Deux fois plus de piment
Restaurant

Deux fois plus de piment

Monsieur Cheng serait-il un de ces médecins traditionnels chinois proposant de la corne de rhinocéros revigorante ? En tout cas, il se soucie de nos estomacs en prévenant dès la porte que « les piments peuvent causer du mal au ventre et de la diarrhée ». Il peut aussi vouloir faire réviser les tables de multiplication et d’addition avec la multiplication de ses gargotes (2, 3 et 5 « fois plus de piment »… Où est passée la 4 ?). La 2 change régulièrement de décor: actuellement, c’est style loft berlinois destroy avec murs karchérisés jusqu’à l’os et une dizaine de tables. Renonçant à la traditionnelle échelle de Scoville pour mesurer le piquant/chaud de ses préparations, il les propose avec une graduation de 1 à 5. Il est conseillé de ne pas dépasser le 1 (au risque de ressembler aux anciennes pubs du Thermogène crachant des flammes). Avec un plaisir maso, on aime plonger dans ses bouillons (très hot dès le niveau 1) copieusement garnis, tâter du bœuf séché ou des soupes de choucroute au porc ou au poisson panga. Pas de dessert.


Découvrir le Restaurant
Daroco
Restaurant

Daroco

Où trouver, à la même adresse, des pâtes comme on ne sait pas en cuisiner, une pizza comme on ne pourrait pas en cuire faute de four à bois à domicile, une glace comme on n'est pas sûr de savoir où en dénicher, le tout servi à bonne température et prestement, avec le sourire, la bonne humeur et le style, dans une salle qui nous transporte ailleurs et à une autre époque ? Ajoutons une carte de vins italiens sélectionnés avec intelligence et les prix fort raisonnables, pour comprendre le succès de ce Daroco auprès d'une clientèle de trattoria napolitaine. Réservation possible, pour encore plus de confort.


Découvrir le Restaurant
Matsuhisa
Restaurant

Matsuhisa

Un bon restaurant
♥︎

Irasshaimase ! Bienvenue chez Matsuhisa, l’unique restaurant français du chef Nobuyuki Matsuhisa. Hideki Endo, le chef exécutif y réalise une cuisine japonaise aux saveurs péruviennes propres à Nobu. La salle décorée par Philippe Stark surprend : bois acajou, moquette foncée, alcôves où l’on peut s’installer sous d’immenses lustres, sans oublier le bar où l’on peut déjeuner ou dîner en regardant les maîtres sushis préparer poissons cru ou pizza signature à la japonaise, aussi étonnante que savoureuse. Omakase ! On laisse les chefs imaginer des plats sur-mesure pour un dépaysement total. Inattendu et véritable expérience, il suffit de leur préciser une envie ou de se laisser porter. Cela permet de découvrir des plats inédits qui ne sont pas à la carte : une expérience à vivre. À la carte, les conseils experts des serveurs sont plus qu’utiles pour décrypter les intitulés « très japonais » des plats. Au déjeuner, on apprécie le menu classique Bento qui donne un aperçu des plats signature : black cod, assortiment de sushi, salade de sashimi de thon, tempura de crevettes de roche sauce crémeuse épicée et capuccino de whisky glacé réalisé sur place et spécifiquement pour Matsuhisa par l’équipe de pâtissiers de Pierre Hermé. Le soir, la carte s’enrichit de nouvelles propositions, et permet de découvrir le concept de partage propre à Nobu : les plats sont servis un par un à table donnant l’impression que personne ne peut manger ensemble mais l’idée ingénieuse du concept est d’inviter les convives à goûter chaque plat en partageant leurs ressentis. Incontournables, les poissons marinés relevés de piment péruvien, le bœuf wagyu, les maki dragon préparés minute. Pour les vins, 650 références de vins et champagnes principalement français et une dizaine de variétés de saké sélectionnés par Nobu, du plus sec au plus doux et floral. Heureuse iniative, les thés japonais (sencha, geimacha) sont aussi proposés au verre.


Découvrir le Restaurant
WALY-FAY
Restaurant

WALY-FAY

Déjà vingt ans d'âge pour ce restaurant africain et qui, curieusement, au contraire de nombre de tables "tropicales" perdant en fiabilité au fil des ans, s'inscrit sur la durée dans une authenticité qualitative. Point de folklore exotique dans le décor, mais une allure d'atelier-loft industriel aux éclairages tamisés, scindé en deux salles, l'une vaste et bruyante, l'autre, face à la cuisine ouverte, beaucoup plus propice aux conversations intimes. Globalement, hors digressions antillaises, c'est l'Afrique du Golfe de Guinée qui est à l'honneur, avec pour pivots, le Sénégal et le Cameroun. Du premier, on pourra se frotter au tiep et au yassa, du second à l'étonnant n'dolé, hachis de feuilles d'arbuste amer travaillées avec des arachides crues, qui risque de vous laisser décontenancé. Le point de jonction entre les deux pays se situant dans le maffe, préparation à base de "cacahouètes" comme le disent les occidentaux. Dommage par contre que l'on ait abandonné l'agneau au couscous de mil, aux arômes fermentaires, qui était à la fois original et très réussi. Quant au piment, dont on voudrait qu'il "brûle" les plats, il figure à part, mais nous vous en conseillons un usage plus que parcimonieux.


Découvrir le Restaurant
Georges (Chez)
Restaurant

Georges (Chez)

♥︎

Brasserie comme il en existe hélas de moins en moins, tenue avec beaucoup de professionnalisme par la famille Menut qui veille au grain, et restée dans son jus avec ses boiseries, son décor Art Nouveau signé Slavik et sa vaisselle de Gien au motif Paris. Le semainier tient toujours aussi bien la rampe quand la carte reste fidèles aux incontournables de la maison, frisée aux lardons parmi les plus réussies de Paris, escargots, gigot servi sur une authentique "voiture de tranche" ou profiteroles avec pas moins de trois choux et généreusement arrosées de chocolat chaud. Service sympathique et carte des vins campée sur les classiques de l'Hexagone. 


Découvrir le Restaurant
Ambassade d'Auvergne
Restaurant

Ambassade d'Auvergne

♥︎

L'une des dernières ambassades régionales de la capitale que tient avec beaucoup de verve Didier Desert, ancien auditeur d'un grand cabinet de conseil. Sans passéisme ni chauvinisme, il a au contraire donné le coup de jeune qu'avait besoin cette institution en l'enrichissant d'une cave exemplaire et d'une boutique de produits exclusivement locaux dans une rue adjacente. Quelle que soit la saison, le menu servi au déjeuner comme au dîner sait avec une générosité jamais feinte régaler autant les Parisiens que les Auvergnats de passage, voire même les touristes souvent venus de très loin pour prendre part à ce banquet digne d'un village gaulois. Le service de l'aligot fait le spectacle comme le passage entre les tables du remarquable plateau de fromages qui, à lui seul, mériterait le détour. En sachant qu'il serait dommage de ne pas garder un peu d'appétit et surtout de gourmandise pour la mousse au chocolat servie à volonté et, pour nous, parmi les meilleures de Paris. 


Découvrir le Restaurant
Dame de Pic à Paris (La)
Restaurant

Dame de Pic à Paris (La)

Un bon restaurant
♥︎

Jordan Theurillat, fidèle à Anne Sophie Pic depuis 2014 et désormais chef de cuisine, office avec précision dans une cuisine ouverte très féminine. Il crée de redoutables et délicieuses pièces de joaillerie gourmandes au milieu d’une équipe où personne n'a plus de 30 ans. Il est soutenu par un personnel de salle très compétent et souriant. Cuir, bois et blanc habillent un écrin cosy où se marient la délicatesse, l’élégance et la jeunesse. On remarque la finesse des couverts signés. Les amuses bouches annoncent la couleur, les saveurs sont travaillées intelligemment. Mais le raffinement n’élude pas le ludisme avec les fameux berlingots qui évoluent en fonction des saisons. Très beau livre de cave où les sakés et les vins du monde (notamment Barolo) ne sont pas en reste.


Découvrir le Restaurant
Closerie des Lilas (La)
Restaurant

Closerie des Lilas (La)

Il faisait beau, il faisait chaud et le pianiste s'en donnait à cœur joie pour célébrer les retrouvailles de touristes venus d'un peu partout et de fidèles Parisiens autour du mythique bar. La Closerie des Lilas faisait ce soir-là revivre le Paris insouciant et festif, celui de l’entre-deux guerres et des romans d’Hemingway. Les propriétaires ont avec intelligence préservé le cadre, la disposition du lieu et son atmosphère. Dans l'assiette, on se réjouit que les classiques soient toujours honorés, les quenelles de brochet, le filet de bœuf Hemingway avec son épaisse sauce au Bourbon bien relevée, ou les Crêpes Suzette qui embaument la salle en fin de repas. Le service joue parfaitement le jeu, mis à contribution dès que possible pour la découpe, le flambage ou l'accueil si courtois. En revanche, à ce niveau de prestation et de tarification, la carte des vins semble bien désuète, d'une autre époque et mériterait le recours à des verres à dégustation. Comme également le service d'un pain vite quelconque ou du café que n'accompagne nulle mignardise ou bonbon au chocolat donne une piètre image de l'adresse qu'on aimerait infaillible pour être éternelle. Pierre-Yves Chupin 


Découvrir le Restaurant
Ombres (Les)
Restaurant

Ombres (Les)

♥︎

Cette adresse située sur le toit du musée du Quai Branly est devenue la nouvelle ambassade de la naturalité. Ce concept gastronomique prônant une approche résolument vertueuse, autant pour le corps que la planète, avait été développé et déployé avec succès au Plaza Athénée par Alain Ducasse… jusqu’à ce que la direction de l’hôtel en décide autrement (mais c’est une autre histoire). Ici, l’excellence, tout comme la radicalité de l’approche cèdent d’une certaine manière la place à une plus grande proximité. Finis le service guindé façon palace, les additions dépassant les 500 euros par personne, et l’absence de viande à la carte, l’offre se décline à travers trois menus évoluant entre univers végétal (betterave fumée, salsifis en bolognaise), terroir marin (gamberoni de San Remo, bar de ligne, Saint-Jacques) et ressources animales raisonnées (pigeon sur la braise), souvent influencés par la touche méditerranéenne chère à Alain Ducasse. Alexandre Sempere, jeune chef qui durant sept ans a œuvré au côté de Romain Méder, est aux commandes de ces Ombres 2.0. Autant dire que l’esprit originel règne, même sourcing de produits hors-pair et mêmes techniques culinaires travaillées qu’au palace. Avec, ici,  la vue panoramique qui embrasse la Seine, le Trocadéro et la tour Eiffel et l’écrin très contemporain conçu par l’architecte Jean Nouvel, auteur du musée, collant parfaitement à la démarche innovante. De l’aveu du jeune chef - à la fin novembre -, l’affaire est en train de trouver son rythme avec la nécessité de former en cuisine comme aussi en salle des équipes parfois éloignées d'un concept aussi fort. Il y a fort à parier que Les Ombres risquent d’ici quelques semaines de s’afficher pleinement à la lumière.


Découvrir le Restaurant
IDA par Denny Imbroisi
Restaurant

IDA par Denny Imbroisi

Un bon restaurant

Derrière une devanture un peu vieillotte, un décor contemporain en phase avec la cuisine. Denis Imbroisi a confié les fourneaux à Guiseppe Franco, chef formé à bonne école d'un côté et de l'autre des Alpes. Dans des assiettes hautes en couleur, des produits sélectionnés avec soin et souvent en provenance direct de marchés italiens, et des assaisonnements, accompagnements ou cuissons réglés comme du papier à musique. Les menus du déjeuner permettent de se régaler sans se ruiner. Accueil charmant. 


Découvrir le Restaurant

Pages

S'abonner à RSS - le dimanche au dîner