Salina
Bistrot

Salina

Un bon bistrot

Salina, c'est l'une des Iles Éoliennes, et volcaniques, ancrées au large de la Sicile. Enseigne idoine pour cette table de poche au coude-à-coude qui se la joue <C'est nous les gars de la Marine> avec ses tapas iodés délivrées en console centrale et sur tablettes et guéridons hauts, baignées d'un bain turquoise du plus bel effet. Mais ce petit navire enchante surtout par son environnement carrément chavirant: de géantes faïences de Sarreguemines millésimées 1892 (classées Monument Historique) grimpant jusqu'au plafond, et ses scènes de genre (pêche, coquillages et crustacés...) époustouflantes. De quoi booster l'inspiration du capitaine à la barre, Fabien Chivot, également proprio d'un bistrot  (in)carné dans le VIème arrondissement, en des déclinaisons océanes où le cru et quelques tropismes Soleil Levant s'imposent: filet de maquereau à la flamme et betteraves, ceviche ou tataki de thon blanc, riz à la japonaise, moules en bouillon dashi, carpaccio de dorade... Avec un réel coup de patte, comme en témoignent cette séraphique friture d'éperlans où les rejetons ont de la chair et du croustillant, ou ces accras à faire pâlir quelques thuriféraires des recettes portugaise ou antillaise. Les allergiques à l'iode pourront eux voguer vers le demi-magret de canard et le sashImi de bœuf au tamarin, en s'accrochant à la bouée des frites maison, tout bonnement extra.


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Nakatani
Restaurant

Nakatani

Un bon restaurant

C’est à une expérience singulière que nous convie le chef japonais Shinsuke Nakatani. Son antre, dans un décor blanc minimaliste, reflète bien l’exigence de raffinement d’une culture millénaire. Car il s’agit bien, là encore, d’un excellent chef nippon exilé dans notre pays et féru de cuisine française. Après avoir fait son chemin en province (neuf années passées chez Hélène Darroze), il s’est installé à Paris il y a quelques années pour exposer ses œuvres. Oui, ses œuvres, car tout ici exprime une sensibilité artistique exacerbée, jusqu’à ses délicats dressages composés façon Ikebana. Ses assiettes proposent bien sûr des produits de haute volée, comme ce bœuf wagyu ou ce saint-pierre de compétition. Chacune d’elles organise avec brio une rencontre toujours réussie entre de multiples ingrédients et condiments, parfois quatre ou cinq à la fois. Avec par exemple dans la même bouchée ris de veau, aubergine, champignons et consommé de queue de bœuf … jusqu'à parfois s’y perdre et ne plus retrouver le goût, et le plaisir, de chaque saveur. La préciosité n’est pas si loin, mais l’harmonie de la composition reste toujours au rendez-vous. On regrettera peut-être un service engoncé et un seul vin au verre en rouge comme en blanc, quand la cave recèle moult flacons d’exception. Exquise vaisselle japonaise de la maison Monohanako.


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La Crèmerie
Bistrot

La Crèmerie

Un très bon bistrot

Les propriétaires se succèdent, les chefs restent le temps de faire sensation, la Crèmerie demeure. Comme on l'avait laissée, on la retrouve, avec sa façade bleue, une antique poignée sur la porte vitrée et surtout ce plafond inchangé, parait-il, depuis 1880 et qui plaît tant aux américains. Avec Tsuyoshi Yamakawa en cuisine et un magnifique sourire en salle, l'atmosphère est propice à un petit moment d'éternité. Pour peu que l'on tolère les contraintes du lieu - carte ultra courte et vins nature - tout va bien. Les vignerons vedette de cette famille (Souhault, Lapierre, Gilet... ) sont représentés, disponibles au verre, ou à la bouteille avec un droit de bouchon de 15 à 20 euros en sus de prix musclés. Le chef, discret derrière le comptoir en marbre blanc, est maître en télescopage italo-nippon. Ses assiettes sont légères, ce qui ne conviendra pas aux gastronomes qui pensent qu'un restaurant est un lieu pour se restaurer, mais elles sont assez sophistiquées pour marquer les esprits. Sublimer, réinventer une échine de porc : beaucoup s'y essaient ; avec l'amertume du pak choi, l'acidité de la mandarine et cette tendresse canaille, on est tout près de crier au génie. Les cuissons sont justes, pour une patate douce comme à Tokyo ou des pâtes comme à Rome. Les condiments et les sauces apportent la touche d'intensité attendue dans un lieu où règne, toute l'année, un air de fashion week.


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Nolinski
Restaurant

Nolinski

Dans ce Nolinski, énième adresse du groupe hôtelier de luxe Evok (Brach, mais aussi Cour des Vosges, Sinner ou Palais-Royal) et délivrant une ambiance chic et moderne, deux options s'offrent à vous pour vous rassasier : la salle de restaurant au décor très design, « en même temps » art déco et seventies, et le bar à mock ou cocktails, plus feutré, proposant un service malin de restauration allégée. C’est avant tout l’assiette qui retiendra l’attention, car s’y déploie le talent d’un chef prestigieux, Philip Chronopoulos, qui officie également avec bonheur au Restaurant du Palais-Royal tout proche. Comme son nom l’indique, il nous vient de Grèce avant de naviguer chez les plus grands (Paul Bocuse, Joël Robuchon) pour acquérir sa pleine maturité.  Ses origines méditerranéennes se retrouvent dans ses créations, comme ce kebab d’agneau sublimé ou ces ravioles aux herbes accompagnées de feta. Pour autant, ses influences ne se limitent pas à la « mare nostrum » et savent s’ouvrir au monde, en accueillant par exemple un subtil tarama maison relevé à la truffe noire ou encore ce saumon bio, préparé soit en ceviche, soit caramélisé avec chou-fleur rôti. La cuisine de ce chef singulier se caractérise avant tout par son grand respect des saveurs comme des textures des produits (souvent préparés crus d’ailleurs) et par une originalité toute personnelle, sans jamais décevoir. Carte de vins proposant à la clientèle de l’hôtel de luxe quelques grands noms (Margaux, Yquem, Haut-Brion, Cheval-Blanc) et d’autres flacons plus accessibles, mais manquant peut-être d’originalité.
 


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Tracé
Restaurant

Tracé

Un bon restaurant
♥︎

Depuis notre dernier passage voici deux ans, ce Tamara a connu une montée en gamme et évolue désormais parmi les "jeunes tables gastronomiques" dont peut s’enorgueillir la capitale. Clément Vergeat au sérieux parcours (Guy Savoy, Alliance ou Copenhague) et ancien candidat de Top Chef forme un épatant duo avec Félix Bogniard en salle, ancien également du Copenhague. Voilà un directeur qui sait tomber la veste et imposer avec tact et classe un service aussi professionnel que décontracté. Le registre bistronomique des débuts laisse la place à un menu qui, dès les amuse-bouches, place la barre haute avec des noix de Saint-Jacques aussi esthétiques qu’explosives au palais et qu’accompagne une foccacia maison au romarin. La suite s'inscrit dans une succession d’assiettes originales et marquées en saveurs : tielle sétoise revisitée, lotte et foie de lotte travaillés avec beaucoup d'aplomb ou bœuf et céleri préparés avec des palourdes pour un accord terre et mer dans lequel le chef excelle. Quant au dessert, il se présente désormais sous la forme d'un "buffet" servi à table et joue un festival de saveurs réconfortantes. Un travail remarquable que met en valeur une sélection de vins mélangeant les incontournables (Landron, Foillard, Trapet...) et quelques références plus atypiques (vin orange du Domaine des 7 Lunes). Sans oublier la proposition originale que constitue l'accord sans alcool avec kombucha, fermentation ou infusion végétale. Yann Wong 


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Sancerre Rive gauche
Bistrot

Sancerre Rive gauche

Un des meilleurs bistrots de la ville
♥︎

Ce Sancerre Rive Gauche ressemble plus à une auberge d'une campagne inespérée et sise au beau milieu de l'avenue Rapp. Une décoration qui ferait nul doute la couverture du chic House & Garden avec ses murs à la teinte verte et lumineuse, ses accrochages de gravures ou huiles réussis, son mobilier de bois blond et son confort bien britannique. En salle, Anne-Cécile Faye porte le tweed avec l'aisance des jeunes filles de bonne famille quand, en cuisine, Éric Lecerf, ancien du grand Robuchon, affiche un talent qui force l’admiration et le respect. Vous l'avez compris, on se sent heureux dans la maison d’Anne-Cécile qui, en cuisine comme dans la cave, revendique des choix bien personnels. Les habitués savourent leur plaisir, prennent leur temps. Le chef prend un malin plaisir à rejouer les classiques, en toute sincérité et loyauté. Au menu ou à la carte, chou farci, poireaux vinaigrette réhaussés par huîtres et yuzu, ris de veau pommes boulangères ou flan parisien auquel on décernerait volontiers le prix de la gourmandise (enfin) retrouvée, constituent autant de rendez-vous à ne surtout pas manquer. Et autant d’heureuses occasions pour faire honneur à la sélection de vins, autre point fort de l’établissement.

 


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Narro
Bistrot

Narro

Un très bon bistrot
♥︎

Dans cette partie malmenée de l'arrondissement avec attrape-touristes ou attrape-étudiants à chaque coin de rue, l'arrivée d'une nouvelle adresse est en soi une bonne nouvelle. Et une très bonne nouvelle après le repas que nous avons fait dans ce Narro que dirige en cuisine Kazuma Chikuda, chef japonais venu du Sot-l'y-laisse, et en salle Thomas Legrand, sommelier et passionné de vins. Dans les assiettes, toutes généreuses, un travail évident dans la recherche et l'associations des produits. Quelle bonne idée les pickles de chou rouge pour relever le cromesquis d'églefin ou la crème d'oursin (sublime) pour apporter puissance et longueur en bouche aux pappardelle maison. La technique se montre sans faille, œuf parfait bio à l'onctuosité accomplie ou millefeuille beurré et arachnéen. Même bonheur en salle, avec un duo tout en gentillesse et un accompagnement du client du début jusqu'à la fin du repas. La cave pour un établissement à peine ouvert est déjà bien fournie et le livre présenté aux convives mérite à lui seul les loges : à chaque vin proposé quelques lignes aussi concises que précises sur l'intérêt gustatif du vin. On y revient quand vous voulez !


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Restaurant Rochechouart
Bistrot

Restaurant Rochechouart

Un bon bistrot
♥︎

La salle à manger à l’imposante hauteur de plafond invite à revivre l’âge d’or de la brasserie parisienne. Tables nappées impeccables, serviettes épaisses, banquettes confortables ou assiettes aux armoiries du lieu, chaque détail participe à cette douce nostalgie. Sans oublier surtout la restructuration même de l’hôtel abritant le restaurant et gérée par le cabinet Festen qui a donné naissance à un décor réussi mettant en scène le Paris des Années Folles. La carte revisite gentiment la cuisine de tradition bourgeoise, jusqu’à s'essayer à des pointes de modernité. Crème dubarry - devenue trop rarissime à Paris - carottes Vichy ou os à moelle côtoient tartare de dorade épicé, gravelax de bœuf et risotto de sot-l'y-laisse aux girolles. Quelques jours seulement après l’ouverture, de petits ajustements s'avèrent encore nécessaires (assaisonnements faiblards notamment). À ne pas manquer, les desserts majestueux et vite gargantuesques qu’il fait bon partager. Le bar en haut de l'immeuble propose de siroter des cocktails créatifs avec une vue extraordinaire sur tout Paris. Un rêve !


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Alleudium
Restaurant

Alleudium

♥︎

Dans son Alledium, Keiichi Shinohara semble déclarer un amour immodéré pour les classiques du répertoire traditionnel français. Et notamment pour la langue de veau disparue depuis trop longtemps des cartes parisiennes et qu'il sert à température ambiante accompagnée de légumes taillés en dés et encore croquants, comme d'une vinaigrette au saké. Son autre (petit) bonheur consiste à donner dès que possible une seconde jeunesse à ce répertoire en ajoutant notes ou saveurs empruntées à son Japon natal. La joue de bœuf, il la relève par exemple de miso blanc et d'un mélange à base de citronnelle et gingembre ou les carottes de sumac. Quand au sébaste parfaitement poêlé, il le propose avec un jus de bouillabaisse lié aux algues séchées ou Nori. Rien d'une cuisine fusion comme l'a connue Paris dans les années 2000, mais des compositions qui à chaque fois offrent un supplément de saveurs. Sans oublier ce souci bien en phase avec l'époque de réduire dès que possible l'excès de beurre ou autres matières grasses. Ce chef entouré d'un seul commis derrière ses fourneaux, soigne tout autant la partie sucrée, millefeuille au thé Matcha ou dessert tout au chocolat qui réunit dans un même assiette dacquoise, mousse et sorbet au cacao. Absolument irrésistible ! Cadre un peu tristounet que réchauffe avec beaucoup de bonheur la maîtresse de maison, portugaise d'origine et ancienne restauratrice du quartier de la Bourse.


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Kémia
Bistrot

Kémia

Un très bon bistrot
♥︎

Le carrelage mural de la cuisine ouverte donne le ton à ce bistrot qui a remplacé un japonais en juillet dernier : multicolore, chaleureux et enjoué. Le registre de Richard Maizel n'invite nullement à la tristesse : le menu du déjeuner propose deux entrées, plats ou desserts quand la carte du dîner décline avec gourmandise les produits de saison autour de mini-assiettes (pas moins d'une vingtaine). Sardines, lotte, cœur ou magret de canard (à la cuisson d'une grande précision), bœuf confit ou poitrine de cochon, sans oublier légumes vapeur, tomates en gaspacho ou carottes rôties pour des compositions heureuses qui n'ont rien des tapas bistrotières mais s'apparentent plus à des exercices de (haut) style. Goûts et saveurs explosent dans la jolie vaisselle, la carte changeant aussi souvent que possible pour laisser tout le loisir à ce jeune chef aussi passionné que passionnant de renouveler ses envies (et les nôtres). Les desserts sont bien ceux d'un cuisinier, montés au dernier moment et associant à chaque fois fruits de saison, glace maison et biscuits ou entremets comme à la maison. Un sans-faute exaltant quelques semaines seulement après l'ouverture.


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