Scène Thélème (La)
Restaurant

Scène Thélème (La)

Un bon restaurant
♥︎

Les trois salons d'un blanc immaculé donnent le ton : ici, la limpidité sera de mise. C'est ce à quoi se sont attelés Yoshitaka Takayanaki et Rudy Langlais, un duo complice durant 7 ans, développant désormais un autre projet dans la mouvance street food nippone, après avoir confié au second la barre du restaurant depuis le mois d'avril. Les habitués ne seront pas dépaysés, l'esprit de la cuisine, à vocation gastronomique, n'ayant pas changé. Les autres, en découverte, ne se poseront pas outre mesure la question de savoir s'il s'agit de fusion entre deux mondes culinaires a priori différents, tant les apports extrême-orientaux de l'une, se glissent dans la technicité de l'autre, occidentale. Le déroulé du menu déjeuner s'inscrit dans le classicisme du déjeuner d'affaires : trois assiettes, encadrées d'amuse-bouche et de mignardises, d'une grande digestibilité (les poissons y jouent leur rôle) et de belle finesse. On pourra se demander si tous les ingrédients nippons mis en œuvre font saillie dans l'équilibre des compositions, autrement dit « fusionnent » (quoique l'équilibre des saveurs dans les trois amuse-bouche, rondeur, acidité, fumé, soit patent), et si on les perçoit toujours nettement (poudre d'algues, gel teriyaki...). Mais on sera sans peine convaincu, outre le séduisant dessert, que la crème de sésame blanc va comme un gant au tartare de maigre et que la sériole n'attendait que le bouillon végétal au dashi (renversant) pour des épousailles de grande classe. Gilles Dupuis


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Divellec
Restaurant

Divellec

Un bon restaurant

L'ancien Le Divellec qui a perdu son article depuis sa reprise par Mathieu Pacaud ne ménage pas ses efforts pour faire venir la clientèle, tables dressées sur le trottoir dès les beaux jours et avec photophore quand la nuit tombe. L'aménagement intérieur flatte tout autant le chaland, avec coins et recoins pour plus ou moins d'intimité, plantes spectaculaires ou notes décoratives bienvenues. La carte ne manque pas non plus d'atouts ou d'arguments, essentiellement marine et fidèle au style de Bernard Pacaud (le père) avec des assiettes travaillées et toujours justes dans les assaisonnements ou les compositions. Les desserts restent la partie congrue de l'offre mais la cave affiche une réelle opulence avec une sélection ambitieuse et des tarifs élevés. D'une manière générale, l'addition s'envole vite ici, ce qui explique peut-être cette ambiance un peu m'as-tu-vu qui peut faire fuire le (simple) bon-vivant. 


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Archeste (L')
Restaurant

Archeste (L')

Un bon restaurant

La salle à manger n'affiche pas toujours complet, surtout au déjeuner, et pourtant la cuisine de Yoshiaki Ito, d'une rare élégance, mériterait une plus grande affluence. L'établissement porte bien son nom (qu'il faut prononcer "arkeste") : ce mot-valise évoque à la fois l'art et l'orchestre, et en effet chaque plat est une petite oeuvre, pièce originale d'un repas symphonique. Au déjeuner, vous devrez simplement choisir le nombre de mouvements de votre concert gastronomique, soit trois soit six (au dîner, vous en aurez sept). Puis, dans ce décor zen qui invite à la concentration, sur des tons beiges et grèges, laissez-vous guider par le chef. Une longue séquence de plaisir commence à l'amuse-bouche, un beignet d'aubergine et parmesan flanqué d'une chips à l'encre de seiche et à la mousse de haddock, pour s'achever sur un somptueux finale, un café accompagné d'un cannelé au cognac et d'une géniale truffe au chocolat fourrée au thé noir (attention ça coule). Entre ces deux, entrées, plats et desserts sont virtuoses, purs, sans effets inutiles. Ici, chaque ingrédient a été patiemment choisi. Tous les produits peuvent produire leur carte d'identité : carottes d'Annie Bertin, en Bretagne, thon de Saint-Jean-de-Luz, beurre normand de la maison Borniambuc... Un peu plus de chaleur humaine suffirait à ranger cette adresse parmi les meilleures de l'ouest parisien.


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Matsuhisa
Restaurant

Matsuhisa

Un bon restaurant
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Irasshaimase ! Bienvenue chez Matsuhisa, l’unique restaurant français du chef Nobuyuki Matsuhisa. Hideki Endo, le chef exécutif y réalise une cuisine japonaise aux saveurs péruviennes propres à Nobu. La salle décorée par Philippe Stark surprend : bois acajou, moquette foncée, alcôves où l’on peut s’installer sous d’immenses lustres, sans oublier le bar où l’on peut déjeuner ou dîner en regardant les maîtres sushis préparer poissons cru ou pizza signature à la japonaise, aussi étonnante que savoureuse. Omakase ! On laisse les chefs imaginer des plats sur-mesure pour un dépaysement total. Inattendu et véritable expérience, il suffit de leur préciser une envie ou de se laisser porter. Cela permet de découvrir des plats inédits qui ne sont pas à la carte : une expérience à vivre. À la carte, les conseils experts des serveurs sont plus qu’utiles pour décrypter les intitulés « très japonais » des plats. Au déjeuner, on apprécie le menu classique Bento qui donne un aperçu des plats signature : black cod, assortiment de sushi, salade de sashimi de thon, tempura de crevettes de roche sauce crémeuse épicée et capuccino de whisky glacé réalisé sur place et spécifiquement pour Matsuhisa par l’équipe de pâtissiers de Pierre Hermé. Le soir, la carte s’enrichit de nouvelles propositions, et permet de découvrir le concept de partage propre à Nobu : les plats sont servis un par un à table donnant l’impression que personne ne peut manger ensemble mais l’idée ingénieuse du concept est d’inviter les convives à goûter chaque plat en partageant leurs ressentis. Incontournables, les poissons marinés relevés de piment péruvien, le bœuf wagyu, les maki dragon préparés minute. Pour les vins, 650 références de vins et champagnes principalement français et une dizaine de variétés de saké sélectionnés par Nobu, du plus sec au plus doux et floral. Heureuse iniative, les thés japonais (sencha, geimacha) sont aussi proposés au verre.


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Mavrommátis (Le)
Restaurant

Mavrommátis (Le)

Un bon restaurant
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Espace faisant se succéder arches et niches, enduit clair rappelant les tonalités de la terre, murs parés de chêne ou escalier de noyer, l'architecte Régis Botta a réussi l'écrin que constitue le restaurant phare des frères Mavrommatis. Et toujours ce visage dessiné par l’illustre Georges Moustaki, ami des trois frères. Cette année, ils fêtent les quarante ans de l'établissement et notre dîner montre combien leur gastronomie méditerranéenne n'a pas pris une ride. Techniques ciselées de la cuisine française et recherche constante des meilleurs produits des terroirs grecs, ils jouent des deux rives pour parfaire leurs carte ou menus. Des plats devenus au fil des ans incontournables comme l'artichaut en fricassée avec légumes maraîchers et palourdes, le carpaccio de langoustines à la poutargue ou l'épaule d'agneau confite et selle rôtie au halloumi avec Dolmades de blette et un jus aussi puissant qu'élégant. Des textures et des arômes évoquant le voyage dans cette salle vite exclusive qui ne s'est jamais départi de ses sources helléniques pour maintenir sa raison d'être. Remarquable carte des vins, service de grande maison et douces attentions du début jusqu'à la fin du repas. Coup de cœur bien réel. 


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Épicure
Restaurant

Épicure

Un des meilleurs restaurants de la ville

En peu de temps, Arnaud Faye a trouvé ses repères à la tête des cuisines du palace. Ce meilleur ouvrier de France 2019 défend comme son prédécesseur une version de la grande cuisine française. Bien personnelle comme l’a montré notre dernier déjeuner, un registre harmonieux, élégant, jamais ostentatoire. Au végétal, il accorde une place essentielle jusqu’à proposer un menu tout légumes. Pour débuter, trois bouchées d’une grande légèreté comme cette tartelette aux salsifis, racine hélas disparue de la plupart des tables. Les plats s’honorent tous à mettre le produit à l’honneur, tourteau cuit à la perfection sans le côté parfois pataud du crustacé et que dynamise une mayonnaise au corail, ou agneau accompagné de blettes et premiers petits pois marquant le passage heureux entre deux saisons. Le pigeon de Pornic avec ses choux réduits et sublimés par des lamelles de truffes cachait une quenelle à base d’abats de la volaille, gourmande et puissante. Ces heureuses interférences au sein de l’assiette offrent au vin une place de choix et expliquent ce sans faute du riesling grand cru Schlossenberg de la maison Trimbach avec le tourteau (incisif) à la côte rôtie de Jamet si à l’aise avec un pigeon presque giboyeux. Pour terminer, exceptionnel dessert à base de coing qui offrait au fruit des notes florales, envoutantes. Service de haute volée et d’une grande gentillesse, et tables lumineuses en attendant de pourvoir prendre ses repas à l’extérieur, soit une promesse unique parmi les grandes tables parisiennes. Pierre-Yves Chupin


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Pergolèse (Le)
Restaurant

Pergolèse (Le)

Un bon restaurant
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Il y a des années que le chef M.O.F. Stéphane Gaborieau tenait avec une régularité de métronome les cuisines de ce discret restaurant de la porte Dauphine. Sévère coup de jeune avec la reprise en main par Julien Dumas dans un décor juste rafraîchi mais au registre désormais dédié à la passion du chef pour les produits de la mer.  Tout au long d’un menu en huit services, chaque plat revendique son propre univers ou son esthétique : une asperge verte contraste avec ses sauces rouge et noir façon Jean Arp ou une belle noix de Saint-Jacques devient partie prenante d’une toile digne de Mirò. Saveurs de l’entrée jusqu’au dessert affirmées : pavé d'omble chevalier tout juste confit accordé avec une mousse pain de sucre ou encornet cru ciselé tel un bijou et paré d'une sauce encre puissante. Légère baisse de régime avec l'excellente volaille de Culoiseau associée à de la betterave traitée dans plusieurs textures, puis nouveau sursaut d’adrénaline avec la courge travaillée en avant-dessert. Passionné de vin - le passage du chef au Lucas Carton a laissé des traces -, Julien a largement enrichi la déjà belle cave de l'endroit. De belles références peu connues à des tarifs très sages font aussi partie de la promesse du repas. Arnaud Morisse


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Restaurant Marius
Restaurant

Restaurant Marius

Un bon restaurant

Depuis le départ des Grandjean, l'adresse historique du boulevard Murat reste toujours habitée, possédée même, car désormais aux mains des Vigato, Jean-Pierre et son fils Jérôme, sans oublier leur disciple Romain Dubuisson. Quelques coups de peinture bienvenus et le repas retrouve son éclat dans la salle lumineuse, même si ce n’est plus François Grandjean qui vient réciter la carte et ses arrivées du jour mais Jérôme Vigato. Poissons et coquillages toujours à l’honneur, classiques immuables, cuissons remarquables et sauces de bonne tenue pour faire honneur à un registre maritime si rare à Paris. Certains plats devenus au fil du temps immuables sont restés à la carte (le tourteau en salade, la raie, le merlan « Colbert ») quand d’autres créations s’imposent avec des accords terre et mer aussi surprenants que convaincants. Le thon servi à température ambiante et assaisonné de gingembre et miel repose sur un épais foie gras poêlé quand le rouget dévoile ses saveurs presque giboyeuses garni d’une queue de bœuf longuement mijotée. La fin de repas garde le rythme, enlevé et brillant, soufflé avec crème pâtissière aux agrumes ou tarte fine de saison si généreux qu’il fait bon les partager. Petits ajustements à prévoir quelques semaines après l’ouverture, vins blancs présentés trop froids ou service victime d’un succès amplement mérité.  Pierre-Yves Chupin


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Chiberta (Le)
Restaurant

Chiberta (Le)

Un bon restaurant
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Le haut de la plus belle venue au monde retrouve des couleurs avec le retour de Clément Leroy au Chiberta. Guy Savoy a eu l’intelligence de lui confier les clés de l’adresse qui garde son chic intemporel et son confort réel (tables espacées). Le chef, originaire de la Drôme, s’investit à cœur dans cette nouvelle aventure, proposant sa version personnelles des ravioles du Royan de son enfance, irrésistibles avec le caillé de chèvre, les girolles, les amandes fraîches pour le croquant et la pulpe d’abricot rôti, si subtile et déterminante dans l’accord avec le vin. Autre plat incontournable, le foie gras qu’il fait cuire dans la cire d’abeille et qu’il accompagne d’un bouillon de canard parfumé au safran, de pickles de navet et de yuzu. Léger et à la fois subtilement parfumé, un plat qui ne doit pas quitter la carte (c’est une réclamation !). Clément maîtrise avec un même bonheur les classiques, comme le filet de bœuf qu’il farcit de trompettes de la mort, foie gras et épinard et que relève un jus à l’acidité bien pensée car à base d’avocat, truffe d’été et tomate confite. Et pour accompagner, certainement les meilleurs pommes dauphine de Paris. Desserts et mignardises gardent le même rythme. La salle dirigée par Thierry Belin reste tout sourire et bien armée pour proposer de jolis accords à partir d’une cave mise en scène avec le spectaculaire mur dédié au vin. À noter aussi, Chiberta & Carné ouvert à l'automne 2024 qui propose une des plus sérieuses sélection de viandes avec de belles pièces grillées et qu’accompagnent pommes gaufrette (irrésistibles), épis de mais grillés, salade et puissants jus à saucer. Pierre-Yves Chupin

 


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Baudelaire (Le)
Restaurant

Baudelaire (Le)

Un très bon restaurant
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Selon la saison ou la météo, le couvert est dressé sous le patio ou dans la salle à manger. Avec quelques tables seulement au sein d'espaces ouverts, l'adresse défend le concept assez exclusif du "small is beautiful". La carte ne joue pas non plus dans la grandiloquence, préférant proposer une seule formule au déjeuner et trois menus au dîner qui changent selon le nombre d'assiettes souhaité, à savoir trois, quatre ou cinq. Anthony Denon, arrivé au printemps dernier et venu de l'Auberge du Jeu de Paume à Chantilly, forme un duo efficace avec Léandre Vivier, chef-pâtissier. Il suffit de parcourir l'intitulé des plats pour comprendre la nouvelle orientation souhaitée. Le végétal précède désormais poissons ou viandes comme dans ce "fenouil grillé, daurade royale" ou ce "coing et foie gras". Plus qu'un effet de style, le repas annonce ici une nouvelle gastronomie qui, sur des bases classiques, offre au produit des saveurs franches, comme épurées, voire insoupçonnées. La sauce accompagnant le canard colvert est travaillée à partir des seules betteraves comme une "royale". Tout aussi intéressant, la sucrosité de l'oignon gratiné est contrebalancé par l'apport du caviar qui vient saler la composition. Les amuse-bouches, le pain fait maison (remarquable), le fromage préparé dans un parfait accord sucré-salé participent tout autant à ce registre assez inédit dans un établissement de luxe. Comme, bien évidemment, les desserts qui impressionnent dans leur parfait équilibre entre fruits de saison, épices ou aromates. En salle, une nouvelle équipe donne vie avec un éclat certain à ce registre. Le jeune sommelier Lucas Moles-Zahonero défend avec une sincère ferveur sa sélection de vins au verre, tous parfaitement choisis. Un pari sur la jeunesse qui va bien à cet hôtel volontairement confidentiel. 

 


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