des seuls vins bio ou nature. Pierre-Yves Chupin


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Paul Bocuse
Restaurant

Paul Bocuse

Un des meilleurs restaurants de la ville
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Pour apprécier les changements opérés au restaurant Paul Bocuse, on inviterait presque à débuter le repas par sa fin. Par les créations de Benoît Charvet, chef pâtissier exécutif de la maison et champion du monde des desserts glacés en 2018. Le chariot remplace le plateau qui réunissait jusque-là les incontournables du voisin Bernachon ou les classiques bravant les saisons. On cite d’emblée le paris-brest à la pistache à l’équilibre parfait entre l’amertume du fruit sec et la générosité de la pâte, le financier aux framboises accompagné d’une glace à la vanille (la meilleure au monde ?), sans oublier non plus le pré-dessert aux notes acidulées dans une composition autour de la fleur de sureau, de la myrtille et d’un sablé bien beurré, ni les deux desserts à l’assiette proposés à la carte. Dans la partie salée, la carte se partage désormais pour moitié entre plats de légende et créations quand la cuisine joue les va-et-vient entre le registre démonstratif du « premier de classe » et les recettes sur un mode canaille. À côté des grenouilles à déguster avec les doigts, la côte de bœuf a fait son apparition, cuisson remarquable et béarnaise qui en impose par sa tenue et ses saveurs incisives. Les sauces signent ici la grande tradition française, choron parfumée à l’estragon et accompagnant notre bar sauvage, ou cressonnière ravivant les jambonettes de grenouilles. Vincent Leroux, petit-fils par alliance de « Monsieur Paul », a défini dès 2018 et le décès du maître les objectifs assignés à la maison : nulle cuisine fusion, les meilleurs produits issus des terroirs hexagonaux et la défense d’un art de vivre à la française. Pour réussir ce pari, il a réduit le nombre de couverts passant de 120 à 80 par service et revu l’aménagement, désormais plus aéré, clair et lumineux. Quand tous les restaurants peinent à garder leur personnel, ici la fidélité semble de mise comme le respect de valeurs qu’incarnait à la perfection le maître de Collonges. Et c’est toute l’intelligence de Paul Bocuse d’avoir préparé sa succession. Pour le plus grand bonheur de clients qui apprécient que le mythe soit toujours vivant. Et l’assiette devenue aussi convaincante, voire époustouflante. Pierre-Yves Chupin


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Meha
Bistrot

Meha

Un très bon bistrot
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Entre les outsiders de Top Truc nouvellement installés et ceux qui se prennent pour des génies créatifs (Des noms.... Non!), forts d'un cursus chez les Grands, on préfère les discrets, qui n'ont rien de tâcherons mais qui aiment bien leur boulot. Prenez par exemple ce Meha, posé ici depuis un an et demi, et que le tamis des nouveautés n'a pas retenu, on ne sait pas vraiment pourquoi. Murs clairs, sièges et suspensions façon osier (ou bambous), assiettes aux murs et carrelages lambris, le cadre, qui ne la ramène pas, a le mérite de la luminosité. Au menu déjeuner, cadeau, entre deux entrées-plats-desserts, il y a de la providence dans l'air: macaronis farcis aux épinards en chaud-froid par le contrepoint d'une stracciatella bien crémeuse (ou thon rouge snacké, miso caramélisé et avocat); cabillaud en parallélépipède mariné légèrement au sel afin qu'il retrouve une saveur iodée, sur un pressé d'aubergines escorté d'un nuage émulsionné de fumet de homard (ou entrecôte au millefeuille de pommes de terre, avec un petit luxe de jus de veau, bravo) et gentil dessert estival, salade de fruits frais et sorbet citron. Déjà bien réveillé au déjeuner, le chef, Issam Ayari, y va à fond au dîner, alignant ceviche de dorade et asperges, ravioles de gambas à la bisque de homard, ris de veau croustillant, céleri rôti et artichaut, tout en laissant s'exprimer une verve végétale, faite aussi de petits pois, fenouil, blette, etc. du meilleur effet. Gilles Dupuis


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Garum
Restaurant

Garum

C’est au bout de la longue rue Sedaine que se situe ce repaire sarde qui ne paie pas de mine. Le resto de poche possède sa terrasse, adéquate en ce jour de juin aux faux airs de 15 août tant le quartier se devine calme. La chaleur, les odeurs, le territoire italien est bien là, ce que confirme la carte avec pastas à gogo proposées au déjeuner. Elles font toutes envie : variées, faites maison, à la cuisson parfaite… On ne saurait trop vous conseiller les raviolis sardes, spécialités de la maison, farcis de purée de pommes de terre à la menthe et pecorino, recouverts d’une sauce tomate – plutôt liquide comme une soupe – avec tomates cerises et parsemés de copeaux de parmesan, cuits à la minute. Le restaurant se remplit, l’ambiance monte d’un cran, jusqu’à se laisse bercer par cette touffeur, le murmure de la ville et la playlist branchée sur Radio Nostalgie… Le service toujours alerte et souriant propose la carte des dolci avec un tiramisu, dense, peut-être un peu trop, jusqu’à manquer de moelleux. Le menu du déjeuner facturé à 19 euros n’a pas d’équivalent dans le quartier. Et la carte du soir donne la part belle aux poissons, que le chef adore cuisiner. On serait bien resté l’après-midi à discuter, légèrement engourdi par ce repas copieux, la chaleur et la musique en fond… comme à l’ombre d’une place à Cagliari. Séverine Lefebvre


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