Luma (Chez)
Bistrot

Luma (Chez)

Un très bon bistrot
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C’est l’histoire de deux culottes courtes qui ont essuyé leurs guêtres sur les bancs de Montreuil, grandis dans le 93 et qui vont s’exiler couverts de tatouages pour ouvrir leur premier restaurant à Uccle du côté de Bruxelles. Luka Greiner en cuisine et Marius Junot en salle, un binôme gagnant où chacun navigue l’un avec l’autre pour un plaisir dispensé dans une salle conquise. L’ambiance est plutôt « est parisien », mur brut, zelliges verts au bar, bougie tamisée, et oui…, la carte est courte et bien écrite, trois entrées, trois plats, trois desserts, pour du produit frais et de saison. Marius lance le bal avec un « pet nat » bien sourcé et des explications du menu qui respirent la passion. Luka, au garde à vous de son fourneau, s’exécute. Il joue de la mandoline avec le poulpe, sur son piano en chef d’orchestre. La bête est délicatement cuite, moelleuse et texturée, finement endormie dans l’assiette bordée d'une gelée de betterave pour garder les pieds sur terre. La fraîcheur de la poire s’invite au concert, une sauce vierge en jolie ritournelle, la partition est jouée, le refrain reste en tête. Et puis c’est au tour de la langue de bœuf de faire son apparition, tendre comme un premier baiser, assaisonnée d’une gribiche qui biche, pleine de reliefs, quelques pétales de chou de bruxelles, ouf, juste frits pour un supplément d’âme. Un joli plat, pour une réhabilitation instantanée, d’un muscle si souvent décrié. Échine de cochon cuite comme un pulled pork, pomme de terre sautées, ail en chemise, kimchi, viendront squatter la table en bois, pour une pièce du boucher à partager. C’est parfaitement exécuté, du plat qui rassure et qui gagne par K.O. pour un plaisir simple et juste. On a bien mangé, c’était généreux à souhait, un peu de sucre, pourquoi pas. Ce sera ganache au chocolat, partagée, pour une régression légèrement honteuse quand même. C’est bon, attendu, mais les tuiles, amères de chocolat, viendront à nouveau transformer en essai victorieux, ce dessert. La carte des vins est à l’image du reste, bien dressée dans une armoire ou chaque bouteille est modestement étiquetée. Du vin nature pour l’essentiel, qui donne soif, Marius les vit, nous les fait vivre. Décidément ces maestros jouissent d’un répertoire entrainant, ils nous prennent par la main pour ne plus la lâcher, nous font valser sur des airs de techno, lâchent des fulgurances comme on joue du classique, cela ne nous laisse pas indifférent et c’est tant mieux. Richard Plancton


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Casalegria
Restaurant

Casalegria

Le bleu illumine l'espace plutôt compté de ce comptoir qui met à l'honneur la gastronomie portugaise. Des azuleojos un peu partout, une vaisselle venue directement du Portugal et des couteaux traditionnels que le maître de maison a hérité de son papa. Micael Morais défend avec entrain et surtout sincérité ses origines. L'ancien sommelier de Tomy Gousset, master of Port, a fait de son adresse une ambassade plus que sérieuse des vins de son pays natal jusqu'à recevoir en 2022 le "Lebey de la meilleure carte des vins en catégorie jeune espoir". La cave bien fournie et qui est plus accessible donne l'occasion de dînettes sympathiques avec des assiettes réunissant charcuterie, fromages mais aussi inévitables accras, sardines en provenance des meilleures conserveries ou pastel de nata. 


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Cyrano
Bistrot

Cyrano

Un bon bistrot
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Café-bar plus que centenaire, où pendant longtemps tout le quartier se donnait rendez-vous, le Cyrano a fait peau neuve sans perdre son âme. La spectaculaire mosaïque art-déco et les imposants miroirs désormais rafraichis, l’ambiance autour du vieux zinc a gagné en confort et en chaleur. On peut désormais y manger, et même bien manger. Reprise par une nouvelle équipe, le Cyrano propose en effet pour déjeuner un menu malin (entrée/plat/dessert à 22 euros), et pour le soir, des assiettes généreuses et gourmandes à partager (ou pas). Produits de saison et recettes parisiennes traditionnelles (œufs mayo, César salade, bourguignon, langue de bœuf) agrémentés d’une pointe d’exotisme (guanciale, patates douces, agrumes, vinaigre thai), la jeune cheffe Charleyne prépare derrière le comptoir, une cuisine simple et bien en phase avec l’époque, parfois encore un peu approximative sur les assaisonnements, mais à l’évidence réjouissante. Si on rajoute quelques jolis vins – à tendance naturistes – proposés tous au verre ou à la bouteille, et une équipe de salle efficace et sympathique, ce Cyrano fait le bonheur et le spectacle d’un déjeuner, d’un dîner ou d’une pause vite méritée. Ramuntcho Ibarnegarai.


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Da Pupetta
Restaurant

Da Pupetta

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Naples, régalait toute la famille et souvent plus. Si la ville a fait de la pizza sa spécialité, le registre est ici tout autre. Gerardo s'apparente plus à un Géo Trouvetou de la cuisine napolitaine ou italienne. Dans cette partie de l’arrondissement peu propice à la grandiloquence, il s’ingénue à imaginer de nouvelles associations ou modes de cuisson. Il fait venir si nécessaire les produits de sa terre natale et fréquente avec assiduité les marchés parisiens à l'affût du petit producteur. Dans ses fourneaux devenus laboratoire, ce perfectionniste recourt à pas moins de cinq variétés de sel qu’il choisit selon les préparations. Il confectionne lui-même les gressins et le pain, avec des variantes selon le jour ou l'humeur, à la pistache, au safran, à la tomate … Le plateau de fromages multiplie les références, parfaite invitation à découvrir les spécialités régionales de la Botte. Toutes à base de lait cru. Les assiettes, plus que généreuses, s'inspirent de ses dernières découvertes avec parfois quelques déconvenues et, le plus souvent, d'heureuses surprises. Les habitués reviennent aussi pour ses classiques, comme les pâtes Pupetta à base de tomates du Vésuve presque confites et spécialités des marchés de Naples à la période des fêtes. Les intitulés des plats ou des desserts, tous à rallonge, séduisants à défaut d'être forcément rassurants, constituent des morceaux de bravoure. Le mieux restant de discuter avec le chef, très investi dans le bonheur de ses clients et ravi de pouvoir raconter sa cuisine, son pays, son envie de partage. . 


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Chez Lui
Bistrot

Chez Lui

Un bon bistrot
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Cette adresse va à l'essentiel, jouant une simplicité de bon aloi tant dans l'aménagement que dans l'assiette qui rassure. Le service décontracté et mené par Karima, la reine des lieux, suit le principe à la lettre. Les habitués sont accueillis avec éclats de voix et embrassades, on a tous hâte d'en faire partie. La cheffe lotie dans sa micro-cuisine sort à bon rythme des assiettes péchues, malines et tout simplement bonnes. Sa marotte : faire aimer des ingrédients souvent délaissés ou oubliés en les travaillant dans des associations heureuses. Comme lors de notre passage, le chou de Bruxelles retrouvait de l'allant et de la gourmandise car servi avec du fromage corse et de l'aneth. De même l'amertume du radiccio n'était plus qu'un mauvais souvenir en le présentant avec des suprêmes d'orange sanguine et un œuf mollet cuit à la perfection. Bref, la partition sonne juste et les papilles s'amusent. Côté vin, il faudra s'accommoder de crus "nature" qui ne cachent jamais leur identité ou spécificité (!) En soirée, on retrouve toujours cette même envie de bien faire avec de petites assiettes et des plats de partage tous réconfortants. Arnaud Morisse 


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Carboni's
Restaurant

Carboni's

C’est que l’adresse est précédée d’une réputation : tel le phénix, Carboni’s (qui signifie braises en italien) renaît des cendres de Carbon, restaurant de grillades qui prit feu (si si). Sabrina Goldin et Stéphane Abby, le duo toujours aux commandes, s’est à présent lancé dans la gastronomie transalpine. Point de pizzas ici, plutôt des pastas du jour et autres antipastis servis au déjeuner dans un cadre boisé, tables nappées, murs bruts et végétalisés. Passé un début de service approximatif, l’assiette est au rendez-vous. On se lance dans les classiques – rien de plus difficile à réussir – avec un vitello tonnato, frais et léger, juste anchoïé ce qu’il faut ; suivi des pastas du jour, des raviolis frais cuits al dente, farcis de haddock fumé, nappés de sauce crémeuse et d’œufs de truite – une régalade ; on a hésité avec les pâtes à l’œuf mariné au soja, pecorino et poivre qui nous faisaient de l’œil à la table voisine… En dessert, on tente la panna cotta – maître étalon du restaurant italien – infusée à la verveine et sauce grenade. Mamma mia, on en redemande. Séverine Lefebvre


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Jupi
Bistrot

Jupi

Un bon bistrot

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Reyna
Restaurant

Reyna

C’est sous une froide pluie de la fin décembre que l’on prend la rue de Montreuil dans le but réjouissant de se réchauffer au contact des petits plats de Reyna. Bingo ! D’entrée de jeu, le resto de poche aux murs béton et rose poudré nous plonge dans l’ambiance : plein à craquer, le volume sonore au max (Reyna rayonne, les conversations sont très anglo-saxonnes autour de nous), nous nous glissons entre deux tables à touche-touche. La cheffe philippine Erica Paredes (ex-Mokoloco) propose des assiettes aux racines sud-asiatiques à partager. Ce soir-là, le poulet frit nappé de sauce adobo (yaourt à l’ail rôti et coriandre), la poitrine de porc croustifondante et son gravy sinigang (sauce au jus de viande) et la lotte au lait de coco, sauce gingembre-bagoong pimentée juste ce qu’il faut nous ont réjoui. Egalement à la carte, des surprenantes demi-tête de porcelet ou nouilles d’encornet cru sauce passion. Une cuisine réconfortante et régressive où manger avec les doigts est recommandé par le serveur ! Au dessert, un peu en dessous, la poire pochée, vin chaud, crumble de chocolat et pain d’épices et le fondant cheesecake au calamansi, agrume philippin au goût de yuzu. Dans les verres ? Des vins nature pour les amateurs du registre, des bières et de nombreuses infusions à base de plantes, pétillantes… Nous avons trouvé chez Reyna ce que l’on y cherchait, la cuisine philippine en majesté. Séverine Lefebvre


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Comme chez Maman
Bistrot

Comme chez Maman

Un très bon bistrot
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Le Lebey avait fricoté, au 45 de la rue des Moines, chez Wim à Table, guinguette à tapasseries soignées et canons fringants. Oubliant au passage, que Wim, Van Gorp de son patronyme, était enchristé volontaire (depuis un bon moment, 13 ans désormais) à l'autre bout de la rue, en sa matrice néo-bistrotière, Comme chez Maman. Soit une enseigne aux parfums rassurants de nostalgie, menée par un chef flamingant qui aurait pu plastronner de son curriculum flamboyant après des promiscuités fréquentes auprès de quelques (très) grandes toques. Le juge de paix du talent étant la jauge clientèle, la sanction s'incarne au déjeuner par une prise d'assaut de convives avisés, ravis de fourchetter au coude-à-coude dans une sorte de bonne humeur communicative. Certes, le menu déj' au tarif syndical et bienvenu pour ses vertus anti-inflationnistes (25 euros) aurait pu nous séduire, mais ses redites, saumon en entrée et saumon en plat, nous en ont détourné. D'autant que les énoncés de la carte, avec ses saillies classiques, brûle main de moules de bouchot..., originales, blanquette de veau à la vanille et citronnelle, riz parfumé (sur laquelle nos quatre voisins de table sont se rués à l'unisson) ... et saisonnières, poêlée de champignons sauvages et émulsion de parmesan, ceviche de saint-jacques au poivre de Sarawak... pouvaient réveiller n'importe quelle lippe gourmande et blasée. Base de repli, du classique : soit des œufs mayo cuits minute et servis tièdes, dans un développé assez monstrueux, trois pièces, et leur mayo tout simplement placée dans une mini-cocotte en proportion fatale pour le taux de cholestérol. Acte 2, un rognon de veau rosé cuit à la perfection sur une purée bonne maman (la revoilà) mouillé d'un jus (de veau?) et surtout pilonné d'un impertinent miso de gingembre et de quelques câpres, du meilleur effet acide et piquant à la fois. On ne nous en voudra pas d'avoir estimé que le millefeuille minute était assez raplapla, avec sa vanille évanescente et sa pâtissière plutôt pataude. Gilles Dupuis


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Source
Restaurant

Source

Avec ses dix-huit couverts, Source fait partie de ces adresses germano-pratines intimistes, à l'atmosphère chaleureuse héritée de l'ancienne enseigne, Cézembre. Nul ramdam dans le cadre, aux coloris marins (tentures, fauteuils, murs) juste surlignés d'un zeste de poutres et de briques, habituels dans ce quartier historique, et doté d'une cave plongeant dans les tréfonds, où sont organisés des dégustations de vins sur demande. Le nombre de convives étant limité, le chef, Jules Recoquillon, zesté d'un parcours chez Apicius, Constant ou au Cinq, a opté pour le principe de menus uniques. Lesquels, dans leur déroulé, soufflent le chaud (acidité) et le froid (saveurs douces) selon les assiettes proposées. Parfois manquant de maturité, notre première entrée organisée davantage en juxtaposition qu'en harmonie, alors que la seconde percute fort, raviole délicate enrobant par sa ricotta onctueuse des carottes microscopiques titillées d'un jus d'orange. Et il en sera de même pour le fromage, un vrai jus de cerveau associant dés de crème de reblochon, galette de sarrasin croustillante et note sucrée de yuzu confit, ainsi qu'au dessert, ganache de chocolat bousculé d'un jus de cranberries mordant qui ne laisse pas indifférent. Joli travail de sommellerie en sus, associant mets et vins, toujours surprenant par l'irruption de quelques insolites rarement croisés ailleurs. Ah oui, pour l'anecdote, il est dit que François Mitterrand, bon vivant, venait ici se délecter de quelques volatiles rares (ortolans) avant d'être présidentialisé en statue du Commandeur. Gilles Dupuis


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