Un bon bistrot
Trente trois ans au jus (de raisin) pour ce bistrot à vins aussi frenchy que scottish, car créé par Tim Johnston, (excellent produit d'importation) qui a passé le tire-bouchon à sa fille et le piano à son beau-fils (écurie Camdeborde et Cie). Résumons... la cuisine y a gagné plus de subtilité (avec addition en rapport), le service, très efficace, a perdu un poil de chaleur, mais cette bonne vieille madeleine aux tables bordeaux (ou lie de vin, si vous préférez), aux cartons entassés, aux rayons bien garnis de bouteilles et aux dessins d'enfant (fifille) tapissant les murs, où l'on s'entasse au coude-à-coude (idéal pour les verres de contact) n'a pas bougé d'un poil. Toujours au garde-vous, le stilton et le cheddar, les xérès et portos au verre (sans doute la seule adresse de ce type à Paris), le haggis en saison (panse de brebis farcie) et l'éclectisme d'une sélection de vins, régulièrement renouvelée, proposés au verre (grand choix) et en bouteilles. Et, cerise dans le pinard, une carte de vins complémentaire (à demander) d'une modestie tarifaire telle qu'elle est un vrai pousse-au-crime, touraine fié gris de Preys à 18 euros et fleurie de Chanudet à 30 euros