Beaucé (Le)
Bistrot

Beaucé (Le)

Un très bon bistrot

Bon sang ne saurait mentir puisque Marius Bénard, fils de Gilles (Ramulaud, Quedubon) est descendu des Buttes Chaumont pour se poser en douceur non loin des Grands Boulevards et reprendre l'antienne du bistrot ménager où lui-même officia dans le XIXème. La façade, rouge, ramène sa fraise, tandis que l'intérieur se la joue plus modeste, zinc, pierres apparentes, petits carreaux blancs au sol, et  gigantesques ardoises bachiques conformes à l'héritage paternel. S'y confirme ici la dilection claironnée pour les abats, foie, joues, langue, cervelle... débarquant au gré des jours et de l'inspiration du moment. La maison joue en deux temps, parfait formule-menu au déjeuner (avec quelques escapades en sus, entrecôte Simmental et pommes grenaille, côte de cochon de Meignan), alignant ses canailleries, salade de lentilles, parmentier de boudin noir, crème caramel par exemple. Au dîner, on passe la démultipliée (choix, prix) permettant de voguer d'une terrine de campagne maison à un turbot beurre citronné ou à une pomme de ris de veau. L'ensemble est simple, fiable, de bon ton, renforcé par de petits détails qui comptent, y compris au déjeuner : changement de couverts entre entrée et plat, présentation de la bouteille lors du service au verre et serviette en tissu façon torchon de ménage. Soit du bistrot respectueux et respectable.

 


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Salina
Bistrot

Salina

Un bon bistrot

Salina, c'est l'une des Iles Éoliennes, et volcaniques, ancrées au large de la Sicile. Enseigne idoine pour cette table de poche au coude-à-coude qui se la joue <C'est nous les gars de la Marine> avec ses tapas iodés délivrées en console centrale et sur tablettes et guéridons hauts, baignées d'un bain turquoise du plus bel effet. Mais ce petit navire enchante surtout par son environnement carrément chavirant: de géantes faïences de Sarreguemines millésimées 1892 (classées Monument Historique) grimpant jusqu'au plafond, et ses scènes de genre (pêche, coquillages et crustacés...) époustouflantes. De quoi booster l'inspiration du capitaine à la barre, Fabien Chivot, également proprio d'un bistrot  (in)carné dans le VIème arrondissement, en des déclinaisons océanes où le cru et quelques tropismes Soleil Levant s'imposent: filet de maquereau à la flamme et betteraves, ceviche ou tataki de thon blanc, riz à la japonaise, moules en bouillon dashi, carpaccio de dorade... Avec un réel coup de patte, comme en témoignent cette séraphique friture d'éperlans où les rejetons ont de la chair et du croustillant, ou ces accras à faire pâlir quelques thuriféraires des recettes portugaise ou antillaise. Les allergiques à l'iode pourront eux voguer vers le demi-magret de canard et le sashImi de bœuf au tamarin, en s'accrochant à la bouée des frites maison, tout bonnement extra.


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Sauvage
Restaurant

Sauvage

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Sur l’exact pourtour de Saint-Augustin, le décor aux boisés clairs rehausse la lumière oblique du ciel parisien de ce début de soirée, mais celle-ci vient d’ailleurs : l’accueil vivifiant de Julien Piot, le propriétaire des lieux aussi rayonnant qu’intarissable sur les flacons qu’il propose avec passion. Ils accompagnent avec précision les mets du Chef Yohann Trique (Plaza Athénée, Rech Ducasse, Lasserre, Le Jules Verne, Racine des près) qui recrée, chaque jour, une cuisine de parfaite saisonnalité, vive, élégante et lisible, sans accumulation, dans des tonalités graphiques qui n’appartiennent qu’à lui : cèpes rôtis, coppa ibérique, artichaut poivrade et balsamique aérien de pommes fumées ; noix de Saint-Jacques en ceviche, citron caviar et radis d’automne tout en fraîcheur ; langoustines en fine ravioles croustillantes, maïs frais, jus de presse et tamarin qui vous donnent la certitude d’une retour rapide au Sauvage. Les desserts sont à l’avenant comme cette Pavlova citron, framboises, sorbet menthe poivrée et pollen frais. Faire goûter les vins au verre, les remettre à niveau, offrir quelques centilitres de la référence sur laquelle on a hésité, décidément tout est fait par Julien Piot pour parfaire l’ensemble, tout en restant dans la juste mesure : celle de l’adresse à ne surtout pas manquer.


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Nakatani
Restaurant

Nakatani

Un bon restaurant

C’est à une expérience singulière que nous convie le chef japonais Shinsuke Nakatani. Son antre, dans un décor blanc minimaliste, reflète bien l’exigence de raffinement d’une culture millénaire. Car il s’agit bien, là encore, d’un excellent chef nippon exilé dans notre pays et féru de cuisine française. Après avoir fait son chemin en province (neuf années passées chez Hélène Darroze), il s’est installé à Paris il y a quelques années pour exposer ses œuvres. Oui, ses œuvres, car tout ici exprime une sensibilité artistique exacerbée, jusqu’à ses délicats dressages composés façon Ikebana. Ses assiettes proposent bien sûr des produits de haute volée, comme ce bœuf wagyu ou ce saint-pierre de compétition. Chacune d’elles organise avec brio une rencontre toujours réussie entre de multiples ingrédients et condiments, parfois quatre ou cinq à la fois. Avec par exemple dans la même bouchée ris de veau, aubergine, champignons et consommé de queue de bœuf … jusqu'à parfois s’y perdre et ne plus retrouver le goût, et le plaisir, de chaque saveur. La préciosité n’est pas si loin, mais l’harmonie de la composition reste toujours au rendez-vous. On regrettera peut-être un service engoncé et un seul vin au verre en rouge comme en blanc, quand la cave recèle moult flacons d’exception. Exquise vaisselle japonaise de la maison Monohanako.


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Gentil (Le)
Restaurant

Gentil (Le)

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Dans cette rue du 7ème arrondissement qui ne manque pas de bonnes adresses, le chef japonais Fumitoshi Kumagai fait le pari de la sobriété et de l'humilité. Dans ce petit restaurant à la décoration des plus épurées, les habitués s'y retrouvent au déjeuner pour profiter de sa cuisine française que colorent quelques clins d'œil à ses racines dans le menu unique à 23 euros. Au dîner, montée en gamme et niveau de saveurs comme de précisions à faire pâlir de nombreux chefs en vue. Service tout en douceur assurée par sa femme qui accompagne au mieux des convives venus apprécier ici un moment de qualité et de tranquillité. 


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La Crèmerie
Bistrot

La Crèmerie

Un très bon bistrot

Les propriétaires se succèdent, les chefs restent le temps de faire sensation, la Crèmerie demeure. Comme on l'avait laissée, on la retrouve, avec sa façade bleue, une antique poignée sur la porte vitrée et surtout ce plafond inchangé, parait-il, depuis 1880 et qui plaît tant aux américains. Avec Tsuyoshi Yamakawa en cuisine et un magnifique sourire en salle, l'atmosphère est propice à un petit moment d'éternité. Pour peu que l'on tolère les contraintes du lieu - carte ultra courte et vins nature - tout va bien. Les vignerons vedette de cette famille (Souhault, Lapierre, Gilet... ) sont représentés, disponibles au verre, ou à la bouteille avec un droit de bouchon de 15 à 20 euros en sus de prix musclés. Le chef, discret derrière le comptoir en marbre blanc, est maître en télescopage italo-nippon. Ses assiettes sont légères, ce qui ne conviendra pas aux gastronomes qui pensent qu'un restaurant est un lieu pour se restaurer, mais elles sont assez sophistiquées pour marquer les esprits. Sublimer, réinventer une échine de porc : beaucoup s'y essaient ; avec l'amertume du pak choi, l'acidité de la mandarine et cette tendresse canaille, on est tout près de crier au génie. Les cuissons sont justes, pour une patate douce comme à Tokyo ou des pâtes comme à Rome. Les condiments et les sauces apportent la touche d'intensité attendue dans un lieu où règne, toute l'année, un air de fashion week.


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Nolinski
Restaurant

Nolinski

Dans ce Nolinski, énième adresse du groupe hôtelier de luxe Evok (Brach, mais aussi Cour des Vosges, Sinner ou Palais-Royal) et délivrant une ambiance chic et moderne, deux options s'offrent à vous pour vous rassasier : la salle de restaurant au décor très design, « en même temps » art déco et seventies, et le bar à mock ou cocktails, plus feutré, proposant un service malin de restauration allégée. C’est avant tout l’assiette qui retiendra l’attention, car s’y déploie le talent d’un chef prestigieux, Philip Chronopoulos, qui officie également avec bonheur au Restaurant du Palais-Royal tout proche. Comme son nom l’indique, il nous vient de Grèce avant de naviguer chez les plus grands (Paul Bocuse, Joël Robuchon) pour acquérir sa pleine maturité.  Ses origines méditerranéennes se retrouvent dans ses créations, comme ce kebab d’agneau sublimé ou ces ravioles aux herbes accompagnées de feta. Pour autant, ses influences ne se limitent pas à la « mare nostrum » et savent s’ouvrir au monde, en accueillant par exemple un subtil tarama maison relevé à la truffe noire ou encore ce saumon bio, préparé soit en ceviche, soit caramélisé avec chou-fleur rôti. La cuisine de ce chef singulier se caractérise avant tout par son grand respect des saveurs comme des textures des produits (souvent préparés crus d’ailleurs) et par une originalité toute personnelle, sans jamais décevoir. Carte de vins proposant à la clientèle de l’hôtel de luxe quelques grands noms (Margaux, Yquem, Haut-Brion, Cheval-Blanc) et d’autres flacons plus accessibles, mais manquant peut-être d’originalité.
 


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Tracé
Restaurant

Tracé

Un bon restaurant
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Depuis notre dernier passage voici deux ans, ce Tamara a connu une montée en gamme et évolue désormais parmi les "jeunes tables gastronomiques" dont peut s’enorgueillir la capitale. Clément Vergeat au sérieux parcours (Guy Savoy, Alliance ou Copenhague) et ancien candidat de Top Chef forme un épatant duo avec Félix Bogniard en salle, ancien également du Copenhague. Voilà un directeur qui sait tomber la veste et imposer avec tact et classe un service aussi professionnel que décontracté. Le registre bistronomique des débuts laisse la place à un menu qui, dès les amuse-bouches, place la barre haute avec des noix de Saint-Jacques aussi esthétiques qu’explosives au palais et qu’accompagne une foccacia maison au romarin. La suite s'inscrit dans une succession d’assiettes originales et marquées en saveurs : tielle sétoise revisitée, lotte et foie de lotte travaillés avec beaucoup d'aplomb ou bœuf et céleri préparés avec des palourdes pour un accord terre et mer dans lequel le chef excelle. Quant au dessert, il se présente désormais sous la forme d'un "buffet" servi à table et joue un festival de saveurs réconfortantes. Un travail remarquable que met en valeur une sélection de vins mélangeant les incontournables (Landron, Foillard, Trapet...) et quelques références plus atypiques (vin orange du Domaine des 7 Lunes). Sans oublier la proposition originale que constitue l'accord sans alcool avec kombucha, fermentation ou infusion végétale. Yann Wong 


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En Bas
Bistrot

En Bas

Un bon bistrot
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A cet endroit se trouvait, voici quelques années encore, un restaurant que les noctambules de l'arrondissement connaissaient bien : Le Verre Bouteille. Repris depuis par Charlie Genevière (déjà à la tête de Tomette dans le 12ème arrondissement), le quartier retrouve vie. L’accueil suit un cérémonial sympathique, les clients étant invités à choisir leur bouteille directement en cave, ou plus précisément "en bas" d'un escalier abrupte. Au dessus, la fresque colorée et amusante colle parfaitement avec l'ambiance du lieu. La cuisine se fournit directement auprès de producteurs de talent, comme Emmanuel Chavassieux pour les charcuteries. Au menu, on retrouve le mythique tartare au couteau qui avait fait la réputation de l'adresse, comme d'autres plats simples, généreux et tous servis dans une authentique porcelaine de Limoges. Les amateurs de vin nature trouveront, eux, leur bonheur, car fort de son expérience et de son solide réseau, le patron sait dénicher de petites pépites à tarif plus qu’honnête et qu'il aime à faire goûter.


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Sancerre Rive gauche
Bistrot

Sancerre Rive gauche

Un des meilleurs bistrots de la ville
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Ce Sancerre Rive Gauche ressemble plus à une auberge d'une campagne inespérée et sise au beau milieu de l'avenue Rapp. Une décoration qui ferait nul doute la couverture du chic House & Garden avec ses murs à la teinte verte et lumineuse, ses accrochages de gravures ou huiles réussis, son mobilier de bois blond et son confort bien britannique. En salle, Anne-Cécile Faye porte le tweed avec l'aisance des jeunes filles de bonne famille quand, en cuisine, Éric Lecerf, ancien du grand Robuchon, affiche un talent qui force l’admiration et le respect. Vous l'avez compris, on se sent heureux dans la maison d’Anne-Cécile qui, en cuisine comme dans la cave, revendique des choix bien personnels. Les habitués savourent leur plaisir, prennent leur temps. Le chef prend un malin plaisir à rejouer les classiques, en toute sincérité et loyauté. Au menu ou à la carte, chou farci, poireaux vinaigrette réhaussés par huîtres et yuzu, ris de veau pommes boulangères ou flan parisien auquel on décernerait volontiers le prix de la gourmandise (enfin) retrouvée, constituent autant de rendez-vous à ne surtout pas manquer. Et autant d’heureuses occasions pour faire honneur à la sélection de vins, autre point fort de l’établissement.

 


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