Rubis (Le)
Bistrot

Rubis (Le)

Un très bon bistrot
♥︎

Dans le quartier Montorgueil, celui des start-upers, on se bouscule au portillon pour le déjeuner. Tirant son épingle du jeu au sein d'un trop plein d'adresses fast-foodesques, le Rubis est de ceux chez qui l'on revient les yeux fermés depuis des années. Mise simple, carrelage, chaises bistrot, tables formica noir, murs et plafonds blancs parfois égayés d'expos photos, rien n'est tapageur tout comme le menu du midi, service détendu et sûr mené par Bastien Gabrie (ex-Quedubon), et assiettes verrouillées par Tommaso Brandini, toscan bon teint. Avec par exemple de fermes petits dés de tartare de bar égayées de ponzu en concurrence d'un puissant pâté en croûte au foie gras maison. On peut délaisser un classique cabillaud beurre blanc ou des joues de bœuf braisées pour, vivement recommandées, de délicieuses tripes de veau débitées en bâtonnets, longuement mijotées en bouillon au vin blanc et exaltées en finale de pecorino râpé au poivre et de moutarde. La pannacotta (onctueuse sans être gélatinesque) mangue et pistache en dessert ne donne pas envie de botter en touche. Comme souvent au dîner, ce type de bistrot abat ses cartes maitresses, paire de pigeon snacké et de Saint-Pierre aux pois chiches. En prime, une terrasse estivale en pleine zone piétonne à garder pour les beaux jours. 


Découvrir le Bistrot
Market
Restaurant

Market

Vingt ans, le bel âge et que porte beau le restaurant du chef Jean-Goerges Vongerichten. Le décor crée par Christian Liaigre n'a pas vieilli. Mieux il s'est bonifié avec le temps, subtile équilibre entre classicisme et minimalisme, bien-être et rigueur. À l'image de la cuisine ? Sans aucun doute, car notre repas pris après de longues années d'absence dans ce lieu pourtant iconique avait de la « classe ». Les intitulés ont ici l'intelligence de décrire ce qu'il en retourne dans l'assiette, et les produits bien choisis sont préparés selon des principes très ouverts. Fusion food ? Non, le savoir-faire d'un chef alsacien installé désormais un peu partout dans le monde et qui maîtrise aussi bien risotto ou pâtes à l'italienne, rouleau ou sushi à l'asiatique, ceviche ou guacamole à la sud-américaine. Avec, cependant, une exécution bien française dans ses méthodes de travail, ses assaisonnements ou cuissons rappelant les passages du chef chez Bocuse, Haeberlin ou Othier. Même les desserts réussissent cette synthèse d’influences souvent diverses, sundae, cheesecake, soufflé ou, pour nous, un millefeuille de crêpe aussi régressif que gourmand. À l'équipe en place désormais de faire durer cette magie d'un soir, de savoir renouveler une carte qui a pu ronronner, et de maintenir un service au top car à destination d’une clientèle des beaux quartiers exigeante. Rendez-vous donc dans un an pour s'assurer que les bougies de ce beau gâteau d'anniversaire continuent de briller avec une même constance. .


Découvrir le Restaurant
Restaurant Trente-Trois
Restaurant

Restaurant Trente-Trois

Un bon restaurant
♥︎

Initialement reconverti en club privé, l’hôtel particulier du début du XXème siècle qui appartenait aux fondateurs de Villeroy et Boch est aujourd’hui ouvert au public. Un majestueux escalier mène à une salle de restaurant classée qui fait partie des beaux endroits de Paris pour se restaurer. Les boiseries anciennes ont été conservées et décorées de tableaux de Pierre Bonnefille pour un mélange réussi entre traditionnel et contemporain. Les lustres du restaurant et du bar attenant méritent le détour. Douze couverts sont possibles à chaque service, une vingtaine en annexant le bar. Sébastien Sanjou, propriétaire du Relais des Moines dans le Var supervise la cuisine que Romain Lamothe réalise au quotidien dans un petit local proche de la salle. On leur doit une cuisine classique revisitée au goût du jour qui ne manque pas de partis pris sans trop bousculer la sérénité cossue de l’endroit. Les poireaux étuvés et grillés en gribiche étaient fondants avec une douce amertume. Le petit épeautre et son risotto aux artichauts violets jouait la douceur au risque de manquer d'un relief que l'on retrouvait sur la dorade rose dont l'aigre-doux ne manquait pas. La volaille jaune des Landes parfaitement cuite jouxtait des crosnes crus, particulièrement croquants. Desserts bien vus, chocolat crousti-fondant à la profondeur de goût et poire williams marinée au fenouil à l'agréable légèreté. La carte des vins assez chère et limitée propose de jolis domaines servis par un service attentionné. 

 

   

 


Découvrir le Restaurant
Towa
Restaurant

Towa

Un bon restaurant

Du futur (Will) à l'éternité (Towa en japonais), il n'y a qu'un pas et seulement trois lettres. En s'installant dans l'ancien restaurant de William Pradeleix, ce couple de Japonais passés dans de très belles maisons (L'Atelier de Joël Robuchon ou l'Arôme pour lui, Sur Mesure ou La Dame de Pic pour elle) assure dignement la relève dans une salle qui n'a pas vraiment bougé depuis le départ de William, l'enseigne "W" trônant d'ailleurs toujours sur la façade de l'établissement. Avec un tel pedrigree, ces deux-là font revivre un registre gourmand et raffiné jamais vraiment éloigné du grand Escoffier tout en le modernisant et l'adaptant avec l'apport de produits exotiques notamment. Précision, équilibre et générosité caractérisent des assiettes qui séduisent à l'évidence comme cette tourte au canard qu'agrémente un insert au foie gras. Les plats jouent les compositions heureuses avec des ingrédients ou des textures choisis toujours à bon escient. En témoigne cet original "dampfnudle" ou petit pain au lait à la vapeur qui fait le bonheur du beurre d'escargot des bulots et des champignons eryngii grillés. Mention spéciale pour les desserts qui ponctuent le repas avec de puissantes saveurs qui ne passent pas inaperçues et qui laissent voyager le palais bien au-delà de la fin du repas. 


Découvrir le Restaurant
Amatxi
Bistrot

Amatxi

Un bon bistrot
♥︎

Le square Gardette et ses arbres centenaires pour seul vis-à-vis, des tables dressées sur le trottoir qui devient vite terrasse et cette lumière qui, quelle que soit la saison, inonde la petite salle de ce bistrot à la Doisneau. Paris de toujours et pourtant l'adresse fut longtemps malmenée, coiffeur plus vraiment au goût du jour puis succession de bouibouis à la cuisine désespérante. Il a fallu de l'énergie et une grande dose d'enthousiasme, voire d'inconscience, à Maxime Verret pour redonner vie à un endroit devenu aussi magique, comptoir en zinc comme s'il avait depuis toujours été là, tables en formica lustrées comme jamais et vaisselles ou objets chinés un peu partout sans pour autant verser dans un passéisme outrancier. On s'y sent bien, même très bien, fond jazzy le soir de notre passage, salle un peu bruyante mais le bonheur a parfois besoin d'être démonstratif … L'ardoise aligne toutes les assiettes proposées par le chef, des évidences comme la terrine ou les moules copieuses, parfaitement cuites et réhaussées de chorizo. Ah, c'est vrai, Amaxi signifie grand-mère dans le Pays basque et les portraits d'aitona et d'amtaxi de Maxime ont leur place juste au-dessus de la porte de la cuisine. On dit qu'elle était bonne cuisinière et que son petit-fils a hérité de son sens de l'accueil … Retour à notre repas, avec de belles associations, langue de veau et anchois ou cabillaud et pomelo, des portions généreuses et des desserts qui restent aujourd'hui un peu les parents pauvres. En attendant bientôt le gâteau basque que Maxime promet de compétition. Le bonheur est aussi dans le verre avec une sélection passionnée que défend avec le sérieux qu'on lui connaît Gwilherm de Cerval. Bref, un vrai bar de copain, à déguster tout autant à l'heure plus apaisée du déjeuner que plus virevoltée du dîner.  


Découvrir le Bistrot
Steam Bar
Restaurant

Steam Bar

♥︎

Une petite rue tortueuse de Saint-Germain-des-Prés, à peine visible dans la brume suivant une nuée presque hivernale, comme une invitation au voyage. Et la promesse est tenue en rentrant dans ce Steam Bar qui joue de pénombres et d'ambiances intimistes. Avec un bar comme dans toute ville portuaire qui se respecte et ses créations aux intitulés singuliers, Mekong Mule, Taipei Soul, Hongkong Shot, China Grirl … À l'accueil, Lucien, élégant, souriant, courtois et à l'affût des moindres souhaits ou désirs des clients comme une leçon d'hospitalité asiatique. En cuisine, Monsieur Wong, alias Chi Cheun Wong, qui œuvra jadis au Shangri La et réputé dans toute la ville comme le spécialiste des dim sum. Rien d'usurpé ce titre, les "Black Peral" servis se découvrent légers et en même temps très personnels dans leur composition, gambas, gingembre ou basilic thaï. Le Fan Ko traditionnel se distingue par son bouillon pimenté et un ravioli remarquable de finesse. Le gyoza ou ravioli japonais se déguste de préférence à base de magret de canard, celui aux palourdes effaçant le goût pourtant précieux du coquillage. La table se remplit, délicieuse aubergine au miso salé, hakao au fenouil ou chashu, soit porc laqué avec une sauce barbecue maison. Même le dessert ici réjouit, le mochi à base de riz gluant, de sésame noir et cacahuètes termine en beauté cette croisière gastronomique. Carte des vins en devenir. 


Découvrir le Restaurant
Paloma
Bistrot

Paloma

Un bon bistrot
♥︎

Au départ, une belle histoire avec la rencontre de deux anciennes étudiantes aux Beaux-Arts, l'une devenue entre temps ébéniste et l'autre cuisinière, puis un projet les réunissant du côté de Belleville. Pas de chichi dans leur Paloma, une déco brute, une ambiance amicale au son d'un joyeux brouhaha et au déjeuner un menu unique au tarif quasi imbattable (15 euros). On trouve une place - pas facile, c'est souvent plein - on s'assoit, et les plats arrivent naturellement devant nous. Une magie qui ne laisse pas de place au hasard avec une cuisine calibrée pour régaler, des assaisonnements percutants qui embellissent des produits toujours simples et de saison. Le simple velouté de céleri rave et courge n'a ici rien d'ennuyant car agrémenté de câpres et de petites miettes de haddock qui rendent le tout irrésistible. Les vins, de joyeux glouglous natures, accompagnent sans fioriture un repas à la fois équilibré et gourmand. 


Découvrir le Bistrot
Chocho
Bistrot

Chocho

Un bon bistrot

En lieu et place du Bel Ordinaire qu'avait porté l'excellent et regretté Sébastien Demorand, un jeune chef franco-américain repéré dans Top Chef (encore un !) - Thomas Chisholm - a installé ses casseroles. La configuration du lieu n'a pas beaucoup changé et s'articule toujours autour de grandes tables d'hôtes centrales et d'un comptoir ouvert pour admirer la brigade à l'œuvre. C'est bien évidemment sur ces confortables tabourets qu'il faut se fixer et voir ainsi s'élaborer son repas. Il faut alors choisir ses petites assiettes de partage avec des intitulés parfois sibyllins - "plat à saucer", "S'More" ou encore "Taq' Paf" - qui aiguisent la curiosité et demandent explications. Ainsi, on s'amuse dès le démarrage avec cette revisite percutante d'un classique des bars américains avec du sel pimenté à disposer sur sa main, ce shot (à base de Tequila) et ce quartier de citron recouvert de lieu jaune ikéjimé cru. Le ton est donné : celui de la justesse et de l'équilibre. L'apport iodé de la Saint-Jacques et de l'oursin se fond à merveille avec la joue de bœuf qui s'effiloche toute seule. On est tout aussi étonné par le dessert à base d'un merveilleux de Butternut et muesli. On croque, on salive, on savoure les plats imaginés où des pointes acides ou amères viennent surprendre et câliner les papilles. Autant de petits bonheurs qui font oublier un poisson en légère surcuisson (au bichotan). La carte des vins suit cette même volonté d'étonner sans dérouter avec une sélection précise et originale.


Découvrir le Bistrot
Attache (L')
Bistrot

Attache (L')

Un très bon bistrot
♥︎

Tout a commencé par une collaboration qui devait être seulement éphémère. Le chef Ryuya Ono, vu dans la Maison du chef Sota Atsumi, est passé derrière le bar en juillet dernier de ce petit bistrot dévolu aux vins naturels. Une association qui s'est vite transformée en mariage voué pour durer. La douzaine de places au comptoir et à peu près autant en salle ne désemplissent pas. Il fait bon s'asseoir ici et profiter de ces petites assiettes qui changent régulièrement et qui s'accordent facilement avec la cave bien fournie proposée au verre. On retrouve le même élan gastronomique qui a fait le succès de Sota, avec des plats se limitant à quelques ingrédients et développant un spectre très ouvert de saveurs. Les assaisonnements millimétrés et les cuissons parfaites propulsent des associations terre et mer particulièrement bien senties. Ainsi la sole, encore nacrée, joue la meilleure amie d'un lobe de foie gras poêlé grâce à une sauce associant trompettes de la mort et crustacés. L'accompagnement même de ce plat - un céleri rave braisé encore fondant, avec sa sauce au pain d'épices - a tout pour faire chavirer les papilles. Chaque assiette invite à en découvrir une autre et à faire se succéder autant d'émotions. Curiosité et gourmandise prennent le pas sur la raison, et l'on se trouve au final a - presque - avoir parcouru et surtout dégusté la carte entière. 


Découvrir le Bistrot
Balzar
Restaurant

Balzar

Retrouvailles avec cette brasserie partie prenante du patrimoine parisien, la Sorbonne toute voisine, le boulevard et le Luxembourg jamais très loin. Nous l’avions oubliée après une reprise chaotique et nous la retrouvons bien décidée à défendre un tel capital immatériel. Le cadre heureusement préservé comme la salle toujours aussi joueuse pour le plus grand plaisir d’une clientèle d’habitués donne envie d’y avoir son rond de serviette. La carte maintient la tradition du semainier et, surtout, égrène ces plats hélas souvent disparus des radars bistrotiers : museau de bœuf, céleri rémoulade, pieds de porc panés, choucroute, brandade, blanquette, tête de veau … L’assiette se montre généreuse, respectueuse des bases classiques et le repas s’enchaîne ici avec une verve comme retrouvée. On essaie de suivre la conversation savante de la table voisine, on devine tel people en fond de salle, on refait le film qu’on vient de quitter dans un cinéma d’art et d’essai du quartier ou on laisse tout simplement le temps s’écouler dans cette adresse vite intemporelle 


Découvrir le Restaurant

Pages

S'abonner à Lebey RSS