Un bon restaurant
Les japonais nomment "ikebana" l'art de faire vivre les fleurs. Le jeune chef Yoshinori Morié, repéré dans quelques bistrots créatifs de la capitale, compose dans son restaurant des assiettes-bouquets, qui aimantent le regard et affolent les papilles. Quelques plats fétiches font déjà référence, qui n'ont rien d'anecdotiques, à l'instar du tartare de veau de lait, accompagné de bulot et coques, éclatant de blancheur. Contraste des couleurs et choc des saveurs, la maîtrise est évidente, impressionnante. D'évidence, que l'on opte pour le plus simple des menus du déjeuner ou qu'on tape au menu dégustation du soir, ce petit restaurant a du style, celui de son chef aux longs cheveux poivre et sel disciplinés par un catogan. Avec beaucoup de naturel aussi, le service se prête aux explications, citant à la demande le nom de chaque pousse, l'origine de chaque fleur. Un pain exceptionnel, un choix de vins soigné, ainsi que des desserts sans chichi, distingue encore cette adresse à la mode qui mérite de devenir une institution.