Voilà une adresse qu'on entend peu mais qui fait des heureux. Et pour cause, la grande timidité de son chef Christophe Philippe ne doit pas y être pour rien. Dans un cadre bistrotier épuré (carrelage, miroirs, lambris gris, banquettes rouges...), ce talentueux cuisinier propose des plats à son image : généreux. Ici pas de chichi. Tous les produits proviennent des meilleurs éleveurs et agriculteurs et sont travaillés de la plus simple des façons avec toujours la juste cuisson. Mention spéciale pour ses panisses. Cette frite à la farine de pois chiche, grande spécialité de Nice. Côté vin, rien à dire. Ou si justement, qu'elle est très bien fournie de vins vivants à des prix plus qu'attrayants. Évitez peut être cette adresse juste avant de vous mettre en tenue de mer. Mais n'hésitez plus à larguer les amarres surtout si c'est pour ensuite jeter l'ancre à Amarante!

Dans ces Petits Plats, on y met les formes pour sortir des assiettes audacieuses, gourmandes et pleines de relief. Menu concis mais complet, sautant d’une pêche à cru détonante au kombawa, à un cabillaud accompagné de régressives croquettes pomme de terre et gingembre, le tout travaillé autour de sauces et de condiments maniés avec précision. Autres atouts appréciés : un service passionné pour remplir les verres de l’une des belles et nombreuses références (sans parti pris régional) et des plats proposés en demi-portion pour appétits "voyageurs". Audace et créativité au service d’une cuisine française dépoussiérée pour un moment heureux dans cette adresse bien implantée dans le quartier. 

L'ancien repère de Christian Etchebest qui a depuis développé à Paris plusieurs Cantine du Troquet, joue avec bonheur le bistrot nostalgique. Banquettes en moleskine, chaises et tables d'époque, comptoir ancien, ce troquet ne manque pas de panache. Ni de gourmandise car Marc Mouton réussit comme nul autre les plats de tradition, souvent mâtinés de touches béarnaises : tête de veau sauce ravigote, soupe à l'oignon, civet de sanglier ou profiterole. Rien pourtant de passéiste dans l'assiette à la présentation soignée et aux saveurs toujours enlevées. Une adresse à connaître absolument. 

Ce bistrot de quartier qui ne paie pas de mine ménage quelques vraies surprises, avec son service bon enfant et son look anodin. Épluchez bien l'ardoise généreuse, vous ne serez pas déçus. Et si vous passez par là au déjeuner, jetez-vous sur la formule, une occase à ne pas rater.

Voir la chronique de La Cantine du Troquet Cherche midi.

C'est l'une des adresses bistronomiques de Paris à connaître, même si son propriétaire, Pierre-Olivier Lenormand, ne cherche pas la lumière. Il propose au déjeuner comme au dîner une formule à 35 € d'une qualité constante, quelle que soit la saison. Sa cuisine créative, parfois riche (comme le fameux riz au lait au caramel beurre salé) mais toujours irréprochable, peut rebuter une clientèle portée sur la diététique. Une prévention qui s'évanouit vite, et laisse place à l'enthousiasme et à l'addiction. Au tableau, jolie sélection de vins à prix abordables.

Voir la chronique de la Cantine du Troquet Cherche-midi.

Maître-Restaurateur, Maxime Vilatte a été formé notamment par Joël Robuchon et Philippe Legendre. Cet héritage saute aux yeux dans l'assiette qui va à l'essentiel et impressionne par la perfection des cuissons (canette rôtie) ou des assaisonnements (vierge de légumes), comme par le choix de l'accompagnement (pommes de terre grenailles, panais et pleurotes). Le bonheur tient ici aussi à Marie qui reçoit avec beaucoup de simplicité et d'à propos dans un espace resté lumineux et chaleureux. Un coup de cœur évident. 

La petite terrasse pour les beaux jours se montre bien tentante, mais, à l’intérieur, le décor sobre que met en scène les beaux flacons alignés sur les étagères et les tables espacées, accueille avec un confort certain. Le menu joue un répertoire classique mais le chef sait nous étonner. Le saumon mariné, par exemple, s'accompagne d’un sorbet à la menthe fraîche et concombre, et de chou blanc. La pièce de bœuf (tendre et cuisson juste) servie avec pommes grenailles et fricassée de champignons, s'apprécie aussi pour son  fond brun (48 heures de cuisson avec os de veau, puis 30 minutes de macération d’une réduction de vin rouge et oignons). Le tiramisu trouve son envol avec la farandole de fruits de saison (framboises et fraises gariguettes). La carte des vins permet à chacun d'y trouver son compte. Et touche appréciable s'il en est, la présence du chef Jean Marie Burnet, déjà étoilé dans d’autres établissements, qui aime regarder ses clients sympathiser, voire les retrouver sur la terrasse pour refaire le monde.

Venir ici revient à faire un pèlerinage dans l'une des Mecque de la viande à Paris. En guise d'église, une petite salle couleur sang avec une fresque sur une ardoise rendant honneur tant aux éleveurs qu'aux bêtes qui se font dévorer. Derrière l'autel (un magnifique zinc), on y entend les saintes bidoches mâturées sur place (simmental, blondes d'Aquitaine ou autres, selon les arrivages) cuire dans de généreuses quantités de graisses. Selon cette liturgie bien française, des frites très réussies accompagnent les plats, et malheur aux végétariens qui ne trouveront même pas un malheureux poisson à se mettre sous la dent. Naturellement, la communion se fait sous les deux espèces : un bon pain Poujauran et une sélection solide de vins. Amen.