Un très bon bistrot
Bon sang ne saurait mentir puisque Marius Bénard, fils de Gilles (Ramulaud, Quedubon) est descendu des Buttes Chaumont pour se poser en douceur non loin des Grands Boulevards et reprendre l'antienne du bistrot ménager où lui-même officia dans le XIXème. La façade, rouge, ramène sa fraise, tandis que l'intérieur se la joue plus modeste, zinc, pierres apparentes, petits carreaux blancs au sol, et gigantesques ardoises bachiques conformes à l'héritage paternel. S'y confirme ici la dilection claironnée pour les abats, foie, joues, langue, cervelle... débarquant au gré des jours et de l'inspiration du moment. La maison joue en deux temps, parfait formule-menu au déjeuner (avec quelques escapades en sus, entrecôte Simmental et pommes grenaille, côte de cochon de Meignan), alignant ses canailleries, salade de lentilles, parmentier de boudin noir, crème caramel par exemple. Au dîner, on passe la démultipliée (choix, prix) permettant de voguer d'une terrine de campagne maison à un turbot beurre citronné ou à une pomme de ris de veau. L'ensemble est simple, fiable, de bon ton, renforcé par de petits détails qui comptent, y compris au déjeuner : changement de couverts entre entrée et plat, présentation de la bouteille lors du service au verre et serviette en tissu façon torchon de ménage. Soit du bistrot respectueux et respectable.