Phébé
Bistrot

Phébé

Un des meilleurs bistrots de la ville
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Paris recèle quelques petits trésors de bistrot qui ne demandent qu'à être révélés. C'est le cas de ce Phébé, intérieur (ainsi que la façade) inscrit aux Monuments Historiques, pour ses faïences 1905 aux motifs floraux des Isles, commandées à l'époque par un importateur de rhums martiniquais. Une petite perle qui a été reprise récemment par Stéphane Manigold, collectionneur d'adresses gourmandes dans la capitale (Maison Rostang, Liquide, Flaubert, Granite...), ajoutant en sous-titre de l'enseigne Chez la Vieille, bistrot mythique des Halles, qu'il avait acquis et est désormais fermé. L'esprit tradi et canaille demeure d'ailleurs le viatique ici, comme en témoignent l'œuf dur mayo et la côte de veau gratin dauphinois... nourri de quelques saillies personnelles et salivantes, soupe d'artichaut, noisette, comté, et cabillaud, pied de cochon, carotte fondante et sauce maltaise. Mais le savoir-faire s'illustre dans les détails: ultra-moelleuse terrine de colvert au foie gras, sertie de noisettes et graines de courge concassées, pousses d'herbes, airelles et pain de campagne grillé réhaussé d'un trait d'huile d'olive; maousse faux-filet maturé 40 jours, émincé d'échalote et persil, sauce barbecue et frites maison, très bronzées, très croquantes, parfaites; enfin, tarte aux coings individuelle montée et cuite minute à la glace praliné, un vrai bonbon. Quant à la cave, difficile de se faire une idée car l'essentiel de la sélection fraye carrément dans le rarissime et l'exceptionnel, qui fera tousser la carte bancaire: bourgogne blanc 2019 de Coche-Dury à 275 euros, Clos Rougeard 2010 en champigny à 250 euros tout comme le côte-rôtie 2019 de Jamet ; rassurez-vous quelques flacons moins dispendieux sont cependant proposés. Gilles Dupuis


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Argile
Bistrot

Argile

Un très bon bistrot
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Après le succès de son Polissons sur la Butte Montmartre, Romain Lamon (ex-Fréchon, Roth...) est redescendu d'un étage, optant pour le quartier de l'Europe, secteur mi-figue mi-raisin (tertiaire et résidentiel à la fois) et s'installant dans un espace volontairement sous-dimensionné par rapport à son restaurant précédent. A peine 30 couverts en effet dans un cadre assez neutre, murs crème et quelques accroches, sol rouge et cuisine ouverte sur la salle, formule et menu ad hoc (tataki de canard, rascasse et polenta...) au déjeuner, mais sans obligation puisqu'il propose aussi sa carte, passage obligé au dîner. Visiblement, savoir-faire et jus de cerveau y sont de mise, avant tout dans les entrées, chou-fleur à la milanaise et mimosa, tête de veau et sabayon acidulé, raviole de joues de bœuf, anguille fumée et moëlle fondante, tourte au céleri et jus végétal façon Wellington.. et poulpe rôti bien relevé et associé à merveille avec une douce crème de parmesan (à saucer avec l'exceptionnel pain maison) et guanciale pour parfaire la touche italienne. Tout au plus, les plats principaux, plutôt tradi, s'inscrivent de façon décalée par rapport à ce qui précède, côte de cochon, poulet jaune sauce poulette et raie grenobloise aux gnocchis. Le dessert mettra tout le monde d'accord, exécuté avec à propos et finesse. Gilles Dupuis


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Kaliko
Bistrot

Kaliko

Un très bon bistrot
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Repris par la famille Rennie et réouvert depuis juillet 2024, l'hôtel-restaurant Kaliko est une charmante bâtisse basque qui longe les bords de l'Uhabia, à Bidart, entre le terrain de rugby et la plage des surfeurs. La terrasse se montre particulièrement agréable, ce qui n'a pas échappé à une clientèle locale d'habitués. La cuisine fait le pari assumé et réussi du locavorisme : pêche de la criée de Saint-Jean-de-Luz, volailles de la ferme Dublanc à Magescq, fromages d'Erretegia à Bidart, viandes des producteurs d'Axuria. À la façon d'un calicot, toile de coton servant de patron pour les couturiers, le chef, Raphaël Rannou, sublime les produits bruts et leur terroir en utilisant des cuissons adaptées et originales (barbecue japonais). Poissons et volailles sont servis entiers dans des plats à partager à deux jusqu'à quatre convives. Partage et authenticité pour apprécier cette nouvelle adresse de la Côte basque. Philippe JouvetRepris par la famille Rennie et réouvert depuis Juillet 2024, l'hôtel-restaurant Kaliko est une charmante bâtisse basque qui longe les bords de l'Uhabia, à Bidart, entre le terrain de rugby et la plage des surfeurs. La terrasse se montre particulièrement agréable, ce qui n'a pas échappé à une clientèle locale d'habitués. La cuisine fait le pari assumé et réussi du locavorisme : pêche de la criée de Saint-Jean-de-Luz, volailles de la ferme Dublanc à Magescq, fromages d'Erretegia à Bidart, viandes des producteurs d'Axuria. À la façon d'un calicot, toile de coton servant de patron pour les couturiers, le chef, Raphaël Rannou, sublime les produits bruts et leur terroir en utilisant des cuissons adaptées et originales (barbecue japonais). Poissons et volailles sont servis entiers dans des plats à partager à deux jusqu'à quatre convives. Partage et authenticité pour apprécier cette nouvelle adresse de la côte basque. Philippe Jouvet


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Lac Hong
Restaurant

Lac Hong

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Cette table vietnamienne avait disparu de notre sélection … Regrettable, car la cuisine ne manque pas d’à propos avec des phôs au bouillon réduits toute une nuit, bien dégraissés, parfumés et digestes. Le crabe farci, relevé comme il se doit, est ici confectionné à partir de tourteaux, un travail maison comme tous les plats du menu déjeuner ou de la carte. Et bonne nouvelle, la famille Phan ne manque pas de projets pour repenser l’aménagement un peu kitsch de cette adresse si attachante avec l’arrivée de la délicieuse Bao, fille de la cheffe et propriétaire.


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Table des résistants (La)
Restaurant

Table des résistants (La)

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Plus qu’un restaurant, un projet de vie. Florent Piard quitte en 2015 la finance et durant deux ans parcourt les terroirs à la rencontre de producteurs qui constitueront la pierre angulaire de son nouvel engagement. Il travaille avec plus d’une centaine d’artisans disséminés un peu partout, tous désormais fournisseurs du restaurant, de la cave, de la boutique et de la table gastronomique qui nous concerne aujourd’hui. Cette exigence dans les arrivages donne le ton de la carte qui, au déjeuner comme au dîner, met en exergue le meilleur de la saison. Dès l’amuse-bouche et la tartelette au carotte à l’ail fermenté. Voilà une gastronomie en guerre contre les égarements de l’époque, réussissant à chaque plat à viser juste. Aucun artifice, des assiettes généreuses donnant souvent la part belle au végétal comme les chanterelles à la crème d’ail et le veau, ou le ketchup de poivron vert et le lieu jaune. À apprécier aussi les détails et attentions qui accompagnent tout le repas, remarquable pain et beurre, fromages judicieusement choisis et cave qui privilégie la gourmandise au seul docte du vin nature. Tarifs restés raisonnables jusqu’à faire de l’adresse un rendez-vous obligé d’une gourmandise à la fois responsable et engagée. Bravo. Pierre-Yves Chupin


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Attilio (L')
Restaurant

Attilio (L')

Parfois, même avec la naïveté en bandoulière et la curiosité apéritive, il arrive que l'on soit décontenancé en franchissant le seuil d'une table. Ici, dans la banlieue du Triangle d'Or, en apnée de résidents en soirée, la tâche d'identification n'est pas facile. Imaginez une coquette boutique de traiteur, épicerie fine et pâtisserie, sanctifiée par une enseigne au patronyme du chef, Attilio Marrazzo, doté d'une double casquette puisqu'il veille à la fois sur son entreprise parisienne et sur le Château de Noirieux en Anjou, que l'on doit traverser pour accéder à l'un des trois niveaux de son restaurant. Là encore, expectative, avec une carte à double entrée, l'une Bistro, l'autre Gastro, dont le chef peut se prévaloir en héritage d'une décennie passée activement auprès de Robuchon et dont il a repris les locaux ici-même (Robuchon-Dassaï). Ne pas disposer d'une bonne visibilité à partir de la rue n'est déjà pas chose facile, trouver la bonne formule pour faire vivre l'ensemble en est une autre, d'autant que d'après le personnel, la séquence haute cuisine (non testée) serait réservée aux dîners. C'est donc dans un incroyable cadre échappé d'un émirat du Golfe, tables marbre, profonds fauteuils « barbier », moquette épaisse et miroirs aux murs et au plafond (si, si) que nous nous sommes consacrés au Bistro. Surprenant là encore dans ses propositions, déclinant os à moëlle et vitello tonnato, salade niçoise et ribs de bœuf black angus au panko, pâtes maison et filet de bœuf normand, soit une déclinaison flirtant avec la brasserie cossue. Cerise sur le gâteau, ou diamant sur canapé, une carte présentée de « Mets d'exception », alignant, pizza, œuf parfait ou spaghetti au caviar. Décalés certes, mais bien en phase avec le bling-bling décoratif de la maison. Cette identité floue, ce melting-pot des genres, laissent circonspect d'autant que la prestation de bouche, entrée banale, pasta peu copieuse mais tiramisu qui laisse pantois par son onctuosité gourmande, ne fait pas de cadeau au niveau de l'addition. En devenir donc. Gilles Dupuis


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Table du Penja (La)
Bistrot

Table du Penja (La)

Un des meilleurs bistrots de la ville

Rares sont les nouvelles adresses dont l’aménagement mette en scène avec justesse la personnalité ou la cuisine du chef. Ici, la couleur terre battue comme les motifs ethniques des murs, le bar si singulier et les arts de la table recherchés saluent les origines camerounaises du chef qui, formé auprès de Guy Savoy ou de la team Camdeborde, défend dans ses assiettes des bases bien françaises. Avec tact et intelligence, il intègre dans un registre souvent bistrotier un produit de son Afrique natale, pêche du jour et hollandaise parfumée à la fleur d’oranger, volaille et sauce poulette à la poudre de baobab ou simple meringue réhaussée d’un zeste de citron vert. Plus spectaculaire certainement, la sauce bongo comportant pas moins de treize épices et dont est laqué le poulpe de roche cuit à la perfection. À ne pas manquer. Dans l’ancienne et discrète adresse de Pierre Siewe - le Garde Temps, nous saluions déjà ce même élan associant tradition et modernité. Service et cave à la hauteur d’une telle ambition. D’emblée, cette table du Penja mérite les trois cocottes qui distinguent les meilleurs bistrots de Paris. Pierre-Yves Chupin


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Oursin (L')
Restaurant

Oursin (L')

Un bon restaurant

Depuis l’été dernier, le pittoresque port de Carry-le-Rouet accueille un nouvel hôtel, installé à même les quais, tel un paquebot surplombant la grande bleue, avec pour perspective Marseille et ses îles. Les chambres renommées à juste titre "cabines" profitent toutes d’une vue en permanence animée, comme la piscine installée à la poupe et le restaurant à la proue. Dès l’accueil, l’espace ne connaît pas de limite avec, en enfilade, salon, bar et restaurant. Selon la saison, les tables sont dressées à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pont comme une invitation au voyage. Ilane Tinchant, formé notamment auprès de Sylvestre Wahid et de Dimitri Droisneau à la ville Madie, propose deux menus appelés « voyage » ou « odysée » comprenant 7 ou 8 escales. Le repas débute vent devant avec des amuse-bouches percutants comme le gravelax de maquereau au café ou la tuile soufflée à la ventrèche de thon. La suite garde ses attaches iodées avec la seiche présentée sous différentes cuissons et qu’accompagne une brioche maison ou le turbot très automnal avec champignons et vin jaune. Le rythme se fait dans une succession de petites assiettes, certaines plus généreuses et ambitieuses pour mieux amarrer la gourmandise. Deux moments forts marquent la dégustation, la langouste travaillée dans un esprit d’aïoli et la sériole présentée comme un jardin de la mer avec voile d’algues et nombreux légumes ou herbes distillant leurs saveurs incisives. À chaque fois, le chef marque sa technique en associant ses créations à une émulsion ou syphon, consommé de langouste pour la même langouste ou petits crustacés de Méditerranée pour la sériole. Une dégustation des plus plaisantes car enlevée et changeante au gré des poissons ou crustacés traités par un jeune chef jamais en manque d’inspiration. Desserts légers et marqués par des arômes bien ancrés, agrumes associés à du caviar osciètre ou chocolat à une crème glacée aux oursins qui donnait un relief insoupçonné aux notes lactées du cacao. Cave sérieuse et accessible gérée par Celia Debatty, personnel aux petits soins mené par Manon Rizzo, la croisière sur ce nouveau paquebot est promise à un bel avenir. Pierre-Yves Chupin


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Tanin & Copains
Bistrot

Tanin & Copains

Un bon bistrot

Amateurs de poissons, cette adresse n’est pas pour vous. À deux pas du port de Sanary-sur-Mer, ce petit bistrot tout en longueur ouvert en mai 2024 est entièrement dédié aux vins et aux viandes. Le ton est donné dès l’entrée avec à droite une cave à maturation où se côtoient des entrecôtes et des côtes de bœuf issues de différentes races dont la Normande, la Montbéliarde ou de la Blonde de Galice. Plus ou moins maturées, ces pièces sont annoncées sur table avec un prix aux 100 grammes. D’autres morceaux viennent compléter l’offre comme de la noix, du paleron, du faux-filet ou de la bavette servis après la dégustation d’un os à moelle copieusement garni que l’on accompagne d’un vin que l’on va directement chercher dans la cave dans une sélection majoritairement provençale. Une adresse réconfortante, qui semble avoir déjà trouvé son public. Seul bémol, le pain, une baguette blanche de piètre qualité pour prendre du plaisir à saucer. Philippe Toinard


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Asterales
Restaurant

Asterales

Un bon restaurant

Au cœur de ce bel hôtel de la famille Sauvajon, le chef Ludovic Nardozza a définitivement imposé son style depuis son arrivée en 2023. Et lorsque l’on survole son CV, on comprend pourquoi. Champion du monde du lièvre à la royale, prix de l’élégance au championnat du monde du pâté-croûte, trophée Masse du foie gras, ce trentenaire en a sous la pédale et de la technicité à revendre. Cela se traduit à travers cette fleur de courgette copieusement farcie de truite. Dans l’assiette, elle se maintient au premier coup de couteau et la farce ne part pas dans tous les sens. Signe évident d’une maîtrise technique. Cette même maîtrise s’apprécie aussi sur la tenue de ce disque épais de polenta au citron confit sur lequel il vient déposer des morceaux de volaille moelleux à cœur. Deux plats séduisants qui soulignent au passage son attachement au terroir revendiqué à travers d’autres produits comme les escargots du Vercors, les girolles, le chèvre frais du village et de nombreuses herbes et fleurs. Pour autant, il ne se refuse pas, à juste titre, à cuisiner des produits de saison venus d’ailleurs comme les langoustines, le maigre ou le tourteau. Selon la météo, les créations de ce chef se savourent en terrasse bordée par le jardin arboré ou dans la salle toute de bois vêtue où le feu crépite quand les températures s’effondrent. Philippe Toinard


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