Café Compagnon
Bistrot

Café Compagnon

Un très bon bistrot
♥︎

Et de trois pour Charles Compagnon qui signe de son patronyme sa récente création. Impressionnante à la fois par sa façade couvrant trois numéros de la rue et son parti-pris décoratif, en totale rupture avec ses deux précédents cafés, le Richer et surtout le 52 Faubourg, (carrément destroy): un espace vaste (hors deux petits salons) et lumineux mêlant marbre rouge, miroirs, banquettes rouille et formidable jeu de découpe à partir de chêne clair, dossiers de chaises et de banquettes, lambris, bar, etc. Bref un lieu propice à un enracinement et voulu comme tel, vu l'enseigne Café (de 8 heures à minuit) où tout a été peaufiné: en-cas hors repas (viennoiseries, burrata, Bayonne d'Ospital...), boissons (bière Deck Donehue, vermouth Dolin, cocktails maison, thés Terre de Chine, infusion menthe de Milly, café torréfié maison, etc). Et l'assiette dans tout cela? Propre sur elle, souvent condimentée à l'asiate, poulpe, riz venere et kumquat, sériole au tamarin, mais sans excès (croquettes de bœuf braisé, trévise, crème de haddock et chips topinambour...) et faisant la part belle au végétal (avec tendance inflationniste pour les assiettes végétariennes durement facturées, au delà des 20 euros). Illustration, un sashimi (émincé) de truite de Banka fouettée de piment, citronnelle et cacahouète, un peu malmenée par un citron invasif; une canette façon Apicius (rien à voir avec le chef d'œuvre de Feu Senderens), timidement épicé, mais bien marié à du chou pointu, une fracassante purée de coings et de fines tranches de citron beldi. Et en raretés quasi inédites dans la capitale, des glaces à l'italienne maison (pistaches de Sicile, noisettes de Sicile, lait d'amande) aux saveurs délicates.


Découvrir le Bistrot
Perception
Restaurant

Perception

♥︎

Mirin et oignons glacés, kimchi-champignons noirs et ravioles de foie gras, pâte de piment fermenté et lotte... Nouvel avatar de cuisine fusion? Que nenni, disons plutôt une manière de titiller les appétits, de susciter la surprise dans ce restaurant à la façade discrète et cadre sage aux matériaux simples, sol ciment, pierres apparentes, chaises au piètement métal, plafond noir et couleur bois (tables). Pour le chef coréen Sukwon Young qui a rencontré son associé Barnabé Lahaye (en salle) à la Maison Rostang, après une formation efficace chez William Ledeuil (The Kitchen Galerie), l'essentiel est ailleurs. Sans doute dans cette balance franco-extrême orientale, où le convive peu aventureux miserait sur un filet de maigre à la plancha purée de patates douces ou un pigeon rôti, rassuré par le parcours néo-classique du chef. Mais le curieux piocherait davantage dans le creuset de recettes strictly asiate, travaillées façon <Ledeuil> (bouillons, épices et herbes): beignets de cabillaud et encornets aux crosnes et bouillon d'étrilles (intitulé <au crabe>) particulièrement sapide; puis, pour les foodies végétariens, d'adorables petits choux farcis de tofu, épinards, shitakés et kimchi (un petit rab' de ce dernier, en coupelle, serait le bienvenu, car ce chou fermenté au piment figure de façon timide pour ne pas affoler nos estomacs d'occidentaux), légèrement trempés d'un bouillon complexe au dashi de première bourre. Tous les éléments de la préparation sont en équilibre parfait de saveurs (terre-mer). Le crémeux citron et sablé amandes, meringue noix de coco et glace coriandre rafraîchit le palais en final. Petit bémol, des portions pour zurbains, sans doute à revoir. 

 


Découvrir le Restaurant
A.lea
Bistrot

A.lea

Un bon bistrot
♥︎

L'adresse a accueilli les débuts de Laurent Magnin avant qu'il ne déménage son Arcane un peu plus haut dans la rue et ne connaisse le succès mérité. C'est un duo qui désormais le remplace et qui devrait, lui aussi, faire parler de lui. Deux jeunes cuisiniers aux parcours singuliers : Léa venue tardivement à la cuisine après licence de sociologie, master de journalisme et un métier appris auprès notamment de Romain Lamon au Polissons, et William professionnel aguerri des fourneaux, ancien chef de l’Affable et de la Bourse et la Vie. Le jour de notre passage, c'est Léa qui s'est chargée de notre déjeuner, William jouant l'hôte de maison à la perfection. Rien à redire sur les bases parfaitement maîtrisées ni sur les cuissons qui, au déjeuner, permettent de déguster une cuisine de saison d'une grande justesse et à moindre coût (20 euros la formule). Au dîner, l'assiette devient un peu plus travaillée notamment dans les accompagnements qui jouent avec les légumes ou les fruits du moment. On apprécie le fromage cuisiné proposé à chaque service comme les desserts d'une rassurante simplicité, notamment un crumble aux épices ou un chou à la crème Tonka confectionnés juste avant le service. 


Découvrir le Bistrot
Café Jeanne
Restaurant

Café Jeanne

♥︎

Le nouveau Café Jeanne du Park Hyatt-Vendôme, fraîchement rénové, fait la part belle à un grand bar scintillant, pièce maîtresse du lieu déjà magnifié par la hauteur de verrière lumineuse qui anime les déjeuners du week-end et les repas d’affaires durant la semaine. Service palace avec attentions portées à chaque client  et carte concoctée par le chef Jean-François Rouquette, rôtisseur de formation, offrant un choix presque cornélien. Burrata exceptionnelle, salade de truffe noire à l’huile de noix, vieux Xérès et parmesan gourmande à souhait, sans oublier la volaille dont la préparation est un clin d'œil à la grand-mère du chef. Naraé Kim, la cheffe pâtissière, propose des classiques travaillés à la perfection. Dernière bonne nouvelle, la vaste carte des vins du restaurant gastronomique est aussi accessible dans ce café. 

 


Découvrir le Restaurant
Plume (La)
Restaurant

Plume (La)

Laurent Taïeb signe un nouvel établissement au sommet de l’hôtel Madame Rêve. Rooftop, patio, grand bar design, vue époustouflante sur l’Eglise Saint-Eustache, décoration léchée aux matériaux nobles, soirées animées par des DJ en vue, pâtisseries de Pierre Hermé, l’établissement coche les cases pour devenir un lieu banché de la nuit parisienne. La cuisine contemporaine d’inspiration japonaise livre quelques plats intéressants comme la surprenante sole en tempura. Encore peu fréquenté à l'heure du déjeuner, il s'avère aussi être une bonne adresse pour les repas d'affaires, et dispose même d'un salon privatisable pour davantage de confidentialité.


Découvrir le Restaurant
Deux
Bistrot

Deux

Un très bon bistrot

"Il faut cultiver notre jardin" soulignait Candide en excipit du conte philosophique de Voltaire. Si la citation est peut-être inconnue des deux chef(fe)s qui président aux destinées de ce bistrot, l'esprit de leur carte est en phase avec celle-ci: soit un quatre mains "façon jardin", le leur, racines savoyardes pour Tiphaine (école Ducasse) et focales sud-ouest pour Romain (parcours davantage éclectique), tendance basco-béarnaise. Lesquels titillent le régionalisme culinaire quelque peu en berne dans la capitale, parfois réduit à sa caricature, en combinaisons habiles et en mises en œuvre jamais sottes: croquetas à la raclette et crème de jambon blanc, lentilles aux diots fumés, trompettes et jaune d'œuf confit, pot-au-feu de gnocchis de courge à l'Ossau-Iraty, pintade farcie (beau travail), châtaignes, gratin de pommes de terre au topinambours fumés au pin et reblochon, risotto de crozets au beaufort et txistorra (sorte de saucisse euzkadienne), poire rôtie, confiture de lait et pastis landais. D'autant que les assiettes ne déméritent pas quant à la générosité (dans notre cas, en versant alpin) : foisonnant diptyque eau douce-eau de mer sous la forme de friture de percherots du Lac du Bourget associés à des éperlans, à trempouiller dans une sauce tartare respectueuse des poissons; double filet d'omble-chevalier également lacustre bousculé d'un ragoût de haricots tarbais haut en saveurs; en fin, un cheesecake au génépi le Pompon, agrumes et chantilly, plaisant mais qui le serait encore plus avec un verre de liqueur en sus pour faire grimper aux sommets. Séduisante formule brunch le dimanche et petite gamme de produits à emporter (pastis, crozets savoyards, polenta basque, etc.). 


Découvrir le Bistrot
Rubis (Le)
Bistrot

Rubis (Le)

Un très bon bistrot
♥︎

Dans le quartier Montorgueil, celui des start-upers, on se bouscule au portillon pour le déjeuner. Tirant son épingle du jeu au sein d'un trop plein d'adresses fast-foodesques, le Rubis est de ceux chez qui l'on revient les yeux fermés depuis des années. Mise simple, carrelage, chaises bistrot, tables formica noir, murs et plafonds blancs parfois égayés d'expos photos, rien n'est tapageur tout comme le menu du midi, service détendu et sûr mené par Bastien Gabrie (ex-Quedubon), et assiettes verrouillées par Tommaso Brandini, toscan bon teint. Avec par exemple de fermes petits dés de tartare de bar égayées de ponzu en concurrence d'un puissant pâté en croûte au foie gras maison. On peut délaisser un classique cabillaud beurre blanc ou des joues de bœuf braisées pour, vivement recommandées, de délicieuses tripes de veau débitées en bâtonnets, longuement mijotées en bouillon au vin blanc et exaltées en finale de pecorino râpé au poivre et de moutarde. La pannacotta (onctueuse sans être gélatinesque) mangue et pistache en dessert ne donne pas envie de botter en touche. Comme souvent au dîner, ce type de bistrot abat ses cartes maitresses, paire de pigeon snacké et de Saint-Pierre aux pois chiches. En prime, une terrasse estivale en pleine zone piétonne à garder pour les beaux jours. 


Découvrir le Bistrot
Market
Restaurant

Market

Vingt ans, le bel âge et que porte beau le restaurant du chef Jean-Goerges Vongerichten. Le décor crée par Christian Liaigre n'a pas vieilli. Mieux il s'est bonifié avec le temps, subtile équilibre entre classicisme et minimalisme, bien-être et rigueur. À l'image de la cuisine ? Sans aucun doute, car notre repas pris après de longues années d'absence dans ce lieu pourtant iconique avait de la « classe ». Les intitulés ont ici l'intelligence de décrire ce qu'il en retourne dans l'assiette, et les produits bien choisis sont préparés selon des principes très ouverts. Fusion food ? Non, le savoir-faire d'un chef alsacien installé désormais un peu partout dans le monde et qui maîtrise aussi bien risotto ou pâtes à l'italienne, rouleau ou sushi à l'asiatique, ceviche ou guacamole à la sud-américaine. Avec, cependant, une exécution bien française dans ses méthodes de travail, ses assaisonnements ou cuissons rappelant les passages du chef chez Bocuse, Haeberlin ou Othier. Même les desserts réussissent cette synthèse d’influences souvent diverses, sundae, cheesecake, soufflé ou, pour nous, un millefeuille de crêpe aussi régressif que gourmand. À l'équipe en place désormais de faire durer cette magie d'un soir, de savoir renouveler une carte qui a pu ronronner, et de maintenir un service au top car à destination d’une clientèle des beaux quartiers exigeante. Rendez-vous donc dans un an pour s'assurer que les bougies de ce beau gâteau d'anniversaire continuent de briller avec une même constance. .


Découvrir le Restaurant
Towa
Restaurant

Towa

Un bon restaurant

Du futur (Will) à l'éternité (Towa en japonais), il n'y a qu'un pas et seulement trois lettres. En s'installant dans l'ancien restaurant de William Pradeleix, ce couple de Japonais passés dans de très belles maisons (L'Atelier de Joël Robuchon ou l'Arôme pour lui, Sur Mesure ou La Dame de Pic pour elle) assure dignement la relève dans une salle qui n'a pas vraiment bougé depuis le départ de William, l'enseigne "W" trônant d'ailleurs toujours sur la façade de l'établissement. Avec un tel pedrigree, ces deux-là font revivre un registre gourmand et raffiné jamais vraiment éloigné du grand Escoffier tout en le modernisant et l'adaptant avec l'apport de produits exotiques notamment. Précision, équilibre et générosité caractérisent des assiettes qui séduisent à l'évidence comme cette tourte au canard qu'agrémente un insert au foie gras. Les plats jouent les compositions heureuses avec des ingrédients ou des textures choisis toujours à bon escient. En témoigne cet original "dampfnudle" ou petit pain au lait à la vapeur qui fait le bonheur du beurre d'escargot des bulots et des champignons eryngii grillés. Mention spéciale pour les desserts qui ponctuent le repas avec de puissantes saveurs qui ne passent pas inaperçues et qui laissent voyager le palais bien au-delà de la fin du repas. 


Découvrir le Restaurant
Amatxi
Bistrot

Amatxi

Un bon bistrot
♥︎

Le square Gardette et ses arbres centenaires pour seul vis-à-vis, des tables dressées sur le trottoir qui devient vite terrasse et cette lumière qui, quelle que soit la saison, inonde la petite salle de ce bistrot à la Doisneau. Paris de toujours et pourtant l'adresse fut longtemps malmenée, coiffeur plus vraiment au goût du jour puis succession de bouibouis à la cuisine désespérante. Il a fallu de l'énergie et une grande dose d'enthousiasme, voire d'inconscience, à Maxime Verret pour redonner vie à un endroit devenu aussi magique, comptoir en zinc comme s'il avait depuis toujours été là, tables en formica lustrées comme jamais et vaisselles ou objets chinés un peu partout sans pour autant verser dans un passéisme outrancier. On s'y sent bien, même très bien, fond jazzy le soir de notre passage, salle un peu bruyante mais le bonheur a parfois besoin d'être démonstratif … L'ardoise aligne toutes les assiettes proposées par le chef, des évidences comme la terrine ou les moules copieuses, parfaitement cuites et réhaussées de chorizo. Ah, c'est vrai, Amaxi signifie grand-mère dans le Pays basque et les portraits d'aitona et d'amtaxi de Maxime ont leur place juste au-dessus de la porte de la cuisine. On dit qu'elle était bonne cuisinière et que son petit-fils a hérité de son sens de l'accueil … Retour à notre repas, avec de belles associations, langue de veau et anchois ou cabillaud et pomelo, des portions généreuses et des desserts qui restent aujourd'hui un peu les parents pauvres. En attendant bientôt le gâteau basque que Maxime promet de compétition. Le bonheur est aussi dans le verre avec une sélection passionnée que défend avec le sérieux qu'on lui connaît Gwilherm de Cerval. Bref, un vrai bar de copain, à déguster tout autant à l'heure plus apaisée du déjeuner que plus virevoltée du dîner.  


Découvrir le Bistrot

Pages

S'abonner à RSS - le samedi au dîner