Amatxi
Bistrot

Amatxi

Un bon bistrot
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Le square Gardette et ses arbres centenaires pour seul vis-à-vis, des tables dressées sur le trottoir qui devient vite terrasse et cette lumière qui, quelle que soit la saison, inonde la petite salle de ce bistrot à la Doisneau. Paris de toujours et pourtant l'adresse fut longtemps malmenée, coiffeur plus vraiment au goût du jour puis succession de bouibouis à la cuisine désespérante. Il a fallu de l'énergie et une grande dose d'enthousiasme, voire d'inconscience, à Maxime Verret pour redonner vie à un endroit devenu aussi magique, comptoir en zinc comme s'il avait depuis toujours été là, tables en formica lustrées comme jamais et vaisselles ou objets chinés un peu partout sans pour autant verser dans un passéisme outrancier. On s'y sent bien, même très bien, fond jazzy le soir de notre passage, salle un peu bruyante mais le bonheur a parfois besoin d'être démonstratif … L'ardoise aligne toutes les assiettes proposées par le chef, des évidences comme la terrine ou les moules copieuses, parfaitement cuites et réhaussées de chorizo. Ah, c'est vrai, Amaxi signifie grand-mère dans le Pays basque et les portraits d'aitona et d'amtaxi de Maxime ont leur place juste au-dessus de la porte de la cuisine. On dit qu'elle était bonne cuisinière et que son petit-fils a hérité de son sens de l'accueil … Retour à notre repas, avec de belles associations, langue de veau et anchois ou cabillaud et pomelo, des portions généreuses et des desserts qui restent aujourd'hui un peu les parents pauvres. En attendant bientôt le gâteau basque que Maxime promet de compétition. Le bonheur est aussi dans le verre avec une sélection passionnée que défend avec le sérieux qu'on lui connaît Gwilherm de Cerval. Bref, un vrai bar de copain, à déguster tout autant à l'heure plus apaisée du déjeuner que plus virevoltée du dîner.  


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Steam Bar
Restaurant

Steam Bar

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Une petite rue tortueuse de Saint-Germain-des-Prés, à peine visible dans la brume suivant une nuée presque hivernale, comme une invitation au voyage. Et la promesse est tenue en rentrant dans ce Steam Bar qui joue de pénombres et d'ambiances intimistes. Avec un bar comme dans toute ville portuaire qui se respecte et ses créations aux intitulés singuliers, Mekong Mule, Taipei Soul, Hongkong Shot, China Grirl … À l'accueil, Lucien, élégant, souriant, courtois et à l'affût des moindres souhaits ou désirs des clients comme une leçon d'hospitalité asiatique. En cuisine, Monsieur Wong, alias Chi Cheun Wong, qui œuvra jadis au Shangri La et réputé dans toute la ville comme le spécialiste des dim sum. Rien d'usurpé ce titre, les "Black Peral" servis se découvrent légers et en même temps très personnels dans leur composition, gambas, gingembre ou basilic thaï. Le Fan Ko traditionnel se distingue par son bouillon pimenté et un ravioli remarquable de finesse. Le gyoza ou ravioli japonais se déguste de préférence à base de magret de canard, celui aux palourdes effaçant le goût pourtant précieux du coquillage. La table se remplit, délicieuse aubergine au miso salé, hakao au fenouil ou chashu, soit porc laqué avec une sauce barbecue maison. Même le dessert ici réjouit, le mochi à base de riz gluant, de sésame noir et cacahuètes termine en beauté cette croisière gastronomique. Carte des vins en devenir. 


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Paloma
Bistrot

Paloma

Un bon bistrot
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Au départ, une belle histoire avec la rencontre de deux anciennes étudiantes aux Beaux-Arts, l'une devenue entre temps ébéniste et l'autre cuisinière, puis un projet les réunissant du côté de Belleville. Pas de chichi dans leur Paloma, une déco brute, une ambiance amicale au son d'un joyeux brouhaha et au déjeuner un menu unique au tarif quasi imbattable (15 euros). On trouve une place - pas facile, c'est souvent plein - on s'assoit, et les plats arrivent naturellement devant nous. Une magie qui ne laisse pas de place au hasard avec une cuisine calibrée pour régaler, des assaisonnements percutants qui embellissent des produits toujours simples et de saison. Le simple velouté de céleri rave et courge n'a ici rien d'ennuyant car agrémenté de câpres et de petites miettes de haddock qui rendent le tout irrésistible. Les vins, de joyeux glouglous natures, accompagnent sans fioriture un repas à la fois équilibré et gourmand. 


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Chocho
Bistrot

Chocho

Un bon bistrot

En lieu et place du Bel Ordinaire qu'avait porté l'excellent et regretté Sébastien Demorand, un jeune chef franco-américain repéré dans Top Chef (encore un !) - Thomas Chisholm - a installé ses casseroles. La configuration du lieu n'a pas beaucoup changé et s'articule toujours autour de grandes tables d'hôtes centrales et d'un comptoir ouvert pour admirer la brigade à l'œuvre. C'est bien évidemment sur ces confortables tabourets qu'il faut se fixer et voir ainsi s'élaborer son repas. Il faut alors choisir ses petites assiettes de partage avec des intitulés parfois sibyllins - "plat à saucer", "S'More" ou encore "Taq' Paf" - qui aiguisent la curiosité et demandent explications. Ainsi, on s'amuse dès le démarrage avec cette revisite percutante d'un classique des bars américains avec du sel pimenté à disposer sur sa main, ce shot (à base de Tequila) et ce quartier de citron recouvert de lieu jaune ikéjimé cru. Le ton est donné : celui de la justesse et de l'équilibre. L'apport iodé de la Saint-Jacques et de l'oursin se fond à merveille avec la joue de bœuf qui s'effiloche toute seule. On est tout aussi étonné par le dessert à base d'un merveilleux de Butternut et muesli. On croque, on salive, on savoure les plats imaginés où des pointes acides ou amères viennent surprendre et câliner les papilles. Autant de petits bonheurs qui font oublier un poisson en légère surcuisson (au bichotan). La carte des vins suit cette même volonté d'étonner sans dérouter avec une sélection précise et originale.


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Attache (L')
Bistrot

Attache (L')

Un très bon bistrot
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Tout a commencé par une collaboration qui devait être seulement éphémère. Le chef Ryuya Ono, vu dans la Maison du chef Sota Atsumi, est passé derrière le bar en juillet dernier de ce petit bistrot dévolu aux vins naturels. Une association qui s'est vite transformée en mariage voué pour durer. La douzaine de places au comptoir et à peu près autant en salle ne désemplissent pas. Il fait bon s'asseoir ici et profiter de ces petites assiettes qui changent régulièrement et qui s'accordent facilement avec la cave bien fournie proposée au verre. On retrouve le même élan gastronomique qui a fait le succès de Sota, avec des plats se limitant à quelques ingrédients et développant un spectre très ouvert de saveurs. Les assaisonnements millimétrés et les cuissons parfaites propulsent des associations terre et mer particulièrement bien senties. Ainsi la sole, encore nacrée, joue la meilleure amie d'un lobe de foie gras poêlé grâce à une sauce associant trompettes de la mort et crustacés. L'accompagnement même de ce plat - un céleri rave braisé encore fondant, avec sa sauce au pain d'épices - a tout pour faire chavirer les papilles. Chaque assiette invite à en découvrir une autre et à faire se succéder autant d'émotions. Curiosité et gourmandise prennent le pas sur la raison, et l'on se trouve au final a - presque - avoir parcouru et surtout dégusté la carte entière. 


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Balzar
Restaurant

Balzar

Retrouvailles avec cette brasserie partie prenante du patrimoine parisien, la Sorbonne toute voisine, le boulevard et le Luxembourg jamais très loin. Nous l’avions oubliée après une reprise chaotique et nous la retrouvons bien décidée à défendre un tel capital immatériel. Le cadre heureusement préservé comme la salle toujours aussi joueuse pour le plus grand plaisir d’une clientèle d’habitués donne envie d’y avoir son rond de serviette. La carte maintient la tradition du semainier et, surtout, égrène ces plats hélas souvent disparus des radars bistrotiers : museau de bœuf, céleri rémoulade, pieds de porc panés, choucroute, brandade, blanquette, tête de veau … L’assiette se montre généreuse, respectueuse des bases classiques et le repas s’enchaîne ici avec une verve comme retrouvée. On essaie de suivre la conversation savante de la table voisine, on devine tel people en fond de salle, on refait le film qu’on vient de quitter dans un cinéma d’art et d’essai du quartier ou on laisse tout simplement le temps s’écouler dans cette adresse vite intemporelle 


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Armonia
Restaurant

Armonia

Ouvert avant le confinement, Armonia a réussi à passer la tempête sanitaire pour atteindre aujourd'hui son régime de croisière. Andrea Di Giovanni a quitté l'Atelier de Joël Robuchon avec son second qui officiait seul le jour férié de notre visite. Interrogé sur la composition d'un plat, ce dernier expliquait malicieusement avec un accent italien chantant que l'ingrédient principal de sa cuisine était l'amour. Et de l'amour il y en a, de la superbe vaisselle à l'esthétique des plats sans, pour autant, que la technique ou l'exécution ne passent au second rang. Velouté de châtaignes crémeux, œuf parfait méritant bien son nom, Saint-Jacques avec une cuisson à la seconde près, saumon jouant sur les textures croquantes et fondantes de son accompagnement ou volaille de Bresse mariée à une crème butternut à la finale d'une réelle fraîcheur, le menu ne connaît pas ici de temps mort. D'autant qu'il se termine par un sorbet poire Williams d’une belle pureté avant un dessert au chocolat abouti. Dans ce décor sobre et épuré, la salle se montre attentionnée, aux petits soins pour la clientèle qui, comme nous, retrouve ici les joies du service au restaurant. Seule la sélection de vins en cours de refonte mériterait plus d'ouverture et d'originalité … pour être à la hauteur de la cuisine. Armonia en peu de temps est devenue une adresse qui a sa place dans le quartier déjà bien pourvu du Champ de Mars.

 

 


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Tan Dinh
Restaurant

Tan Dinh

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Une discrétion absolue qui oblige à passer plusieurs fois devant l’adresse pour remarquer ce Tan Dinh. Depuis plus de cinquante ans (1968), la famille Vivifian, chassée de son Vietnam natal, tient cette institution avec une même constance et fidélité à leurs origines. Freddy en cuisine et Robert en salle perpétuent aujourd’hui le savoir-faire de leur père Léon. La carte n’a quasiment pas changé avec ses incontournables, les raviolis à l’oie fumée, les beignets de crevettes géants, le canard sauvage ou l’émincé de filet de bœuf. La salle a gardé ses mêmes atours, aussi sobre que calme et sereine, respectant à la lettre le chic policé de cette partie de l’arrondissement. Une cuisine subtile, raffinée dans ses assaisonnements, modérant son recours aux épices. L’héritage maison s’incarne aussi dans la carte des vins qui, d’ailleurs, ne révèle qu’une infime partie du patrimoine que recèle la cave. Une sélection unique de pomerols qu’explique volontiers Robert par ce goût du sucre propre à la gastronomie vietnamienne, et surtout des millésimes anciens quasiment introuvables aujourd’hui. Robert, pharmacien de formation, analyse volontiers le potentiel de crus anciens, dix à vingt encore pour cette trilogie de 70 qu’il ouvre devant nous : Château Montrose, Pichon Lalande ou Brane-Cantenac. Pas besoin de hausser le ton chez cet expert d’une courtoisie sans faille, la dégustation corrobore d’emblée son propos. Il y a encore de la jeunesse et, surtout, de la gourmandise dans ces trois médocs. La Bourgogne est tout autant à l’honneur – les Vivifian furent parmi les premiers à avoir des allocations de Coche-Dury à Paris – mais aussi la Vallée-du-Rhône et le Languedoc. À chaque vendange, il continue ses achats et perpétue la réputation familiale. Qu’apprécie à juste titre des dégustateurs venus du monde entier. 


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Mimosa
Restaurant

Mimosa

Le décalage c’est tout un art. Ce Mimosa s’y emploie avec un allant certain. Dans l’aménagement en jouant la rupture entre l’ensemble architectural créé au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel et la décoration intérieure confiée à Dorothée Delahaye dans un esprit Riviera années 70’s. Mais aussi dans la cuisine en installant une carte dédiée à cette même Riviera en plein cœur de Paris et quelle que soit la saison. Le jour de notre passage, le climat parisien n’avait hélas rien de méditerranéen. Les œufs mimosa réussis dans leur version tarama - moins dans celle à base de poutargue – puis le poulpe de roche à la cuisson parfaite car caramélisé en surface et qu’assaisonnait la purée de pois chiches, réchauffaient à l'évidence l’appétit. Comme également les desserts, régressifs et gourmands beignets ou généreuse meringue cuite au four à bois. Et pourtant le plaisir n’était pas total car, reconnaissons-le, ce menu aurait pris une autre dimension sur une terrasse ensoleillée avec, rêvons encore, pour fond sonore le chant des cigales. Il suffit peut-être d’attendre les beaux jours et pouvoir alors prendre place dans la cour de l’Hôtel de la Marine dans des fauteuils aux housses ici d’un bleu tout-à-fait royal… ou azuréen. 


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Bouillon République
Bistrot

Bouillon République

Un bon bistrot

Le Bouillon, on croyait le genre éteint, mais c'est comme le pat'd'ef', la mode fait du neuf avec du vieux. Dans les années 1900, on en comptait 250 dans la capitale, proposant avant tout le basique bœuf+bouillon (parfois patibulaire car recyclé à partir des invendus de restaurants) délivré à tarif modeste pour une population parisienne industrieuse et peu argentée. La roue du temps les a emportés, malgré des tentatives à l'esprit quasi identique (Batifof dans années 90) et Chartier dernier îlot de résistance du genre ; et le bouillon a pris la tasse. Désormais il y a du revival dans l'air, avec Chartier Montparnasse, Julien (qui, ironie de l'époque, revient à sa vocation première, celle d'un bouillon...) et les frères Moussié qui doublent leur mise après le succès de leur Bouillon Pigalle, en reprenant la Brasserie Jenny. Un temple alsacien, qui s'ennuyait ferme depuis quelques années (bousculé aussi par les multiples manifestations <républicaines> de proximité), alors qu'elle ralliait autrefois les aficionados de la choucroute et du plateau de fruits de mer, en particulier le dimanche. On leur pardonnera, presque, d'avoir vendu aux enchères les marqueteries de Spindler et refourgué la pittoresque sculpture d'une alsacienne de pied en cap, car ils n'ont pas trop touché à l'esprit des lieux. Soit 450 couverts, dont de grands salons à l'étage pour les groupes, et une salle s'étirant en longueur, avec banquette de rouge cramoisi, poutres maîtresses, panneaux régionalistes ouvragés et grands miroirs en fond qui doublent l'espace. Comme on ne change pas une formule qui gagne, les deux frérots ont dupliqué à peu près la carte de Pigalle. Du <Comme à maison>, ou presque, puisqu'il est admis qu'les Parisiens n'y cuisinent plus: potage bouillon vermicelles, os à moëlle, poireaux vinaigrette, œuf dur mayo, huîtres à un euro l'unité, choucroute traditionnelle hommage à Jenny, haddock poché à l'anglaise, cuisse de poulet sauce poulette, boeuf bourguignon-lardons-coquillettes, steack au poivre, riz au lait caramel au beurre salé, île flottante... arborent parfums et saveurs gaulliennes. Pas de résa (prenez la queue comme tout le monde), service rapide (faut qu'ça tourne) assuré par un jeune perso affable à la tenue dégenrée (noire, avec gilet, cravetouze et chemise-chemisier blanc), produits corrects, assiettes à l'esthétique parfois discutable, et petites frites maison à peine cramoisies et carrément irrésistibles. Franchement, si vous avez un poil dans la main un dimanche ou autre, ce bouillon s'impose.

 


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