Anona
Restaurant

Anona

Thibaut Spiwack s'inscrit bien dans son époque. Ce jeune chef qui a fait ses armes au George V, au One O One à Londres, au Lucas Carton auprès de Jérôme Banctel puis au Jules Verne, a monté son projet de restaurant en veillant à son impact écologique et social. La salle lumineuse et aux murs bleu canard affiche un chic contemporain. À la carte, des plats qui jouent avec les codes du moment et mettent en avant des produits parfaitement "sourcés" avec quelques propositions vegans bienvenues. Dans les assiettes, on navigue du sublime - simple soupe de poissons de roche en amuse-bouche ou magnifique alliance entre paleron de bœuf, anguille fumée et bouillon dashi, - à l'incompréhensible comme ce bœuf de Galice proposé avec fraises, mangue et omelette... Le chariot de desserts, affriolant sur le papier s'avère un peu décevant. Autant de détails, faciles à corriger, qui laissent transparaître une table à suivre indéniablement.


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Oui Mon Général
Bistrot

Oui Mon Général

Un des meilleurs bistrots de la ville
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Bistrot de quartier convivial, chaleureux où l'on vient pour boire comme pour manger. Un endroit à la fois moderne et traditionnel, intemporel et habité par une équipe qui a déjà sévi à plusieurs reprises (Nicolas Bessière et Stéphane Reynaud). La quête du bon produit comme la préparation au service de la seule gourmandise, voilà bien deux principes pour lesquels ce général s'engage à être inflexible : un carpaccio de tête de veau avec ses petits légumes, un lapin à la moutarde bien relevé à l'estragon ou des pruneaux avec orange confite et travaillés comme un crumble lors de notre passage. La carte des vins se montre à la hauteur de l'ambition réunissant grands noms (Dauvissat, Pinard, Minchin, Rayas) et petits nouveaux, faisant part belle à la culture raisonnée ou à la biodynamie. Bon à savoir, l'adresse donne rendez-vous le jeudi et le samedi autour d'un machon matinal (salade de pieds de veau, charcuteries, saint marcellin, tarte à la praline). En fait un petit-déjeuner pour adultes, de préférence consentants. 


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Perroquet vert (Le)
Bistrot

Perroquet vert (Le)

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À l'écart des modes, l'adresse du chef Didier Guy cultive service après service, un goût de la convivialité​ et du bien manger sans jamais faillir. Peinture rouge écarlate, ardoises qui détaillent le menu, et quelques raretés accrochées aux murs comme ces originaux d'Hugo Pratt confinent le client dans une atmosphère un brin baroque où l'on se sent immédiatement à son aise. En hiver, la cheminée certains soirs fonctionne pour le plus grand plaisir de la salle et l'une des dernières flambées de la capitale. La cuisine ne s'embarrasse pas de frivolité, mais va à l'essentiel. Des bases classiques maîtrisées souvent améliorées par une pointe d'exotisme bienvenue. Que ce soit pour le menu déjeuner ou les vins, on peut se faire plaisir ici à vile prix.


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Marso & Co
Bistrot

Marso & Co

Un bon bistrot

Et de trois pour Tomy Gousset ! Après Tomy & Co puis Hugo & Co, ce chef entrepreneur de talent prend la place d'une pizzeria qui était appréciée du quartier. Il a eu la bonne idée de confier les travaux à son ami Kraken, street artist connu pour ses pieuvres aussi gigantesques qu'inquiétantes. C'est donc sous le regard amusé de ces bébêtes étranges que l'on déguste des plats aux influences méditerranéennes marquées. Délicieux poulpe en salade, chorizo flambé comme au Portugal, houmous parfait ou encore des linguine gourmandes, c'est un repas façon croisière au soleil qui est proposé. Belle sélection de vins. 


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Coucou café
Bistrot

Coucou café

Un bon bistrot

À force d'être titillée par la gastronomie en travaillant des années durant dans une maison d'édition culinaire, Pauline Labrousse a franchi le rubicon. CAP en poche, elle décroche un premier poste chez Caillebotte puis, avec ceux déjà à l'origine de Pantruche et de Belle Maison, elle se lance dans ce café moderne. Ouvert du matin au soir, on y vient pour se détendre dans son ambiance immaculée et zen, avec un café, un verre de vin ou un morceau de gâteau maison selon le moment et les envies. Aux heures des repas, c'est une courte carte aux propositions alléchantes qui est proposée. Magnifique vitello tonnato, rillettes bien gourmandes avec des pickles acidulés ou plat du jour à petit prix (au déjeuner) et à la composition réussie, régalent. Les petits couacs au service qui ont été résolus avec bonheur et geste commercial à la clé, n'entament en rien notre enthousiasme pour cette adresse bistrotière moderne et agréable. Carte des vins courte mais avec des références de caractère.


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Biche
Bistrot

Biche

Un bon bistrot
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Dans le "nord Marais", à deux pas de République, il y a comme une odeur de Canebière. Ancien rade totalement rénové avec goût par la patronne originaire de Marseille, ce bistrot accueille avec simplicité tant pour un café ou un cocktail que pour profiter d'une carte courte où les accents méditerranéens ne sont jamais loin : poulpe flambé au pastis, turbot façon bouillabaisse, aubergine kefta... autant de clins d'oeil réussis à cette cuisine du soleil. Chaque assiette bénéficie d'un dressage soigné sans jamais tomber dans le chichiteux. La générosité est de mise dans une ambiance décontractée. Petits couacs au service pas bien graves. On aurait aimé une carte des vins un peu plus étoffée - une quinzaine de références -, mais d'un autre côté, toutes sont disponibles au verre. À noter le menu déjeuner à l'excellent rapport qualité-prix.


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Solstice
Restaurant

Solstice

Un très bon restaurant
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Après avoir excellé dans la bistronomie - Semilla c'était lui ! - le MOF Éric Trochon a décidé voilà deux ans de redessiner les contours de la table gastronomique. Une vingtaine de couverts, des tables nappées en lin, une belle hauteur sous plafond, un mobilier venu tout droit de la Corée de sa compagne et un service aussi discret qu'élégant pour mettre en avant et en valeur l'argenterie signée Robbe & Berking. Deux menus qui changent souvent, l'un laissant l'initiative au chef sur un principe d’Omakase. Des techniques implacables, des produits sourcés auprès d'artisans engagés et des aller-retour fréquents avec le registre japonais ou coréen donnent à cette cuisine une réelle singularité. Et cette année un repas vite enchanteur avec des créations originales comme la nage glacée de cocos de Paimpol au jeu de textures vite irrésistible, le homard accompagné d'un jus de kimchi lié au corail, ou le filet de bœuf à la fois onctueux et subtilement parfumé. En quelques plats seulement, la gastronomie française démontre sa capacité à se réinventer à travers les voyages et la connaissance de nouvelles façons de cuire ou d'assaisonner. Une leçon magistrale pour toute une nouvelle génération qui refuse de se résigner à la cuisine fusion et veut encore croire à l'excellence hexagonale. Carte des vins bien choisie et accords de haut niveau dans la sélection au verre pour les deux menus. Une deuxième tour hautement méritée. 

 


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Komatsubaki
Restaurant

Komatsubaki

Un bon restaurant
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À proximité des Champs-Élysées avec, à l'étage, un comptoir et, derrière les portes coulissantes en bois et papier, une table dressée pour huit personnes organisée autour de tatamis. Yoichi Kino que nous avons apprécié au "Comme des poissons" rue de la Tour et Ryuma Takubo forment un duo de chefs de haute volée, transformant chaque préparation, la confection des sushis notamment, en un spectacle réglé aux millimètres près. Le comptoir devient ici la scène qui réunit ses habitués, dont de nombreux Japonais inscrivant l'adresse dans leur pèlerinage parisien. Pas de doute, Komatsubaki s'annonce comme l'un des restaurants japonais les plus authentiques et sérieux de Paris, certainement l'un des seuls à préparer le wasabi devant le client, la tige broyée par le chef avec, à la clé, une pâte d'un vert immaculé et aux saveurs aussi efficaces que subtiles. Au dîner, il y a le le choix entre trois menus dont un  végétalien à commander la veille, avec succession de vaisselles traditionnelles ou de mets souvent parés de branchages ou de fleurs. Ryuma Takubo, arrivé très jeune en France et en Normandie, s'exprime dans un français parfait et permet de discuter et surtout de comprendre tout l'art de ces préparations. Dans le menu sushi, le thon proposé parfois gras ou mi-gras, cru ou mi-cuit et sous différentes préparations, tient le haut du pavé avec une finale inouïe, car alors présenté dans un cornet de feuille de shiso et accompagné de ciboulette et de radis fermenté. Autre moment fort, le saumon mi-cuit dont la présentation pourtant minimaliste laisse croire à la présence d'un beurre blanc. Durant toutes ces séquences hautement gastronomiques, les transitions ont leur importance, avec des progressions du cru vers le mi-cuit, ou le passage de saveurs tout en retenue vers d'autres nettement plus prononcées. Pour accompagner un tel festin, les bourgognes blancs sont à l'honneur sur la carte (facturés à prix fort) mais les quelques sakés fort à propos sélectionnés permettent des accords encore plus aboutis. Un coup de cœur évident et, pour nous, l'ambassade incontournable de la gastronomie nippone à Paris. 

 


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Dôme Montparnasse (Le)
Restaurant

Dôme Montparnasse (Le)

Le Dôme fait partie de ces établissements parisiens que l’on croit connaître. Peut-être l'a-t-on visité dans le passé, ou du moins en a-t-on entendu parler. Après avoir connus des heures de gloire ces grandes brasseries du boulevard Montparnasse ont plus ou moins décliné, jusqu’à ce qu’une nouvelle génération en reprenne les rênes, secouant un peu (mais pas trop) les codes, proposant comme ici des formules plus abordables. En 2018, Le Dôme s’est doté d’un nouveau chef : Yoshihiko Miura, si japonais dans son approche du produit, si français dans sa maîtrise du répertoire classique. Un équilibre qu’il met dans l’assiette,  visant juste dans le répertoire qui a fait le succès du lieu : les poissons et fruits de mer.  La perfection nippone en plus. Quel plaisir de voir arriver dans son assiette un poisson rôti entier, si brut dans son aspect mais si précieux avec sa chair nacrée. En préambule, des entrées bien travaillées et en guise de conclusion l’incontournable millefeuille Napoléon, montagne de pâte feuilletée et de crème aérienne au rhum et à la vanille. La décoration (revue en 2018) tente de faire le lien entre passé et présent, la clientèle n’est pas toute jeune, mais ça n’est pas l’apparence qui compte ici. C’est le confort, le service remarquable et rien d’autre que le plaisir de la table.


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Café des Ministères
Bistrot

Café des Ministères

Un des meilleurs bistrots de la ville
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Ce café autrefois dédié aux poissons et coquillages, Jean et Roxane Sévègnes l'ont repris voici quelques mois. Dès le départ, ils ont choisi de travailler en parfait duo, ni commis, ni apprenti, le couple se répartissant les tâches entre la salle et la cuisine. Passés par les grandes maisons, ils revendiquent une même exigence, scrupuleux dans les moindres détails. Jean réussit dans un espace réduit à confectionner tout lui-même, pâte feuilletée, fonds, pâtisserie et même glaces ou sorbets. Et les passants ont vite fait la différence : son vol-au-vent au début à la carte fait désormais partie du menu quelle que soit la saison, au déjeuner comme au dîner. Impensable de ne pas goûter au moins une fois à ce chef d'œuvre de la cuisine classique, feuilletage donc maison, ris de veau, volaille fermière, morilles et asperges vertes qui apportent l'amertume ou l'acidité nécessaire, le tout nappé d'une onctueuse sauce réalisée à partir des sucs de cuisson et terminée avec la cuillère de crème fraîche nécessaire. Même extase avec la quenelle de mousse au chocolat, à la fois légère et puissante, et confectionnée sans œuf ni sucre, mais à base de crème et de lait. Et tant d'autres plats à retrouver sur l'ardoise, souvent réalisés à la minute et qu'accompagnent si bien les vins sélectionnés par Roxane, la plupart abordables avec des bouteilles en dessous des 30 €. Quelques députés y ont leur rond de serviette, et de plus en plus d'habitués que rassure un engagement aussi sincère et sentimental pour la simple et bonne cuisine.


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