Café Mirette
Bistrot

Café Mirette

Un bon bistrot

Surprise-surprise que ce Café Mirette, à la blancheur quasi-clinique, installé au rez-de-chaussée du siège social de Pernod-Ricard et de sa fondation culturelle. Son atout-maître? Une ample terrasse en dalle surélevée, préservée des miasmes sonores du quartier Saint-Lazare, voué en général aux déjeuners brasserie et à l'exotic-street-fast-food, parfois néfaste. La concession est entre les mains de l'équipe du Pantruche (plusieurs bons bistrots dans le IXème) qui déploie un dispositif de petites assiettes, en cet été essentiellement froides, très travaillées et dans l'air du temps (gravlax de thon à la crème de concombre et myrtilles, tapenade aux cajou, pistaches et pickles d'oignons rouges, terrine de raie aux olives, granola rhubarbe, estragon et crémeux mascarpone...) avec parfois une sortie de route (incompréhensible maquereau à la betterave). Aussi bien l'emplacement que le parti-pris culinaire constituent en tous cas une agréable rupture de ton. 


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Cena
Restaurant

Cena

Après plusieurs changements de chefs depuis le départ de Pascal Barbot parti retrouver son Astrance, le nouveau chef prolonge le travail initié par son prestigieux prédécesseur avec des incursions marquées dans le registre italien. Il mise sur les mêmes ingrédients qui font le succès de l'adresse : une cuisine inspirée par les saisons et portée par des produits à la fois simples et parfaitement choisis. Carte des vins toujours aussi bien inspirée et mise en valeur par un jeune sommelier remarquable de tact et de gentillesse. 


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Auberge Nicolas Flamel
Restaurant

Auberge Nicolas Flamel

Un bon restaurant
♥︎

Alan Geaam n'a pas perdu de temps durant le confinement en redonnant une seconde vie à cette auberge parmi les plus anciennes que compte la capitale. Dans cette petite rue vite sombre et triste, l'espace recomposé autour de murs d'un blanc immaculé laisse désormais la place à un mobilier aussi design que confortable. Service et accueil participent tout autant à ce sentiment de bien-être. Carte resserrée autour de deux entrées, plats ou desserts et menu signature en quatre ou cinq temps inscrivent bien le registre dans un propos gastronomique revendiqué. Sans oublier ces attentions du début jusqu'à la fin, amuse-bouches, beurre maison ou mignardises notamment. Grégory Garimbay aime les saisons et les beaux produits jusqu'à vouloir les provoquer dans ses assiettes pour certainement mieux révèler leur potentiel. Maquereau et cassis, turbot et groseilles, ris de veau et rhubarbe, poularde et pousse-pieds, il ose et le revendique. Jusqu'au dessert au chocolat qui est ici travaillé avec des girolles. Si ce dernier laisse perplexe, l'ensemble ne manque surtout pas de panache avec de vraies réussites comme le ris de veau nominé pour le "Lebey de la meilleure viande 2021". Et on se réjouit de la métamorphose de cette adresse historique par un jeune chef qui, dans un contexte difficile, n'a surtout pas renoncé à créer et à offrir du plaisir à des clients qui, lors de notre passage, semblaient heureux d'être là. 


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BMK Paris
Restaurant

BMK Paris

Le lieu est parfait pour une initiation sans risque au yassa, mafé, marinade, jus de citron, oignons, ail, gingembre, piment, lait de coco... Parfait aussi, pour une bouffée nostalgique des cuisines africaines, celle de Dakar ou d’Addis Abeba ou celle de BMK (Bamako), bien sûr. Dans cette salle sagement décorée, la cuisine familiale est tout sauf aseptisée, mais néanmoins repensée selon les standards d’ici : pas de poulet d’importation brésilienne élevé en batterie au soja OGM, mais du Label rouge de Normandie, du bœuf limousin, des légumes frais croquants, sans une once de graisse superflue sur les bananes plantains et les frites de patates douces. En outre, un coup d'œil sur les  engagements concrets, sociaux ou écologiques, attestent de la conscientisation de la cuisine, qui a bel et bien sa place au centre des réflexions politiques. En pratique, la clientèle métissée comme la bande son témoigne d’un juste équilibre notre cher confort et la street food que l’on a pu goûter derrière une bâche bleue face à une gare routière du Sénégal, du bout des doigts, dans une assiette cédée par un convive une minute plus tôt et vite lavée dans une bassine. Le thieb arrive bien bombé sur l’assiette : riz basmati mijoté avec la tomate, les épices douces et un beurre clarifié, coiffé d’une cuisse de volaille marinée et grillée. Le piment maison, facultatif mais recommandé, accompagne ce voyage. Dans l’assiette en face, la sauce cacahuète du mafé en puissante et néanmoins légère, comme la béchamel d’une blanquette de veau façon nouvelle cuisine, à saucer sans complexe. Pas d’alcool, ici, pas même une bière, mais un choix de boissons exotiques —au tamarin, au bissap, au gingembre— à emporter si on le souhaite, avec quelques produits bio importés sans intermédiaire, dans la partie épicerie. Ultime attention et surprenante démonstration de maîtrise : le dessert, qui évite l’overdose glycémique traditionnelle. Associé à une semoule de mil encore ferme, le lait caillé, un soupçon d'orange confite et à peine de noix de coco et de muscade font un thiakry, tout simplement bon, qui vaut le voyage. Une seconde adresse, dans le 11ème arrondissement, propose une carte un peu différente, dans le même gourmand et convivial.


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Halle aux grains (La)
Restaurant

Halle aux grains (La)

Un bon restaurant
♥︎

C’est à un voyage qu’invitent Michel et Sébastien Bras avec, à la clé, des sensations aussi fortes que celles partagées à Laguiole lorsque vous vous attablez sur le vaisseau arrimé aux rochers de granit. Dans cette Halle aux Grains, l’intervention de l’architecte Tadao Ando transcende la lumière. Du restaurant, les vues font face d’un côté à la coupole et de l’autre aux perspectives sans limite de Paris. Sur les deux sites, le design et le sens du détail font tilt. Tenues du personnel, arts de la table, agencement de l’espace, organisation des menus ou de la cave, Michel et Sébastien ont défini leur alphabet d’un nouvel art de vivre bien en phase avec les nécessités de l’époque.  En cuisine, aussi, avec des recherches menées sur les céréales, devenues fil conducteur de la carte, pièces maîtresses d’un registre dans lequel la texture, les couleurs, les arômes s’imposent dans la création. Des plats marquent d’emblée, les champignons de Paris ou comment sublimer un végétal sans véritable aspérité gustative, les ris d’agneau avec parure à la farine de sorgho et vinaigrette à base d’agrumes, la pièce de bœuf de l’Aubrac (magistrale), le plateau de fromages enfin remonté des oubliettes et les desserts parmi les meilleurs du moment, dont le fameux coulant réinterprété à la faveur de l’ouverture. Le pain de légumes reste peut-être plus anecdotique même s’il invite à la découverte d’une gastronomie végétalienne qu’il reste à définir. La cave réunit ce qui se fait de mieux et que complète une sélection de « cuvées de grains « ou la mise à l’honneur de cépages par les vignerons parmi les plus doués de chaque appellation. Dont un « grains de cabernet sauvignon » par Château Latour, propriété comme la Halle aux Grains de François Pinault.


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Comptoir des Fables (Le)
Bistrot

Comptoir des Fables (Le)

Un très bon bistrot

L’ancienne boucherie a laissé la place à un rutilant comptoir qu’a installé David Bottreau, aux commandes déjà des Fables de la Fontaine de l’autre côté du trottoir mais actuellement en travaux. Ce nouveau rendez-vous a fait une arrivée fracassante dans une rue pourtant bien pourvue en bistrots ou restaurants. Si la pandémie a obligé à retarder son ouverture, c’est aujourd’hui l’adresse à connaître pour passer un été confortable à Paris, en juillet comme en août, tous les jours de la semaine, même le dimanche. La carte ne compte pas moins d’une trentaine de propositions que le chef Guillaume Dehecq invite à choisir selon ses envies, c’est-à-dire sans obéir au moindre protocole entre entrée, poisson ou viande. Difficile de résister au tartare de veau à la prune fraîche, au thon blanc qu’accompagnent des pickles de fenouil, à la friture de chipirons bien croustillante, au lieu en vapeur de verveine … Autre possibilité pour prendre ses aises sur la terrasse, les plats à partager comme la basse-côte de bœuf de Normandie ou la côte de cochon Duroc à la chair persillée et venue tout droit d’Espagne. Cette dernière arrive en salle sur un braséro pour être fumée au dernier moment : spectaculaire et surtout gourmand comme le jus dense servi avec et la cocotte de petits légumes de saison cuits au naturel. Les beaux jours continuent avec les douceurs, épatante tarte du jour (mais pourquoi ce dessert qui signe si bien les saisons a-t-il disparu des tables parisiennes ?), le chou craquant, les ravioles d’ananas ou, sur un mode là aussi à partager, la brioche pour deux à la praline et à recouvrir d’un coulis de mûre. Que c’est bon ! Les étagères bien pourvues en bouteilles qui font le décor de la maison annoncent bien l’autre bonne nouvelle : la cave ne manque pas de pépites pour préparer la sieste ou songer au rêve d’une nuit d’été sous un ciel étoilé parisien … 


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CO/DA
Bistrot

CO/DA

Un très bon bistrot
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Vincent et Pauline ont ouvert ce minuscule restaurant aux pieds de l’église de la Sainte-Trinité, en lieu et place de Détours. Ils se sont réparti les tâches, lui au chaud, elle au froid, sans aucune autre aide. Ils passent en permanence des fourneaux à la petite salle qui compte au maximum une vingtaine de couverts et qu’ils ont su rendre pimpante. Ils ont l’œil sur tout, n’ont même plus besoin de se parler entre eux car ils semblent constituer à eux deux une seule et même personne. C’est peut-être cela l’amour et c’est peut-être aussi pourquoi leur cuisine va droit au cœur. Avec peu de moyens, ils sortent des assiettes très inspirées. Ils ne ménagent pas leur peine. Vincent travaille des demi-trains de cochon ou de bœuf, réalise lui même sa charcuterie sans nitrite (remarquable salami) et ose monter pour accompagner les asperges une hollandaise à partir de saindoux (exemplaire suavité). Il y a ici du bonheur dans l'air. Notamment quand arrivent un pressé de pommes de terre cuit pendant plusieurs heures avant d’être retravaillé en accompagnement d’une côte de cochon rosée et saisie à la perfection, une tarte à la rhubarbe à peine sucrée ou une madeleine glacée au vinaigre de rhubarbe qui signale, hélas, la fin du repas … 


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Parcelles
Bistrot

Parcelles

Un très bon bistrot

Après l'ouverture de la cave juste sur le trottoir d'en face au printemps dernier, c'est au tour du bistrot de faire ses premiers pas. En lieu et place de l'ancien Taxi Jaune dont Sarah Michielsen, la nouvelle propriétaire des lieux, a eu l'heureuse idée de garder tout ou presque du mobilier et de la décoration. Les habitués apprécieront les tubes néon colorés au dessus du bar, ce dernier ayant gagné en confort et en visibilité. Quelle que soit la saison - notamment en été lorsqu'il est possible de créer des courants d'air entre la rue et la cour de la superbe demeure du XVIIIe siècle bâtie pour Charles Chuppin, conseiller secrétaire du Roi - on s'y sent bien, même très bien. À l'ardoise qui circule de table en table, quelques entrées, poissons, viandes ou volailles qui changent en fonction du marché et que complète chaque jour un plat végétarien. Belle maîtrise technique du chef avec une sauce gribiche bien relevée, une joue de bœuf servie dans un bouillon pour plus de légèreté et de puissance en goût et des desserts version ménagère très gourmande (remarquable clafoutis). Un bonheur évident à table que conforte la sélection de vins pointue et revendiquée par un jeune sommelier bien en verve lors de notre passage. Bonne idée ce chardonnay jurassien pour accueillir comme ce tour de France avec d'heureuses haltes en Loire ou Bourgogne. 


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Jugaad
Restaurant

Jugaad

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Manoj Sharma, déjà repéré au Shirvan Métisse Café puis au Sir Winton, vient d’ouvrir ce Jugaad qui signifie « détournement et créativité » en tamoul On y retrouve, modernisés, les goûts et les traditions de toutes les Indes mai aussi des créations marquées par une explosion de saveurs. Que ce soit en terrasse ou installé à la table du chef avec vue plongeante sur la cuisine et les deux rutilants fours tandoor en laiton doré, le choix d’un cocktail maison au gin s’impose. Pourquoi pas le Slumdog Tonic, un gin tonic à l’incroyable fraîcheur, aromatisé aux agrumes et à la rose et s’accordant avec tous les plats ? La carte joue à plein les saisons, seules les épices étant sourcées en Inde pour en restituer toutes les saveurs. Chaque ingrédient est cuit de manière traditionnelle (grill robata ou four tandoor) et assaisonné à la perfection. Pour démarrer, on se laisse tenter par le naan bar avec ses pains fourrés cuits minutes et par la multitude d’entrées à composer façon mezze dont le houmous au curry. On y découvre aussi une proposition de plats à partager, comme l’incontournable macher paturi, un filet de poisson blanc cuit avec graines de moutarde préparées sur place et lit d’herbes fraiches, le tout joliment empaqueté dans une feuille de bananier laissant découvrir une chair tendre et aromatique. Une table qui sait faire voyager et distiller son lot de surprises.


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Liquide
Bistrot

Liquide

Un très bon bistrot
♥︎

Rien n’a changé de l'ancienne cuisine du Racines 2, toujours ouverte et rutilante, sauf que la brigade menée par Gaylord Merlet s’y agite désormais sur fond sonore enlevé. Un jour viendra où le public ravi reprendra la play list particulièrement bien choisie. Si Matthias Marc occupé à son Substance laisse les fourneaux à Gaylord, ce dernier ne manque pas de métier. La carte a mis au placard les modes et tics de la jeune, ou moins jeune, restauration parisienne. Elle mise sur des produits parfaitement sourcés et préparés avec une technique irréprochable. Des plats plébiscités, les cromesquis de tête de veau à la fois croustillants et « régressifs », les huîtres à l'huile de verveine avec une subtile finale ou le pigeon farci à la saucisse de morteau et à l'œuf de caille mollet bien coulant à la découpe (bravo). On apprécie les assaisonnements francs et directs qui restent la marque de fabrique de la gastronomie française, le plateau de fromages défendu par la salle et réunissant quelques fleurons du Jura et les desserts construits avec tact. Rares sont les pâtissiers à faire comme ici du kiwi un objet de désir en fin de repas. La carte des vins privilégie les vignobles du Levant, alsace ou jura, et les meilleurs (Tissot, Deiss, La Pinte, Fumey-Chatelain notamment). Sans oublier la carte des cocktails, tout aussi réfléchie et convaincante. La preuve que la jeune génération peut avoir tout bon en restauration. 


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