Le médiatique et talentueux Christian Constant a jadis jeté son dévolu sur la rue Saint-Dominique et, ignorant qu'il avait vendu Les Cocottes, nous y sommes allés avec un a priori très favorable. Mais une série de petits détails ont peu à peu entamé notre enthousiasme… Impossible, quand on est seul, même à une heure « espagnole », quand la salle est déjà quasiment déserte, d'obtenir ne serait-ce qu'une table pour deux, il faut obligatoirement s'installer au comptoir. L’Uber rempli de touristes attardés est roi. Puis c’est le vin qu'on ne fait même pas goûter, la bouteille de jurançon dont on ne verra jamais l’étiquette, le verre chichement servi ; le pain pâteux, coupé depuis trop longtemps ; la sauce des ravioles où le coulis de crustacés s'efface devant le surplus de crème fraîche, des pommes de terre annoncées farcies de pieds de porc bien insipides, un baba spongieux carrément noyé dans un mélange sirupeux où le supposé vieux rhum n'est pas tout seul... On reste perplexe tant on sait ce dont est capable le chef. On apprendra plus tard le changement de propriétaire. La nouvelle équipe, dirigée par Bertrand Bluy, devrait méditer ce titre d'Oscar Wilde : l'importance d'être constant...